Le Dernier Loup aurait pu être un film grandiose, une grande fresque sur les paysages mongols, magnifiant la steppe sauvage, contant la sagesse du peuple millénaire de cavaliers qui la chevauche ! Une ode à la nature, un...bref vous connaissez le couplet. Hélas - mais sans surprise - il s'enfonce dans la moyenne, cédant à l'esprit occidental qui l'anime, à la simplicité obligatoire d'un scénario, à la rapidité nécessaire des dialogues (il ne faudrait pas ennuyer le téléspectateur), aux clichés inévitables qui accompagne le mise en scène jusqu'au choix des faces des personnages! Les méchants ont des grosses lunettes rondes et des sales gueules (l'un chauve et l'autre tout habillé de noir) pour bien montrer qu'ils sont de vilains communistes-urbains-fonctionnaires-aigris-et-insensibles. Le viellard vénérable une tête rassurante, à la fois grave et espiègle, comme il se doit ; nos jeunes héros la face claire et fougueuse de la jeunesse idéaliste!
D'entrée de jeu le script est posé: deux "jeunes instruits" fraichement sortis de l'école sont envoyés - comme tous les étudiants citadins au cours de la Révolution Culturelle - "à la campagne", en 1967. Où? Chen Zhen et Yang Ke ont choisit la Mongolie! Non pas pour prendre l'air, vous vous en doutez bien, mais pour à la fois, instruire les illettrés de ces contrées lointaines et, par là même, grandir eux-mêmes en sagesse au contact de l'intelligence simple mais vive des peuplades autochtones. Jusque-là, tout s'annonce pour le mieux. Et il faut le dire, la première demi-heure du film laisse croire à un développement allant se magnifiant... La steppe et son peuple sublime nos jeunes pékinois et ils s'y fondent très vite, happés par la plénitude de l'équilibre des forces qui ordonnent ce monde, sous le suprême jugement de Tengri, le dieu-ciel créateur et pères des dieux. Dans ce monde, la nature et les hommes vivent depuis des millénaires dans une relative stabilité, respectant avec révérence l'harmonie des forces, tel que la volonté de Tengri l'exige. La volonté des dieux, mais surtout la nature même, dont les mongols ont bien compris les lois implacables et justes. Ainsi, les loups mangent les gazelles qui, pullulant, ravage la steppe, l'herbe, la Grande Vie, source de toute les autres Petites Vies. Les loups - qui sont apparentés aux dieux ; libres et indomptables - doivent être eux-mêmes régulés par l'homme, qui chaque année tue une partie des portées. Toutefois, celui-ci ne se place pas maître ordonnateur, mais bien simplement acteur d'un cycle. Ainsi, il respecte le loup, en partageant par exemple la nourriture afin de laisser au loup la part qui lui revient. Et ainsi, depuis des millénaires, les choses sont bien réglées. Les loups, les hommes, les gazelles vivent tous dans l'espace infini de la steppe, se nourrissant de la Grande Vie, équilibrant leurs forces entre vie et mort...
C'est là qu'interviennent les vilains communistes-urbains-fonctionnaires-aigris-et-insensibles. Eux et leurs plans humains vains et stupides ! Ils viennent cultiver la steppe ! Réduire sa terre sacrée au labour, réduire le peuple fier de ces lieux à habiter des petits villages rabougris et bien sûr, chasser le loup... Les fonctionnaires de régime, mais pas seulement, car notre jeune héros est lui aussi un chinois de la ville ne l'oublions pas ! L'occidental - pardon - l'homme moderne qui est en lui ne peut s'empêcher de commettre la faute irréparable ! L'affront aux dieux ! Nous nous en doutions depuis le début - vous vous en doutiez -, sans quoi il n'y aurait pas de film : il va capturer un loup. Un louveteau plus exactement. L'équilibre est rompu ! Et c'est alors une suite sans discontinue de catastrophes, de destructions, de mal en pis... Et par la même occasion, le scénario devient définitivement prévisible, attendu, voire même, sur la dernière heure, à la limite des clichés du genre. Hélas, cette seconde partie est beaucoup moins maitrisée. Les évènements sont amenés sur la scène avec brutalité, de façon trop rapide et discontinue. Il y a pourtant une volonté indéniable de bien faire, je le reconnais, par exemple lors de cette scène où l'officiel habillé de noir (dont je parlais au début de cette critique), Bao Shunghi je crois, rentre en confrontation avec notre jeune héros idéaliste et nous fait un cours monologue sur le dur exercice du pouvoir qui oblige celui qui l'exerce à agir contre lui-même, selon la raison d'état. Une interrogation fondamentale dans l'histoire de la philosophie, qui aurait mérité un monologue à la Créon (dans Antigone), tourmenté, puissant, souverain ! Mais il faut que les dialogues passent vite, et que les scènes s'enchainent rapidement. Ainsi l'échange est expédié en une petite minute et tout le tragique de la situation de nos protagonistes est évacué par la même occasion, ne laissant qu'un texte plat, sans aucune envolée. De même, le tourment légitime que devrait ressentir notre héros, voyant devant ses yeux s'étaler la destruction du monde qu'il admire, se réduit à un air grimacé qu'il arbore pendant les trente dernières minutes du film, telle une longue constipation qui le ferait souffrir indifféremment du moment de la journée (et de l'histoire).
Holà, mais pardon, je suis dur. Je m'étais pourtant juré d'être clément. Revenons donc à une critique posée et rigoureuse de l'œuvre. Ce serait mentir que de clamer que je n'ai pas aimé le film, c'est faux ; le Dernier Loup est un BON film. J'ai apprécié la première heure, et j'ai pris plaisir à découvrir le monde des mongols et les paysages de la steppe qu'ils habitent. Toutefois, comme je l'ai dit, le film souffre de nombreuses limitations qui, en particulier dans la deuxième heure (orientée plus "action" et moins découverte de la nature et du peuple mongols), entachent sérieusement la qualité de la production. Je pourrais détailler scène par scène mon avis, mais j'ai déjà rapidement évoqué je crois les principaux points faibles. Un scénario qui tombe dans l'attendu, un traitement qui hélas ne va pas en profondeur mais s'arrête aux habituels clichés du genre, des dialogues qui aurait pu être d'une sagesse rare...et sont hachés au timer, des scènes qui veulent trop se justifier au lieu de se laisser aller à la contemplation... Alors, bien sûr, le sujet est intéressant et mérite d'être traité. Il est toujours bon de rappeler partout les destructions terribles que l'homme moderne inflige à la nature et la profonde stupidité de notre civilisation, en opposition à la sagesse de peuples anciens qui ont ainsi survécus des millénaires dans une harmonie entre la terre et les hommes. C'est pour cela que le Dernier loup est un bon film. Qui mérite d'être regardé. Mais c'est loin d'être un chef d'œuvre et il ne restera pas comme un grand film du cinéma j'en ai peur. C'est bien dommage, car il aurait pu, il aurait du, viser plus haut!
