Quand on voit le générique de True Romance, il faut bien avouer que ça vends du rêve. Un scénario écrit par Tarantino lui même, un casting de fou avec Samuel L. Jackson, Dennis Hopper, Brad Pitt ou encore Critopher Walken et surtout une synopsis qui avait l'air classique mais efficace. Alors au final, esque True Romance est a la hauteur de son casting ?
Comme dit dans l'intro, True Romance s'annonce comme étant un simple polar tout ce qu'il y a de plus classique. Clarance, un gars un peu raté dans la vie, fait la connaissance d'Alabama, un soir pendant une séance de cinéma. La suite, vous la voyez venir, les deux tourtereaux tombent amoureux et veulent vivre ensembles a jamais. Problème : Alabama est enfaîte une Cow Girl ayant quitté son métier pour partir avec Clarence et ne peut se résoudre a vivre tranquille en sachant son pervers de patron a ses trousses. Ni une, ni deux, le jeune amoureux prends un flingue et se rends chez le proxénète en question. Je m’arrête la, afin de vous laisser le plaisir de la découverte.
Le scénario de True Romance, bien qu'est pas mauvais est loing d’être inoubliable. On a beau sentir la pâte Tarantinesque, ça reste un bon vieil enchaînement de trucs classiques que l'on voit dans touts les films de gangsters (course poursuite, fusillades, scènes de tortures... etc). Au niveau des personnages, le film se focalise principalement sur le couple Clarence-Alabama et met's les autres un peu en retrait. Au passage, j'ai beaucoup aimé le personnage d'Alabama (qui est pour le coup, très bien interprété par Patricia Arquette) tandis que l’interprétation de Slater était plus mitigé. D'ailleurs ce fameux couple n'est pas sans rappeler Yolanda et Ringo, les deux braqueurs de Pulp Fiction. On pourra néanmoins regretter que 90% des grands acteurs du casting n'apparaissent que quelques minutes a l'écran.
Je n'ai pas grand chose d'autre a dire sur le film. Il est relativement classique dans son déroulement, surprends rarement mais reste sympathique a regarder. Je tenais juste a évoquer les deux scènes de torture du film, qui sont sans doute les meilleures du long métrage, avec une violence qui va crescendo au fil du temps. Franchement, pendant les deux passages en question, je suis resté sans voix.
Notre héros s'appelle Ben, un ado hypersensible, hyperdansonmonde, hyper beaucoup de chose.
Tous les matins, entre 5h43 et 6h30, il joue à son jeu en ligne préféré : Archlord où il incarne un puissant guerrier surpuissant de niveau 80 accompagné de sa Guérisseuse du nom de Scarlette.
Malheureusement dans la vraie vie, Ben est loin d'être un héros, et à une existence beaucoup moins glorieuse car il se fait harceler par ses camarades de classe, qui se moque gratuitement de lui à cause de sa façon d'être et de son comportement, qui fait croire à certains de ces camarades qu'il est demeuré, au lieu d'essayer de le comprendre.
Au lieu de voir ce problème flagrant d'harcèlement, le corps enseignant conseil la mère d'aller voir des médecins et la mère de ben le traîne de médecin en médecin sans trouver de solution et Ben est frustré de voir cet incapable qu'il voit dans la glace.
Ben X, qui signifie "Je ne suis rien", est un film qui met en avant un Ado hypersensible, voir autiste, un être différent, qui ne rentre pas dans les cases de la société.
Le film commence dans le jeu en ligne de Ben, avec une introduction qui se mêle avec le jeu.
Il s'agit des deux parties du film, le jeu vidéo et la vie réelle.
Dans le jeu, Ben excelle, c'est un peu un héros, il démonte tout et aide sa guérisseuse à accomplir des missions.
Il communique parfaitement via son personnage et il peut avoir un dialogue avec Scarlette.
Dès qu'il quitte son jeu, Ben redevient Ben, un ado stressé, qui essaye de garder son calme et d'avancer. Dès qu'il quitte son appartement, son comportement change, il est beaucoup plus stressé, moins à l'aise et débute pour lui son enfer : les humiliations répété. Autant dans le jeu, il communique, autant dans la vraie vie, il est incapable de communiqué ou d'échanger plus que deux mots et ses camarades prenne ça comme de la débilité profonde.
Ben est un ado qui voit la forêt, dans son entièreté, mais il ne voit pas l'arbre de la forêt, meme si celui-ci est devant lui.
On va donc assister à des humiliations répété, que ça soit psychologiquement ou physiquement. Contrairement à un film comme Rain Man qui est plus complaisant sur les handicapés mentaux, qui met l'accent sur un être différent mais très intelligent, qui veut sensibilisé sur les autistes... Ben X a une approche plus violente sur la question, qui montre un ado entre les prouesses sur ordinateur dans un monde virtuel et l'humiliation permanente dans le monde réel.
Le film se rapproche d'avantage d'Elephant Man de David Lynch, notamment dans les scènes éprouvante d'humiliation, qui montre le pire chez l'être humain.
Entre les deux parties du film, on a des témoignages en face caméra, les parents de Ben, des professeurs, des camarades de classe ... Qui annonce une catastrophe petit à petit jusqu'a arriver au dénouement.
Personnellement j'ai eu du mal à me faire aux faces caméras, ça me faisait penser à toutes ses émissions style confession intime et autres débilités, c'était très étrange et perturbant, même si je suis d'accord pour dire que ça aide au film pour la fin.
Le film, a mon avis, ne devait pas avoir un gros budget et ça se voit à la façon de filmer, qui est plutôt "amateur", même si c'est peut être voulu, je n'en sais pas assez pour le dire.
Quand je regardais le film, j'espérais ne pas avoir une fin basique, une fin annoncé et heureusement, ça n'a pas été le cas car pour moi, la fin du film fait en grande partie le film.
Même si on voit à l'écran la souffrance de cet adolescent, sa détresse, son manque de conversation ne pouvant enchaîner plus de 2 mots de suite... C'est quand même un peu long. Et tout s'enclenche rapidement avec la décision de Ben et la mise en oeuvre de ses volontés, où on bascule vers tout autre chose.
C'est le genre de film où on est "surpris" la première fois qu'on le voit, comme un fight club, où la fin à une grosse importance, elle est même capitale.
C'est un film saisissant sur certaines scènes, d'autres sont gênantes ...et d'autres moins bien réussi qui ralentisse malheureusement le film.
Le film aborde pas mal de thème assez violent qu'un Ado peut rencontrer comme le harcèlement, la difficulté pour eux de communiquer, sur la différence mais également le suicide. Le suicide est un thème présent tout le long du film, et Ben se pose des questions comme par exemple : combien de raison il faut pour se suicider...?
Même si j'ai apprécié le film, et qu'il ma touché sur certains points vu que j'ai pu me reconnaître sur certains passages (non non je vous rassure, j'ai pas été humilié par mes camarades, je vous rassure :D ), je trouve dommage de ne pas avoir laisser le doute sur Scarlette. Je vais mettre la suite sous spoiler pour éviter de casser un peu l'ambiance !
