En fait, j'expliquais ça parce que c'est un vrai merdier pour si retrouver dans les noms, surtout pour comprendre ce qu'ils recouvrent à l'époque et aujourd'hui. Un petit exemple : parler de musique flamande au XVIe siècle et parler de musique flamande aujourd'hui, ça ne représente pas forcément la même chose puisque un des plus grand "polyphonistes flamand" est Roland de Lassus (1532-1594) né à Mons. Eh bon, Mons c'est pas tout à fait en Flandre aujourd'hui...
Citation:
Au passage le meilleur de tous les siècles est le XVIIIe, de ce que j'en ai vu... :)
Ah ! Ne laissons pas le monopole de l'épanchement de sa passion littéraire à M. Pang Tong !^^
Je vais donc moi-même parler (un peu) de ma lecture actuelle qui, je l'espère, vous donnera aussi l'envie vous y pencher.
Je vais d'abord faire une petite confession, comme notre ami Rousseau : j'avoue être assez chauvin en matière de littérature. En effet, la littérature française du XVIIIème, XIXème et première moitié du XXè siècle, c'est la VIE, mes bons amis !^^
Sans commune mesure avec le reste du monde, il n'y a pas un seul de ces siècles, et même avant cela, où vous ne pouvez citer facilement entre 5 et 10 auteurs de fictions, philosophes ou penseurs politiques français majeurs qui ont marqué la littérature mondiale de son empreinte indélébile et participé à l'essor de notre culture et de notre belle langue.
Même si cela ne m'empêche pas, bien sûr, de m'intéresser à la littérature de tous les pays.
Tout cela pour en venir à ma lecture du jour, oeuvre du plus grand écrivain français dans mes annales personnelles : Mémoires d'outre-tombe de François-René de Chateaubriand.
Pour peu que vous soyez assez sensible au style romantique français du début du XIXème, ainsi qu'à l'Histoire de France, cette oeuvre colossale de 3500 pages répartie en 4 tomes, constitue une lecture absolument passionnante, Chateaubriand ayant été le témoin et l'acteur des périodes les plus troubles de notre Histoire, car ayant vécu successivement la chute de l'Ancien Régime, la terreur de la Révolution, la naissance d'une très fragile République, l'avènement du "tyran", selon lui, Napoléon Bonaparte, la Restauration de la Monarchie, etc.
Profondément malheureux dans sa chair, souffrant d'une mélancolie permanente, aristocrate, chrétien convaincu et ardent défenseur de la royauté, il partage durant les 800 pages de ce premier tome, ses nombreux tourments personnels durant son enfance, sa passion pour la religion, ses nombreux voyages aux Amériques ou en Angleterre, et de nombreuses autres choses que je vous laisserez découvrir.
Ce qui frappe dans cette oeuvre, malgré l'aspect un peu suranné et poussiéreux qui peut en ressortir de prime abord, c'est la puissance incroyable du style de ce génie de la prose, conférant un souffle et une modernité inattendue au texte : il y a un phrasé, un lyrisme et une musicalité d'une beauté fascinante dans celui-ci, qui lui confère une force éternelle.
C'est bien simple, cette puissance demeure inégalée à mon sens, une puissance que je retrouve seulement parfois de façon fragmentaire chez un Victor Hugo (qui a souvent varié son style d'un roman à l'autre) qui déclarait lui-même vouloir être "Chateaubriand ou rien", et de façon plus importante chez un autre auteur qui suscite mon admiration : Marcel Proust (dans un style différent, bien sûr).
Une oeuvre magistrale sur le passage du temps, les passions dévorantes de la vie et le dévoiement de la parole de l'Homme dans l'Histoire, ceci est une lecture indispensable pour qui veut être submergé par les émotions de la vie d'un homme qui avait tout pour être heureux, mais demeurait assez lucide et visionnaire pour se rendre compte de la futilité de son existence. Et de la nôtre.