Alors vous me direz, au moins y a-t-il des paysages sublimes, n'est-ce pas? Et bien non ! Et c'est là ma principale critique, peut-être même la véritable raison de mon ressentiment vis-à-vis de cette production : l'image. Pourquoi?! Pourquoi a-t-il fallut que Annaud sursature à ce point les couleurs! D'entrée de jeu, cela m’a choqué, lorsque j'ai vu le vert juteux de la steppe mongole, le rouge criant des visages, le ciel couleur barbe-à-papa et je ne vous raconte même pas ce que ça donne lors d'un coucher de soleil ! On entre alors dans les gammes du rose candy au violet chewing-gum, façon gravity suit de Super Metroid... Et les yeux des loups artificiellement photoshopés en vert luisant de nuit...ridicule ! Je ne sais pas si les images ont étaient retouchées numériquement après coup ou si c'est le choix de la pellicule mais dans tous les cas l'image est dénaturée totalement. Les couleurs présentes une saturation qui devient grotesque. Pour un film voulant sublimer la nature sauvage...quelque chose ne va pas. Et c'est alors que ce qui aurait dû constituer la principale force du film, qui aurait pu à lui seul justifier son visionnage, s'écroule. J'ai eu beaucoup de mal à apprécier les paysages, tant à chaque voit mon œil été choqué par les couleurs artificielles criantes qui s'offraient à mes yeux.
Pour conclure (cette fois vraiment), un bon film qui se laisse regarder pendant la première heure, montant doucement, captivant petit à petit le spectateur malgré le côté visuel gâché et quelques dialogues laissant sur la faim ; qui hélas se laisse rattraper par son manque d'ambition dans la deuxième heure, retombant alors dans un déroulement sans grand intérêt, et des longueurs à ce stade dommageables... Le sujet toutefois - la steppe et les mongols - sauve le film. Ce n'est pas souvent que l'on voit ce peuple au cinéma...quoique?
Merci. Mais perso je crois que la meilleure pour l'instant est celle de GreenSnake sur Sunny. Vraiment excellent la "mise en scène" !
Et oui j'aurai pu mieux organiser c'est vrai ; j'aurai du faire un plan avant d'écrire...m'enfin...
Des fois Kaz, je me demande ce que tu aimes comme films, et si tu aimes vraiment le cinéma. :-p
Moi par contre j'avoue que je ne partage pas cet avis sur Le Dernier Loup, qui avait été mon film de l'année, y compris sur la photographie que j'avais trouvée magnifique.
Je voulais quand même revenir sur les reproches concernant le scénario, car je suis un peu étonné par ce que je lis: dire que le scénario provient d'une vision occidentale des événements est un peu à côté de la plaque, étant donné que le film est directement tiré d'un livre chinois! Et reprocher au scénario d'être prévisible et peu recherché est aussi un peu étrange, étant donné que c'est un récit (en grande partie) autobiographique, donc qui décrit réellement ce qui s'est passé. Donc oui, s'il semble y avoir des clichés sur le déroulement du scénario et sur l'allure des personnages, c'est aussi parce que c'est basé sur quelque chose de vrai.
Et en ce qui concerne les yeux vert luisant des loups, encore une fois c'est lié au roman. Cf la couverture:
Ah la photographie c'est toujours une question de goût mais moi je n'arrive pas à aimer les films qui retouchent toutes leurs images artificiellement, je trouve que la nature dans sa vérité est beaucoup plus belle que ces couleurs rehaussées...je ne comprendrai jamais pourquoi faut-il donc retoucher ce qui est déjà parfait...c'est du gâchis.
Ce n'est pas toi qui me disais que tu avais vu Derzou Ouzala? On est bien d'accord qu'en comparaison ce dernier est pour le coup un vrai chef d'oeuvre sur la beauté de la nature sauvage et la sagesse des peuples anciens de ces régions. Derzou Ouzala possède tout ce qu'il manque au Dernier Loup : une photographie qui sublime réellement la nature, les paysages ; des plans comtemplatifs ; une histoire d'une profonde philosophie - tellement de choses sont dites malgré le peu de dialogues (dans derzou).
Concernant le scénario, je n'ai pas dit qu'il était peu recherché, mais prévisible oui, dans le sens où on se doute bien qu'il ne va pas pouvoir garder le loup ni rester dans la tribu dès la deuxième heure...Bon, c'est peut-être en effet un reproche un peu léger - je le reconnais - parce que d'une part ce n'est au final pas très grave, ça pourrait presque avoir l'allure d'une tragédie, et aussi parce ce qu'il se passe des choses pas si prévisibles que ça au final (genre le petit garçon qui se fait mordre, ou la mort du vieux...et encore...).
Concernant l'occidentalisation et l'allure cliché des personnages, là je suis désolé, je persiste. Je n'avais pas relevé que le film s'inspirait d'un livre ; j'aurai du me renseigner en effet. Je n'ai pas lu le livre - tu t'en doute - pour établir une comparaison, je ne sais pas si tu l'as lu, peut-être? En tout cas pour ma part je me permet de douter fortement que l'adaptation respecte l'esprit du livre ; ce ne serais pas la première fois dans l'histoire du cinéma, tu sais bien que c'est - la plupart du temps - le cas. Et justement, il me suffit d'aller faire un tour sur wikipédia afin d'en apprendre un peu plus sur le livre en question pour trouver les éléments d'une critique encore plus virulente à ce sujet, que je regrette du coup de n'avoir pas intégrée à ma première critique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Totem_du_loup).
Que lis-t-on? « Le totem du loup » a été publié en 2003 sous couvert d'anonymat par un éditeur indépendant. Tiens donc? Mais pourquoi cela? et là je cite: "Dans cette œuvre, les Han sont décrits comme des moutons bêlants tandis que les Mongols sont envisagés comme un peuple farouchement accroché à leur indépendance. L'ambition de l'auteur était d'incruster chez les chinois, victimes du « poids de milliers d'années de persécution », « l'esprit du loup », envers la nature et l'opposition à un pouvoir oppresseur. Selon Lü, « le loup, c'est la liberté, l'indépendance, la compétition, l'obstination, l'esprit d'équipe et la protection de la nature. » L'auteur tire la conclusion dans son œuvre que chaque Chinois a une part de Mongol en lui. Les Hans, ethnie majoritaire en Chine et qui détient le pouvoir, devraient s'émanciper et devenir des loups et non plus des moutons qui suivent les ordres du régime.
Il incite les Chinois à « se transformer en loups ». « Aussi longtemps que le peuple chinois se comportera comme des moutons, le dragon (symbole de l'autorité) pourra vivre tranquille »".