Spoiler ▼▲
Dans le film, Scarlette rentre en contact avec Ben via un message qu'elle laisse sur son téléphone où elle lui donne rendez-vous à la gare pour qu'ils puissent se rencontrer en vrai.
Ben s'y rend, ayant toujours répondu présent à sa guérisseuse mais il n'a pas le courage de lui dire qui il est, elle ne le voit pas, et il fini par monter dans le wagon avec elle et s'assoir a côté d'elle. Mais rien a faire, Ben ne peut pas l'aborder et il fini par descendre.
Le suicide est envisagé par ben, il se rapproche des rails et avant de se laisser tomber, Scarlette vient le sauver.
En parlant avec elle, ils mettent au point un plan pour sortir Ben de sa situation et le délivrer.
Dans ses passages, et jusqu'a l'accomplissement du plan, les parents de Ben et sa belle mère sont présent, mais également Scarlette.
Personnellement je me suis demandé: " est-ce que Scarlette est réellement présente ou c'est l'effet de son imagination ? "
Si on m'avait posé la question, j'aurais été plus sur l'hypothèse qu'elle n'était que dans la tête de Ben car il n'y a aucun dialogue entre Scarlette et les parents de Ben... Mais le doute était réellement présent.
Puis, à la dernière scène du film, on a la réponse : elle n'est que dans la tête de Ben.
Je trouve ça vraiment dommage d'avoir révéler cet aspect là du film, pourquoi ne pas avoir laisser planer le doute ? Pourquoi avoir voulu rendre ça plus "terre a terre" ? Une fin avec un peu "d'ouverture" m'aurait paru bien plus approprié pour ce film...vraiment dommage je trouve
Bref, un film qui montre les déboire d'un ado qui est différent des autres, et les conséquences que ça peut engendrer.
Un film qui montre vraiment les difficultés des gens différents, sans pour autant partir dans le fantastique comme certains autres films ont pu faire.
Même si le film a quelques maladresses, quelques petites longueurs sur certains passages, le film arrive à nous intéresser et à prendre en pitié le pauvre Ben, qui sombre petit à petit ... jusqu'a la délivrance final
Black Mirror : Blanc comme neige est un épisode de la série éponyme britannique d'anticipation qui a une très bonne réputation. Je ne m'attarderai pas dessus puisque je ne l'ai pas encore vu. Le film est constitué de 3 flashbacks reliés entre eux par une méta-histoire. Le tout, étalé sur 1H10, est dense et parfaitement rythmé. Chacune de ces histoires repose sur une idée forte unie par un thème central.
Contrairement à Doctor Who, le côté "fête de Noël" de ce spécial Noël est bien mieux intégré au récit.
Black Mirror tente d'imaginer, dans un futur proche dystopique, les dérives que peuvent engendrer les nouvelles technologie, le rapport à l'images, les implants, les médias, les écrans partout, et le tout connecté. C'est presque du cyberpunk moderne, sans le cuir, la matrice et les complots.
Ça va de surprise en surprise, donc je suis obligé de rester évasif pour ne pas tout spoiler même si rien que le fait d’évoquer les idées du film sont déjà du spoil en soi. Donc, regardez-le et ne lisez pas mon pavé avant.
En plus, je suis obligé de faire trois critiques en une critique. Bref, c'est le cadeau empoisonné ce film.
C'est pas ronron symphonia ! :B
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Ça débute comme ça dans un espèce de chalet, deux personnages sont dans la même pièce. On ne sait rien de ce qu'ils font ici ni de ce que c'est que cet endroit. Ils ont l'air d'y vivre depuis longtemps sans se connaitre. L'un des deux protagonistes cuisine des pommes sautées. Il brise la glace, l'intrigue se met en place, le premier flashback commence.
Seduction By Kamal 2.0
La première histoire raconte les dérives que peuvent engendrer les implants par le biais d'une soirée séduction.
On suit un mec maladroit en quête de l'âme soeur supervisé par un coach charismatique qui, derrière son écran, a la capacité de voir ce qu'il se passe à l'aide des implants oculaires de son apprenti. Tout le monde en a dans cette société fictive.
C'est assez classique dans son déroulement, et peut être même un peu trop.
L'intérêt repose surtout sur les idées d'anticipation qui sont distillées goutte à goutte au récit, et qui développent à la fois le background, l'intrigue du flashback, les thématiques et les éléments qui vont servir à la compréhension de la méta-histoire.
L'imbrication entre elles est parfaite. En clair, c'est génial.
Par exemple :
Spoiler ▼▲
On ne découvre pas tout de suite que le coach est en train de streamer l'épopée à tout un club de célibataires qui commentent le live à la manière d'un twitch-skype.
Le thème du voyeurisme saute aux yeux. (Surtout pour un hooperien du vendredi soir). C'est crédible, efficace et très probable d'exister. Malheureusement la soirée se termine de manière pas très originale, voire nanardesque... avec en plus une comparaison symbolique (un peu bancale) sur le fait d'entendre des voix. Petit bémol donc.
Esclavage 2.0
De retour au chalet, et après une petite discussion avec l'autre protagoniste, le second flashback commence en invitant le spectateur à deviner quelque chose dans l'introduction.
Une fois cette introduction ludique terminée, l'idée développée part du principe qu'il est possible de transposer, à l'aide d'un mouchard, une copie cérébrale de nous même pour en faire une intelligence artificielle. Une IA consciente de sa condition et qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Cette IA va être intégré à un poste informatique et être contrainte par la torture de l'ennui à travailler.
On retrouve un thème classique de SF l'être artificiel et son humanité.
J'ai néanmoins remarqué qu'il y avait un énorme défaut à cette histoire : sa propension à indigner le spectateur alors que ce n'est pas nécessaire. Comme si ce dernier était trop idiot pour comprendre le message.
Pour créer cette indignation, le film mélange l'absurde à l'injustice. Ce qui rend le tout incohérent. Car en réduisant le "bourreau" à une caricature d'inhumanité le film détruit toute la crédibilité de l'anticipation.
Ce qui est un petit peu dommage pour un récit qui se veut non-manichéen (le titre français "blanc comme neige" étant ironique).
Le film nie l'un des sentiments instinctifs humains les plus importants : l'empathie. Ce que l'autre ressent, on le ressent aussi (les neurones miroirs toussa toussa).
Par conséquent, pourquoi le protagoniste qui a installé l'IA n'a aucune forme de sentiment en appuyant sur les boutons ? C'est un psychopathe ? Il n'y a visiblement rien qui puisse justifier cette inhibition d'empathie. Ni la haine, ni l'ignorance, ni la sociopathie, ni le sentiment de supériorité ne peut expliquer cela puisque l'IA possède la même personnalité que la personne normale dont elle est issue.
