aaaah sanjuro! et moi qui voulais proposer yojimbo (le préquel) haha. J'hésite, y'en a qui vont trouver ça lourd, redondant... En tout cas belle selection Kaz, je connais pas wke in fright, je crois que je vais me le mater, ça m'a l'air bien déjanté.
T'inquiète, Pech poste toujours le dernier jour à la dernière minute :)
C'est parce que plus c'est long plus c'est bon
Sunny: J'ai pas vu beaucoup de films coréens mais à chaque fois j'ai passé un bon moment, et celui-ci n’échappe pas à la règle même si j'étais un peu sceptique en voyant l'affiche. J'ai adoré du début à la fin, j'ai pas fait gaffe aux défauts tellement j'étais plongé dans le film. J'ai trouvé particulièrement bien foutu l'alternance entre passé et présent, ce genre de truc c'est souvent foireux mais la non.
La ballade des Dalton: J'avais lu la BD y a longtemps (d'ailleurs j'ai appris que la BD est tirée du film et pas l'inverse), j'ai été surpris de me rappeler de certains passages en détail comme celui dans le désert avec l'indien. Ça a pas trop mal vieilli, pour un film d'animation français de 1978 c'est même assez surprenant. Le narrateur qui chante m'a un peu gonflé.
The man who would be king: Je pense que si "film d'aventure" était dans le dictionnaire, il y aurait ce film dans la définition. Le duo Michael Caine/Sean Connery est excellent, les personnages sont très bien travaillés, l'histoire est passionnante, les décors sont cartepostalesques, il y de l'humour, de l'action, du drame, enfin bref tout est là et j'ai adoré.
Love Exposure: Une scène du film qui résume mon avis:
Pique-nique à Hanging Rock : Un film très beau et très mystérieux, malheureusement pour moi le mystère planant sur cette disparition de jeunes filles m'a relativement ennuyé, il y a un peu trop de symbolisme et c'est le genre de film ou je vais finalement plus passer de temps à le décrypter en post visionnage parce que je n'ai pas tout compris (coucou La montagne sacrée). Un peu trop perché à mon gout même si il y a un coté onirique et lent/contemplatif qui est assez séduisant. Pas fait pour moi.
House (Hausu) : Bon, j'ai rien compris, le film est complètement barré et part dans tout les sens.
Pour citer ses qualités, je dirai que y'a un chat qui balance des lasers, que y'a des têtes de jeunes filles sans corps qui virevoltent dans les airs, des doigts coupés qui jouent du piano, le tout avec une réalisation d'effets spéciaux avant gardiste puisque elle intègre un bon panel des meilleurs animations de windows movie maker et photoshopage. Bordel ça pique les yeux !
Faut vraiment le voir, pour le croire. C'est très ... psychédélique ?
hmmmm kiss
Une curiosité d'un autre temps, qui par contre n'est pas vraiment horrifique, enfin, ça ne fait pas peur du tout.
Attention: message spécial prostitution et débauche sexuelle, veuillez sortir les enfants de la salle et les envoyer au lit!!! XD
Belle de Jour, de Luis Buñuel:
Tout comme par un décor champêtre, mettant en scène un beau couple à bord d'une calèche: un médecin beau et attentionné, et une belle jeune fille. Les mots d'amour ne manquent pas, le couple semble vivre un amour parfait. Puis, sans explication, la jeune fille (du nom de Séverine, incarnée par Catherine Deneuve), commence à se montrer distante et à tenir des propos durs envers son mari, qui ne comprend pas son revirement, pourquoi elle se montre souvent cruelle avec lui. Exaspéré, le mari lui descendre de descendre du carosse, ce qu'elle refuse à faire, complètement révoltée. C'est alors que le mari fait appel à ses deux cochers pour l'aider à descendre son épouse par la force. Celle-ci se fait traîner au fond de la forêt, comme une vieille chaussette, et commençant à supplier son mari pour son mauvais comportement.
On passe ainsi de répliques mièvres "Séverine, je t'aime chaque jour davantage" et "Moi aussi, Pierre, je n'ai que toi au monde" à "N'ayez pas peur de la secouer, cette petite salope!", "Fermez-là, Madame, ou je vous casse la gueule!", "Tais-toi, garce!". Ligotée à un arbre, baillonnée, le soutien-gorge arrachée, le mari donne l'ordre à ses deux cochers de la fouetter, puis dit à l'un d'eux "Ca suffit comme ça, elle est à vous maintenant, allez-y": le cocher s'exécute et commence à enlever ses vêtements et à passer derrière l'épouse martyrisée pour la violer.
On enchaîne directement avec une scène conjugale tout à fait normale entre le mari médecin et la jeune épouse, comme si la scène ci-dessus ne s'était jamais passée. La suite du film nous réservera également quelques autres scènes où Séverine sera encore martyrisée et traînée dans la boue. C'est là qu'on comprend que la scène du début est un mélange entre réalité (le dialogue "normal" du couple amoureux qui se dispute ensuite) et fantasme (toute la scène surréaliste et disproportionnée où elle se fait humilier). Le spectateur le comprend de lui-même sans passer par des explications laborieuses ou des effets de style lourd pour nous dire qu'on bascule dans le fantasme, comme pour former une seule et même scène unie. J'ai évidemment été très déstabilisé en découvrant le début du film, mais j'ai beaucoup aimé la démarche subtile qui introduit la thématique du film.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le médecin et Séverine forment un couple sans histoire, dans un milieu bourgeois et distingué. Et comme dans beaucoup d'histoires du même genre, les relations sexuelles entre le mari et la femme sont au point mort, sachant qu'ils dorment certes dans la même chambre, mais sur deux lits séparés. Le mari ne comprend pas la froideur de sa femme, alors que celle-ci lui réplique qu'elle l'aime. Une hypocrite, se dit-on. Classique, a priori.