On se rend compte ainsi que si cette oeuvre a été publiée anonymement, c'est bien parce qu'en plus de constituer une mise en garde, une éducation écologique, à l'intention du peuple chinois qui n'est peut-être pas très sensibilisé sur ces question, il s'agit surtout d'une oeuvre éminemment politique, même si on imagine bien que la critique de la "docilité" chinoise à l'égard du régime doit être discrète et amenée de façon détournée dans l'histoire. On comprend ainsi que le loup, loin de faire l'objet d'une admiration béate et naïve de la part de notre auteur (comme dans le film), est utilisé comme un métaphore! Le moyen de faire la critique des "moutons" chinois qui accepte de se soumettre au régime politique et de perdre leur liberté, à l'opposé du loup, qui, fiert et libre, n'accepte pas de se soumettre, tout en étant résolument solidaire de sa meute (= de son peuple).
Et c'est là qu'on se rend compte que le film est bien évidemment à des années lumières de ces préoccupations ! Trouves-moi donc une once de critique politique dans ce film? Hormis le fait de présenter les fonctionnaires communistes chinois comme "méchant", critique évidemment occidentale (les chinois sont encore sous un gouvernement communiste). La part politique de l'histoire, la mise en comparaison peuple chinois/peuple mongol est totalement absente du film, on est d'accord. Le film ne s'occupe que d'une critique écologique politiquement correcte (c'est pas bien de chasser sans discernement les espèces menacées et d'urbaniser des zones sauvages magnifiques, tel le lac) sans faire la moindre critique de fond à propos des raisons réelles de ces désastres écologiques (politique industrielle, consommation, mode de vie "moderne", capitalisme, etc.) et d'une morale superficielle concernant la "sagesse" du peuple mongols (du style : regardez les sages mongols qui vivent en harmonie avec la nature" et c'est tout, rien à propos là encore des véritables fondements de la pensée mongole ou de la mentalité chinoise, du confucianisme, etc.). C'est bien. Mais c'est largement insufisant. Pourquoi? Justement c'est ce que j'appelle "l'occidentalisation" du film. Je considère que cette manière de traiter les choses en parfaite superficialité et de la façon la plus concensuelle possible (faut pas faire de vague, être trop provacateur ou intransigeant pour pas fâcher l'audience, ou le pouvoir) est typiquement occidentale aujourd'hui. C'est un phénomène récent (ce n'était pas le cas dans les années 70 en france par exemple). Qui est naturellement très complexe mais qui a à voir avec la capitalisation du cinéma, et l'auto-censure que s'inflige désormais les réalisateurs pour pas fâcher les actionnaires... Je simplifie outrageusement, mais c'est ça. Alors peut-être devrais-je dire "moderne" ou "contemporain" à la place "d'occidental"; peut-être qu'en effet cette façon simpliste de voir le monde n'est plus spécifiquement occidentale mais qu'elle se répand ailleurs dans le monde et y compris en chine...
Enfin sur les personnages. Encore une fois je n'ai pas lu le livre pour être sur de mes affirmations, mais je doute fortement que le bouquin présente les choses avec un tel manichéisme, en opposant ainsi des personnages monolitiques "les méchants contre les gentils". Pourquoi? Parce que cette vision est encore une fois profondément occidentale. Les philosophies orientales tel que le taoisme ou le confucianisme ne peuvent pas présenter les choses d'une telle façon, tout simplement parce que le bien et le mal dans ces civilisations ne sont pas considérés comme opposés et séparés. Il suffit de connaître la litérature japonaise (les mangas par exemple) ou les films (japonais mais aussi coréen, je pense à Old boy par exemple, un bon exemple de personnages ambigus) pour savoir que les personnages ne sont généralement pas monolitiques, mais ils présentent toujours une "double face". Il y a toujours du mal dans le bien et inversement...le yin et le yang... Vision beaucoup plus réaliste justement, on sais bien que dans la vraie vie, les vrai méchants ou les hommes totalement bons ou sages n'existent pas... Nous sommes tous des êtres doubles ! Nous avons tous un daimon en nous disais les grecs...
Bon les yeux verts du loup, ok, disons que c'est un effet de style...
Ma contribution :
(Illettré-land je préviens au cas où)
Team America : Police du monde
Film de Trey Parker et Matt Stone les créateurs de South Park, un série que j'adore car il n'y a pas meilleur représentant satirique. Team America devait logiquement suivre le mouvement donc j'étais plutôt curieux de voir ça.
L'intro m'a bien fait marrer car le premier truc qui frappe, c'est les marionnettes. Elles ont une tronche impayable, surtout lorsqu'elles sont censées faire passer des émotions. Leur façon de se déplacer et complètement débile pour donner l'impression que c'est "fait à l'arrache" même si c'est très bien foutu en réalité. Tout l'humour qui tourne autour de ça est franchement réussi.
Pour le reste...
Team America se présente comme une parodie du patriotisme américain... mais il a commencé à me perdre lorsqu'il s'est mis à taper sur un groupe de personnalités engagées contre la guerre tel que Seen Penn.
J'ai logiquement pensé que les créateurs se moquaient juste de leur naïveté. Mais j'arrivais pas à cerner le propos du film et j'ai ressenti plus de gène qu'autre chose. C'est confus et ça ne fonctionne pas, c'est comme regarder des collégiens se moquer de tout le monde.
En fait, dans un bon épisode de South Park, les vannes adressées à des personnalités sont toujours faites de manière pertinente et en lien avec le scénario. C'est ce qui fait que ça passe sans problème.
Mais dans Team America, c'est complètement gratuit. (Wtf ?)
Là où le film devient vraiment malhonnête, c'est quand les membres du "F.A.G" font une alliance avec le bad guy du film qui n'est autre que Kim Jong Il. Le fucking vice-dictateur communiste de la Corée du nord doublé par Christophe Lemoine, rien que ça. (La caricature n'est pas terrible et plutôt puérile si on le compare à Saddam).
Pour comprendre pourquoi c'est malhonnête il faut savoir que les deux lurons à l'origine du film sont libertariens. Donc totalement opposé à toute forme de socialisme. C'est donc pour ça qu'ils crachent sur les "F.A.G" et qu'ils les associent à un dictateur communiste...
En clair, Team America est un film idéologiquement orienté et il utilise le plus gros sophisme des libéraux pour éliminer leurs adversaires. Le bon vieux "Reductio ad Hitlerum" (ad Stalinum dans ce cas précis).
Si vous n'avez plus d'argument, comparez votre interlocuteur à Hitler, Staline ou tout-autre personnalité repoussante, vous verrez c'est très efficace. C'est encore mieux si vous y croyez vous même. (Le point godwin pour les intimes).
Je vais pas m'étaler plus longtemps, je ne suis pas spécialement démocrate, j’exècre toute forme d'idéologie et de croyance donc ce film (destiné à d'autres convaincus) m'a plutôt bien gonflé. Team America est plutôt cool dans sa forme. Le scénario est basique et l'humour est lourdingue sauf lorsque ça accentue l'absurdité des figurines. Mais pour ce qui est du fond, ce n'est ni une satire, ni une parodie, c'est juste de la merde.
Trey Parker et Matt Stone ont déjà pondu des bouses dans South Park mais là franchement c'est le pompon, je les croyais au dessus de ça.
4/10
Joy est un biopic sur Joy Mangano, la femme qui a inventé le balais magique "miracle mop".