Pire encore, qui irait créer une copie de lui même pour en faire son opérateur de cuisine ? Faire un double de soi pour organiser des fonctions simples comme activer un réveil et remplir un planning ? Le genre de chose qu'une IA simple est déjà capable de faire en 2016... What ?
Sachant en plus de ça qu'elle sera forcément moins infaillible qu'une IA sans humanité. L'erreur est humaine.
Le contexte de cette situation n'étant pas plus développé, tout ça devient difficile à concevoir, car peu crédible. Et finalement, par effet domino, l'idée tombe à l'eau et n'anticipe rien.
Rupture 2.0
Le dernier flashback, centré sur l'autre protagoniste, imagine ce qu'il pourrait se passer si la fonction "Bloquer un utilisateur" était possible à travers les implants oculaires.
Un couple se sépare, pour des raisons pas très claires, elle bloque définitivement son conjoint alors qu'elle est enceinte de lui. Le laissant dans l'ignorance, incapable de communiquer de nouveau avec elle.
Le mec finit par la harceler... logique. Et la justice intervient de manière dramatique. Cette dernière à la possibilité d'influer directement sur les implants d'un individu.
Si le juge décide par exemple que le père n'a plus le droit de voir son enfant, c'est à prendre au premier degré du premier degré... Là aussi le film joue la carte de l'indignation en retirant le sens de la justice à la justice elle-même. Une fois de plus, le contexte n'est pas crédible. Et c'est bien dommage car les questions posées sont légitimes.
Anticipation 0.5
Maintenant que l'on connait mieux les deux protagonistes de la méta-histoire. C'est le moment de la révélation. Le final reprend toutes les idées pour nous les balancer à la tronche de manière assez forte et difficilement prévisible.
Ça termine malheureusement sur un autre déséquilibre que je suis obligé de spoiler.
Spoiler ▼▲
Le coach est libre, mais il doit être considéré comme un pervers. Et par conséquent, il sera bloqué par tout le monde. Les gens le verront en rouge, ce qui en fait une cible parfaite pour un futur lynchage.
L'incohérence, c'est qu'il est strictement impossible de vivre sans interaction humaine. C'est complètement débile. Tu fais comment pour acheter une baguette si le boulanger ne peut pas comprendre ce que tu baragouines ?
Bref, c'est comme si la justice rendait quelqu'un aveugle, sourd et muet pour le relâcher ensuite dans la nature sans aucune possibilité de rééducation. Bref, c'est n'importe nawak et peu probable d'arriver.
La narration est remarquable par sa richesse et sa construction.
Je n'avais pas eu ce sentiment d'enrichissement devant une oeuvre de science-fiction depuis Star Trek : The Next Generation.
Bref, niveau intrigue, structure narrative, idées, c'est du très très lourd Michel. C'est très original pour un épisode de série. On est scotché de bout en bout et le final est assez balèze.
Ça fait beaucoup réfléchir, mais si on creuse un petit peu, il y'a des choses qui ne tiennent pas debout et qui restent coincées au stade du "Et si" à cause d'un manque de confiance envers le spectateur. Ça souffle le brûlant et le froid sur le plan manichéen pour le faire réagir au maximum, mais ça casse la crédibilité de l'anticipation.
C'est le choix de la facilité, pas celui de la pertinence. Et c'est son plus gros défaut.
James et Catherine Ballard est un couple qui s'ennuie quelques peu. Ils ont une libido libertine et débridée, mais il manque un truc, ils sont vides à l'intérieur. Le déclic vient le jour où James a un carton de bagnole. Il va se lier avec la passagère de la voiture en face et rencontrer un certain Vaughan au corps couvert de cicatrices. Une fascination érotique pour les blessures physiques liées aux accidents de voitures va naître chez James qui va commencer à s'aventurer dans une pente dangereuse et malsaine pour se sentir enfin vivre.
Okay, on va pas y aller par quatre chemins, Crash c'est typiquement le genre de film qui ne laisse pas indifférent. On n'est pas dans la demi-mesure, tout comme le réalisateur David Cronenberg.
Le film est l'adaptation du livre sulfureux et homonyme de J.G.Ballard qui annonçait avoir voulu intégrer des composantes technologiques avec de la pornographie. Vaste programme.
Cronenberg ne fait pas de pornographie dans son film et se contente de l'érotisme, mais il laisse libre court à sa fascination pour la chair, pour ce mélange entre l'organique et la mécanique revenant si souvent dans ses thématiques. L'exemple le plus hallucinant est la scène de sexe entre James et le personnage incarnée par Patricia Arquette, au corps couvert de cicatrices profondes et dont le corps à moitié métallique lui permettant de se déplacer. Les ressorts érotiques utilisés dans cette scène sont pour le moins étrange, fascinant et dérangeant. La scène provoque chez le spectateur un mélange assez désagréable entre sensualité et dégoût.
Le personnage de Vaughan, d'un charisme à toute épreuve, offre aussi quelques beaux moments de bravoure avec notamment ses reconstitutions grandeur nature d'accidents célèbres.
Les pulsions sexuelles morbides ressenties par tous ces personnages sont inquiétantes et vont de plus en plus loin. A tel point qu'on se demande jusqu'où ça va aller et une certaine tension se dégage du film pour ne plus nous lâcher. Ces personnages sont assurément bien dérangés. Freud a du pain sur la planche.
Mais y a quand même des défauts (et pas des moindres) dans ce film.
Le rythme d'abord. Il faut bien avouer qu'il se passe pas grand chose au final. L'ennui vient parfois s'inviter à bord tant certaines scènes sont inutilement longues et molles. Même les crashs automobiles semblent mous, c'est dire.
Le jeu d'acteur du couple Ballard est disons... spartiate. Je veux bien que ce couple se fasse chier, mais une absence d'émotion à ce point là, c'est pas super funky à regarder. La palette d'expression de Steven Seagal est plus riche.
Si certaines scènes sont très réussies, d'autres frisent le grotesque et pètent complètement l'atmosphère lourde et poisseuse du film. Je pense notamment à cette scène de masturbation collective devant une cassette vidéo de crash test. C'est trop gros pour être vraiment crédible et cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Quelques incohérences aussi comme des hôpitaux déserts en plein centre ville; des accidents de la circulation où n'importe qui peut tourner autour et prendre des photos alors que policiers, pompiers et autres urgentistes sont présents; d'autres accidents où la voiture est couchée en plein milieu de la rue avec deux personnes ensanglantées qui baisent et que tout le monde s'en fout... Bref, le réalisme en prend parfois un coup.
Enfin, certaines scènes de sexe sont filmées de manière trop légère. Avec le renfort de musique passe-partout, on a parfois l'impression d'être devant un film du dimanche soir sur M6.
Pour moi Crash n'est pas un mauvais film. Il cherche courageusement à aller sonder les tréfonds du désir humain et de sa sexualité morbide. Mais trop de choses ne vont pas et gênent dans l'immersion. Si le film avait été maîtrisé de bout en bout, il aurait pu être bien plus dérangeant et propulsé au rang de film culte. Malheureusement, il reste un Cronenberg très moyen.
