Resident Evil 2 Remake (1/14)

Quelle épopée cela va être ! Quand le Hooper nous avait refait RE 4 en off, il avait réalisé sans le savoir l'une des ses meilleures épopées modernes. Le challenge, la nostalgie et le stress avaient confirmé le statut culte du jeu et rendu son épopée magistrale de gourmandise. Quelques années plus tard, la même saveur revient et, en l'occurrence, le même triptyque est en passe d'être réitéré (croisons les doigts franchement pour qu'il le soit). Le remake rassure avec une classe évidente. Les zonzons finalement peu offensifs du jeu de base, terminé une nouvelle fois par l'Ours peu avant ces vidéos, se faisaient l'étendard de la simplicité un peu trop prononcée de jeux (RE 2 et 3) qui lorgnaient, déjà, effectivement plus vers l'action que vers le survival horror pur jus qu'ils entendaient, cependant, être. La faute venait d'une surenchère de munitions et de soins malgré le choix d'un mode hard et d'une ambiance pourtant au sommet. De ce qu'illustre cette première partie, le remake du second volet de la saga zombiesque semble avoir pratiquement colmaté la brèche. Le fait d'avoir opté pour le mode hardcore est encore un coup maître du Hooper et il faut le remercier pour cela. Cette option devrait parfaitement exercer son rôle d'exhausteur de survie en en conservant, pour une fois, toute l'essence. Non seulement le jeu est ici intelligemment hard (donc procurant bien plus de challenge avec les dégâts accrus et la résistance des zombies améliorée), mais en plus, le stress inhérent à ce type d'histoire, prend enfin viscéralement aux trippes. Il s'agira peut-être du RE que tout le monde méritait, ainsi dénué de telles facilités.
Au-delà de la difficulté, ce genre horrifique réclame un second pilier indispensable : une atmosphère digne de ce nom. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que ça a l'air d'être techniquement foudroyant. Les effets de lumière, de textures, les personnages et les environnements extérieurs comme intérieurs apportent un cachet inespéré, renforcé par l'ambiance sonore toujours exceptionnelle des épisodes de cette série comme celle émanant de la salle de sauvegarde, toujours un coup de cœur atomique. La présence de nouvelles modalités de gameplay comme le demi-tour rapide devraient parfaitement améliorer les possibilités de jouabilité. Le routier de Raccoon city, euh... enfin le Hooper fait également bien de préciser le fait de la présence uniquement en DLC des véritables musiques du jeu d'origine, ce qui est un poil abusé de la part de Capcom (on ne s'y habitue pas), mais pas totalement honteux non plus ! Les bruitages et mélodies sont, comme les graphismes, une merveille d'épure gothique, voir baroque, essentielle en ces temps mortifères qui cernent Halloween !
Les rajouts et changements vis-à-vis de la version originale sont un complément modernisant bienvenu mettant enfin au goût du jour un titre ankylosé par l'âge. Le seul fait d'y jouer avec une caméra TPS est, en soi, un événement.
L'idée de l'épopée off est franchement excellente pour l'immersion du Hooper comme pour la notre, ainsi que pour la qualité des vidéos, le 1080p faisant honneur à l'esthétisme de ce remake. À l'image de cette très bonne partie inaugurale de l'épopée, la hype pour la suite est vive, tant pour le jeu en lui-même que pour cette folle et délicieuse aventure Hooperienne qui a l'air de s'être déroulée début 2019. Il suffira d'une étincelle, d'un rien, d'un geste, pour que les mécaniques de gameplay s'étoffent et que des variations soient enclenchées avec le matériau de base tout en en gardant les meilleures références pour que ce RE 2 Remake soit la version ultime d'un jeu déjà monumental.