Pour commencer, j'ai trouvé incohérent le choix de Jennifer Lawrence dans le rôle principal. C'est pas qu'elle est mauvaise, mais elle a à peine 4 ans de plus que moi alors qu'elle incarne une mère de famille de ~45 ans divorcée avec deux enfants. (loul)
Techniquement je trouve le montage à la ramasse et la mise en scène avec les musiques exaspérante. La première partie est horrible, les dialogues n'ont aucun sens et j'ai été incapable de m'intéresser aux personnages.
C'est censé se passer dans les années 90 mais j'ai eu l'impression que ça se déroulait dans les années 70-80. (?)
MAIS, j'ai finalement bien aimé le film dès la seconde partie quand Joy se lance dans la création de son balais et qu'elle tente de le démocratiser. Là c'est cool, les histoires de rêve américain qui se réalise ça fonctionne toujours.
Il parait que c'est un film "féministe", seulement il ne l'est que dans son contexte. Joy ne fait qu'évoluer dans un environnement et ne s'émancipe nullement. Elle s'évade d'un cadre familiale asphyxiant et de son rôle de femme au foyer puis elle s'immerge dans l'univers masculin des affaires. Mais à aucun moment elle ne va rencontrer d'obstacles par rapport à ça.
Du plus, l'histoire dont s'inspire le film est plutôt ironique.
Ça parle tout de même d'une femme qui invente un balais et qui passe au télé-achat pour le vendre à d'autres femmes au foyer... En clair, elle s'évade de sa condition pour mieux l'alimenter (et en retirer des bénéfices). Gros loul.
Le réal avait un sujet en or et il l'a complètement sous-traité. Joy est juste un film divertissant sur la réussite d'une femme. C'est tout.
6/10
Pour Elle
Un bon polar, j'ai bien aimé, le rythme est au poil, les dialogues sont bons, les acteurs sont crédibles, l'ambiance et froidement réaliste, l'une des scènes m'a beaucoup fait penser à "Un Prophète" pour sa violence. Bref, le film brille par son efficacité. C'est la première fois que je vois Vincent Lindon et je trouve qu'il a une grande classe, c'est dommage qu'il n'ai pas encore eu de grand rôle parce qu'il a vraiment une gueule de cinéma.
Vraiment j'ai rien à dire. Le seul reproche que je lui fais, c'est le manque de consistance pour être inoubliable.
Ça reste néanmoins du bon cinoche français et ça c'est rare bordel.
7/10
Sunny
Un espèce de teen movie girly qui donne la pèche et la bonne humeur et qui fait penser aux bons vieux shojôs. C'est coloré, c'est chaleureux. Tout est fait pour qu'on se sente bien devant. C'est typiquement le genre de bonbon qui réveille la part de féminité en moi. (Non je déconne). :B
J'ai un petit peu eu le sentiment de ne pas être le public cible (remarque le contraire m'aurait inquiété), mais à l'inverse j'aurais grave kiffé ma race même si j'ai déjà bien kiffé.
Et puis j'ai un faible pour les histoires de copains. D'ailleurs je lui colle mon premier 8/10 bien ronron. C'est comme ça, c'est la vie.
Juste pour relativiser : comme film générationnel, les coréennes ont Sunny, nous, on a ça :
Des fois Kaz, je me demande ce que tu aimes comme films, et si tu aimes vraiment le cinéma. :-p
Je me poserais la même question pour toi Rudolf si je connaissais un tant soit peu tes goûts et tes connaissances en la matière mais je me le permettrai pas :p
Chacun l'aime comme il veut et à sa manière.
Bien joué Teufeu, tu m'as donné envie de voir Pour Elle :p
Je n'ai pas trouvé que le loup est toujours présenté comme un animal "gentil" et à "admirer" dans le film, mais plutôt comme un animal à craindre et à respecter. Moi j'ai en tête les scènes fortes du film où les loups entraînent les chevaux dans un piège jusqu'au lac gelé, ou bien la scène où ils se repaissent du bétail en faisant un massacre: je n'ai pas eu l'impression qu'elles avaient pour but de donner une image "gentille" du loup. Justement, j'ai trouvé qu'une des grandes qualités du film, c'est de montrer les loups tels qu'ils sont, avec le côté "noble" et le côté "carnassier", en alternant entre ces deux facettes.
Citation:
L'auteur tire la conclusion dans son œuvre que chaque Chinois a une part de Mongol en lui.
La raison de ce constat est beaucoup plus terre à terre que ça: la Chine a été envahie par les troupes mongols de Gengis Khan, donc les deux peuples se sont mélangés, donc c'est normal que les Chinois aient une part de Mongol en eux.
Citation:
Encore une fois je n'ai pas lu le livre pour être sur de mes affirmations, mais je doute fortement que le bouquin présente les choses avec un tel manichéisme, en opposant ainsi des personnages monolitiques "les méchants contre les gentils". Pourquoi? Parce que cette vision est encore une fois profondément occidentale.
Je trouve que tu caricatures. Il existe à travers l'histoire pas mal d'oeuvres et de penseurs occidentaux qui mettent justement en avant la complexité du bien et du mal, le mélange qui s'opère entre les deux tendances au point d'amener beaucoup de nuances à tout cela. Quant à l'orient, je te rappelle que la Chine s'était carrément refermée sur elle-même, estimant que la culture étrangère ne peut apporter que du mauvais, donc eux non plus ne sont pas à l'abri du manichéisme.
Du coup, c'est toi qui fais preuve d'une vision binaire simpliste en disant tout ça, avec ta vision occidentale de la chose, comme si les occidentaux n'auraient que deux tendances: soit imposer leur modèle aux autres, soit s'auto-flageler. :-p
Dernière chose: c'est souvent le propre du cinéma d'avoir un propos beaucoup moins riche que la littérature. A chaque adaptation cinématographique, des concessions sont faites au point que les films sont (pratiquement) toujours moins riches que les livres dont ils s'inspirent d'un point de vue thématique. C'est normal: un film se voit en une heure ou deux, tandis qu'un livre prend plus d'une dizaine d'heures à être lu, donc le livre aura forcément plus de temps d'approfondir ses thèmatiques (par contre les séries TV justement, de par leur format chapitré, sont susceptibles d'avoir un contenu plus riche qu'un film).
Ah la photographie c'est toujours une question de goût mais moi je n'arrive pas à aimer les films qui retouchent toutes leurs images artificiellement, je trouve que la nature dans sa vérité est beaucoup plus belle que ces couleurs rehaussées...je ne comprendrai jamais pourquoi faut-il donc retoucher ce qui est déjà parfait...c'est du gâchis.
Absolument tous le films sont retouchés!
L'étalonnage (c'est comme ça que ça s'appelle) sert non seulement à donner sa "couleur" au film (jeu de mots over 9000!), son ambiance, mais sert également à unifier tous les plans afin d'éviter les faux-raccords et corriger les éventuels défauts (sous-exposition ou sur-exposition, couleur de peau, etc...)