J'avais jamais vu de film de ken Loach, par contre j'avais déjà vu ce genre de film, ceux qui retracent l'adolescence de jeunes désoeuvrés d'Angleterre, d'Ecosse ou d'Irlande profonde.
La question était donc de savoir si il allait se démarquer des autres.
Ca commençait plutôt bien avec ce plan d'ouverture sur un ciel étoilé ou trônait fièrement saturne, liam et son ami pinball permettaient aux jeunes enfants du quartier d'avoir un oeil sur la galaxie via leur lunette astronomique moyennant 25 pences, quand on est dans la galère on monnaye tout, même le ciel. Je partais donc assez optimiste pour la suite, sa passion pour l'astronomie allait elle nous emmener loin des rêves clichés des jeunes voyous ou était ce simplement la preuve que liam était un filou au dessus de la moyenne.
J'avoue avoir été un peu déçu lorsque ce fut la seconde option qui se dessina, alors certes les intentions de
liam sont plus que louables car il s'agit d'offrir un nid douillet à sa mère pour le jour ou elle sortira de prison,
mais bon ça reste du classique. Du coup on a le droit à une ascension en règle de nos deux protagonistes dans le milieu de la vente de drogue lors de la première moitié du film. Ceci dit ça reste agréable à suivre car les persos sont assez attachants et qu'on prend plaisir à voir deux adolescents se jouer assez facilement d'adultes, le tout restant assez réaliste mis à part 2/3 petites scènes.
A noter que j'étais assez surpris que certains thèmes récurrents à ce genre de films britanniques ne soient quasiment pas du tout exploités, que ce soit l'alcoolisme, la politique/religion et surtout le football, ken Loach se concentrera uniquement sur la drogue, l'argent et les rapports humains, et je trouve que c'est une bonne chose, ça change un peu.
La seconde partie du film est plus intéressante, leur rapprochement avec un gros caid nous lancera dans une direction ou l'on se doute que le pire est à venir. Cependant l'évolution des rapports entre liam et son entourage proche (son ami, sa mère, son beau père et sa soeur) nous feront comprendre que le danger peut venir de partout et qu'il n'a pas toujours la forme à laquelle on s'attend.
La fin nous laissera donc sur un (bon) gout amer teinté d'ironie qui n'était caché pas plus loin que dans le titre.
Jules verne a écrit De le terre à la lune, l'adolescence c'est un peu l'inverse, on s'engage dans la vie la tête pleine d'étoiles pour finir par atterrir sur la dure réalité, cette période de la vie est certainement l'une des plus riche mais elle reste un chemin de crêtes et même quand on croit faire les bons choix nous ne sommes jamais à l'abri d'une désillusion.
Pour ma part donc un film qui ne révolutionnera pas le genre mais qui est sincèrement agréable à suivre de part ses persos attachants, sa narration, son non manichéisme, une certaine finesse et l'esquive de certains clichés.
spoiler/romano ▼▲
En ce qui concerne la fin de Cruising, perso je pense comme toi, Pacino est l'assassin de son voisin, après je ne sais pas si c'est le début d'une longue série ou un one shot mettant fin à son ambiguité vu qu'il semble apaisé vers la fin. Faut savoir que je me suis aussi posé la question de savoir si en fait il n'était pas l'assassin dès le départ (j'ai repassé la scène finale du duel aux couteaux plusieurs fois pour savoir qui dégainait vraiment le premier, de plus Friedkin nous montre "clairement" que le tueur rode encore (et habillé comme Pacino...) juste avant la scène du face cam que j'ai pris comme un "je vous ai bien niqué", seulement il y a des éléments qui vont à l'encontre de cette thèse (l'empreinte digitale sur la pièce de monnaie).
Pour Crash, ça fait un bail que je ne l'ai pas revu mais je suis à peu près de ton avis même si pour moi les points positifs l'emportent sur les négatifs, cependant j'avoue que ce n'est pas le meilleur Verhoeven. Je comprends ton sentiment mitigé sur ce film ainsi que sur Cruising, mais faut avouer qu'ils abordent des sujets assez casse gueule.
Pour Crash, ça fait un bail que je ne l'ai pas revu mais je suis à peu près de ton avis même si pour moi les points positifs l'emportent sur les négatifs, cependant j'avoue que ce n'est pas le meilleur Verhoeven. Je comprends ton sentiment mitigé sur ce film ainsi que sur Cruising, mais faut avouer qu'ils abordent des sujets assez casse gueule.
Tu voulais dire Cronenberg? Moi aussi je les confond tout le temps ^^
Ces films sont loin d'être mauvais et y a de très bonnes choses dedans. Mais comme tu le dis, ce sont des sujets bien casse-gueules comme il faut. Un seul faux-pas et le spectateur décroche. Des erreurs que je pardonne plus facilement à d'autres films m'ont paru plus gênantes sur ces sujets sensibles. Mais peut-être est-ce parce que j'étais moi-même mal à l'aise et que je cherchais un prétexte pour mettre une distance? Il faut rajouter aussi la propre pudeur des acteurs ou des réalisateurs qui parfois fantasment plus leur sujet qu'ils ne le traitent de manière réaliste. C'est surtout le cas dans Cruising, mais il y a aussi la scène d'homosexualité dans crash entre James et Vaughan qui paraît censurée comparée aux autres scènes. Alors que tout est montré dans le reste, ici c'est juste suggéré et très rapide ça se passe hors-champs. Une barrière que se sont mises les acteurs et le réalisateur?
Pour Sweet Sixteen, je suis assez d'accord avec toi. La thématique est vue et revue, mais son traitement est intéressant et il apparaît réellement crédible dans son déroulement et ses mécaniques. Le jeu d'acteur est très bon et y a quelques scènes qui m'avaient bien tendues. Je me souviens notamment de la scène dans les toilettes quand les caïds lui demandent de tuer quelqu'un. On ressent vraiment la montée d'adrénaline.
Tu voulais dire Cronenberg? Moi aussi je les confond tout le temps ^^
Mais grave. En plus je viens de me faire Showgirls...
Citation:
Mais peut-être est-ce parce que j'étais moi-même mal à l'aise et que je cherchais un prétexte pour mettre une distance?
Alors là c'est difficile à dire et surtout à s'auto analyser, cependant ce genre de choses arrive parfois, genre dans une scène de suspense qu'on ne veut pas subir et dont on sort volontairement de l'ambiance ou du contexte.
Citation:
Une barrière que se sont mises les acteurs et le réalisateur?
Ca c'est fort possible, tu vois je ne me souvenais même plus de cette scène...
Comme je t'ai dit j'ai bien aimé Sweet sixteen, je lui ai mis 7 sur sens critique (au fait y es tu?) tout comme Brother, et sinonj'ai bien aimé la scène dont tu parles et surtout la manière dont elle se termine, ça change.