Alors que le couple semble incarner la vertu, un de leurs amis incarne tout le contraire: la débauche, la luxure. Cet homme est incarné par Michel Piccoli, un acteur qui s'avère particulièrement génial dans ce rôle d'enfoiré cynique. Alors qu'il est ami avec le médecin, Séverine au contraire est répugnée par tout ce que dégage cet homme et essaie constamment de l'éviter.
Au cours d'une sortie avec une amie, Séverine apprend qu'une de leurs connaissances fréquence une maison close. Horrifiée, Séverine ne comprend pas qu'un tel endroit puisse encore exister à Paris, sachant que les maisons closes ont été fermées à partir de 1946. Mais cela ne veut pas dire qu'elles n'existent plus: elles sont simplement devenues clandestines, et naturellement beaucoup de bourgeois les fréquentent, et tout le monde le sait! Encore une fois, c'est une forme d'hypocrisie qui se dégage de cette interdiction et de ce milieu. Séverine, au cours d'une sortie sportive, tombe encore nez-à-nez avec Henri Husson, qui lui parle des maisons closes en disant que c'est "le plus vieux métier du monde", tout en lui soufflant une adresse à Paris.
Peu à peu, Séverine pose de plus en plus de questions à son entourage concernant ses maisons closes. Un jour, elle finit par se rendre à l'adresse qui lui a été indiquée et frappe à la porte de "Chez Anais". Elle décide de devenir l'une des prostituées de luxe de la maison close clandestine. Anais lui choisit un surnom: "Belle de jour". En effet, Séverine arrive systématiquement à 14h et doit impérativement partir à 17h, donc elle n'offre ses charmes que le jour. Par ailleurs, cela fait aussi référence à une fleur qui ne fleurit que la journée pour dévoiler tout son charme, ce qui constitue un double jeu de mot.
Séverine va remporter un succès fou auprès des riches clients. En effet, elle est belle, jeune, très distinguée, et surtout très timide, réticente et réservée, ce qui a tendance à exciter les clients qui n'ont d'yeux que pour elle. C'est ainsi qu'elle va se braquer devant son premier client, qui va réagir vivement en lui donnant une claque pour obtenir ce qu'il veut d'elle, et à partir du moment où les gens se montrent durs et fermes avec elle, elle semble accepter son sort et y prendre du plaisir. Un plaisir malsain et masochiste.
Ce sera aussi l'occasion de voir une facette noire de l'humanité, avec en particulier un autre client qui est lui-même masochiste: on assiste à une scène très dure, non pas par de la violence physique, mais surtout verbale, et la caméra se détourne quand l'une des prostituées commence à marcher sur la figure du client à sa demande. Il y a aura d'autres clients tordus, comme des parrains de la pègre.
Séverine mène donc une double vie, clandestine. Lorsqu'elle sort de son "boulot", elle retrouve son mari, avec qui elle se montre particulièrement radieuse et attentionnée. Elle n'a jamais été aussi heureuse. On comprend alors qu'elle aime réellement son mari, mais au-delà du plaisir charnel, d'un amour platonique. Malheureusement, elle n'éprouve aucun plaisir sexuel avec son mari que, pourtant, elle aime. C'est un thème qui fait beaucoup penser évidemment à Mme Bovary de Gustave Flaubert.
Malheureusement, les choses vont se compliquer dans son boulot. L'instant absolument prévisible que tout spectateur attendait, c'est évidemment le moment où le libidineux Henri Husson entrera dans cette maison close et retrouvera Séverine dans le cadre de "cliente". On pourrait donc s'attendre à ce que cet homme humilie encore plus Séverine en couchant avec elle alors que cet homme lui fait horreur. Mais, contre attente, celui-ci, après lui avoir parlé, décide de tourner les talons sans rien faire avec elle, disant que ce qui l'attirait chez elle au départ était sa vertu. Une vertu à l'opposé de son idéal et qui le fascinait. Mais maintenant que cette vertu s'en est allé, il n'éprouve plus aucun désir pour elle. C'est ainsi que Séverine subit son humiliation suprême, à partir du moment où cet homme incarnant le vice décide de ne pas coucher avec elle, tout en lui disant qu'il peut lui envoyer plein d'amis qui seraient satisfaits des services de Séverine.
Il va se passer d'autres choses que je ne vais pas détailler. Toujours est-il qu'on retrouve certains thèmes fétiches de Luis Buñuel, à savoir la bourgeoisie et l'hypocrisie qu'elle peut incarner, comme on pouvait déjà le voir dans son film L'Ange Exterminateur. Au cours de certaines scènes de fantasmes, j'ai cru aussi retrouver le passé surréaliste du cinéaste, à l'époque où il avait tourné son célèbre court-métrage Le Chien Andalou. Cependant, Belle de Jour est un film beaucoup plus accessible, très "flaubérien" dans l'âme, et c'est un grand film que je suis très content d'avoir enfin regardé, depuis le temps que j'en avais entendu parler. C'est aussi l'occasion de découvrir Catherine Deneuve dans l'un de ses rôles les plus célèbres et cultes. Et surtout, le film pose une question très intéressante sur la prostitution, le couple et le plaisir sexuel: est-ce mal de vendre son corps afin de ressentir un frisson sexuel qui nous manque et nous frustre, dans une relation conjugale qui ne nous comble pas alors qu'on aime sincèrement son conjoint? Jusqu'où peut-on aller, au risque de s'entraîner dans la chute, nous et notre entourage?
(la suite arrive dans un petit moment, j'ai mis une heure à rédiger cette critique, il va falloir que j'accélère car il me reste 30 minutes avant minuit! XD)
Edit:
Pulsions (ou Dressed to Kill), de Brian de Palma:
Il s'agit d'un film de Brian de Palma sorti en 1980. Au départ, le film tourne autour d'une femme d'âge mûr, du nom de Kate Miller, et suivie par son psychiatre. Celle-ci est frustrée par son mariage et son mari qui la néglige et "bâcle" les parties de jambes en l'air. Pourtant, au détour d'une visite d'un musée, elle tombe sous le charme d'un mystérieux inconnu, semble-t-il passionné de peintures et qui fait pour l'ignorer, tandis que Kate fait tout pour attirer son regard. On assiste à une jolie scène de fuite en avant et de "poursuite" qui est un gros hommage au film Sueurs Froids (Vertigo) d'Alfred Hitchcock, qui avait une scène du même genre au cours de laquelle James Stewart croyait voir l'image de son amour perdu qu'il poursuit constamment.
