Cependant, certaines personnes qui ont apporté leur contribution à ce topic m'ont signalé, à raison, que Majora's Mask n'était pas du tout un épisode méconnu des joueurs! Je m'explique donc pour ce titre assez intriguant: je pense que pas mal de gens qui ont joué à Majora's Mask ont pu passer à côté de l'un des intérêts majeurs de cet opus par rapport aux autres Zeldas: la phase d'interprétation personnelle.
Ce topic a donc pour vocation, d'une part de présenter ce superbe jeu, d'autre part de rassembler nos sentiments et nos interprétations. Le sommaire des analyses des membres du forum ayant participé est en bas de ce post!
I) Contexte de la sortie du jeu :
A la fin de l’année 1998 sortit sur N64 le premier Zelda 3d, le légendaire Ocarina of Time, qui fut aussitôt adulé, tant par la presse que par les joueurs. Se rendant compte du succès qu’avait eu l’arrivée de Link sur la nouvelle génération, Nintendo décida alors d’apporter une suite directe à leur première création. Ainsi naquit le projet Zelda Gaiden. Selon les rumeurs, ce serait à la suite d'un désaccord entre Miyamoto et Aonuma (level designer des donjons d’OOT et co-directeur du développement de celui-ci) que ce dernier aurait proposé de diriger le développement du nouvel épisode. En effet, Aonuma aurait refusé l’idée de créer une simple extension à OOT (désignée sous le nom d’Ura Zelda, et qui sera finalement en partie reprise pour créer la fameuse Master Quest). Et, toujours selon les rumeurs, Miyamoto n’aurait accepté qu’à condition que le jeu soit développé dans de très brefs délais.
Ainsi donc, pour la première fois dans l’histoire de la saga, ce n’était pas Miyamoto qui était aux commandes ; c’était également l’occasion pour Aonuma de faire ses preuves.
Seulement deux mois avant sa sortie, Zelda Gaiden adopta son nom définitif : « Majora’s Mask ». Il arriva donc sur le marché japonais en mai 2000 et en Europe le 17 Novembre.
Problème : sa sortie correspond à celle de la PS2. Peut-être (sûrement :-p) Nintendo avait-il prévu de contrecarrer la toute nouvelle console de Sony grâce à une de leurs meilleures licences ! Malheureusement pour eux, c’est plutôt l’effet inverse qui s’est produit ! Les ventes de la PS2 ont décollé tandis que ce nouveau Zelda peinait.
II) Scénario :
Majora’s Mask est la suite directe d’Ocarina of Time, ce n’est pas un secret ! Tout l’indique, jusqu’aux notes de la musique de la cinématique d’introduction qui correspondent aux dernières notes d’OOT (quand Link sort du temple du temps). Mais le caractère épique de la scène finale du premier volet a laissé place à un ton mélancolique, puisqu’on retrouve un Link abattu, déprimé et errant dans les bois (peut-être les bois perdus, mais rien ne nous le confirme). On nous révèle qu’après avoir vaincu Ganon, le héros est parti pour une sorte de quête intérieure. Il est à la recherche d’un ami qu’il a quitté. Peut-être est-ce Navi qui ne l’accompagne pas au cours de cette aventure… mais encore une fois rien ne nous le confirme.
Link se fait attaquer par Skull Kid, un être des bois arborant un étrange masque, et ses deux fées : Taya et Tael. Notre héros se fait dérober son cheval et son ocarina ! Il se lance alors à la poursuite du voleur. Mais à la sortie d’un tunnel l’attend un précipice dans lequel il tombe tête la première.
Au terme d’une interminable chute dans les ténèbres, Link se retrouve face à face avec Skull Kid qui utilise les pouvoirs de son masque pour le transformer en peste mojo, avant de s’enfuir. Notre héros se retrouve alors démuni et seul… ou presque, puisque Taya, une des deux fées de Skull Kid, s’est retrouvée bloquée avec lui en
voulant couvrir la fuite de son maître.
Plus ou moins obligés de coopérer, Link et sa nouvelle fée vont déambuler dans d’étranges couloirs jusqu’à déboucher sur l’intérieur d’un étrange clocher. Ils y croisent un marchand de masques, qui propose à Link de l’aider à retrouver sa forme humaine si ce dernier, en échange, récupère le masque que Skull Kid lui a dérobé. Il lui confie qu’il doit tout de même reprendre à son ennemi l’ocarina du temps s’il veut être libéré du sortilège.