"Je me suis souvent dis : 'Je n'écrirais point les mémoires de ma vie ; et je ne veux point imiter ces hommes qui conduits par la vanité et le plaisir qu'on trouve naturellement à parler de soi, révèlent au monde des secrets inutiles, des faiblesses qui ne sont pas les leurs et compromettent la paix des familles'. Après ces belles réflexions me voilà écrivant les premières lignes de mes mémoires. Pour ne pas rougir à mes propres yeux, et pour me faire illusion, voici comment je pallie mon inconséquence.
D'abord je n'entreprends ces mémoires qu'avec le dessein formel de ne disposer d'aucun nom que du mien propre dans tout ce qui concernera ma vie privée. J'écris principalement pour rendre compte de moi à moi-même. Je n'ai jamais été heureux. Je n'ai jamais atteint le bonheur que j'ai poursuivi avec la persévérance qui tient à l'ardeur naturelle de mon âme. Personne ne sait quel était le bonheur que je cherchais ; personne n'a connu entièrement le fond de mon cœur. La plupart des sentiments y sont restés ensevelis ou ne se sont montrés dans mes ouvrages que comme appliqués à des êtres imaginaires. Aujourd'hui que je regrette encore mes chimères sans les poursuivre, que parvenu au sommet de la vie je descends vers la tombe, je veux avant de mourir, remonter vers mes belles années, expliquer mon inexplicable cœur, voir enfin ce que je pourrai dire lorsque ma plume sans contrainte s'abandonnera à tous mes souvenirs. En rentrant au sein de ma famille qui n'est plus ; en rappelant des illusions passées, des amitiés évanouies, j'oublierai le monde au milieu duquel je vis et auquel je suis si parfaitement étranger ; ce sera de plus un moyen agréable pour moi d'interrompre des études pénibles ; et quand je me sentirai las de tracer les tristes vérités de l'histoire des hommes, je me reposerai en écrivant l'histoire de mes songes."
[...]"
Parfait Kylo, j'avais un pavé de 1000 pages des "Mémoires" mais je ne sais pas où il est passé :'(
Il devait donc s'agir de la première partie, si je t'en crois.
J'essaierai de l'acheter une nouvelle fois, dans une belle édition, et en intégrale cette fois.
Par contre, j'ai lu toute la "Recherche" et c'est vraiment quelque chose qu'il faut avoir lu, c'est une succession de chefs-d'oeuvre. Rien à jeter donc, mais mon favori restera la "Prisonnière". Pour son indépendance au sein de la collection, son style incroyable et sa sensibilité.
Citation:
maintenant c'était parce que je voulais absolument qu'elle revînt dans les huit jours que je lui disais : « Adieu pour toujours »
(Bon c'est dans "Albertine disparue" mais c'est une sorte de diptyque "La prisonnière" et "Albertine" dans la "Recherche". :) )
Ah ça, j'avoue, Chateaubriand, c'est la vie. J'ai pas encore beaucoup lu de lui parce qu'il fait partie des auteurs sûrs que je garde pour l'avenir et me donner encore des chocs littéraires.
Chateaubriand a écrit:
"Je me suis souvent dis : 'Je n'écrirais point les mémoires de ma vie ; et je ne veux point imiter ces hommes qui conduits par la vanité et le plaisir qu'on trouve naturellement à parler de soi, révèlent au monde des secrets inutiles, des faiblesses qui ne sont pas les leurs et compromettent la paix des familles'. Après ces belles réflexions me voilà écrivant les premières lignes de mes mémoires. Pour ne pas rougir à mes propres yeux, et pour me faire illusion, voici comment je pallie mon inconséquence.
Rien que ça... c'est tellement vrai et comme tu l'as dit, tellement lucide.
Pour Hugo, je suis d'accord ; je dirais même que c'est parfois trop fort et que ça peut te broyer parfois tellement c'est orgasmique comme lecture.
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Oui Pang Tong, je trouve aussi que Hugo a un style plus "organique", plus viscéral.
