La personne qui s'occupait à la base de ce topic n'est plus là depuis longtemps...
Il faudrait une ponte du site pour corriger la faute :-)
Mais bon, c'est pas très grave, et j'ai pas envie de demander aux modos de corriger les fautes des autres. Sinon ils ont pas fini les pauvres...
Il faudrait que je me décide à lire L'Arabe du Futur, car j'ai aussi les mêmes a priori, mais j'ai envie de m'y mettre un jour ou l'autre.
Sinon pendant les vacances de Noël, je me suis relu les deux premiers Barbe Rouge: c'est toujours aussi chouette. De l'Aventure avec un grand A. C'est prenant, et j'adore les relations père-fils entre Barbe Rouge le pirate sanguinaire et son fils adoptif Eric qui veut mener une vie honnête et essaie de retrouver ses origines. Je n'ai jamais lu cette série jusqu'au bout d'ailleurs.
Et dire que c'est Barbe Rouge, Baba et Triple Patte qui ont été parodiés dans Astérix avec les pirates. XD
Lu Love Story à l'Iranienne de Jane Deuxard et Deloupy.
En Iran, depuis l'élection de Hassan Rohani, proclamé modéré, à la suite de Mahmoud Ahmadinejad en 2013, rien n'a changé. La jeunesse est muselée et peine à trouver sa liberté. En essayant de se révolter lors de la réélection de Ahmadinejad en 2009, elle a été fortement réprimée. Aujourd'hui, elle n'ose plus se rebeller de peur des représailles. Mais à travers divers témoignages, Jane Deuxard va mettre en lumière l'objectif principal de la jeunesse iranienne: s'aimer. Pouvoir choisir librement de vivre son amour comme elle l'entend au delà de toute considération politique, religieuse ou traditionnelle.
Loin d'entrer dans un quelconque sensationnalisme ou pathos, les témoignages recueillis par le couple de journaliste officiant sous le pseudonyme "Jane Deuxard" offrent au lecteur une vision de l'Iran et surtout de sa jeunesse tordant le cou à tous les clichés. Ces iraniens de moins de trente ans prennent des risques en témoignant simplement leurs ras-le-bol, leur envie de pouvoir épouser la femme ou l'homme qu'ils aiment, de faire l'amour quand ils le souhaitent, d'écouter la musique qu'ils aiment, de pouvoir sortir avec des amis sans être surveillés. Car en Iran, la tradition et le régime ont la vie dure. Les mariages sont arrangés, le sexe prohibé avant le mariage, la quasi-totalité des produits culturels étrangers sont interdits, les rassemblements réprimés. Et pourtant, ces jeunes iraniens baisent, boivent, fument, s'aiment, rêvent. Peu importe les interdits, les formidables et émouvants témoignages recueillis par les reporters, qui désirent garder l'anonymat pour protéger leurs interlocuteurs et se protéger eux-même, prouvent une fois de plus que la tyrannie ne pourra jamais complètement annihiler les pulsions de désir, d'amour et de vie de sa jeunesse. Les dessins de Deloupy, sobres et expressifs, mettent admirablement bien en lumière ces témoignages. C'est à la fois drôle, poignant et révoltant. Un reportage brillant.
Siegfried est un jeune garçon élevé par Mime, l’un des derniers Nibelungen. Vivants tous deux au fin fond d’une sombre forêt, avec pour seuls voisins quelques loups, ils ne sont pas faits pour s’entendre. Alors que le nain Mime n’aspire qu’à la tranquillité, Siegfried, lui, veut découvrir qui sont ses véritables parents et vivre parmi les humains. C’est pourtant Odin, père des dieux nordiques, qui décidera de l’envoyer combattre le dragon Fafnir qui garde l’or du Rhin.
Contre toute attente j'ai accroché aux dessins !
Certaines planches sont assez jolies et quelque unes sont plutôt magnifiques.