Les références à Hitchcock ne s'arrêtent pas là. En effet, Brian de Palma est un grand fan de l'oeuvre du cinéaste, comme j'avais déjà pu le remarquer dans son films Soeurs de Sang qui était baignée de l'influence Hitchcock. La référence la plus évidente est le film Psychose d'Alfred Hitchcock, et ce depuis l'introduction qui montre une belle femme en train de prendre sa douche avant d'être surprise par un assassin. Mais Pulsions va bien au-delà de la simple référence: le scénario lui-même est complètement calqué sur Psychose, à tel point que si vous avez vu le film d'Hitchcock, alors que vous connaîtrez déjà la fin de Pulsions à l'avance! C'est pour moi le principal défaut de Pulsions, qui manque d'identité en ne parvenant jamais à s'écarter de l'influence d'Alfred Hitchcock, un défaut qui était beaucoup moins flagrant dans Soeurs de Sang. C'est cela qui empêche ce film d'atteindre le statut de chef-d'oeuvre d'un autre film de Brian de Palma comme Phantom of the Paradise.
Pourtant, cela n'empêche pas Pulsions d'être un film véritablement bon, voire excellent. En effet, la mise en scène est maîtrisée d'un bout à l'autre, et en particulier les scènes de meurtre comme celle de l'ascenseur. Pulsions essaie un peu de se démarquer de son modèle en abordant le thème des transsexuels, et plus globalement de l'identité sexuelle et de l'affirmation de soi au niveau sexuel (thème qu'on retrouvait déjà dans Carrie), à l'image de la jeune et sensuelle héroïne prostituée qui affiche sa joie de vivre à travers son boulot de prostituée de luxe. Brian de Palma va aussi plus loin en montrant davantage les corps dénudés, en faisant particulièrement l'éloge des beaux corps féminins en la personne de la prostituée Liz Allen, qui n'hésite pas à jouer de son charme et de ses poses lascives. On retrouve, au cours d'une scène, la technique de la "subdivision de l'écran" chère à Brian de Palma qu'il adore employer dans ses films (Carrie, Phantom of the Paradise...). Quant à la thématique du travestissement et des transsexuels, on pense aussi un peu à Phantom of the Paradise, comme l'homme défiguré change d'identité, symbolisée par un masque. Pas de doute: c'est bien un film de Brian de Palma, à l'ombre du maître Alfred Hitchcock.
C'est l'occasion de parler d'une autre grande qualité du film: les acteurs. La distribution est remarquable, que ce soit l'actrice qui incarne Kate Miller (Angie Dickinson), Nancy Allen qui incarne la jeune prostituée Liz Blake témoin d'un meurtre et traquée par une mystérieuse "blonde travestie", Michael Caine qui est fascinant dans son rôle de psychothérapeute Dr. Elliott, le jeune ado surdoué expert en bricolage électronique, et même l'inspecteur Marison (Denniz Franz) est réussi dans le genre.
Le film est très bien rythmé, avec une histoire qui tient la route, bien qu'elle soit prévisible si on connaît son modèle. A un ou deux moments, on a des moments très décalés, comme le dialogue à mourir de rire entre le jeune surdouée et la prostituée qui discutent de la procédure chirurgicale de changement de sexe d'un transsexuel avec en arrière-plan une vieille dame assise complètement choquée par la discution.
Je lui reproche toutefois ses cinq ou dix dernières minutes que j'ai trouvées assez futiles, n'apportant pour moi pas grand chose de plus au film alors que le dénouement (réussi pourtant) était déjà terminé.
Quoi qu'il en soit, j'ai adoré ce film qui vaut clairement le coup.
@ Gastondu : Sympa tes critiques. Tu as complètement compris le délire de Shoot'em up et tu as bien résumé ce que j'en pense. Ce film c'est du fast food : c'est très gratifiant sur le moment et tu peux te régaler mais tu sais pertinemment qu'il y a bien mieux et que moralement c'est pas le top. Pour Sicko, c'est vrai que le film est complètement fait pour les Américains et le côté partisan de Moore peut agacer. Moi j'ai beaucoup aimé parce que le mec arrive à te donner un torrent d'émotions avec un documentaire sur le système de santé américain. En tout cas, que cela soit el tourteau ou toi, vous avez rendu justice aux documentaires que j'ai proposé. Je vais continuer à la faire.
Sinon :
Ma critique de Hors-Jeu :
Dernier épisode de la sélection « Viens découvrir l'Iran, ça te donnerai pas forcément envie d'y vivre » proposée par Gastondu. Cette fois-ci il s'agit de Hors-Jeu de Jafar Panahi, un réalisateur connu pour sa lucidité et son travail sans concession sur la vie des Iraniens dans cette république islamique si souvent décriée.
Pour ce film, Panahi nous présente un phénomène révélateur des manques de liberté en Iran : des femmes, ici jeunes, prêtes à risquer de vrais condamnations et une sorte de déshonneur social pour assouvir leur passion du football en se rendant au stade où joue l'équipe nationale masculine. Le film a été filmé et se déroule en 2005 lors d'un match éliminatoire de la coupe du monde 2006 alors que l'Iran doit affronter le Bahreïn histoire de valider leur qualification. Le film se déroule ainsi sur une période de quelques heures entre l'arrivée au stade, le match et sa suite célébrant la qualification de l'Iran. Ce qui nous donne un mélange de documentaire et de fiction puisque beaucoup de scènes ont été filmés au stade et dans les rues de Téhéran mais tous les personnages qu'on voit s'exprimer sont des acteurs, souvent non professionnels.