Mais le marchand de masque ne reste que trois jours sur place, après quoi il s’en ira ! Link découvre alors, à l’extérieur du clocher, un joyeux bourg (le Bourg-clocher !) où l’on se prépare à fêter le carnaval local. Celui-ci est néanmoins menacé par la figure hostile d’une lune sur le point de s’écraser! Tout semble pousser notre héros à se dépêcher !
Il ne dispose que de trois jours pour ramener le masque au marchand, et il va très vite comprendre que l’enjeu de sa quête est bien plus important : s’il échoue, ce monde qu’il vient de découvrir, Termina, va disparaître !
III) Le pari risqué d’Aonuma :
Créer un Zelda en dix-huit mois. Tel était le défi qui lui était destiné !
Bien évidemment, Aonuma ne va pas repartir de zéro : il va recycler le moteur graphique d’Ocarina Of Time et se resservir de textures et de personnages déjà utilisés ! Il va néanmoins apporter une petite touche supplémentaire à l’aspect technique du jeu puisqu’il va bénéficier de l’extantion pack qui va permettre à Majora’s Mask de largement surpasser son prédécesseur d’un point de vue graphique.
Le fait de réutiliser les mêmes personnages ne va pas gêner outre mesure puisque cela va renforcer l’ambiance étrange qui émane de ce jeu : on se demande ainsi sans cesse si l’on est dans un univers parallèle, ou bien dans une sorte de rêve créé par l’esprit même de notre héros. Nous y reviendrons.
Les donjons, peu nombreux, sont pour la plupart des projets initialement conçus pour OOT mais qui avaient été bottés en touche par les développeurs (ils n’en restent pas moins d’une excellente qualité).
Mais là où Aonuma frappe très fort, c’est dans la refonte des mécaniques du jeu. Plutôt que de reprendre le schéma classique des Zelda sans n’y apporter rien de nouveau, il décide de créer un opus très entreprenant et très contraignant pour les joueurs. Ainsi nait le système de course contre la montre en temps réel qui approfondit l’exploitation du temps comme mécanique de gameplay esquissé dans OOT. Le principe est simple : une minute pour une heure de la journée.
De ce principe va très vite naître une sorte de fatalité : le joueur est obligé de prendre sur lui et de s’organiser s’il veut parvenir à ses fins. Il constatera maintes fois son impuissance en comprenant qu’il ne pourra évidemment pas aider toutes les personnes dans le besoin en seulement soixante-douze heures !
Il ne faut pas oublier l’ajout des masques qui apporte une grande diversité au gameplay :
Le pari d’Aonuma est une réussite puisque le jeu est d’une rare richesse, bourré de quêtes annexes (même si la quête principale peut paraître un peu courte) et qu’il remplit pleinement son objectif : sortir un opus original, dans la lignée d’Ocraina of Time mais qui transcende ses mécaniques de jeu.
Majora’s Mask reste l’un des épisodes les plus intéressants de la série tant au niveau de son ambiance sombre et oppressante (il s’agit là du Zelda le plus mature, quoiqu’on ait pu dire au sujet de Twilight Princess) que de sa dimension symbolique : il existe de nombreuses interprétations possibles pour cette histoire à part. Enfin, il faut saluer l’originalité du titre et sa dimension artistique, de nombreux passages particulièrement poétiques nous rappellent en effet le goût pour l’art d’Eiji Aonuma qui prédomine sur le désir d’aventure imaginé par Miyamoto lorsqu’il a créé Zelda.
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EDIT: Nous ajouterons, grâce à la participation de Vlaberge (que je remercie pour son grand savoir sur ce jeu ^_^), que le jeu s'est vendu à 3,36 millions d'exemplaires, ce qui reste un score honorable. Mais quand on voit la qualité du jeu, on pourrait se dire qu'il aurait pu faire bien mieux. Ce Zelda, par beaucoup de magazine (peut-être à tort, allez savoir!) est appelé "le chef-d'oeuvre inconnu".
