La Grotte

"Cogito ergo sum", cette citation de Descartes démontre que l'homme a la certitude de son existence grâce à sa pensée. Il ne peut nier qu'il pense et donc il existe forcément.
Puisqu'il a conscience de son existence, il est capable de penser par lui-même et peut se prendre comme sujet d'analyse. L'homme contrairement à la plupart des animaux est capable d'une conscience réfléchies. En effet, seul l'homme peut savoir ce qu'il pense ou ce qu'il ressent intérieurement, il est capable de s'analyser lui-même a tel point qu'il croit se connaitre parfaitement. Il existe différents procédés qui permettent à l'homme de se définir lui-même et d'accéder à cette conscience de soi.
Mais est-il vraiment utile de chercher à se connaitre soi-même ? Afin de répondre à cette question, nous verrons les différents moyens d'accéder à cette connaissance de soi. Dans un premier temps nous étudierons l'importance de la conscience réfléchie et de l'introspection. Puis nous remarquerons qu'autrui peut nous être utile et peut nous aider à mieux nous définir. En dernier lieu nous verrons qu'il existe un inconscient qui permet d'en découvrir davantage sur nous-mêmes.
Tout d'abord, nous pouvons avancer dans la quête de soi en accédant et en développant une conscience réfléchie. La conscience réfléchie nécessite une faculté de combiner de multiples idées. Il s'agit d'une conscience de la conscience. Pour y accéder et la développé il y a évidemment une nécessité biologique (cortex) mais aussi une importance culturelle qui apporte de la matière à la reflexion. Ainsi la culture est l'outil indispensable pour développer sa conscience. Cette conscience réfléchie est l'un des moyens d'accéder à la conscience de soi.
Cependant, il existe diverses obstacles extérieurs qui s'opposeront à cette conscience et auxquels il faudra être vigilant pour ne pas sombre dans l'illusion. Mais il ne faut pas pour autant rejeter tout ce qui est extérieur.
Il existe différent type d'information provenant de l'extérieur, on peut départager ces connaissances externes en deux catégories, les dogmes et les préjugés. Nous pouvons définir ces deux termes à l'aide du texte de Kant. Il explique que les dogmes ont pour fondement l'expérience et le témoignage et qu'il est normal de s'approprier ces connaissances puisque l'on peut les vérifier. Mais il existe des connaissances ayant une valeur rationnelle qui eux sont des préjugés dès lors qu'on les admets.
Il faut aussi prendre garde aux opinions communes puisque comme le dit Alain dans son texte Élément de philosophie, nous pouvons tous en être victime. L'opinion commune est une opinion anonyme qui s'impose a tous à cause d'un abandon de la reflexion. Cet abandon est souvent causé par la peur d'avoir un avis différent, par modestie, ou par crainte de prendre la mauvaise décision, dans un moment important par exemple. Mais il faut tout de même tenter de combattre cette opinion pour ainsi penser par soi-même, et ne pas se bercer dans l'illusion d'une opinion qui n'est pas la nôtre.
Le dernier danger auxquels nous pouvont être confronter est l'idéologie. Il s'agit d'idée qu'on pense indépendantes aux relations entre les hommes, qui sont par leur nature éternelle, et ces idées prétendent mèner le monde.
Ils sont des obstacles à la connaissance de la pensé individuel puisqu'elle nous berce dans l'illusion de quelque chose dont nous n'avons pas même réfléchis et qui ne nous appartient finalement pas. D'autant plus que l'idéologie naturalise ses idées, elle se dit posséder une vérité universelle et conforme aux lois de la nature, et qu'il faut la concevoir comme quelque chose d'indiscutable.
Hors nous ne pouvons être sûr de choses qui ne sont pas vérifiables, il est donc normal de douter de leur veridicté. Comme le dit Descartes dans le discours de la méthode, il faut qu'une idée soit claire et distincte pour pouvoir dire qu'elle soit vraie, et être sûr de ne pas être trompé.