Hors-Jeu est malheureusement l'exemple qu'un sujet fort et intéressant ne fait pas forcément un bon film mais si je peux comprendre qu'on y voit un film réussit. La volonté d'offrir un film brut avec cette approche très Nouvelle Vague ou « cinéma vérité » peine à masquer un scénario assez peu travaillée et les soucis qu'a du rencontrer Panahi dont l'œuvre n'est pas très bien vu dans son pays lui ayant fait enchaîner les condamnations et les interdictions de tourner. Ce film est donc intéressant pour comprendre la société iranienne, la jeune génération entre les filles privées d'être au même niveau que les hommes et les garçons devant effectuer un service militaire ou les contraintes sont souvent d'ordre moral : appliquer des règles et des lois auxquelles ils ne croient pas. Le film a aussi la bonne idée de ne pas tomber dans le manichéisme avec des filles pas forcément attachantes et des soldats obéissant surtout par peur d'un pouvoir dictatorial. On peut voir ce film pour comprendre et défendre un cinéaste en lutte mais je reste persuadé qu'un véritable documentaire aurait été plus fort et passionnant.
La mise en scène oscille quand même entre un aspect documentaire voire reportage et parfois du « comme on peut »... Cela reste intéressant pour montrer cette vérité la plus brute possible. Le film tente souvent d'apporter un peu d'émotion mais c'est assez maladroit du fait d'un casting d'acteurs non professionnels et cela se sent... Je ne sais pas si ce sont les instructions du réalisateur ou si la société iranienne est comme cela mais les dialogues ne sont qu'une succession de personnages qui crient, qui ne cessent d'argumenter, qui se coupent la parole, qui discutent sur tout et qui veulent toujours avoir le dernier mot... Ça devient vite fatiguant dans un exercice qui n'est pas un huis-cols mais presque. Il y a quand même des scènes à sauver comme la discussion entre le jeune soldat et la femme/garçon manquée qui démontre une jeunesse iranienne désabusée et lucide. L'aspect foot du film est aussi pas mal tant on peut se reconnaître dans cette passion universelle et collective pour un supporter comme moi.
Au final, j'ai trouvé ce film intéressant mais je n'ai pas forcément trouvé que c'était un bon film. Une curiosité.
Bon, je vais faire plus court que précédemment, vu que tout le monde est passé avant moi. En gros, le film se passe en Corée du Sud, où une femme est en train de mourir d'un cancer. Une amie à elle lui rend visite et elle lui demande de réunir toutes les copines de l'époque où elles formaient une bande du nom de "Sunny" lorsqu'elles étaient adolescentes au collège (ou lycée).
Le film alterne constamment entre passé et présent, pour montrer les héroïnes telles qu'elles étaient dans leur jeunesse, et telles qu'elles sont aujourd'hui. On assiste à leur rencontre, et particulièrement à l'arrivée de Nami, une jeune fille assez étrange et réservée, un peu hystérique, qui déclenche les huées de tout le monde au départ, et qui peu à peu finit par trouver sa place dans la bande qui va se nommer Sunny.
Ca fait très longtemps que je n'ai pas vu de film coréen, donc je suis toujours un peu déstabilisé en voyant ces Asiatiques qui ont adopté le mode de vie occidental, qui habitent dans des villes très quelconques dans leur architecture, sans aucune identité par rapport à leur histoire passée et leur culture d'autrefois. C'est étrange. Peu à peu, on finit quand même par rentrer dans ce monde étrange, et à s'attacher à ces personnages plein de vie. J'ai fini par trouver tout de même des éléments culturels très particuliers à la région. Ce qui m'a le plus frappé, c'est le fait que les élèves restent seuls dans la salle de classe, que l'enseignant quitte la salle une fois son cours terminé en fermant la porte et en laissant les élèves à l'intérieur. On voit aussi les élèves s'occuper eux-mêmes de la salle, de faire le ménage, etc. C'est un truc qui, pour moi, est absolument impensable dans notre société, et pour moi qui suis justement enseignant! Je me rappelle maintenant avoir déjà vu ça dans certains dessins animés japonais (ou jeux vidéo japonais comme Persona 3), mais voir ça en "vrai", dans un film en chair et en os, ça fait très bizarre. Du coup, c'est avec ce genre de détail que j'ai commencé par m'intéresser au film, aux personnages, à leur mode de vie. J'ai bien aimé certaines scènes un peu fofolles, comme la manifestation et la guerre entre les deux bandes de filles rivales avec, en toile de fond, les affrontements entre manifestants et force de l'ordre.
Le film m'a aussi parfois fait un peu penser au dessin animé Mes Voisins les Yamada, pour le côté "tranche de vie de quartier", ce qui est aussi un truc que j'apprécie bien.
Je ne m'attendais pas non plus à avoir des références au film La Boom, avec la célébrissime scène de la chanson Dream et du casque sur les oreilles de la fille! Là encore, c'est déstabilisant de voir tous ces éléments de culture occidental dans un pays oriental (ça m'avait déjà fait une impression bizarre cet été quand je suis parti 26 jours en Iran, que je voyais partout Coca Cola, les princesses de La Reine des Neiges, les Minions, etc).
On peut reprocher au film certaines longueurs et passages parfois trop larmoyants (quand les filles sont un peu hystériques et pleurent de manière trop forcée). Mais j'ai quand même bien accroché au final, j'ai passé un très bon moment auprès de cette bande de filles qui finissent par devenir attachantes.
Je poste mes critiques ce soir, j'ai vraiment pas eu beaucoup de temps ce mois-ci donc pas de dessins :'( La prochaine fois !!