Majora's Mask est arrivé 9e au Top 100 de notre cher forum en Décembre dernier!
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UN PEU DE MUSIQUE:
Un remake musical splendide sorti le 21 décembre 2012 :p
Time's end: Majora's Mask remixed
Un opéra Majora's Mask: une affaire à suivre avec notre envoyé spécial Vlaberge :p !
Cet opéra est une oeuvre de Miguel Bulteau qui est venu nous saluer sur ce topic (merci à lui), si vous souhaitez l'encourager pour son formidable travail, n'hésitez pas à poster un petit message.
Vous pouvez l'aider en suivant les indications de ce message, pour que le projet voie le jour!
News 1 (16/04/2012)
News 2 (24/04/2012)
News 3 (09/05/2012)
News 4 (06/06/2012)
News 5 (01/08/2012)
News 6 (11/10/2012)
Entrevue avec Radio Hyrule
Interview du compositeur
Récapitulatif des démos
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LA SECTION SPEED RUNNING
Majora's Mask n'est visiblement pas autant runné que Ocarina of Time. Il y a tout de même un très grand joueur en Any %, qui bat à chaque fois son propre record du monde (de quelques frames, lors de ses trois derniers). Il s'agit de EnNopp112. Un TAS a été réalisé et optimisé au fil du temps par MrGrunz, qui est, si j'ai bien compris, un des principaux TASeurs des Zelda 64.
World Record Any %:
TAS:
NB: Si vous trouvez une run qui semble battre celle que je propose ici, merci de me le signaler :p
Comme vous le verrez si vous visionnez ces runs, aucun équivalent n'a encore été trouvé pour les fameux glitchs de mémoire d'OOT, à savoir le Reverse Bottle Adventure (RBA) qui permettait d'obtenir les deux derniers médaillons, ainsi que le Wrong Warp (WW), qui permettait de se téléporter directement dans la tour de Ganon.
En revanche, de nombreux bugs sont exploités, notamment pour sauter des cinématiques (beaucoup plus nombreuses que dans OOT; cf. notamment les cinématiques de la tortue), ou encore pour débloquer toutes les statues de l'envol sans avoir à les frapper. Gros usage des bombes et des missiles pour faire des sauts complètement oufs. Vous remarquerez aussi l'utilisation de quelques "erreurs de téléportations", notamment dans la grotte secrète de la plaine de Termina qui permet de ressortir dans le palais mojo. Cela n'a rien d'un Wrong Warp à la OOT, car ce dernier fait appel à de la corruption de mémoire, tandis que la technique utilisée ici n'est que d'effleurer une zone de chargement que l'on ne devrait pas atteindre. Ce qui permet aussi de remarquer que de nombreuses zones sont reliées entre elles dans la conception du jeu (les grottes secrètes, les fontaines des fées etc. ne constitueraient qu'un seul "niveau").
De nombreuses optimisations ont été trouvées depuis le TAS présenté dans 88mph et justement réalisé par MrGrunz. Le speed run any % de EnNopp112 bat en effet cette vieille version du TAS, ce qui montre le chemin parcouru ces dernières années.
Je vous laisse découvrir le reste par vous-même, parce qu'au niveau de l'exécution c'est absolument impressionnant! Bon visionnage!
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Des interprétations et des éléments d'analyse :
Dezlar partie 3 (deux posts successifs)
Dezlar partie 4 (extrapolation OOT)
Dezlar partie 6 (autour de la figure d'Oni Link)
Dezlar partie 7 (réponse à Tyvamin)
Vlaberge partie 5 (extrapolation TP)
Balthazar partie 1 (deux posts successifs)
La théorie de la colère des déesses
Les cinq étapes du deuil (version fr)
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C'est INCROYABLE de COINCIDENCE. J'allis justement créer un topic sur Majoras' mask!!!!!!
Bon, dans 2 heures car je dois partir la......
De tous les épisodes de la saga, Majora’s Mask demeure, avec Link’s awakening, l’opus dans lequel la portée symbolique est la plus forte et la plus évidente. De nombreuses questions sont volontairement laissées en suspens, comme par exemple l’identité de l’ami que Link recherche, l’existence ou non de Termina, du marchand de masque…
Une chose est sûre, c’est que rien n’a été laissé au hasard. Chaque mot a été pesé de façon à ce que le flou persiste et que chacun puisse interpréter l’épisode à sa façon. C’est en cela que Majora’s Mask possède une très grande dimension artistique, voire philosophique.