Comme vous l'aviez compris, ça s'inspire pas mal de la mythologie nordique, j'aime beaucoup leurs mythes et je trouve que l'auteur, Alex Alice, a réussi à nous écrire une histoire plus que convenable même si j'ai perdu un peu en intérêt vers la fin.
Un tout petit coup de cœur !
Canetor est un canard balayeur rêveur un peu looser sur les bords. Canetorine est sa fiancé, et voue une passion sans borne aux fleurs. Malheureusement, elle a une phobie incontrôlable des veaux. Canetorine, elle, est la soeur de Canetor et elle est psychorigide. Elle passe son temps à répéter inlassablement des dictons et des expressions qui lui semblent à propos. Tout ce petit monde vit un quotidien ennuyeux mais néanmoins complètement barré.
Canetor est le fruit de l'imagination du regretté Schlingo, décédé à la suite d'une chute dans les escaliers (authentique). Vouant un amour inconditionnel pour l'amour absurde, dont il usait et abusait déjà dans les pages du journal satyrique Hara-Kiri, il propulse son héros canard dans des aventures toutes plus loufoques et non-sense les unes que les autres. Et le trait géométrique de Pirus, traçant ses contours à la règle et au compas, donne un aspect encore plus étrange et ovniesque à la bande dessinée. Le monde de Disney sous acide. C'est... particulier. Personnellement, je n'ai pas accroché des masses. Pourtant les gags et les personnages sont plutôt réussis dans le genre. Mais c'est une bande dessinée qui s'adresse à un public de niche bien particulier. Si vous n'êtes pas un féru de l'humour absurde, il y a de fortes chances que vous passiez à côté.
Aujourd'hui, l'hypermarché est une spécialité bien française. 70% d'entre nous passe en moyenne 1h20 par semaine dans les grandes surfaces, ce qui représente 195 jours de notre vie. Ces temples de la consommation ont un fonctionnement et un impact souvent méconnus et sous-estimés. Sous la forme d'un récit-enquête, les auteurs retracent l'histoire d'un fier représentant de la chaîne Auchan situé à Noyelles-Godault, près d'Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. A travers le témoignage du directeur de l'enseigne, des employés, des fournisseurs, des clients ou des commerçants de la ville voisine, les auteurs retracent l'impact de l'hypermarché sur le quotidien des petites gens et les conséquences de cette nouvelle façon de consommer.
A la lecture de cette bande dessinée prenant des allures d'enquête, le lecteur s'aperçoit rapidement que le monde et les rouages de ces mastodontes de la consommation nous sont plutôt méconnus. A travers l'exemple précis et représentatif de ce grand A, le lecteur peut voir que l'essor de la grande distribution a laissé une empreinte indélébile et contradictoire dans notre société contemporaine. Ces villes miniatures sont des bassins d'emploi important mais signent la mort du petit commerce des centre-villes, les prix sont plus abordables et veulent une accessibilité au plus grand nombre mais prennent à la gorge fournisseurs et petits producteurs, l'opulence et la gestion des stocks sont devenues une priorité mais créent en permanence des besoins nouveaux... Bref, rien n'est noir ni blanc et tout progrès dans un sens signe un recul dans l'autre. Les témoignages des personnes gravitant autour de ce centre commercial de Noyelle-Godault, un des plus grands de France, mettent en lumière leurs quotidiens et la façon dont ils servent ce dieu vorace. Certains y trouvent leur compte, d'autres ne sont pas dupes, certains farouchement opposés. Tout cet ensemble d'instantanés, reprenant aussi les origines de la création de la grande distribution, brossent un portrait sans concession mais également sans jugement d'une société ayant définitivement rentré la consommation de masse dans ses moeurs. La patte graphique de Jean-Luc Loyer, simple et sans fioriture, est dans la tradition de l'école franco-belge et n'est pas exceptionnelle. Mais une habile mise en page et une colorisation ingénieuse, mettant en valeurs les personnages et éléments clefs dans la grisaille du quotidien d'Hénin-Beaumont, rattrapent le tout.
