D'ailleurs, j'aurais un conseil à vous demander : Spinoza, notamment "L'éthique", m'intéresse beaucoup. Faut-il que je me consacre d'abord à d'autres ouvrages avant celui-ci ? Est-il accessible ?
Je suis musicologue de formation. J'ai soutenu ma thèse en tout début d'année et j'ai été nommé comme professeur dans une université à Pékin. Bon, je dis pas trop laquelle parce qu'il ne faut pas trop en dire sur soit ^^
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Aujourd'hui, j'aimerais vous présenter Jérusalem de l'écrivain portugais Gonçalo M. Tavares.
Je suis assez ennuyé quant à vous donner mon propre résumé du livre car j'aurais trop peur d'en dire trop. Je vous livre tout de même le 4e de couverture qui explique un peu les choses sans trop en dire :
Citation:
La folie rôde dans une cité sans nom. Six ombres menaçantes errent dans les rues. Deux amants schizophrènes, un psychiatre spécialiste de la peur, un ex-soldat aux pulsions meurtrières, un enfant débile à la recherche de son père, une prostituée défraîchie. Jetés dans un monde sans salut, au bord de la folie, ils n'ont qu'un moyen pour abolir la souffrance : assouvir leurs pulsions.
La structure du roman est originale à plus d'un titre :
1er : le livre est chapitré à la manière d'une pièce de théâtre avec à chaque fois comme sous-titre les noms des personnages impliqués.
2e : le déroulement de l'action peu dérouter le lecteur car les moments du "présent" du livre sont des moments flous, quasi insaisissables et ne permettent pas de comprendre ce qui s'y passe. Nous arrive alors des flash-back qui nuancent et changent le sens des événements appris dans le chapitre précèdent. C'est un procédé assez intéressant en ce sens qu'il densifie incroyablement le roman qui, sans ça, perdrait, il est vrai, beaucoup de son intérêt.
Le livre est très facile à lire ; plus ou moins 260 pages en format poche. Je l'ai lu en 2 jours mais j'aurais pu le finir dans la journée si je n'avais pas été occupé tellement il se lit vite et que la tension est continue.
Un bémol pourtant, à propos du psychiatre chercheur. Je suis assez mitigé sur une chose en particulier : son "Travail" devant permettre de comprendre par un graphique, la marche du monde et "la relation entre l'horreur et le temps". Ce qui m'a un peu agacé c'est le côté naïf que j'ai perçu dans ces passages. Sans trop en dévoiler : premièrement, le type, même s'il est chercheur, est psychiatre de formation — c'est même un chercheur réputé, pas de problème là-dessus — mais comment faire croire qu'un type, qui sort de sa formation, va faire des recherches dans un domaine qu'il ne maîtrise pas du tout, qui sort totalement non seulement de sa spécialité, mais de son domaine de formation ? C'est totalement ridicule ; deuxièmement, comment croire qu'une telle chimère est possible ? je veux dire qu'un individu seul puisse comme ça, d'un coup, tout comprendre et proposer une règle mathématique devant diriger la vie des Hommes ; troisièmement,quelle insulte de lire que les intervenants à propos de cette question sont tous des scientifiques en "sciences dures" comme on dit parfois et aucun historiens, sociologues, etc. Imaginez si l'on faisait l'inverse ; on crierait au scandale, avec raison d'ailleurs. Et perso, ça me fait toujours marrer quand des gens, très intelligents au demeurant, sortent de leur(s) spécialité(s), voire de leur domaine de formation, où ils sont certainement très compétents, pour aller raconter des conneries dans des domaines qu'ils ne maîtrisent pas du tout... Allez, désolé pour ça mais fallait que ça sorte ^^
Malgré ce détail, le livre vaut le coup, donc je vous le conseille plus que fortement avec, comme mise en bouche, un petit extrait :
Citation:
— Tu vas épouser une schizophrène ? Génial ! C'était elle-même qui avait dit ça à Theodor.
Theodor n'avait de cesse de lui démontrer qu'elle avait tort.
— Le médecin, c'est moi, n'oublie pas. C'est moi qui décide si les personnes sont en bonne santé ou malades. À la limite, c'est moi — en tant que médecin — qui décide qui est mort. C'est moi qui ai fait des études pendant des années avec des professeurs et dans des manuels, c'est moi qui fais la différence entre la tête d'un malade et la tête d'une personne en bonne santé. C'est à moi de dire si tu es ou pas une femme en bonne santé.
Je lis Breakfast at Tiffany's en VO. C'est hallucinant l'ironie de Capote toutes les lignes. J'avais aussi lu De sang froid mais en VF, par manque de courage. ^_^
Edit : faut savoir que Capote était immensément déçu par Audrey et par le film, il trouvait que le personnage n'était pas du tout bien rendu (par rapport au bouquin), ce qui est exact.