Je vous propose une interprétation linéaire de l’épisode, qui reste personnelle. Je vous invite donc à la compléter voire la réfuter si vous trouvez des significations plus pertinentes.
Mon analyse:
L’attaque dans la forêt :
La transformation en mojo et les soixante-douze premières heures :
La quête :
Le dénouement :
L'interprétation touche à sa fin. Encore une fois je tiens à préciser qu'il ne s'agit là que de mon vécu et ma réflexion, et je vous invite donc à partager les votre!
En fait je me doutais bien que l'on allait bientôt poster un topic sur Majora's Mask! Alors comme j'avais un certain nombre de choses à dire j'ai pris les devants. J'espère que tu ne m'en voudras pas trop! :-)
J'ai lu le premier post, excellente présentation.
En revanche je ne suis pas d'accord sur un point, le jeu s'est vendu à 3,3 millions d'exemplaires sur N64 en 2000, donc c'est un joli succès.
De plus, il est 9ème du top 100 de la communauté, donc on ne peut pas dire qu'il soit méconnu.
Personnellement je ne l'ai pas encore, il coûte assez cher mais il sera forcément miens un jour =).
Belle présentation. Tu as vraiment présenté Majora's mask avec tout le côté intime sous-entendu... mais... on ne peut jamais en dire suffisamment. Moi, je peux en rajouter:
Certains fans critiquaient Majora's mask car ils avaient des impressions de déjà-vu par rapport à Ocarina of Time. Mais le fait est que c'est une force. On a l'impression d'être dans un univers alternatif comme dans Alice au pays des merveilles. Chaque personnage que Link croise est une représentation de son subconscient. L'aexemple le plus frappant pour ma part est Malon qui est divisée en 2 parties: Romani, la Malon jeune, et Cremia, la Malon adulte. Il faut savoir que, dans OOT, Malon est très ouverte étant petite et devient plus refermée adulte. I0ci, c'est la même chose. Link va beaucoup plus interagir avec Romani. Dans un des dialogues, Romani dit qu'elle le trouve mignon. Cremia, elle, est amoureuse de Kafei. En effet, car dans un des dialogues (assez caché) Anju dit que la fille du ranch aime quelqu'un, mais que celle-ci doit se marier le jour du carnaval... Il y a une leçon derrière cela, c'est que Link doit profiter du fait que Malon est jeune pour lui déclarer son amour, car il serait trop tard une fois adulte. Quand il reviendra de Termina, il fondera une famille avec Malon, ce qui expliquerait le Link fermier de TP.
Majora's mask est réellement une sorte de quêtes d'apprentissage personnelle. Dans chaque masque auquel il se transforme, il devient quelqu'un qu'il n'a jamais été auparavant. Dans le masque mojo, il devient le fils du mojo majordome. Il apprend à être un fils, ce qu'il n'a jamais été auparavant car c'est un orphelin. Quand il met le masque goron, avec l'esprit de Darmania, il devient ce qu'il n'a jamais été auparvant, i.e. un mentor. Il n'a jamais pu enseigner ses techniques de combats à personne. Quand il enfile le masque zora, contenant l'esprit du guitariste Mikau, il devient ce qu'il n'a jamais été auparavant, i.e. un amant.
C'est vrai. Tu pourrais dire quelque chose de plus profond et en lien avec l'épisode:
Majora's mask: l'apprentissage de l'enfant et les regrets de l'adulte
C'est tout à fait vrai et approprié à cet épisode si on prend en compte que ce Link est incertain s'il est bien un enfant, ou bien un adulte.
Merci beaucoup pour tes précisions, effectivement je ne m'étais pas vraiment rendu compte de cet aspect là du jeu. Pour moi les clés de l'interprétation étaient dans les deux premières heures de jeu. Mais comme tu l'as très bien signalé, on peut tout à fait approfondir car comme je le pensais rein n'a été laissé au hasard, et chaque masque a sa propre symbolique cachée.