Vous pouvez y aller ;)
T'inquiète, Pech poste toujours le dernier jour à la dernière minute :)
aaaah sanjuro! et moi qui voulais proposer yojimbo (le préquel) haha. J'hésite, y'en a qui vont trouver ça lourd, redondant... En tout cas belle selection Kaz, je connais pas wke in fright, je crois que je vais me le mater, ça m'a l'air bien déjanté.
C'est parce que plus c'est long plus c'est bon
Sunny: J'ai pas vu beaucoup de films coréens mais à chaque fois j'ai passé un bon moment, et celui-ci n’échappe pas à la règle même si j'étais un peu sceptique en voyant l'affiche. J'ai adoré du début à la fin, j'ai pas fait gaffe aux défauts tellement j'étais plongé dans le film. J'ai trouvé particulièrement bien foutu l'alternance entre passé et présent, ce genre de truc c'est souvent foireux mais la non.
La ballade des Dalton: J'avais lu la BD y a longtemps (d'ailleurs j'ai appris que la BD est tirée du film et pas l'inverse), j'ai été surpris de me rappeler de certains passages en détail comme celui dans le désert avec l'indien. Ça a pas trop mal vieilli, pour un film d'animation français de 1978 c'est même assez surprenant. Le narrateur qui chante m'a un peu gonflé.
The man who would be king: Je pense que si "film d'aventure" était dans le dictionnaire, il y aurait ce film dans la définition. Le duo Michael Caine/Sean Connery est excellent, les personnages sont très bien travaillés, l'histoire est passionnante, les décors sont cartepostalesques, il y de l'humour, de l'action, du drame, enfin bref tout est là et j'ai adoré.
Love Exposure: Une scène du film qui résume mon avis:
Pique-nique à Hanging Rock : Un film très beau et très mystérieux, malheureusement pour moi le mystère planant sur cette disparition de jeunes filles m'a relativement ennuyé, il y a un peu trop de symbolisme et c'est le genre de film ou je vais finalement plus passer de temps à le décrypter en post visionnage parce que je n'ai pas tout compris (coucou La montagne sacrée). Un peu trop perché à mon gout même si il y a un coté onirique et lent/contemplatif qui est assez séduisant. Pas fait pour moi.
House (Hausu) : Bon, j'ai rien compris, le film est complètement barré et part dans tout les sens.
Pour citer ses qualités, je dirai que y'a un chat qui balance des lasers, que y'a des têtes de jeunes filles sans corps qui virevoltent dans les airs, des doigts coupés qui jouent du piano, le tout avec une réalisation d'effets spéciaux avant gardiste puisque elle intègre un bon panel des meilleurs animations de windows movie maker et photoshopage. Bordel ça pique les yeux !
Faut vraiment le voir, pour le croire. C'est très ... psychédélique ?
hmmmm kiss
Une curiosité d'un autre temps, qui par contre n'est pas vraiment horrifique, enfin, ça ne fait pas peur du tout.
Coup de coeur pour la BO !
Attention: message spécial prostitution et débauche sexuelle, veuillez sortir les enfants de la salle et les envoyer au lit!!! XD
Belle de Jour, de Luis Buñuel:
Tout comme par un décor champêtre, mettant en scène un beau couple à bord d'une calèche: un médecin beau et attentionné, et une belle jeune fille. Les mots d'amour ne manquent pas, le couple semble vivre un amour parfait. Puis, sans explication, la jeune fille (du nom de Séverine, incarnée par Catherine Deneuve), commence à se montrer distante et à tenir des propos durs envers son mari, qui ne comprend pas son revirement, pourquoi elle se montre souvent cruelle avec lui. Exaspéré, le mari lui descendre de descendre du carosse, ce qu'elle refuse à faire, complètement révoltée. C'est alors que le mari fait appel à ses deux cochers pour l'aider à descendre son épouse par la force. Celle-ci se fait traîner au fond de la forêt, comme une vieille chaussette, et commençant à supplier son mari pour son mauvais comportement.
On passe ainsi de répliques mièvres "Séverine, je t'aime chaque jour davantage" et "Moi aussi, Pierre, je n'ai que toi au monde" à "N'ayez pas peur de la secouer, cette petite salope!", "Fermez-là, Madame, ou je vous casse la gueule!", "Tais-toi, garce!". Ligotée à un arbre, baillonnée, le soutien-gorge arrachée, le mari donne l'ordre à ses deux cochers de la fouetter, puis dit à l'un d'eux "Ca suffit comme ça, elle est à vous maintenant, allez-y": le cocher s'exécute et commence à enlever ses vêtements et à passer derrière l'épouse martyrisée pour la violer.
On enchaîne directement avec une scène conjugale tout à fait normale entre le mari médecin et la jeune épouse, comme si la scène ci-dessus ne s'était jamais passée. La suite du film nous réservera également quelques autres scènes où Séverine sera encore martyrisée et traînée dans la boue. C'est là qu'on comprend que la scène du début est un mélange entre réalité (le dialogue "normal" du couple amoureux qui se dispute ensuite) et fantasme (toute la scène surréaliste et disproportionnée où elle se fait humilier). Le spectateur le comprend de lui-même sans passer par des explications laborieuses ou des effets de style lourd pour nous dire qu'on bascule dans le fantasme, comme pour former une seule et même scène unie. J'ai évidemment été très déstabilisé en découvrant le début du film, mais j'ai beaucoup aimé la démarche subtile qui introduit la thématique du film.
Ce qu'il faut comprendre, c'est que le médecin et Séverine forment un couple sans histoire, dans un milieu bourgeois et distingué. Et comme dans beaucoup d'histoires du même genre, les relations sexuelles entre le mari et la femme sont au point mort, sachant qu'ils dorment certes dans la même chambre, mais sur deux lits séparés. Le mari ne comprend pas la froideur de sa femme, alors que celle-ci lui réplique qu'elle l'aime. Une hypocrite, se dit-on. Classique, a priori.