Dans ce genre de film j'avoue avoir de l'affection pour Newcastle boys, à la fois triste et assez frais.
Comme je t'ai dit j'ai bien aimé Sweet sixteen, je lui ai mis 7 sur sens critique (au fait y es tu?) tout comme Brother, et sinonj'ai bien aimé la scène dont tu parles et surtout la manière dont elle se termine, ça change.
Dans ce genre de film j'avoue avoir de l'affection pour Newcastle boys, à la fois triste et assez frais.
Non, je ne suis pas sur Sens Critique. Peut-être que je passerai le pas un jour. Ma seule participation en ligne se résume à Hooper.fr ^^
Je connais pas du tout Newcastle Boys. A l'occasion faudra que j'y jette un oeil. Il a que 14 votes sur sens critique :o
"Kagemusha, l'ombre du guerrier" est film historique, dramatique et de guerre américano-japonais sorti en 1980 et réalisé par Akira Kurosawa, à qui l'on doit "Yojimbo" et "Les sept samouraïs". "Kagemusha, l'ombre du guerrier" sera l'un de ses derniers grands films grâce auquel il gagnera une Palme d'or. Par ailleurs le film est classé 22ème meilleur film de tous les temps selon les notes de la presse sur Allociné.
Le film se déroule durant les guerres entre seigneurs de la guerre, les daimyos, qui ont frappés le Japon durant le XVIe siècle. Shingen Takeda, seigneur du puissant clan Takeda, est en marche avec son armée pour prendre la capitale Kyoto et ainsi prendre le contrôle du Japon.
Alors qu'il assiste au siège du château de Noda, il se fait mortellement blessé par un tireur embusqué. Au préalable de cet incident, Nobukado, frère du seigneur et doublure officiel de celui-ci, avait trouvé un voleur ressemblant parfaitement à son frère. Profitant de cette trouvaille, le seigneur Shingen Takeda avait exigé que, s'il lui arrivait malheur, cette doublure caché devait assurer à sa place pendant trois années ses fonctions de seigneur de la guerre.
De son nom, Kagemusha, la doublure devra tromper l'entourage et les ennemis du défunt seigneur dans le but d'accomplir son rêve de conquête du Japon.
Perso de mon coté il s'agit de ma première du grand Akira Kurosawa, et franchement je n'ai pas été déçu car j'ai beaucoup aimé ce film ! Je ne m'y connaît pas beaucoup dans l'Histoire du Japon mais ce film transpire la passion pour cette époque, et rien qu'à en juger par le nombres de costumes, d'accessoires on sent que le film se veut une reconstitution méthodique mais pas réaliste pour autant, coté cinématographique oblige.
Le tout est porté par des musiques retranscrivant efficacement le mélange à la fois entre film de guerre lors des scènes de batailles, et les moments plus dramatiques notamment la fin qui est forte en émotion et certainement la meilleure fin qu'on aurait pu donner au film.
Bref, ce "Kagemusha, l'ombre du guerrier" a été une agréable découverte et surprise pour moi. En effet , n'étant pas trop un fan des films japonais j'ai été un peu frileux à l'idée de le voir, mais la minutie de la réalisation, certains plans en couchés de soleil magnifiques et les petites touches d'humour font qu'on passe un vrai bon moment en compagnie de ce film. Vu en VO et VF mais je conseil clairement la version original rien que pour l'intonation plus réaliste des acteurs.
Notre héros s'appelle Ben, un ado hypersensible, hyperdansonmonde, hyper beaucoup de chose.
Tous les matins, entre 5h43 et 6h30, il joue à son jeu en ligne préféré : Archlord où il incarne un puissant guerrier surpuissant de niveau 80 accompagné de sa Guérisseuse du nom de Scarlette.
Malheureusement dans la vraie vie, Ben est loin d'être un héros, et à une existence beaucoup moins glorieuse car il se fait harceler par ses camarades de classe, qui se moque gratuitement de lui à cause de sa façon d'être et de son comportement, qui fait croire à certains de ces camarades qu'il est demeuré, au lieu d'essayer de le comprendre.
Au lieu de voir ce problème flagrant d'harcèlement, le corps enseignant conseil la mère d'aller voir des médecins et la mère de ben le traîne de médecin en médecin sans trouver de solution et Ben est frustré de voir cet incapable qu'il voit dans la glace.
Ben X, qui signifie "Je ne suis rien", est un film qui met en avant un Ado hypersensible, voir autiste, un être différent, qui ne rentre pas dans les cases de la société.
Le film commence dans le jeu en ligne de Ben, avec une introduction qui se mêle avec le jeu.
Il s'agit des deux parties du film, le jeu vidéo et la vie réelle.
Dans le jeu, Ben excelle, c'est un peu un héros, il démonte tout et aide sa guérisseuse à accomplir des missions.
Il communique parfaitement via son personnage et il peut avoir un dialogue avec Scarlette.
Dès qu'il quitte son jeu, Ben redevient Ben, un ado stressé, qui essaye de garder son calme et d'avancer. Dès qu'il quitte son appartement, son comportement change, il est beaucoup plus stressé, moins à l'aise et débute pour lui son enfer : les humiliations répété. Autant dans le jeu, il communique, autant dans la vraie vie, il est incapable de communiqué ou d'échanger plus que deux mots et ses camarades prenne ça comme de la débilité profonde.
Ben est un ado qui voit la forêt, dans son entièreté, mais il ne voit pas l'arbre de la forêt, meme si celui-ci est devant lui.
On va donc assister à des humiliations répété, que ça soit psychologiquement ou physiquement. Contrairement à un film comme Rain Man qui est plus complaisant sur les handicapés mentaux, qui met l'accent sur un être différent mais très intelligent, qui veut sensibilisé sur les autistes... Ben X a une approche plus violente sur la question, qui montre un ado entre les prouesses sur ordinateur dans un monde virtuel et l'humiliation permanente dans le monde réel.
Le film se rapproche d'avantage d'Elephant Man de David Lynch, notamment dans les scènes éprouvante d'humiliation, qui montre le pire chez l'être humain.
Entre les deux parties du film, on a des témoignages en face caméra, les parents de Ben, des professeurs, des camarades de classe ... Qui annonce une catastrophe petit à petit jusqu'a arriver au dénouement.
Personnellement j'ai eu du mal à me faire aux faces caméras, ça me faisait penser à toutes ses émissions style confession intime et autres débilités, c'était très étrange et perturbant, même si je suis d'accord pour dire que ça aide au film pour la fin.
Le film, a mon avis, ne devait pas avoir un gros budget et ça se voit à la façon de filmer, qui est plutôt "amateur", même si c'est peut être voulu, je n'en sais pas assez pour le dire.
Quand je regardais le film, j'espérais ne pas avoir une fin basique, une fin annoncé et heureusement, ça n'a pas été le cas car pour moi, la fin du film fait en grande partie le film.