C'est précisément ce qui m'a poussé à écrire ce topic, en fait: on a tous un point de vue différent sur ce jeu et le fait d'en débattre vient compléter notre interprétation du scénario.
Ah zut je voulais le préciser qu'il était arrivé 9e mais j'ai complètement oublié! Tant pis je le rajouterai demain (c'est fait depuis).
Si je dis qu'il n'a pas eu le succès escompté, ce n'est pas parce qu'il s'est mal vendu! C'est en effet un joli chiffre, mais il s'agit, il me semble, du Zelda le moins vendu de toute l'histoire de la saga (à vérifier) alors que pourtant il surclasse tous les autres Zelda 3d sauf OOT de mon point de vue.
Sur ce, bonne nuit! :-)
Je crois qu'il s'agit du Zelda 3D le moins vendu, pas nécessairement le moins bon score si on compte également les Zelda 2D. A vérifier, mais il a probablement du se vendre davantage que Zelda II, par exemple.
Après, énorme présentation, si seulement tous les topics étaient comme celui-là... Sinon, j'aime beaucoup ton interprétation, et je partage ton point de vue sur l'ensemble du jeu, même si bien entendu de nombreuses interprétations sont envisageables.
Mais il est clair que penser immédiatement que l'ami(e) perdu(e) est Navi est une erreur, et c'est pour ça d'ailleurs que le manga Majora's Mask est pour moi raté dès les premières pages. On ne nous dit pas qui a disparu, et c'est tout simplement parce qu'une symbolique se cache derrière cette disparition, et qu'on se moque complétement de QUI a disparu. Navi, Saria, l'ensemble des Kokiri, ou même Zelda, peu importe. C'est son adolescence qui lui a été volé. Il est directement passé de l'enfance sécuritaire (bien caché dans sa petite forêt) à l'age adulte, à affronter squelettes, dragon, et autres monstres.
C'est un sens à sa vie que cherche Link.
En fait, Majora's Mask est en quelques sortes le jeu qui rend Ocarina of Time parfait, c'est la réflexion qui donne plus de profondeur au scénario et à l'aventure de OOT, qui nous fait voir d'un autre oeil ce personnage de Link qui semblait n'être qu'une coquille vide. Il faut presque voir ces deux jeux comme un tout, MM étant finalement l'aboutissement de OOT. Il symbolise le danger d'un passage trop brutal de l'enfance à la vie active, passage qu'il ne faut surtout pas rater, et durant lequel il faut être épaulé. Ce qui ne fut pas le cas dans OOT.
Du moins, il s'agit là de mon avis personnel sur ce superbe jeu.
Oui. Et c'est d'ailleurs pour ça que Aonuma, malgré le fait qu'il ai supervisé certains opus que je n'apprécie pas spécialement (TP et les opus DS), aura toujours mon respect le plus total. A la base, il a un vrai dilemme : créer un Zelda qui ne serait pas ridicule par rapport à OOT en moins de deux ans. Plus exactement, contrer la sortie de la PS2. Et cette sortie n'était alors pas encore fixée. C'était une date qui aurait pu varier. Il aurait même pu avoir à le sortir en un an, si on part de ce principe. Alors il a pris une solution de facilité : même moteur, mêmes personnages (qu'on se comprenne bien : je ne critique pas, il n'avait pas d'autre possibilité). Mais il a su utiliser ces inconvénients pour en faire un avantage, réalisant ainsi l'un des plus grands tours de force de l'histoire du jeu vidéo, selon moi. En incorporant tous les détails présents dans OOT dans un monde plus petit, presque construit comme un casse-tête (ou comme le puzzle du millénium, pour les fans de Yu-Gi-Oh!), comme s'il s'agissait d'une quête intérieure, d'une réflexion sur soi-même : Link recrée dans son imaginaire ses questions, ses craintes, ses fantasmes, à partir d'éléments qu'il a déjà vu. En fait, c'est presque une réflexion, une théorie, sur le subconscient, chose à laquelle nous ne savons quasiment rien aujourd'hui encore. C'est une oeuvre philosophique à part entière.
Et c'est pour cela qu'il ne faut surtout pas jouer à MM avant d'avoir fait OOT, car il ne prend vraiment tout son sens qu'après avoir fini celui-ci.