J'aime souvent dire : "Chateaubriand fait vibrer le coeur et l'esprit, Hugo fait trembler l'os et la chair".
C'est tout à fait ça, rien que dans Les Misérables, dans le désordre :
La description de la chambre des Ténardiers, le combat interne de Jean Valjean entre le bien et le mal, la fin du livre, le moment où il se rend compte que Cosette grandit et qu'elle ne pourra pas toujours l'aimer comme il le désirerait, la bataille de Waterloo, le dépérissement de Fantine, le passage dans les égouts, le baiser manqué à côté des barricades —comprendront ceux qui auront lus — Gavroche etc.
Et puis, un truc que j'oublierai jamais c'est la description du bateau dans la tempête au début de L'homme qui rit
EDIT :
Et pour Balzac, j'oublierai jamais la fin du Père Goriot qui aurait pu être totalement raté si Balzac avait suivi sa première intuition.
Pour te répondre Alexis88, Balzac a un style plus "réaliste", ou plus chiant, dirait ceux qui sont réfractaire à celui-ci.^^
Il n'en demeure pas moins que nombre de ses travaux restent eux aussi très moderne dans les thèmes abordés et les personnages traités, au sein de son grand'oeuvre : la Comédie Humaine.
Un peu difficile à digérer au début, je te conseille néanmoins le magnifique : "Illusions perdues", roman très fort et qui trouve encore, de façon incroyable (mais c'est le cas de toute oeuvre prophétique), une résonance aujourd'hui, en 2018. Pour la faire courte, ce roman raconte l'ascension et la profonde désillusion d'un jeune auteur provincial rêvant d'être écrivain, et qui monte à Paris pour réaliser son rêve, mais se heurtant bien sûr à la dure réalité.
Le roman dénonce l'hypocrisie du monde parisien, des "élites" s'estimant supérieures à tout et à tout le monde, surtout dans le monde des médias et particulièrement journalistique et éditorial, notamment dans le domaine de la critique. En gros, dans ce monde, si vous n'êtes rien, vous resterez rien... à moins de connaître les bonnes personnes ou d'avoir la bourse pleine.
A savourer avec un café bien fort et une poignée de sel !^^
Oui d'où les "actuels"... ;)
Au passage le meilleur de tous les siècles est le XVIIIe, de ce que j'en ai vu... :)
En fait, j'expliquais ça parce que c'est un vrai merdier pour si retrouver dans les noms, surtout pour comprendre ce qu'ils recouvrent à l'époque et aujourd'hui. Un petit exemple : parler de musique flamande au XVIe siècle et parler de musique flamande aujourd'hui, ça ne représente pas forcément la même chose puisque un des plus grand "polyphonistes flamand" est Roland de Lassus (1532-1594) né à Mons. Eh bon, Mons c'est pas tout à fait en Flandre aujourd'hui...
Haha, ça dépend pour qui ^^
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Oui, enfin au Japon et en France, déjà. Ca dépend où, je te l'accorde totalement...
Ah ! Ne laissons pas le monopole de l'épanchement de sa passion littéraire à M. Pang Tong !^^
Je vais donc moi-même parler (un peu) de ma lecture actuelle qui, je l'espère, vous donnera aussi l'envie vous y pencher.
Je vais d'abord faire une petite confession, comme notre ami Rousseau : j'avoue être assez chauvin en matière de littérature. En effet, la littérature française du XVIIIème, XIXème et première moitié du XXè siècle, c'est la VIE, mes bons amis !^^
Sans commune mesure avec le reste du monde, il n'y a pas un seul de ces siècles, et même avant cela, où vous ne pouvez citer facilement entre 5 et 10 auteurs de fictions, philosophes ou penseurs politiques français majeurs qui ont marqué la littérature mondiale de son empreinte indélébile et participé à l'essor de notre culture et de notre belle langue.
Même si cela ne m'empêche pas, bien sûr, de m'intéresser à la littérature de tous les pays.