Alors que le couple semble incarner la vertu, un de leurs amis incarne tout le contraire: la débauche, la luxure. Cet homme est incarné par Michel Piccoli, un acteur qui s'avère particulièrement génial dans ce rôle d'enfoiré cynique. Alors qu'il est ami avec le médecin, Séverine au contraire est répugnée par tout ce que dégage cet homme et essaie constamment de l'éviter.
Au cours d'une sortie avec une amie, Séverine apprend qu'une de leurs connaissances fréquence une maison close. Horrifiée, Séverine ne comprend pas qu'un tel endroit puisse encore exister à Paris, sachant que les maisons closes ont été fermées à partir de 1946. Mais cela ne veut pas dire qu'elles n'existent plus: elles sont simplement devenues clandestines, et naturellement beaucoup de bourgeois les fréquentent, et tout le monde le sait! Encore une fois, c'est une forme d'hypocrisie qui se dégage de cette interdiction et de ce milieu. Séverine, au cours d'une sortie sportive, tombe encore nez-à-nez avec Henri Husson, qui lui parle des maisons closes en disant que c'est "le plus vieux métier du monde", tout en lui soufflant une adresse à Paris.
Peu à peu, Séverine pose de plus en plus de questions à son entourage concernant ses maisons closes. Un jour, elle finit par se rendre à l'adresse qui lui a été indiquée et frappe à la porte de "Chez Anais". Elle décide de devenir l'une des prostituées de luxe de la maison close clandestine. Anais lui choisit un surnom: "Belle de jour". En effet, Séverine arrive systématiquement à 14h et doit impérativement partir à 17h, donc elle n'offre ses charmes que le jour. Par ailleurs, cela fait aussi référence à une fleur qui ne fleurit que la journée pour dévoiler tout son charme, ce qui constitue un double jeu de mot.
Séverine va remporter un succès fou auprès des riches clients. En effet, elle est belle, jeune, très distinguée, et surtout très timide, réticente et réservée, ce qui a tendance à exciter les clients qui n'ont d'yeux que pour elle. C'est ainsi qu'elle va se braquer devant son premier client, qui va réagir vivement en lui donnant une claque pour obtenir ce qu'il veut d'elle, et à partir du moment où les gens se montrent durs et fermes avec elle, elle semble accepter son sort et y prendre du plaisir. Un plaisir malsain et masochiste.
Ce sera aussi l'occasion de voir une facette noire de l'humanité, avec en particulier un autre client qui est lui-même masochiste: on assiste à une scène très dure, non pas par de la violence physique, mais surtout verbale, et la caméra se détourne quand l'une des prostituées commence à marcher sur la figure du client à sa demande. Il y a aura d'autres clients tordus, comme des parrains de la pègre.
Séverine mène donc une double vie, clandestine. Lorsqu'elle sort de son "boulot", elle retrouve son mari, avec qui elle se montre particulièrement radieuse et attentionnée. Elle n'a jamais été aussi heureuse. On comprend alors qu'elle aime réellement son mari, mais au-delà du plaisir charnel, d'un amour platonique. Malheureusement, elle n'éprouve aucun plaisir sexuel avec son mari que, pourtant, elle aime. C'est un thème qui fait beaucoup penser évidemment à Mme Bovary de Gustave Flaubert.
Malheureusement, les choses vont se compliquer dans son boulot. L'instant absolument prévisible que tout spectateur attendait, c'est évidemment le moment où le libidineux Henri Husson entrera dans cette maison close et retrouvera Séverine dans le cadre de "cliente". On pourrait donc s'attendre à ce que cet homme humilie encore plus Séverine en couchant avec elle alors que cet homme lui fait horreur. Mais, contre attente, celui-ci, après lui avoir parlé, décide de tourner les talons sans rien faire avec elle, disant que ce qui l'attirait chez elle au départ était sa vertu. Une vertu à l'opposé de son idéal et qui le fascinait. Mais maintenant que cette vertu s'en est allé, il n'éprouve plus aucun désir pour elle. C'est ainsi que Séverine subit son humiliation suprême, à partir du moment où cet homme incarnant le vice décide de ne pas coucher avec elle, tout en lui disant qu'il peut lui envoyer plein d'amis qui seraient satisfaits des services de Séverine.
Il va se passer d'autres choses que je ne vais pas détailler. Toujours est-il qu'on retrouve certains thèmes fétiches de Luis Buñuel, à savoir la bourgeoisie et l'hypocrisie qu'elle peut incarner, comme on pouvait déjà le voir dans son film L'Ange Exterminateur. Au cours de certaines scènes de fantasmes, j'ai cru aussi retrouver le passé surréaliste du cinéaste, à l'époque où il avait tourné son célèbre court-métrage Le Chien Andalou. Cependant, Belle de Jour est un film beaucoup plus accessible, très "flaubérien" dans l'âme, et c'est un grand film que je suis très content d'avoir enfin regardé, depuis le temps que j'en avais entendu parler. C'est aussi l'occasion de découvrir Catherine Deneuve dans l'un de ses rôles les plus célèbres et cultes. Et surtout, le film pose une question très intéressante sur la prostitution, le couple et le plaisir sexuel: est-ce mal de vendre son corps afin de ressentir un frisson sexuel qui nous manque et nous frustre, dans une relation conjugale qui ne nous comble pas alors qu'on aime sincèrement son conjoint? Jusqu'où peut-on aller, au risque de s'entraîner dans la chute, nous et notre entourage?
(la suite arrive dans un petit moment, j'ai mis une heure à rédiger cette critique, il va falloir que j'accélère car il me reste 30 minutes avant minuit! XD)
Edit:
Pulsions (ou Dressed to Kill), de Brian de Palma:
Il s'agit d'un film de Brian de Palma sorti en 1980. Au départ, le film tourne autour d'une femme d'âge mûr, du nom de Kate Miller, et suivie par son psychiatre. Celle-ci est frustrée par son mariage et son mari qui la néglige et "bâcle" les parties de jambes en l'air. Pourtant, au détour d'une visite d'un musée, elle tombe sous le charme d'un mystérieux inconnu, semble-t-il passionné de peintures et qui fait pour l'ignorer, tandis que Kate fait tout pour attirer son regard. On assiste à une jolie scène de fuite en avant et de "poursuite" qui est un gros hommage au film Sueurs Froids (Vertigo) d'Alfred Hitchcock, qui avait une scène du même genre au cours de laquelle James Stewart croyait voir l'image de son amour perdu qu'il poursuit constamment.