Une bande dessinée qui pousse à la réflexion, à s'interroger sur notre manière de consommer et à visualiser tous les tenants et aboutissants de l'implication de ces temples de la consommation dans nos vies.
Paul Niort est un docteur ès sciences en zoologie, expert en animaux rares et collectionneur de curiosités naturelles. S'ennuyant ferme dans le Strasbourg du début des années trente, il reçoit un jour une lettre attisant sa curiosité et qui l'empresse de rejoindre dans les montagnes du Tyrol, en Autriche, un certain Jakob. Ce dernier affirme avoir les preuves de l'existence d'un animal mythologique, appelé Tatzlwurm, qui ressemblerait à un grand ver à écailles avec deux pattes et une tête de chat. Paul Niort décide donc de partir pour échapper à la grisaille du quotidien et pour fuir un autre genre de monstre planant sur l'Europe. Le National Socialisme vient d'accéder au pouvoir.
Paul Niort est un aventurier d'un autre âge. Un âge où le monde était encore plein de promesses et de mystères qui n'attendaient qu'à être explorés. Affublé d'une fine moustache et de lunettes rondes, il n'a pas le physique de l'emploi, et pourtant il incarne avec sa truculence et son flegme, l'archétype même de l'aventurier de l'époque tel qu'on peut se le représenter. La jeune auteure Egger (La lune enrobée, Un voyage en Transsibérien...) nous emmène au gré des pérégrinations de son personnage dans la montagne tyrolienne pour nous représenter un certain vent de fraicheur, de liberté et d'aventures. Les situations ne sont pas rocambolesques, les indices sur la bête sont infimes voire inexistants, et pourtant son personnage vit une aventure intime et son sang bouillonne. Au final, le but a peu d'importance, c'est le chemin parcouru qui construit l'homme et chercher un monstre n'est qu'un prétexte pour fuir l'autre. Une certaine poésie philosophique et contemplative se dégage de l'oeuvre, renforcée par un trait en noir et blanc fin et précis aux ombrages délicats inspiré de la gravure. Une mention spéciale aux décors, superbes, qui rendent honneur aux paysages de de ces montagnes autrichiennes. Une bande dessinée plus riche et plus profonde qu'il n'y paraît et qui offre aussi, à l'instar du professeur Paul Niort, une belle découverte.
A Paxtown, la ville a bien changé depuis que Tomie Katana l'ex-girlfriend de Richard Aldana, est devenue le nouveau maire et a fait de la lutte contre le crime sa priorité. Aldana de son côté, a enfin retrouvé Adrian Velba. 10 ans après, les retrouvailles ne sont pas tout à fait ce qu'il avait imaginé. Surtout qu'Elorna continue de traquer Aldana pour le ramener dans la vallée des rois.
Un tome que j'ai trouvé plutôt décevant. Certainement le moins bon de la série. Les personnages sont souvent survolés. Les péripéties un peu inutiles se succèdent. Le rythme n'est pas au top. Bref, un tome en creux où le lecteur n'attend avec impatience qu'une seule chose: que le récit redécolle. Après les évènements marquants du tome 6 et l'ellipse de 10 ans, c'était inévitable qu'un faux rythme s'installe à la reprise. Mais sur 2 tomes, ça commence à faire un peu long. A priori, les personnages se sont quasiment tous retrouvés, espérons que la suite tienne donc ses promesses et re-distille le vent de fraicheur qui soufflait sur cette série à ses débuts.
La personne qui s'occupait à la base de ce topic n'est plus là depuis longtemps...
Il faudrait une ponte du site pour corriger la faute :-)
Mais bon, c'est pas très grave, et j'ai pas envie de demander aux modos de corriger les fautes des autres. Sinon ils ont pas fini les pauvres...