Tout cela pour en venir à ma lecture du jour, oeuvre du plus grand écrivain français dans mes annales personnelles : Mémoires d'outre-tombe de François-René de Chateaubriand.
Pour peu que vous soyez assez sensible au style romantique français du début du XIXème, ainsi qu'à l'Histoire de France, cette oeuvre colossale de 3500 pages répartie en 4 tomes, constitue une lecture absolument passionnante, Chateaubriand ayant été le témoin et l'acteur des périodes les plus troubles de notre Histoire, car ayant vécu successivement la chute de l'Ancien Régime, la terreur de la Révolution, la naissance d'une très fragile République, l'avènement du "tyran", selon lui, Napoléon Bonaparte, la Restauration de la Monarchie, etc.
Profondément malheureux dans sa chair, souffrant d'une mélancolie permanente, aristocrate, chrétien convaincu et ardent défenseur de la royauté, il partage durant les 800 pages de ce premier tome, ses nombreux tourments personnels durant son enfance, sa passion pour la religion, ses nombreux voyages aux Amériques ou en Angleterre, et de nombreuses autres choses que je vous laisserez découvrir.
Ce qui frappe dans cette oeuvre, malgré l'aspect un peu suranné et poussiéreux qui peut en ressortir de prime abord, c'est la puissance incroyable du style de ce génie de la prose, conférant un souffle et une modernité inattendue au texte : il y a un phrasé, un lyrisme et une musicalité d'une beauté fascinante dans celui-ci, qui lui confère une force éternelle.
C'est bien simple, cette puissance demeure inégalée à mon sens, une puissance que je retrouve seulement parfois de façon fragmentaire chez un Victor Hugo (qui a souvent varié son style d'un roman à l'autre) qui déclarait lui-même vouloir être "Chateaubriand ou rien", et de façon plus importante chez un autre auteur qui suscite mon admiration : Marcel Proust (dans un style différent, bien sûr).
Une oeuvre magistrale sur le passage du temps, les passions dévorantes de la vie et le dévoiement de la parole de l'Homme dans l'Histoire, ceci est une lecture indispensable pour qui veut être submergé par les émotions de la vie d'un homme qui avait tout pour être heureux, mais demeurait assez lucide et visionnaire pour se rendre compte de la futilité de son existence. Et de la nôtre.
"Je me suis souvent dis : 'Je n'écrirais point les mémoires de ma vie ; et je ne veux point imiter ces hommes qui conduits par la vanité et le plaisir qu'on trouve naturellement à parler de soi, révèlent au monde des secrets inutiles, des faiblesses qui ne sont pas les leurs et compromettent la paix des familles'. Après ces belles réflexions me voilà écrivant les premières lignes de mes mémoires. Pour ne pas rougir à mes propres yeux, et pour me faire illusion, voici comment je pallie mon inconséquence.
D'abord je n'entreprends ces mémoires qu'avec le dessein formel de ne disposer d'aucun nom que du mien propre dans tout ce qui concernera ma vie privée. J'écris principalement pour rendre compte de moi à moi-même. Je n'ai jamais été heureux. Je n'ai jamais atteint le bonheur que j'ai poursuivi avec la persévérance qui tient à l'ardeur naturelle de mon âme. Personne ne sait quel était le bonheur que je cherchais ; personne n'a connu entièrement le fond de mon cœur. La plupart des sentiments y sont restés ensevelis ou ne se sont montrés dans mes ouvrages que comme appliqués à des êtres imaginaires. Aujourd'hui que je regrette encore mes chimères sans les poursuivre, que parvenu au sommet de la vie je descends vers la tombe, je veux avant de mourir, remonter vers mes belles années, expliquer mon inexplicable cœur, voir enfin ce que je pourrai dire lorsque ma plume sans contrainte s'abandonnera à tous mes souvenirs. En rentrant au sein de ma famille qui n'est plus ; en rappelant des illusions passées, des amitiés évanouies, j'oublierai le monde au milieu duquel je vis et auquel je suis si parfaitement étranger ; ce sera de plus un moyen agréable pour moi d'interrompre des études pénibles ; et quand je me sentirai las de tracer les tristes vérités de l'histoire des hommes, je me reposerai en écrivant l'histoire de mes songes."