Même si on voit à l'écran la souffrance de cet adolescent, sa détresse, son manque de conversation ne pouvant enchaîner plus de 2 mots de suite... C'est quand même un peu long. Et tout s'enclenche rapidement avec la décision de Ben et la mise en oeuvre de ses volontés, où on bascule vers tout autre chose.
C'est le genre de film où on est "surpris" la première fois qu'on le voit, comme un fight club, où la fin à une grosse importance, elle est même capitale.
C'est un film saisissant sur certaines scènes, d'autres sont gênantes ...et d'autres moins bien réussi qui ralentisse malheureusement le film.
Le film aborde pas mal de thème assez violent qu'un Ado peut rencontrer comme le harcèlement, la difficulté pour eux de communiquer, sur la différence mais également le suicide. Le suicide est un thème présent tout le long du film, et Ben se pose des questions comme par exemple : combien de raison il faut pour se suicider...?
Même si j'ai apprécié le film, et qu'il ma touché sur certains points vu que j'ai pu me reconnaître sur certains passages (non non je vous rassure, j'ai pas été humilié par mes camarades, je vous rassure :D ), je trouve dommage de ne pas avoir laisser le doute sur Scarlette. Je vais mettre la suite sous spoiler pour éviter de casser un peu l'ambiance !
Bref, un film qui montre les déboire d'un ado qui est différent des autres, et les conséquences que ça peut engendrer.
Un film qui montre vraiment les difficultés des gens différents, sans pour autant partir dans le fantastique comme certains autres films ont pu faire.
Même si le film a quelques maladresses, quelques petites longueurs sur certains passages, le film arrive à nous intéresser et à prendre en pitié le pauvre Ben, qui sombre petit à petit ... jusqu'a la délivrance final
Ça sent la méga-critique pour Black Mirror. :°
Cyberpunk 2.0
Black Mirror : Blanc comme neige est un épisode de la série éponyme britannique d'anticipation qui a une très bonne réputation. Je ne m'attarderai pas dessus puisque je ne l'ai pas encore vu. Le film est constitué de 3 flashbacks reliés entre eux par une méta-histoire. Le tout, étalé sur 1H10, est dense et parfaitement rythmé. Chacune de ces histoires repose sur une idée forte unie par un thème central.
Contrairement à Doctor Who, le côté "fête de Noël" de ce spécial Noël est bien mieux intégré au récit.
Black Mirror tente d'imaginer, dans un futur proche dystopique, les dérives que peuvent engendrer les nouvelles technologie, le rapport à l'images, les implants, les médias, les écrans partout, et le tout connecté. C'est presque du cyberpunk moderne, sans le cuir, la matrice et les complots.
Ça va de surprise en surprise, donc je suis obligé de rester évasif pour ne pas tout spoiler même si rien que le fait d’évoquer les idées du film sont déjà du spoil en soi. Donc, regardez-le et ne lisez pas mon pavé avant.
En plus, je suis obligé de faire trois critiques en une critique. Bref, c'est le cadeau empoisonné ce film.
C'est pas ronron symphonia ! :B
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Ça débute comme ça dans un espèce de chalet, deux personnages sont dans la même pièce. On ne sait rien de ce qu'ils font ici ni de ce que c'est que cet endroit. Ils ont l'air d'y vivre depuis longtemps sans se connaitre. L'un des deux protagonistes cuisine des pommes sautées. Il brise la glace, l'intrigue se met en place, le premier flashback commence.
Seduction By Kamal 2.0
La première histoire raconte les dérives que peuvent engendrer les implants par le biais d'une soirée séduction.
On suit un mec maladroit en quête de l'âme soeur supervisé par un coach charismatique qui, derrière son écran, a la capacité de voir ce qu'il se passe à l'aide des implants oculaires de son apprenti. Tout le monde en a dans cette société fictive.
C'est assez classique dans son déroulement, et peut être même un peu trop.
L'intérêt repose surtout sur les idées d'anticipation qui sont distillées goutte à goutte au récit, et qui développent à la fois le background, l'intrigue du flashback, les thématiques et les éléments qui vont servir à la compréhension de la méta-histoire.
L'imbrication entre elles est parfaite. En clair, c'est génial.
Par exemple :
Le thème du voyeurisme saute aux yeux. (Surtout pour un hooperien du vendredi soir). C'est crédible, efficace et très probable d'exister. Malheureusement la soirée se termine de manière pas très originale, voire nanardesque... avec en plus une comparaison symbolique (un peu bancale) sur le fait d'entendre des voix. Petit bémol donc.
Esclavage 2.0
De retour au chalet, et après une petite discussion avec l'autre protagoniste, le second flashback commence en invitant le spectateur à deviner quelque chose dans l'introduction.
Une fois cette introduction ludique terminée, l'idée développée part du principe qu'il est possible de transposer, à l'aide d'un mouchard, une copie cérébrale de nous même pour en faire une intelligence artificielle. Une IA consciente de sa condition et qui ne comprend pas ce qui lui arrive. Cette IA va être intégré à un poste informatique et être contrainte par la torture de l'ennui à travailler.
On retrouve un thème classique de SF l'être artificiel et son humanité.
J'ai néanmoins remarqué qu'il y avait un énorme défaut à cette histoire : sa propension à indigner le spectateur alors que ce n'est pas nécessaire. Comme si ce dernier était trop idiot pour comprendre le message.
Pour créer cette indignation, le film mélange l'absurde à l'injustice. Ce qui rend le tout incohérent. Car en réduisant le "bourreau" à une caricature d'inhumanité le film détruit toute la crédibilité de l'anticipation.
Ce qui est un petit peu dommage pour un récit qui se veut non-manichéen (le titre français "blanc comme neige" étant ironique).
Le film nie l'un des sentiments instinctifs humains les plus importants : l'empathie. Ce que l'autre ressent, on le ressent aussi (les neurones miroirs toussa toussa).
Par conséquent, pourquoi le protagoniste qui a installé l'IA n'a aucune forme de sentiment en appuyant sur les boutons ? C'est un psychopathe ? Il n'y a visiblement rien qui puisse justifier cette inhibition d'empathie. Ni la haine, ni l'ignorance, ni la sociopathie, ni le sentiment de supériorité ne peut expliquer cela puisque l'IA possède la même personnalité que la personne normale dont elle est issue.
Pire encore, qui irait créer une copie de lui même pour en faire son opérateur de cuisine ? Faire un double de soi pour organiser des fonctions simples comme activer un réveil et remplir un planning ? Le genre de chose qu'une IA simple est déjà capable de faire en 2016... What ?
Sachant en plus de ça qu'elle sera forcément moins infaillible qu'une IA sans humanité. L'erreur est humaine.
Le contexte de cette situation n'étant pas plus développé, tout ça devient difficile à concevoir, car peu crédible. Et finalement, par effet domino, l'idée tombe à l'eau et n'anticipe rien.
Rupture 2.0
Le dernier flashback, centré sur l'autre protagoniste, imagine ce qu'il pourrait se passer si la fonction "Bloquer un utilisateur" était possible à travers les implants oculaires.