(il est toujours là, son dernier commentaire date du 19 janvier dernier.)
Non, mais sur un titre qui revient en première page régulièrement, ça pique les yeux quand même...
Merci ;o)
Il ne poste plus sur le forum, son dernier commentaire était sur une vidéo du hooper.
J'ai modifié le titre en passant.
Il faudrait que je me décide à lire L'Arabe du Futur, car j'ai aussi les mêmes a priori, mais j'ai envie de m'y mettre un jour ou l'autre.
Sinon pendant les vacances de Noël, je me suis relu les deux premiers Barbe Rouge: c'est toujours aussi chouette. De l'Aventure avec un grand A. C'est prenant, et j'adore les relations père-fils entre Barbe Rouge le pirate sanguinaire et son fils adoptif Eric qui veut mener une vie honnête et essaie de retrouver ses origines. Je n'ai jamais lu cette série jusqu'au bout d'ailleurs.
Et dire que c'est Barbe Rouge, Baba et Triple Patte qui ont été parodiés dans Astérix avec les pirates. XD
Lu Love Story à l'Iranienne de Jane Deuxard et Deloupy.
En Iran, depuis l'élection de Hassan Rohani, proclamé modéré, à la suite de Mahmoud Ahmadinejad en 2013, rien n'a changé. La jeunesse est muselée et peine à trouver sa liberté. En essayant de se révolter lors de la réélection de Ahmadinejad en 2009, elle a été fortement réprimée. Aujourd'hui, elle n'ose plus se rebeller de peur des représailles. Mais à travers divers témoignages, Jane Deuxard va mettre en lumière l'objectif principal de la jeunesse iranienne: s'aimer. Pouvoir choisir librement de vivre son amour comme elle l'entend au delà de toute considération politique, religieuse ou traditionnelle.
Loin d'entrer dans un quelconque sensationnalisme ou pathos, les témoignages recueillis par le couple de journaliste officiant sous le pseudonyme "Jane Deuxard" offrent au lecteur une vision de l'Iran et surtout de sa jeunesse tordant le cou à tous les clichés. Ces iraniens de moins de trente ans prennent des risques en témoignant simplement leurs ras-le-bol, leur envie de pouvoir épouser la femme ou l'homme qu'ils aiment, de faire l'amour quand ils le souhaitent, d'écouter la musique qu'ils aiment, de pouvoir sortir avec des amis sans être surveillés. Car en Iran, la tradition et le régime ont la vie dure. Les mariages sont arrangés, le sexe prohibé avant le mariage, la quasi-totalité des produits culturels étrangers sont interdits, les rassemblements réprimés. Et pourtant, ces jeunes iraniens baisent, boivent, fument, s'aiment, rêvent. Peu importe les interdits, les formidables et émouvants témoignages recueillis par les reporters, qui désirent garder l'anonymat pour protéger leurs interlocuteurs et se protéger eux-même, prouvent une fois de plus que la tyrannie ne pourra jamais complètement annihiler les pulsions de désir, d'amour et de vie de sa jeunesse. Les dessins de Deloupy, sobres et expressifs, mettent admirablement bien en lumière ces témoignages. C'est à la fois drôle, poignant et révoltant. Un reportage brillant.
Siegfried est un jeune garçon élevé par Mime, l’un des derniers Nibelungen. Vivants tous deux au fin fond d’une sombre forêt, avec pour seuls voisins quelques loups, ils ne sont pas faits pour s’entendre. Alors que le nain Mime n’aspire qu’à la tranquillité, Siegfried, lui, veut découvrir qui sont ses véritables parents et vivre parmi les humains. C’est pourtant Odin, père des dieux nordiques, qui décidera de l’envoyer combattre le dragon Fafnir qui garde l’or du Rhin.
Contre toute attente j'ai accroché aux dessins !
Certaines planches sont assez jolies et quelque unes sont plutôt magnifiques.