[...]"
Parfait Kylo, j'avais un pavé de 1000 pages des "Mémoires" mais je ne sais pas où il est passé :'(
Il devait donc s'agir de la première partie, si je t'en crois.
J'essaierai de l'acheter une nouvelle fois, dans une belle édition, et en intégrale cette fois.
Par contre, j'ai lu toute la "Recherche" et c'est vraiment quelque chose qu'il faut avoir lu, c'est une succession de chefs-d'oeuvre. Rien à jeter donc, mais mon favori restera la "Prisonnière". Pour son indépendance au sein de la collection, son style incroyable et sa sensibilité.
(Bon c'est dans "Albertine disparue" mais c'est une sorte de diptyque "La prisonnière" et "Albertine" dans la "Recherche". :) )
Ah ça, j'avoue, Chateaubriand, c'est la vie. J'ai pas encore beaucoup lu de lui parce qu'il fait partie des auteurs sûrs que je garde pour l'avenir et me donner encore des chocs littéraires.
Rien que ça... c'est tellement vrai et comme tu l'as dit, tellement lucide.
Pour Hugo, je suis d'accord ; je dirais même que c'est parfois trop fort et que ça peut te broyer parfois tellement c'est orgasmique comme lecture.
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Et Balzac ? J'ai même lu la bio de Zweig à son sujet ! :)
Oui Pang Tong, je trouve aussi que Hugo a un style plus "organique", plus viscéral.
J'aime souvent dire : "Chateaubriand fait vibrer le coeur et l'esprit, Hugo fait trembler l'os et la chair".
Oui, c'est de moi et vous pouvez me citer !^^
C'est tout à fait ça, rien que dans Les Misérables, dans le désordre :
La description de la chambre des Ténardiers, le combat interne de Jean Valjean entre le bien et le mal, la fin du livre, le moment où il se rend compte que Cosette grandit et qu'elle ne pourra pas toujours l'aimer comme il le désirerait, la bataille de Waterloo, le dépérissement de Fantine, le passage dans les égouts, le baiser manqué à côté des barricades —comprendront ceux qui auront lus — Gavroche etc.
Et puis, un truc que j'oublierai jamais c'est la description du bateau dans la tempête au début de L'homme qui rit
EDIT :
Et pour Balzac, j'oublierai jamais la fin du Père Goriot qui aurait pu être totalement raté si Balzac avait suivi sa première intuition.
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Pour te répondre Alexis88, Balzac a un style plus "réaliste", ou plus chiant, dirait ceux qui sont réfractaire à celui-ci.^^
Il n'en demeure pas moins que nombre de ses travaux restent eux aussi très moderne dans les thèmes abordés et les personnages traités, au sein de son grand'oeuvre : la Comédie Humaine.
Un peu difficile à digérer au début, je te conseille néanmoins le magnifique : "Illusions perdues", roman très fort et qui trouve encore, de façon incroyable (mais c'est le cas de toute oeuvre prophétique), une résonance aujourd'hui, en 2018. Pour la faire courte, ce roman raconte l'ascension et la profonde désillusion d'un jeune auteur provincial rêvant d'être écrivain, et qui monte à Paris pour réaliser son rêve, mais se heurtant bien sûr à la dure réalité.
Le roman dénonce l'hypocrisie du monde parisien, des "élites" s'estimant supérieures à tout et à tout le monde, surtout dans le monde des médias et particulièrement journalistique et éditorial, notamment dans le domaine de la critique. En gros, dans ce monde, si vous n'êtes rien, vous resterez rien... à moins de connaître les bonnes personnes ou d'avoir la bourse pleine.
A savourer avec un café bien fort et une poignée de sel !^^