Un couple se sépare, pour des raisons pas très claires, elle bloque définitivement son conjoint alors qu'elle est enceinte de lui. Le laissant dans l'ignorance, incapable de communiquer de nouveau avec elle.
Le mec finit par la harceler... logique. Et la justice intervient de manière dramatique. Cette dernière à la possibilité d'influer directement sur les implants d'un individu.
Si le juge décide par exemple que le père n'a plus le droit de voir son enfant, c'est à prendre au premier degré du premier degré... Là aussi le film joue la carte de l'indignation en retirant le sens de la justice à la justice elle-même. Une fois de plus, le contexte n'est pas crédible. Et c'est bien dommage car les questions posées sont légitimes.
Anticipation 0.5
Maintenant que l'on connait mieux les deux protagonistes de la méta-histoire. C'est le moment de la révélation. Le final reprend toutes les idées pour nous les balancer à la tronche de manière assez forte et difficilement prévisible.
Ça termine malheureusement sur un autre déséquilibre que je suis obligé de spoiler.
La narration est remarquable par sa richesse et sa construction.
Je n'avais pas eu ce sentiment d'enrichissement devant une oeuvre de science-fiction depuis Star Trek : The Next Generation.
Bref, niveau intrigue, structure narrative, idées, c'est du très très lourd Michel. C'est très original pour un épisode de série. On est scotché de bout en bout et le final est assez balèze.
Ça fait beaucoup réfléchir, mais si on creuse un petit peu, il y'a des choses qui ne tiennent pas debout et qui restent coincées au stade du "Et si" à cause d'un manque de confiance envers le spectateur. Ça souffle le brûlant et le froid sur le plan manichéen pour le faire réagir au maximum, mais ça casse la crédibilité de l'anticipation.
C'est le choix de la facilité, pas celui de la pertinence. Et c'est son plus gros défaut.
8/10 <3
Crash de David Cronenberg.
James et Catherine Ballard est un couple qui s'ennuie quelques peu. Ils ont une libido libertine et débridée, mais il manque un truc, ils sont vides à l'intérieur. Le déclic vient le jour où James a un carton de bagnole. Il va se lier avec la passagère de la voiture en face et rencontrer un certain Vaughan au corps couvert de cicatrices. Une fascination érotique pour les blessures physiques liées aux accidents de voitures va naître chez James qui va commencer à s'aventurer dans une pente dangereuse et malsaine pour se sentir enfin vivre.
Okay, on va pas y aller par quatre chemins, Crash c'est typiquement le genre de film qui ne laisse pas indifférent. On n'est pas dans la demi-mesure, tout comme le réalisateur David Cronenberg.
Le film est l'adaptation du livre sulfureux et homonyme de J.G.Ballard qui annonçait avoir voulu intégrer des composantes technologiques avec de la pornographie. Vaste programme.
Cronenberg ne fait pas de pornographie dans son film et se contente de l'érotisme, mais il laisse libre court à sa fascination pour la chair, pour ce mélange entre l'organique et la mécanique revenant si souvent dans ses thématiques. L'exemple le plus hallucinant est la scène de sexe entre James et le personnage incarnée par Patricia Arquette, au corps couvert de cicatrices profondes et dont le corps à moitié métallique lui permettant de se déplacer. Les ressorts érotiques utilisés dans cette scène sont pour le moins étrange, fascinant et dérangeant. La scène provoque chez le spectateur un mélange assez désagréable entre sensualité et dégoût.
Le personnage de Vaughan, d'un charisme à toute épreuve, offre aussi quelques beaux moments de bravoure avec notamment ses reconstitutions grandeur nature d'accidents célèbres.
Les pulsions sexuelles morbides ressenties par tous ces personnages sont inquiétantes et vont de plus en plus loin. A tel point qu'on se demande jusqu'où ça va aller et une certaine tension se dégage du film pour ne plus nous lâcher. Ces personnages sont assurément bien dérangés. Freud a du pain sur la planche.
Mais y a quand même des défauts (et pas des moindres) dans ce film.
Le rythme d'abord. Il faut bien avouer qu'il se passe pas grand chose au final. L'ennui vient parfois s'inviter à bord tant certaines scènes sont inutilement longues et molles. Même les crashs automobiles semblent mous, c'est dire.
Le jeu d'acteur du couple Ballard est disons... spartiate. Je veux bien que ce couple se fasse chier, mais une absence d'émotion à ce point là, c'est pas super funky à regarder. La palette d'expression de Steven Seagal est plus riche.
Si certaines scènes sont très réussies, d'autres frisent le grotesque et pètent complètement l'atmosphère lourde et poisseuse du film. Je pense notamment à cette scène de masturbation collective devant une cassette vidéo de crash test. C'est trop gros pour être vraiment crédible et cela tombe comme un cheveu sur la soupe. Quelques incohérences aussi comme des hôpitaux déserts en plein centre ville; des accidents de la circulation où n'importe qui peut tourner autour et prendre des photos alors que policiers, pompiers et autres urgentistes sont présents; d'autres accidents où la voiture est couchée en plein milieu de la rue avec deux personnes ensanglantées qui baisent et que tout le monde s'en fout... Bref, le réalisme en prend parfois un coup.
Enfin, certaines scènes de sexe sont filmées de manière trop légère. Avec le renfort de musique passe-partout, on a parfois l'impression d'être devant un film du dimanche soir sur M6.
Pour moi Crash n'est pas un mauvais film. Il cherche courageusement à aller sonder les tréfonds du désir humain et de sa sexualité morbide. Mais trop de choses ne vont pas et gênent dans l'immersion. Si le film avait été maîtrisé de bout en bout, il aurait pu être bien plus dérangeant et propulsé au rang de film culte. Malheureusement, il reste un Cronenberg très moyen.
J'avais jamais vu de film de ken Loach, par contre j'avais déjà vu ce genre de film, ceux qui retracent l'adolescence de jeunes désoeuvrés d'Angleterre, d'Ecosse ou d'Irlande profonde.
La question était donc de savoir si il allait se démarquer des autres.
Ca commençait plutôt bien avec ce plan d'ouverture sur un ciel étoilé ou trônait fièrement saturne, liam et son ami pinball permettaient aux jeunes enfants du quartier d'avoir un oeil sur la galaxie via leur lunette astronomique moyennant 25 pences, quand on est dans la galère on monnaye tout, même le ciel. Je partais donc assez optimiste pour la suite, sa passion pour l'astronomie allait elle nous emmener loin des rêves clichés des jeunes voyous ou était ce simplement la preuve que liam était un filou au dessus de la moyenne.
J'avoue avoir été un peu déçu lorsque ce fut la seconde option qui se dessina, alors certes les intentions de
liam sont plus que louables car il s'agit d'offrir un nid douillet à sa mère pour le jour ou elle sortira de prison,
mais bon ça reste du classique. Du coup on a le droit à une ascension en règle de nos deux protagonistes dans le milieu de la vente de drogue lors de la première moitié du film. Ceci dit ça reste agréable à suivre car les persos sont assez attachants et qu'on prend plaisir à voir deux adolescents se jouer assez facilement d'adultes, le tout restant assez réaliste mis à part 2/3 petites scènes.