Les références à Hitchcock ne s'arrêtent pas là. En effet, Brian de Palma est un grand fan de l'oeuvre du cinéaste, comme j'avais déjà pu le remarquer dans son films Soeurs de Sang qui était baignée de l'influence Hitchcock. La référence la plus évidente est le film Psychose d'Alfred Hitchcock, et ce depuis l'introduction qui montre une belle femme en train de prendre sa douche avant d'être surprise par un assassin. Mais Pulsions va bien au-delà de la simple référence: le scénario lui-même est complètement calqué sur Psychose, à tel point que si vous avez vu le film d'Hitchcock, alors que vous connaîtrez déjà la fin de Pulsions à l'avance! C'est pour moi le principal défaut de Pulsions, qui manque d'identité en ne parvenant jamais à s'écarter de l'influence d'Alfred Hitchcock, un défaut qui était beaucoup moins flagrant dans Soeurs de Sang. C'est cela qui empêche ce film d'atteindre le statut de chef-d'oeuvre d'un autre film de Brian de Palma comme Phantom of the Paradise.
Pourtant, cela n'empêche pas Pulsions d'être un film véritablement bon, voire excellent. En effet, la mise en scène est maîtrisée d'un bout à l'autre, et en particulier les scènes de meurtre comme celle de l'ascenseur. Pulsions essaie un peu de se démarquer de son modèle en abordant le thème des transsexuels, et plus globalement de l'identité sexuelle et de l'affirmation de soi au niveau sexuel (thème qu'on retrouvait déjà dans Carrie), à l'image de la jeune et sensuelle héroïne prostituée qui affiche sa joie de vivre à travers son boulot de prostituée de luxe. Brian de Palma va aussi plus loin en montrant davantage les corps dénudés, en faisant particulièrement l'éloge des beaux corps féminins en la personne de la prostituée Liz Allen, qui n'hésite pas à jouer de son charme et de ses poses lascives. On retrouve, au cours d'une scène, la technique de la "subdivision de l'écran" chère à Brian de Palma qu'il adore employer dans ses films (Carrie, Phantom of the Paradise...). Quant à la thématique du travestissement et des transsexuels, on pense aussi un peu à Phantom of the Paradise, comme l'homme défiguré change d'identité, symbolisée par un masque. Pas de doute: c'est bien un film de Brian de Palma, à l'ombre du maître Alfred Hitchcock.
C'est l'occasion de parler d'une autre grande qualité du film: les acteurs. La distribution est remarquable, que ce soit l'actrice qui incarne Kate Miller (Angie Dickinson), Nancy Allen qui incarne la jeune prostituée Liz Blake témoin d'un meurtre et traquée par une mystérieuse "blonde travestie", Michael Caine qui est fascinant dans son rôle de psychothérapeute Dr. Elliott, le jeune ado surdoué expert en bricolage électronique, et même l'inspecteur Marison (Denniz Franz) est réussi dans le genre.
Le film est très bien rythmé, avec une histoire qui tient la route, bien qu'elle soit prévisible si on connaît son modèle. A un ou deux moments, on a des moments très décalés, comme le dialogue à mourir de rire entre le jeune surdouée et la prostituée qui discutent de la procédure chirurgicale de changement de sexe d'un transsexuel avec en arrière-plan une vieille dame assise complètement choquée par la discution.
Je lui reproche toutefois ses cinq ou dix dernières minutes que j'ai trouvées assez futiles, n'apportant pour moi pas grand chose de plus au film alors que le dénouement (réussi pourtant) était déjà terminé.
Quoi qu'il en soit, j'ai adoré ce film qui vaut clairement le coup.
@ Gastondu : Sympa tes critiques. Tu as complètement compris le délire de Shoot'em up et tu as bien résumé ce que j'en pense. Ce film c'est du fast food : c'est très gratifiant sur le moment et tu peux te régaler mais tu sais pertinemment qu'il y a bien mieux et que moralement c'est pas le top. Pour Sicko, c'est vrai que le film est complètement fait pour les Américains et le côté partisan de Moore peut agacer. Moi j'ai beaucoup aimé parce que le mec arrive à te donner un torrent d'émotions avec un documentaire sur le système de santé américain. En tout cas, que cela soit el tourteau ou toi, vous avez rendu justice aux documentaires que j'ai proposé. Je vais continuer à la faire.
Sinon :
Ma critique de Hors-Jeu :
Dernier épisode de la sélection « Viens découvrir l'Iran, ça te donnerai pas forcément envie d'y vivre » proposée par Gastondu. Cette fois-ci il s'agit de Hors-Jeu de Jafar Panahi, un réalisateur connu pour sa lucidité et son travail sans concession sur la vie des Iraniens dans cette république islamique si souvent décriée.
Pour ce film, Panahi nous présente un phénomène révélateur des manques de liberté en Iran : des femmes, ici jeunes, prêtes à risquer de vrais condamnations et une sorte de déshonneur social pour assouvir leur passion du football en se rendant au stade où joue l'équipe nationale masculine. Le film a été filmé et se déroule en 2005 lors d'un match éliminatoire de la coupe du monde 2006 alors que l'Iran doit affronter le Bahreïn histoire de valider leur qualification. Le film se déroule ainsi sur une période de quelques heures entre l'arrivée au stade, le match et sa suite célébrant la qualification de l'Iran. Ce qui nous donne un mélange de documentaire et de fiction puisque beaucoup de scènes ont été filmés au stade et dans les rues de Téhéran mais tous les personnages qu'on voit s'exprimer sont des acteurs, souvent non professionnels.