Voilà pour la petite histoire^^
Désolé de ne pas participer au TriMovies en ce moment, même si j'ai le temps de voir quelques films, je ne pense pas avoir le temps d'écrire! Le mois prochain, je devrai être bon, je pense :P
Le Dernier Loup aurait pu être un film grandiose, une grande fresque sur les paysages mongols, magnifiant la steppe sauvage, contant la sagesse du peuple millénaire de cavaliers qui la chevauche ! Une ode à la nature, un...bref vous connaissez le couplet. Hélas - mais sans surprise - il s'enfonce dans la moyenne, cédant à l'esprit occidental qui l'anime, à la simplicité obligatoire d'un scénario, à la rapidité nécessaire des dialogues (il ne faudrait pas ennuyer le téléspectateur), aux clichés inévitables qui accompagne le mise en scène jusqu'au choix des faces des personnages! Les méchants ont des grosses lunettes rondes et des sales gueules (l'un chauve et l'autre tout habillé de noir) pour bien montrer qu'ils sont de vilains communistes-urbains-fonctionnaires-aigris-et-insensibles. Le viellard vénérable une tête rassurante, à la fois grave et espiègle, comme il se doit ; nos jeunes héros la face claire et fougueuse de la jeunesse idéaliste!
D'entrée de jeu le script est posé: deux "jeunes instruits" fraichement sortis de l'école sont envoyés - comme tous les étudiants citadins au cours de la Révolution Culturelle - "à la campagne", en 1967. Où? Chen Zhen et Yang Ke ont choisit la Mongolie! Non pas pour prendre l'air, vous vous en doutez bien, mais pour à la fois, instruire les illettrés de ces contrées lointaines et, par là même, grandir eux-mêmes en sagesse au contact de l'intelligence simple mais vive des peuplades autochtones. Jusque-là, tout s'annonce pour le mieux. Et il faut le dire, la première demi-heure du film laisse croire à un développement allant se magnifiant... La steppe et son peuple sublime nos jeunes pékinois et ils s'y fondent très vite, happés par la plénitude de l'équilibre des forces qui ordonnent ce monde, sous le suprême jugement de Tengri, le dieu-ciel créateur et pères des dieux. Dans ce monde, la nature et les hommes vivent depuis des millénaires dans une relative stabilité, respectant avec révérence l'harmonie des forces, tel que la volonté de Tengri l'exige. La volonté des dieux, mais surtout la nature même, dont les mongols ont bien compris les lois implacables et justes. Ainsi, les loups mangent les gazelles qui, pullulant, ravage la steppe, l'herbe, la Grande Vie, source de toute les autres Petites Vies. Les loups - qui sont apparentés aux dieux ; libres et indomptables - doivent être eux-mêmes régulés par l'homme, qui chaque année tue une partie des portées. Toutefois, celui-ci ne se place pas maître ordonnateur, mais bien simplement acteur d'un cycle. Ainsi, il respecte le loup, en partageant par exemple la nourriture afin de laisser au loup la part qui lui revient. Et ainsi, depuis des millénaires, les choses sont bien réglées. Les loups, les hommes, les gazelles vivent tous dans l'espace infini de la steppe, se nourrissant de la Grande Vie, équilibrant leurs forces entre vie et mort...
C'est là qu'interviennent les vilains communistes-urbains-fonctionnaires-aigris-et-insensibles. Eux et leurs plans humains vains et stupides ! Ils viennent cultiver la steppe ! Réduire sa terre sacrée au labour, réduire le peuple fier de ces lieux à habiter des petits villages rabougris et bien sûr, chasser le loup... Les fonctionnaires de régime, mais pas seulement, car notre jeune héros est lui aussi un chinois de la ville ne l'oublions pas ! L'occidental - pardon - l'homme moderne qui est en lui ne peut s'empêcher de commettre la faute irréparable ! L'affront aux dieux ! Nous nous en doutions depuis le début - vous vous en doutiez -, sans quoi il n'y aurait pas de film : il va capturer un loup. Un louveteau plus exactement. L'équilibre est rompu ! Et c'est alors une suite sans discontinue de catastrophes, de destructions, de mal en pis... Et par la même occasion, le scénario devient définitivement prévisible, attendu, voire même, sur la dernière heure, à la limite des clichés du genre. Hélas, cette seconde partie est beaucoup moins maitrisée. Les évènements sont amenés sur la scène avec brutalité, de façon trop rapide et discontinue. Il y a pourtant une volonté indéniable de bien faire, je le reconnais, par exemple lors de cette scène où l'officiel habillé de noir (dont je parlais au début de cette critique), Bao Shunghi je crois, rentre en confrontation avec notre jeune héros idéaliste et nous fait un cours monologue sur le dur exercice du pouvoir qui oblige celui qui l'exerce à agir contre lui-même, selon la raison d'état. Une interrogation fondamentale dans l'histoire de la philosophie, qui aurait mérité un monologue à la Créon (dans Antigone), tourmenté, puissant, souverain ! Mais il faut que les dialogues passent vite, et que les scènes s'enchainent rapidement. Ainsi l'échange est expédié en une petite minute et tout le tragique de la situation de nos protagonistes est évacué par la même occasion, ne laissant qu'un texte plat, sans aucune envolée. De même, le tourment légitime que devrait ressentir notre héros, voyant devant ses yeux s'étaler la destruction du monde qu'il admire, se réduit à un air grimacé qu'il arbore pendant les trente dernières minutes du film, telle une longue constipation qui le ferait souffrir indifféremment du moment de la journée (et de l'histoire).
Holà, mais pardon, je suis dur. Je m'étais pourtant juré d'être clément. Revenons donc à une critique posée et rigoureuse de l'œuvre. Ce serait mentir que de clamer que je n'ai pas aimé le film, c'est faux ; le Dernier Loup est un BON film. J'ai apprécié la première heure, et j'ai pris plaisir à découvrir le monde des mongols et les paysages de la steppe qu'ils habitent. Toutefois, comme je l'ai dit, le film souffre de nombreuses limitations qui, en particulier dans la deuxième heure (orientée plus "action" et moins découverte de la nature et du peuple mongols), entachent sérieusement la qualité de la production. Je pourrais détailler scène par scène mon avis, mais j'ai déjà rapidement évoqué je crois les principaux points faibles. Un scénario qui tombe dans l'attendu, un traitement qui hélas ne va pas en profondeur mais s'arrête aux habituels clichés du genre, des dialogues qui aurait pu être d'une sagesse rare...et sont hachés au timer, des scènes qui veulent trop se justifier au lieu de se laisser aller à la contemplation... Alors, bien sûr, le sujet est intéressant et mérite d'être traité. Il est toujours bon de rappeler partout les destructions terribles que l'homme moderne inflige à la nature et la profonde stupidité de notre civilisation, en opposition à la sagesse de peuples anciens qui ont ainsi survécus des millénaires dans une harmonie entre la terre et les hommes. C'est pour cela que le Dernier loup est un bon film. Qui mérite d'être regardé. Mais c'est loin d'être un chef d'œuvre et il ne restera pas comme un grand film du cinéma j'en ai peur. C'est bien dommage, car il aurait pu, il aurait du, viser plus haut!