A noter que j'étais assez surpris que certains thèmes récurrents à ce genre de films britanniques ne soient quasiment pas du tout exploités, que ce soit l'alcoolisme, la politique/religion et surtout le football, ken Loach se concentrera uniquement sur la drogue, l'argent et les rapports humains, et je trouve que c'est une bonne chose, ça change un peu.
La seconde partie du film est plus intéressante, leur rapprochement avec un gros caid nous lancera dans une direction ou l'on se doute que le pire est à venir. Cependant l'évolution des rapports entre liam et son entourage proche (son ami, sa mère, son beau père et sa soeur) nous feront comprendre que le danger peut venir de partout et qu'il n'a pas toujours la forme à laquelle on s'attend.
La fin nous laissera donc sur un (bon) gout amer teinté d'ironie qui n'était caché pas plus loin que dans le titre.
Jules verne a écrit De le terre à la lune, l'adolescence c'est un peu l'inverse, on s'engage dans la vie la tête pleine d'étoiles pour finir par atterrir sur la dure réalité, cette période de la vie est certainement l'une des plus riche mais elle reste un chemin de crêtes et même quand on croit faire les bons choix nous ne sommes jamais à l'abri d'une désillusion.
Pour ma part donc un film qui ne révolutionnera pas le genre mais qui est sincèrement agréable à suivre de part ses persos attachants, sa narration, son non manichéisme, une certaine finesse et l'esquive de certains clichés.
Video Club hooperien
Tu voulais dire Cronenberg? Moi aussi je les confond tout le temps ^^
Ces films sont loin d'être mauvais et y a de très bonnes choses dedans. Mais comme tu le dis, ce sont des sujets bien casse-gueules comme il faut. Un seul faux-pas et le spectateur décroche. Des erreurs que je pardonne plus facilement à d'autres films m'ont paru plus gênantes sur ces sujets sensibles. Mais peut-être est-ce parce que j'étais moi-même mal à l'aise et que je cherchais un prétexte pour mettre une distance? Il faut rajouter aussi la propre pudeur des acteurs ou des réalisateurs qui parfois fantasment plus leur sujet qu'ils ne le traitent de manière réaliste. C'est surtout le cas dans Cruising, mais il y a aussi la scène d'homosexualité dans crash entre James et Vaughan qui paraît censurée comparée aux autres scènes. Alors que tout est montré dans le reste, ici c'est juste suggéré et très rapide ça se passe hors-champs. Une barrière que se sont mises les acteurs et le réalisateur?
Pour Sweet Sixteen, je suis assez d'accord avec toi. La thématique est vue et revue, mais son traitement est intéressant et il apparaît réellement crédible dans son déroulement et ses mécaniques. Le jeu d'acteur est très bon et y a quelques scènes qui m'avaient bien tendues. Je me souviens notamment de la scène dans les toilettes quand les caïds lui demandent de tuer quelqu'un. On ressent vraiment la montée d'adrénaline.
Mais grave. En plus je viens de me faire Showgirls...
Alors là c'est difficile à dire et surtout à s'auto analyser, cependant ce genre de choses arrive parfois, genre dans une scène de suspense qu'on ne veut pas subir et dont on sort volontairement de l'ambiance ou du contexte.
Ca c'est fort possible, tu vois je ne me souvenais même plus de cette scène...
Comme je t'ai dit j'ai bien aimé Sweet sixteen, je lui ai mis 7 sur sens critique (au fait y es tu?) tout comme Brother, et sinonj'ai bien aimé la scène dont tu parles et surtout la manière dont elle se termine, ça change.
Dans ce genre de film j'avoue avoir de l'affection pour Newcastle boys, à la fois triste et assez frais.
Video Club hooperien
Non, je ne suis pas sur Sens Critique. Peut-être que je passerai le pas un jour. Ma seule participation en ligne se résume à Hooper.fr ^^
Je connais pas du tout Newcastle Boys. A l'occasion faudra que j'y jette un oeil. Il a que 14 votes sur sens critique :o
"Kagemusha, l'ombre du guerrier" est film historique, dramatique et de guerre américano-japonais sorti en 1980 et réalisé par Akira Kurosawa, à qui l'on doit "Yojimbo" et "Les sept samouraïs". "Kagemusha, l'ombre du guerrier" sera l'un de ses derniers grands films grâce auquel il gagnera une Palme d'or. Par ailleurs le film est classé 22ème meilleur film de tous les temps selon les notes de la presse sur Allociné.
Le film se déroule durant les guerres entre seigneurs de la guerre, les daimyos, qui ont frappés le Japon durant le XVIe siècle. Shingen Takeda, seigneur du puissant clan Takeda, est en marche avec son armée pour prendre la capitale Kyoto et ainsi prendre le contrôle du Japon.
Alors qu'il assiste au siège du château de Noda, il se fait mortellement blessé par un tireur embusqué. Au préalable de cet incident, Nobukado, frère du seigneur et doublure officiel de celui-ci, avait trouvé un voleur ressemblant parfaitement à son frère. Profitant de cette trouvaille, le seigneur Shingen Takeda avait exigé que, s'il lui arrivait malheur, cette doublure caché devait assurer à sa place pendant trois années ses fonctions de seigneur de la guerre.
De son nom, Kagemusha, la doublure devra tromper l'entourage et les ennemis du défunt seigneur dans le but d'accomplir son rêve de conquête du Japon.
Perso de mon coté il s'agit de ma première du grand Akira Kurosawa, et franchement je n'ai pas été déçu car j'ai beaucoup aimé ce film ! Je ne m'y connaît pas beaucoup dans l'Histoire du Japon mais ce film transpire la passion pour cette époque, et rien qu'à en juger par le nombres de costumes, d'accessoires on sent que le film se veut une reconstitution méthodique mais pas réaliste pour autant, coté cinématographique oblige.
Le tout est porté par des musiques retranscrivant efficacement le mélange à la fois entre film de guerre lors des scènes de batailles, et les moments plus dramatiques notamment la fin qui est forte en émotion et certainement la meilleure fin qu'on aurait pu donner au film.
Bref, ce "Kagemusha, l'ombre du guerrier" a été une agréable découverte et surprise pour moi. En effet , n'étant pas trop un fan des films japonais j'ai été un peu frileux à l'idée de le voir, mais la minutie de la réalisation, certains plans en couchés de soleil magnifiques et les petites touches d'humour font qu'on passe un vrai bon moment en compagnie de ce film. Vu en VO et VF mais je conseil clairement la version original rien que pour l'intonation plus réaliste des acteurs.
Note: 8/10
Signé: Clone Tr'Hooper Quenthi
DuelsCiné recherche un repreneur. Faites-vous connaitre pour la reprise !