Comme vous l'aviez compris, ça s'inspire pas mal de la mythologie nordique, j'aime beaucoup leurs mythes et je trouve que l'auteur, Alex Alice, a réussi à nous écrire une histoire plus que convenable même si j'ai perdu un peu en intérêt vers la fin.
Un tout petit coup de cœur !
Lu Canetor de Pirus et Schlingo.
Canetor est un canard balayeur rêveur un peu looser sur les bords. Canetorine est sa fiancé, et voue une passion sans borne aux fleurs. Malheureusement, elle a une phobie incontrôlable des veaux. Canetorine, elle, est la soeur de Canetor et elle est psychorigide. Elle passe son temps à répéter inlassablement des dictons et des expressions qui lui semblent à propos. Tout ce petit monde vit un quotidien ennuyeux mais néanmoins complètement barré.
Canetor est le fruit de l'imagination du regretté Schlingo, décédé à la suite d'une chute dans les escaliers (authentique). Vouant un amour inconditionnel pour l'amour absurde, dont il usait et abusait déjà dans les pages du journal satyrique Hara-Kiri, il propulse son héros canard dans des aventures toutes plus loufoques et non-sense les unes que les autres. Et le trait géométrique de Pirus, traçant ses contours à la règle et au compas, donne un aspect encore plus étrange et ovniesque à la bande dessinée. Le monde de Disney sous acide. C'est... particulier. Personnellement, je n'ai pas accroché des masses. Pourtant les gags et les personnages sont plutôt réussis dans le genre. Mais c'est une bande dessinée qui s'adresse à un public de niche bien particulier. Si vous n'êtes pas un féru de l'humour absurde, il y a de fortes chances que vous passiez à côté.
Lu Le grand A de Bétaucourt et Loyer.
Aujourd'hui, l'hypermarché est une spécialité bien française. 70% d'entre nous passe en moyenne 1h20 par semaine dans les grandes surfaces, ce qui représente 195 jours de notre vie. Ces temples de la consommation ont un fonctionnement et un impact souvent méconnus et sous-estimés. Sous la forme d'un récit-enquête, les auteurs retracent l'histoire d'un fier représentant de la chaîne Auchan situé à Noyelles-Godault, près d'Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais. A travers le témoignage du directeur de l'enseigne, des employés, des fournisseurs, des clients ou des commerçants de la ville voisine, les auteurs retracent l'impact de l'hypermarché sur le quotidien des petites gens et les conséquences de cette nouvelle façon de consommer.
A la lecture de cette bande dessinée prenant des allures d'enquête, le lecteur s'aperçoit rapidement que le monde et les rouages de ces mastodontes de la consommation nous sont plutôt méconnus. A travers l'exemple précis et représentatif de ce grand A, le lecteur peut voir que l'essor de la grande distribution a laissé une empreinte indélébile et contradictoire dans notre société contemporaine. Ces villes miniatures sont des bassins d'emploi important mais signent la mort du petit commerce des centre-villes, les prix sont plus abordables et veulent une accessibilité au plus grand nombre mais prennent à la gorge fournisseurs et petits producteurs, l'opulence et la gestion des stocks sont devenues une priorité mais créent en permanence des besoins nouveaux... Bref, rien n'est noir ni blanc et tout progrès dans un sens signe un recul dans l'autre. Les témoignages des personnes gravitant autour de ce centre commercial de Noyelle-Godault, un des plus grands de France, mettent en lumière leurs quotidiens et la façon dont ils servent ce dieu vorace. Certains y trouvent leur compte, d'autres ne sont pas dupes, certains farouchement opposés. Tout cet ensemble d'instantanés, reprenant aussi les origines de la création de la grande distribution, brossent un portrait sans concession mais également sans jugement d'une société ayant définitivement rentré la consommation de masse dans ses moeurs. La patte graphique de Jean-Luc Loyer, simple et sans fioriture, est dans la tradition de l'école franco-belge et n'est pas exceptionnelle. Mais une habile mise en page et une colorisation ingénieuse, mettant en valeurs les personnages et éléments clefs dans la grisaille du quotidien d'Hénin-Beaumont, rattrapent le tout.