Alors vous me direz, au moins y a-t-il des paysages sublimes, n'est-ce pas? Et bien non ! Et c'est là ma principale critique, peut-être même la véritable raison de mon ressentiment vis-à-vis de cette production : l'image. Pourquoi?! Pourquoi a-t-il fallut que Annaud sursature à ce point les couleurs! D'entrée de jeu, cela m’a choqué, lorsque j'ai vu le vert juteux de la steppe mongole, le rouge criant des visages, le ciel couleur barbe-à-papa et je ne vous raconte même pas ce que ça donne lors d'un coucher de soleil ! On entre alors dans les gammes du rose candy au violet chewing-gum, façon gravity suit de Super Metroid... Et les yeux des loups artificiellement photoshopés en vert luisant de nuit...ridicule ! Je ne sais pas si les images ont étaient retouchées numériquement après coup ou si c'est le choix de la pellicule mais dans tous les cas l'image est dénaturée totalement. Les couleurs présentes une saturation qui devient grotesque. Pour un film voulant sublimer la nature sauvage...quelque chose ne va pas. Et c'est alors que ce qui aurait dû constituer la principale force du film, qui aurait pu à lui seul justifier son visionnage, s'écroule. J'ai eu beaucoup de mal à apprécier les paysages, tant à chaque voit mon œil été choqué par les couleurs artificielles criantes qui s'offraient à mes yeux.
Pour conclure (cette fois vraiment), un bon film qui se laisse regarder pendant la première heure, montant doucement, captivant petit à petit le spectateur malgré le côté visuel gâché et quelques dialogues laissant sur la faim ; qui hélas se laisse rattraper par son manque d'ambition dans la deuxième heure, retombant alors dans un déroulement sans grand intérêt, et des longueurs à ce stade dommageables... Le sujet toutefois - la steppe et les mongols - sauve le film. Ce n'est pas souvent que l'on voit ce peuple au cinéma...quoique?
Une belle critique Kalameet (même si tu t'es peut-être parfois un peu répété).
Un candidat sérieux ;)
Merci. Mais perso je crois que la meilleure pour l'instant est celle de GreenSnake sur Sunny. Vraiment excellent la "mise en scène" !
Et oui j'aurai pu mieux organiser c'est vrai ; j'aurai du faire un plan avant d'écrire...m'enfin...
@Kalameet: Très bonne critique, tu confirmes les craintes qui m'ont empêché d'aller voir ce film :p
6 jours !
Des fois Kaz, je me demande ce que tu aimes comme films, et si tu aimes vraiment le cinéma. :-p
Moi par contre j'avoue que je ne partage pas cet avis sur Le Dernier Loup, qui avait été mon film de l'année, y compris sur la photographie que j'avais trouvée magnifique.
Je voulais quand même revenir sur les reproches concernant le scénario, car je suis un peu étonné par ce que je lis: dire que le scénario provient d'une vision occidentale des événements est un peu à côté de la plaque, étant donné que le film est directement tiré d'un livre chinois! Et reprocher au scénario d'être prévisible et peu recherché est aussi un peu étrange, étant donné que c'est un récit (en grande partie) autobiographique, donc qui décrit réellement ce qui s'est passé. Donc oui, s'il semble y avoir des clichés sur le déroulement du scénario et sur l'allure des personnages, c'est aussi parce que c'est basé sur quelque chose de vrai.
Et en ce qui concerne les yeux vert luisant des loups, encore une fois c'est lié au roman. Cf la couverture:
Ah la photographie c'est toujours une question de goût mais moi je n'arrive pas à aimer les films qui retouchent toutes leurs images artificiellement, je trouve que la nature dans sa vérité est beaucoup plus belle que ces couleurs rehaussées...je ne comprendrai jamais pourquoi faut-il donc retoucher ce qui est déjà parfait...c'est du gâchis.
Ce n'est pas toi qui me disais que tu avais vu Derzou Ouzala? On est bien d'accord qu'en comparaison ce dernier est pour le coup un vrai chef d'oeuvre sur la beauté de la nature sauvage et la sagesse des peuples anciens de ces régions. Derzou Ouzala possède tout ce qu'il manque au Dernier Loup : une photographie qui sublime réellement la nature, les paysages ; des plans comtemplatifs ; une histoire d'une profonde philosophie - tellement de choses sont dites malgré le peu de dialogues (dans derzou).
Concernant le scénario, je n'ai pas dit qu'il était peu recherché, mais prévisible oui, dans le sens où on se doute bien qu'il ne va pas pouvoir garder le loup ni rester dans la tribu dès la deuxième heure...Bon, c'est peut-être en effet un reproche un peu léger - je le reconnais - parce que d'une part ce n'est au final pas très grave, ça pourrait presque avoir l'allure d'une tragédie, et aussi parce ce qu'il se passe des choses pas si prévisibles que ça au final (genre le petit garçon qui se fait mordre, ou la mort du vieux...et encore...).
Concernant l'occidentalisation et l'allure cliché des personnages, là je suis désolé, je persiste. Je n'avais pas relevé que le film s'inspirait d'un livre ; j'aurai du me renseigner en effet. Je n'ai pas lu le livre - tu t'en doute - pour établir une comparaison, je ne sais pas si tu l'as lu, peut-être? En tout cas pour ma part je me permet de douter fortement que l'adaptation respecte l'esprit du livre ; ce ne serais pas la première fois dans l'histoire du cinéma, tu sais bien que c'est - la plupart du temps - le cas. Et justement, il me suffit d'aller faire un tour sur wikipédia afin d'en apprendre un peu plus sur le livre en question pour trouver les éléments d'une critique encore plus virulente à ce sujet, que je regrette du coup de n'avoir pas intégrée à ma première critique (https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Totem_du_loup).
Que lis-t-on? « Le totem du loup » a été publié en 2003 sous couvert d'anonymat par un éditeur indépendant. Tiens donc? Mais pourquoi cela? et là je cite: "Dans cette œuvre, les Han sont décrits comme des moutons bêlants tandis que les Mongols sont envisagés comme un peuple farouchement accroché à leur indépendance. L'ambition de l'auteur était d'incruster chez les chinois, victimes du « poids de milliers d'années de persécution », « l'esprit du loup », envers la nature et l'opposition à un pouvoir oppresseur. Selon Lü, « le loup, c'est la liberté, l'indépendance, la compétition, l'obstination, l'esprit d'équipe et la protection de la nature. » L'auteur tire la conclusion dans son œuvre que chaque Chinois a une part de Mongol en lui. Les Hans, ethnie majoritaire en Chine et qui détient le pouvoir, devraient s'émanciper et devenir des loups et non plus des moutons qui suivent les ordres du régime.