Hors-Jeu est malheureusement l'exemple qu'un sujet fort et intéressant ne fait pas forcément un bon film mais si je peux comprendre qu'on y voit un film réussit. La volonté d'offrir un film brut avec cette approche très Nouvelle Vague ou « cinéma vérité » peine à masquer un scénario assez peu travaillée et les soucis qu'a du rencontrer Panahi dont l'œuvre n'est pas très bien vu dans son pays lui ayant fait enchaîner les condamnations et les interdictions de tourner. Ce film est donc intéressant pour comprendre la société iranienne, la jeune génération entre les filles privées d'être au même niveau que les hommes et les garçons devant effectuer un service militaire ou les contraintes sont souvent d'ordre moral : appliquer des règles et des lois auxquelles ils ne croient pas. Le film a aussi la bonne idée de ne pas tomber dans le manichéisme avec des filles pas forcément attachantes et des soldats obéissant surtout par peur d'un pouvoir dictatorial. On peut voir ce film pour comprendre et défendre un cinéaste en lutte mais je reste persuadé qu'un véritable documentaire aurait été plus fort et passionnant.
La mise en scène oscille quand même entre un aspect documentaire voire reportage et parfois du « comme on peut »... Cela reste intéressant pour montrer cette vérité la plus brute possible. Le film tente souvent d'apporter un peu d'émotion mais c'est assez maladroit du fait d'un casting d'acteurs non professionnels et cela se sent... Je ne sais pas si ce sont les instructions du réalisateur ou si la société iranienne est comme cela mais les dialogues ne sont qu'une succession de personnages qui crient, qui ne cessent d'argumenter, qui se coupent la parole, qui discutent sur tout et qui veulent toujours avoir le dernier mot... Ça devient vite fatiguant dans un exercice qui n'est pas un huis-cols mais presque. Il y a quand même des scènes à sauver comme la discussion entre le jeune soldat et la femme/garçon manquée qui démontre une jeunesse iranienne désabusée et lucide. L'aspect foot du film est aussi pas mal tant on peut se reconnaître dans cette passion universelle et collective pour un supporter comme moi.
Au final, j'ai trouvé ce film intéressant mais je n'ai pas forcément trouvé que c'était un bon film. Une curiosité.
Sell kids for food
Sunny, de Kang Hyeong-cheol:
Bon, je vais faire plus court que précédemment, vu que tout le monde est passé avant moi. En gros, le film se passe en Corée du Sud, où une femme est en train de mourir d'un cancer. Une amie à elle lui rend visite et elle lui demande de réunir toutes les copines de l'époque où elles formaient une bande du nom de "Sunny" lorsqu'elles étaient adolescentes au collège (ou lycée).
Le film alterne constamment entre passé et présent, pour montrer les héroïnes telles qu'elles étaient dans leur jeunesse, et telles qu'elles sont aujourd'hui. On assiste à leur rencontre, et particulièrement à l'arrivée de Nami, une jeune fille assez étrange et réservée, un peu hystérique, qui déclenche les huées de tout le monde au départ, et qui peu à peu finit par trouver sa place dans la bande qui va se nommer Sunny.
Ca fait très longtemps que je n'ai pas vu de film coréen, donc je suis toujours un peu déstabilisé en voyant ces Asiatiques qui ont adopté le mode de vie occidental, qui habitent dans des villes très quelconques dans leur architecture, sans aucune identité par rapport à leur histoire passée et leur culture d'autrefois. C'est étrange. Peu à peu, on finit quand même par rentrer dans ce monde étrange, et à s'attacher à ces personnages plein de vie. J'ai fini par trouver tout de même des éléments culturels très particuliers à la région. Ce qui m'a le plus frappé, c'est le fait que les élèves restent seuls dans la salle de classe, que l'enseignant quitte la salle une fois son cours terminé en fermant la porte et en laissant les élèves à l'intérieur. On voit aussi les élèves s'occuper eux-mêmes de la salle, de faire le ménage, etc. C'est un truc qui, pour moi, est absolument impensable dans notre société, et pour moi qui suis justement enseignant! Je me rappelle maintenant avoir déjà vu ça dans certains dessins animés japonais (ou jeux vidéo japonais comme Persona 3), mais voir ça en "vrai", dans un film en chair et en os, ça fait très bizarre. Du coup, c'est avec ce genre de détail que j'ai commencé par m'intéresser au film, aux personnages, à leur mode de vie. J'ai bien aimé certaines scènes un peu fofolles, comme la manifestation et la guerre entre les deux bandes de filles rivales avec, en toile de fond, les affrontements entre manifestants et force de l'ordre.
Le film m'a aussi parfois fait un peu penser au dessin animé Mes Voisins les Yamada, pour le côté "tranche de vie de quartier", ce qui est aussi un truc que j'apprécie bien.
Je ne m'attendais pas non plus à avoir des références au film La Boom, avec la célébrissime scène de la chanson Dream et du casque sur les oreilles de la fille! Là encore, c'est déstabilisant de voir tous ces éléments de culture occidental dans un pays oriental (ça m'avait déjà fait une impression bizarre cet été quand je suis parti 26 jours en Iran, que je voyais partout Coca Cola, les princesses de La Reine des Neiges, les Minions, etc).
On peut reprocher au film certaines longueurs et passages parfois trop larmoyants (quand les filles sont un peu hystériques et pleurent de manière trop forcée). Mais j'ai quand même bien accroché au final, j'ai passé un très bon moment auprès de cette bande de filles qui finissent par devenir attachantes.
rudolf qui blinde de femmes à poil pour attirer sournoisement le lecteur, bien vu lol.
C'est Superquick qui m'a imposé ces films, aussi. XD
(bon, j'espère que ma trilogie Belvaux ne l'a pas trop échaudé quand même, je n'ai pas eu de retour)