Une bande dessinée qui pousse à la réflexion, à s'interroger sur notre manière de consommer et à visualiser tous les tenants et aboutissants de l'implication de ces temples de la consommation dans nos vies.
Lu A la recherche du monstre de Egger.
Paul Niort est un docteur ès sciences en zoologie, expert en animaux rares et collectionneur de curiosités naturelles. S'ennuyant ferme dans le Strasbourg du début des années trente, il reçoit un jour une lettre attisant sa curiosité et qui l'empresse de rejoindre dans les montagnes du Tyrol, en Autriche, un certain Jakob. Ce dernier affirme avoir les preuves de l'existence d'un animal mythologique, appelé Tatzlwurm, qui ressemblerait à un grand ver à écailles avec deux pattes et une tête de chat. Paul Niort décide donc de partir pour échapper à la grisaille du quotidien et pour fuir un autre genre de monstre planant sur l'Europe. Le National Socialisme vient d'accéder au pouvoir.
Paul Niort est un aventurier d'un autre âge. Un âge où le monde était encore plein de promesses et de mystères qui n'attendaient qu'à être explorés. Affublé d'une fine moustache et de lunettes rondes, il n'a pas le physique de l'emploi, et pourtant il incarne avec sa truculence et son flegme, l'archétype même de l'aventurier de l'époque tel qu'on peut se le représenter. La jeune auteure Egger (La lune enrobée, Un voyage en Transsibérien...) nous emmène au gré des pérégrinations de son personnage dans la montagne tyrolienne pour nous représenter un certain vent de fraicheur, de liberté et d'aventures. Les situations ne sont pas rocambolesques, les indices sur la bête sont infimes voire inexistants, et pourtant son personnage vit une aventure intime et son sang bouillonne. Au final, le but a peu d'importance, c'est le chemin parcouru qui construit l'homme et chercher un monstre n'est qu'un prétexte pour fuir l'autre. Une certaine poésie philosophique et contemplative se dégage de l'oeuvre, renforcée par un trait en noir et blanc fin et précis aux ombrages délicats inspiré de la gravure. Une mention spéciale aux décors, superbes, qui rendent honneur aux paysages de de ces montagnes autrichiennes. Une bande dessinée plus riche et plus profonde qu'il n'y paraît et qui offre aussi, à l'instar du professeur Paul Niort, une belle découverte.
Lu Lastman Tome 8 de Vives, Balak et Sanlaville.
A Paxtown, la ville a bien changé depuis que Tomie Katana l'ex-girlfriend de Richard Aldana, est devenue le nouveau maire et a fait de la lutte contre le crime sa priorité. Aldana de son côté, a enfin retrouvé Adrian Velba. 10 ans après, les retrouvailles ne sont pas tout à fait ce qu'il avait imaginé. Surtout qu'Elorna continue de traquer Aldana pour le ramener dans la vallée des rois.
Un tome que j'ai trouvé plutôt décevant. Certainement le moins bon de la série. Les personnages sont souvent survolés. Les péripéties un peu inutiles se succèdent. Le rythme n'est pas au top. Bref, un tome en creux où le lecteur n'attend avec impatience qu'une seule chose: que le récit redécolle. Après les évènements marquants du tome 6 et l'ellipse de 10 ans, c'était inévitable qu'un faux rythme s'installe à la reprise. Mais sur 2 tomes, ça commence à faire un peu long. A priori, les personnages se sont quasiment tous retrouvés, espérons que la suite tienne donc ses promesses et re-distille le vent de fraicheur qui soufflait sur cette série à ses débuts.