D'ailleurs, j'aurais un conseil à vous demander : Spinoza, notamment "L'éthique", m'intéresse beaucoup. Faut-il que je me consacre d'abord à d'autres ouvrages avant celui-ci ? Est-il accessible ?
J'aurais trop peur de dire des bêtises, je m'abstiens donc de dire quoi que ce soit ^^
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Tu es prof de littérature, Pang Tong ?^^
Non mais pas loin ^^
Je suis musicologue de formation. J'ai soutenu ma thèse en tout début d'année et j'ai été nommé comme professeur dans une université à Pékin. Bon, je dis pas trop laquelle parce qu'il ne faut pas trop en dire sur soit ^^
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Le court traité a l'avantage d'être court et d'être le premier. Pour une introduction à Spinoza, c'est pas mal.
Après Kylo, tu peux m'écrire en MP, j'ai un truc sous le coude qui pourrait t'intéresser :)
Aujourd'hui, j'aimerais vous présenter Jérusalem de l'écrivain portugais Gonçalo M. Tavares.
Je suis assez ennuyé quant à vous donner mon propre résumé du livre car j'aurais trop peur d'en dire trop. Je vous livre tout de même le 4e de couverture qui explique un peu les choses sans trop en dire :
La structure du roman est originale à plus d'un titre :
1er : le livre est chapitré à la manière d'une pièce de théâtre avec à chaque fois comme sous-titre les noms des personnages impliqués.
2e : le déroulement de l'action peu dérouter le lecteur car les moments du "présent" du livre sont des moments flous, quasi insaisissables et ne permettent pas de comprendre ce qui s'y passe. Nous arrive alors des flash-back qui nuancent et changent le sens des événements appris dans le chapitre précèdent. C'est un procédé assez intéressant en ce sens qu'il densifie incroyablement le roman qui, sans ça, perdrait, il est vrai, beaucoup de son intérêt.
Le livre est très facile à lire ; plus ou moins 260 pages en format poche. Je l'ai lu en 2 jours mais j'aurais pu le finir dans la journée si je n'avais pas été occupé tellement il se lit vite et que la tension est continue.
Un bémol pourtant, à propos du psychiatre chercheur. Je suis assez mitigé sur une chose en particulier : son "Travail" devant permettre de comprendre par un graphique, la marche du monde et "la relation entre l'horreur et le temps". Ce qui m'a un peu agacé c'est le côté naïf que j'ai perçu dans ces passages. Sans trop en dévoiler : premièrement, le type, même s'il est chercheur, est psychiatre de formation — c'est même un chercheur réputé, pas de problème là-dessus — mais comment faire croire qu'un type, qui sort de sa formation, va faire des recherches dans un domaine qu'il ne maîtrise pas du tout, qui sort totalement non seulement de sa spécialité, mais de son domaine de formation ? C'est totalement ridicule ; deuxièmement, comment croire qu'une telle chimère est possible ? je veux dire qu'un individu seul puisse comme ça, d'un coup, tout comprendre et proposer une règle mathématique devant diriger la vie des Hommes ; troisièmement,quelle insulte de lire que les intervenants à propos de cette question sont tous des scientifiques en "sciences dures" comme on dit parfois et aucun historiens, sociologues, etc. Imaginez si l'on faisait l'inverse ; on crierait au scandale, avec raison d'ailleurs. Et perso, ça me fait toujours marrer quand des gens, très intelligents au demeurant, sortent de leur(s) spécialité(s), voire de leur domaine de formation, où ils sont certainement très compétents, pour aller raconter des conneries dans des domaines qu'ils ne maîtrisent pas du tout... Allez, désolé pour ça mais fallait que ça sorte ^^
Malgré ce détail, le livre vaut le coup, donc je vous le conseille plus que fortement avec, comme mise en bouche, un petit extrait :
Bonne lecture !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
J'ai cru un instant que tu nous parlais du Jérusalem d'Alan Moore, loul. Mais bon là c'est pas 260 pages^^ :)
Haha, effectivement c'est pas la même chose.
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Je lis Breakfast at Tiffany's en VO. C'est hallucinant l'ironie de Capote toutes les lignes. J'avais aussi lu De sang froid mais en VF, par manque de courage. ^_^
Edit : faut savoir que Capote était immensément déçu par Audrey et par le film, il trouvait que le personnage n'était pas du tout bien rendu (par rapport au bouquin), ce qui est exact.
De sang froid, je l'avais commencé mais, à cause du film, j'ai arrêté. En gros, j'avais toujours les images du film en tête et j'ai pas supporté.
EDIT :
Tu m'apprends quelque chose pour le film. Mais bon, en général livre > film
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)