Il incite les Chinois à « se transformer en loups ». « Aussi longtemps que le peuple chinois se comportera comme des moutons, le dragon (symbole de l'autorité) pourra vivre tranquille »".
On se rend compte ainsi que si cette oeuvre a été publiée anonymement, c'est bien parce qu'en plus de constituer une mise en garde, une éducation écologique, à l'intention du peuple chinois qui n'est peut-être pas très sensibilisé sur ces question, il s'agit surtout d'une oeuvre éminemment politique, même si on imagine bien que la critique de la "docilité" chinoise à l'égard du régime doit être discrète et amenée de façon détournée dans l'histoire. On comprend ainsi que le loup, loin de faire l'objet d'une admiration béate et naïve de la part de notre auteur (comme dans le film), est utilisé comme un métaphore! Le moyen de faire la critique des "moutons" chinois qui accepte de se soumettre au régime politique et de perdre leur liberté, à l'opposé du loup, qui, fiert et libre, n'accepte pas de se soumettre, tout en étant résolument solidaire de sa meute (= de son peuple).
Et c'est là qu'on se rend compte que le film est bien évidemment à des années lumières de ces préoccupations ! Trouves-moi donc une once de critique politique dans ce film? Hormis le fait de présenter les fonctionnaires communistes chinois comme "méchant", critique évidemment occidentale (les chinois sont encore sous un gouvernement communiste). La part politique de l'histoire, la mise en comparaison peuple chinois/peuple mongol est totalement absente du film, on est d'accord. Le film ne s'occupe que d'une critique écologique politiquement correcte (c'est pas bien de chasser sans discernement les espèces menacées et d'urbaniser des zones sauvages magnifiques, tel le lac) sans faire la moindre critique de fond à propos des raisons réelles de ces désastres écologiques (politique industrielle, consommation, mode de vie "moderne", capitalisme, etc.) et d'une morale superficielle concernant la "sagesse" du peuple mongols (du style : regardez les sages mongols qui vivent en harmonie avec la nature" et c'est tout, rien à propos là encore des véritables fondements de la pensée mongole ou de la mentalité chinoise, du confucianisme, etc.). C'est bien. Mais c'est largement insufisant. Pourquoi? Justement c'est ce que j'appelle "l'occidentalisation" du film. Je considère que cette manière de traiter les choses en parfaite superficialité et de la façon la plus concensuelle possible (faut pas faire de vague, être trop provacateur ou intransigeant pour pas fâcher l'audience, ou le pouvoir) est typiquement occidentale aujourd'hui. C'est un phénomène récent (ce n'était pas le cas dans les années 70 en france par exemple). Qui est naturellement très complexe mais qui a à voir avec la capitalisation du cinéma, et l'auto-censure que s'inflige désormais les réalisateurs pour pas fâcher les actionnaires... Je simplifie outrageusement, mais c'est ça. Alors peut-être devrais-je dire "moderne" ou "contemporain" à la place "d'occidental"; peut-être qu'en effet cette façon simpliste de voir le monde n'est plus spécifiquement occidentale mais qu'elle se répand ailleurs dans le monde et y compris en chine...
Enfin sur les personnages. Encore une fois je n'ai pas lu le livre pour être sur de mes affirmations, mais je doute fortement que le bouquin présente les choses avec un tel manichéisme, en opposant ainsi des personnages monolitiques "les méchants contre les gentils". Pourquoi? Parce que cette vision est encore une fois profondément occidentale. Les philosophies orientales tel que le taoisme ou le confucianisme ne peuvent pas présenter les choses d'une telle façon, tout simplement parce que le bien et le mal dans ces civilisations ne sont pas considérés comme opposés et séparés. Il suffit de connaître la litérature japonaise (les mangas par exemple) ou les films (japonais mais aussi coréen, je pense à Old boy par exemple, un bon exemple de personnages ambigus) pour savoir que les personnages ne sont généralement pas monolitiques, mais ils présentent toujours une "double face". Il y a toujours du mal dans le bien et inversement...le yin et le yang... Vision beaucoup plus réaliste justement, on sais bien que dans la vraie vie, les vrai méchants ou les hommes totalement bons ou sages n'existent pas... Nous sommes tous des êtres doubles ! Nous avons tous un daimon en nous disais les grecs...
Bon les yeux verts du loup, ok, disons que c'est un effet de style...
Ma contribution :
(Illettré-land je préviens au cas où)
Team America : Police du monde
Film de Trey Parker et Matt Stone les créateurs de South Park, un série que j'adore car il n'y a pas meilleur représentant satirique. Team America devait logiquement suivre le mouvement donc j'étais plutôt curieux de voir ça.
L'intro m'a bien fait marrer car le premier truc qui frappe, c'est les marionnettes. Elles ont une tronche impayable, surtout lorsqu'elles sont censées faire passer des émotions. Leur façon de se déplacer et complètement débile pour donner l'impression que c'est "fait à l'arrache" même si c'est très bien foutu en réalité. Tout l'humour qui tourne autour de ça est franchement réussi.
Pour le reste...
Team America se présente comme une parodie du patriotisme américain... mais il a commencé à me perdre lorsqu'il s'est mis à taper sur un groupe de personnalités engagées contre la guerre tel que Seen Penn.
J'ai logiquement pensé que les créateurs se moquaient juste de leur naïveté. Mais j'arrivais pas à cerner le propos du film et j'ai ressenti plus de gène qu'autre chose. C'est confus et ça ne fonctionne pas, c'est comme regarder des collégiens se moquer de tout le monde.
En fait, dans un bon épisode de South Park, les vannes adressées à des personnalités sont toujours faites de manière pertinente et en lien avec le scénario. C'est ce qui fait que ça passe sans problème.
Mais dans Team America, c'est complètement gratuit. (Wtf ?)
Là où le film devient vraiment malhonnête, c'est quand les membres du "F.A.G" font une alliance avec le bad guy du film qui n'est autre que Kim Jong Il. Le fucking vice-dictateur communiste de la Corée du nord doublé par Christophe Lemoine, rien que ça. (La caricature n'est pas terrible et plutôt puérile si on le compare à Saddam).
Pour comprendre pourquoi c'est malhonnête il faut savoir que les deux lurons à l'origine du film sont libertariens. Donc totalement opposé à toute forme de socialisme. C'est donc pour ça qu'ils crachent sur les "F.A.G" et qu'ils les associent à un dictateur communiste...
En clair, Team America est un film idéologiquement orienté et il utilise le plus gros sophisme des libéraux pour éliminer leurs adversaires. Le bon vieux "Reductio ad Hitlerum" (ad Stalinum dans ce cas précis).
Si vous n'avez plus d'argument, comparez votre interlocuteur à Hitler, Staline ou tout-autre personnalité repoussante, vous verrez c'est très efficace. C'est encore mieux si vous y croyez vous même. (Le point godwin pour les intimes).