Certains auteurs ont aussi établies certaines règles pour ne pas être trompé et posséder un véritable avis, non faussé,etc.
Mais pour accéder à une conscience de soi il est aussi important de prendre en compte le regard des autres. On ne sait que trop bien que l'introspection est quelque chose de trop subjectif. Qui est soit valorisante, soit trop dévalorisante. Alors, l'apport d'un regard extérieur apporte de l'objectivité et peut-être intéressante.
Comme l'explique Jean-Paul Sartre dans son oeuvre L'être et le Néant autrui est le médiateur indispensable entre moi et moi-même ". Jean-Paul Sartre explique à travers cette phrase que grâce a autrui on prend conscience d'aspect qui nous échappent. Un phénomène qui peut résulter de cette conscience est la honte. Il s'agit ni plus ni moins que de la reconnaissance de son image à travers le regard de l'autre, lorsque l'on se reconnait dans cette image on peut se sentir honteux alors que s'il n'y avait eu personne on ne se serait jamais rendu compte que l'on a fait quelque chose de déplacé . Ainsi l'on peut réaliser des choses que l'on n'aurait jamais réalisées sans autrui, il est donc intéressant d'accéder à la conscience de soi en s'aidant d'autrui.
Cependant, il existe aussi une autre entité qui peut nous permettre d'accéder à la connaissance de soi. Celle-ci est aussi importante que la conscience, et l'est peut-être même plus. Il s'agit de l'inconscient. Nous appelons les phénomènes inconscient tous les phénomènes qui échappent à notre conscience, ils sont mentaux-psychiques et nous ne pouvons les contrôler. Il ne faut pas les confondre avec les phénomènes non-conscient qui eux sont des phénomènes liés au mécanisme corporel et peuvent facilement devenir conscient.
L'hypothèse de l'inconscient a été établie par Freud. Il prouve clairement la nécessité de l'existence d'une telle entité dans son texte Métapsychologie . En effet, on remarque que la présence d'acte manqué, lapsus, etc. n'ont aucun sens s'il n'existe que la conscience, mais en gagne un avec la présence de l'inconscient. De même pour les rêves, ils n'ont aucun sens s'il n'existe que la conscience, mais possèdent une valeur symbolique si l'inconscient existe. Cette théorie est donc légitime puisqu'elle donne un sens à des phénomènes inexplicables auparavant.
Freud tente d'expliquer le mécanisme de cet inconscient dans l'introduction à la psychanalyse. Il démontre que la conscience et l'inconscient n'obéissent pas aux même principes. La conscience se tien au principe de réalité et s'opposent à la satisfaction des désirs. L'inconscient lui au contraire est régit par le principe de plaisir. Il existe d'après Freud une censure séparant l'un et l'autre qui empêchent une communication entre les deux.
A cause de cette barrière, on peut se dire qu'il est impossible de se connaitre soi-même et d'explorer ce que nous cache cet inconscient. Hors il existe un moment où l'on peut clairement analyser cet inconscient. Ce moment n'est nul autre que le rêve. Il s'agit d'un moment important pour découvrir les facettes de notre personnalité. Il faut savoir que dans le rêve tout désir est transformé en réalité. Alors, chaque image est importante et il ne faut pas se laisser avoir par la préface que nous présente la censure, sinon le rêve devient absurde et incohérent, alors qu'il est remplit de signification.

Cependant, on sait très bien que nous ne nous souvenons pas de tous nos rêves, il est donc logique que de nombreuses choses nous échappe. On peut se connaitre un peu plus soi-même grâce à l'inconscient, mais ne pouvons pas tout savoir de nous-mêmes.. Il est malgré tout intéressant de chercher à se connaitre soi-même, pour ne pas être bercé dans l'illusion et être proche du but. Il ne s'agit pas d'une quête infondé, la poursuivre permet d'y voir plus clair sur soi. Et de mener sa vie comme l'on l'entend réellement.