Je vais pas m'étaler plus longtemps, je ne suis pas spécialement démocrate, j’exècre toute forme d'idéologie et de croyance donc ce film (destiné à d'autres convaincus) m'a plutôt bien gonflé. Team America est plutôt cool dans sa forme. Le scénario est basique et l'humour est lourdingue sauf lorsque ça accentue l'absurdité des figurines. Mais pour ce qui est du fond, ce n'est ni une satire, ni une parodie, c'est juste de la merde.
Trey Parker et Matt Stone ont déjà pondu des bouses dans South Park mais là franchement c'est le pompon, je les croyais au dessus de ça.
4/10
Joy est un biopic sur Joy Mangano, la femme qui a inventé le balais magique "miracle mop".
Pour commencer, j'ai trouvé incohérent le choix de Jennifer Lawrence dans le rôle principal. C'est pas qu'elle est mauvaise, mais elle a à peine 4 ans de plus que moi alors qu'elle incarne une mère de famille de ~45 ans divorcée avec deux enfants. (loul)
Techniquement je trouve le montage à la ramasse et la mise en scène avec les musiques exaspérante. La première partie est horrible, les dialogues n'ont aucun sens et j'ai été incapable de m'intéresser aux personnages.
C'est censé se passer dans les années 90 mais j'ai eu l'impression que ça se déroulait dans les années 70-80. (?)
MAIS, j'ai finalement bien aimé le film dès la seconde partie quand Joy se lance dans la création de son balais et qu'elle tente de le démocratiser. Là c'est cool, les histoires de rêve américain qui se réalise ça fonctionne toujours.
Il parait que c'est un film "féministe", seulement il ne l'est que dans son contexte. Joy ne fait qu'évoluer dans un environnement et ne s'émancipe nullement. Elle s'évade d'un cadre familiale asphyxiant et de son rôle de femme au foyer puis elle s'immerge dans l'univers masculin des affaires. Mais à aucun moment elle ne va rencontrer d'obstacles par rapport à ça.
Du plus, l'histoire dont s'inspire le film est plutôt ironique.
Ça parle tout de même d'une femme qui invente un balais et qui passe au télé-achat pour le vendre à d'autres femmes au foyer... En clair, elle s'évade de sa condition pour mieux l'alimenter (et en retirer des bénéfices). Gros loul.
Le réal avait un sujet en or et il l'a complètement sous-traité. Joy est juste un film divertissant sur la réussite d'une femme. C'est tout.
6/10
Pour Elle
Un bon polar, j'ai bien aimé, le rythme est au poil, les dialogues sont bons, les acteurs sont crédibles, l'ambiance et froidement réaliste, l'une des scènes m'a beaucoup fait penser à "Un Prophète" pour sa violence. Bref, le film brille par son efficacité. C'est la première fois que je vois Vincent Lindon et je trouve qu'il a une grande classe, c'est dommage qu'il n'ai pas encore eu de grand rôle parce qu'il a vraiment une gueule de cinéma.
Vraiment j'ai rien à dire. Le seul reproche que je lui fais, c'est le manque de consistance pour être inoubliable.
Ça reste néanmoins du bon cinoche français et ça c'est rare bordel.
7/10
Sunny
Un espèce de teen movie girly qui donne la pèche et la bonne humeur et qui fait penser aux bons vieux shojôs. C'est coloré, c'est chaleureux. Tout est fait pour qu'on se sente bien devant. C'est typiquement le genre de bonbon qui réveille la part de féminité en moi. (Non je déconne). :B
J'ai un petit peu eu le sentiment de ne pas être le public cible (remarque le contraire m'aurait inquiété), mais à l'inverse j'aurais grave kiffé ma race même si j'ai déjà bien kiffé.
Et puis j'ai un faible pour les histoires de copains. D'ailleurs je lui colle mon premier 8/10 bien ronron. C'est comme ça, c'est la vie.
Juste pour relativiser : comme film générationnel, les coréennes ont Sunny, nous, on a ça :
Je me poserais la même question pour toi Rudolf si je connaissais un tant soit peu tes goûts et tes connaissances en la matière mais je me le permettrai pas :p
Chacun l'aime comme il veut et à sa manière.
Bien joué Teufeu, tu m'as donné envie de voir Pour Elle :p
Je n'ai pas trouvé que le loup est toujours présenté comme un animal "gentil" et à "admirer" dans le film, mais plutôt comme un animal à craindre et à respecter. Moi j'ai en tête les scènes fortes du film où les loups entraînent les chevaux dans un piège jusqu'au lac gelé, ou bien la scène où ils se repaissent du bétail en faisant un massacre: je n'ai pas eu l'impression qu'elles avaient pour but de donner une image "gentille" du loup. Justement, j'ai trouvé qu'une des grandes qualités du film, c'est de montrer les loups tels qu'ils sont, avec le côté "noble" et le côté "carnassier", en alternant entre ces deux facettes.
La raison de ce constat est beaucoup plus terre à terre que ça: la Chine a été envahie par les troupes mongols de Gengis Khan, donc les deux peuples se sont mélangés, donc c'est normal que les Chinois aient une part de Mongol en eux.
Je trouve que tu caricatures. Il existe à travers l'histoire pas mal d'oeuvres et de penseurs occidentaux qui mettent justement en avant la complexité du bien et du mal, le mélange qui s'opère entre les deux tendances au point d'amener beaucoup de nuances à tout cela. Quant à l'orient, je te rappelle que la Chine s'était carrément refermée sur elle-même, estimant que la culture étrangère ne peut apporter que du mauvais, donc eux non plus ne sont pas à l'abri du manichéisme.
Du coup, c'est toi qui fais preuve d'une vision binaire simpliste en disant tout ça, avec ta vision occidentale de la chose, comme si les occidentaux n'auraient que deux tendances: soit imposer leur modèle aux autres, soit s'auto-flageler. :-p
Dernière chose: c'est souvent le propre du cinéma d'avoir un propos beaucoup moins riche que la littérature. A chaque adaptation cinématographique, des concessions sont faites au point que les films sont (pratiquement) toujours moins riches que les livres dont ils s'inspirent d'un point de vue thématique. C'est normal: un film se voit en une heure ou deux, tandis qu'un livre prend plus d'une dizaine d'heures à être lu, donc le livre aura forcément plus de temps d'approfondir ses thèmatiques (par contre les séries TV justement, de par leur format chapitré, sont susceptibles d'avoir un contenu plus riche qu'un film).
Absolument tous le films sont retouchés!
L'étalonnage (c'est comme ça que ça s'appelle) sert non seulement à donner sa "couleur" au film (jeu de mots over 9000!), son ambiance, mais sert également à unifier tous les plans afin d'éviter les faux-raccords et corriger les éventuels défauts (sous-exposition ou sur-exposition, couleur de peau, etc...)
Voilà pour la petite histoire^^
Désolé de ne pas participer au TriMovies en ce moment, même si j'ai le temps de voir quelques films, je ne pense pas avoir le temps d'écrire! Le mois prochain, je devrai être bon, je pense :P
Team Mimic en ostryer de Vriginie
"All those moments will be lost in time, like tears in rain."
You gain brouzouf
My legs are ok