A Way Out (4/4)

Que ces sessions de puissance 4 avec le Jackounet sont proprement hilarantes ! C'est toujours un plaisir Johnson, ce genre de vidéos.
Ce jeu, pas si ridicule que ça, parvient en fait à éviter les traditionnels écueils des "films interactifs" avec quelques séquences insipides à la TWD ou à la Life is Strange en rythmant un maximum l'édifice du jeu et l'agencement des scénettes entre elles, mais aussi les phases "passives" avec une quantité d’interactions et de délires vachement bienvenues et étonnant pour un pseudo indie game. Le nombre de phases ultra variées apporte le piment nécessaire pour avoir envie de continuer.
Pour le coup du split screen, je trouve que c'est une très bonne trouvaille. Outre le fait d'instaurer un nouveau type de coop basée seulement sur le visu et donc jouable même pour des personnes ne pouvant se parler (autre générosité à l'instar de celle de pouvoir jouer gratuitement pour une des deux), elle a aussi un style novateur particulièrement esthétique graphiquement et qui renforce le sentiment d'attache et d'attraction des deux personnages, qui en plus de partager, un temps, la même "mission", occupent le même écran. La "fraternité" se met en place par la sophistication de sa simple technique, occupant le même cadre de gestation, permettant de suivre au mieux la progression, imposée (la coop est obligatoire) aux deux joueurs embarqués dans cette aventure improbable. Par contre, le combat final, est une erreur manifeste de game design, qui, outre de rendre problématique et douteuse la jouabilité, aurait été un bon moyen de faire une scission, même visuelle, entre les deux personnages, en ligne. On aurait aussi pu s’attendre à plus de variation et de contenu dans les phases
Et c'est aussi ce qui fait que la clôture de ce titre surprenant et ultra référencé est marquante.
Finalement, A Way Out est un bâtard croisé avec le précédant jeu du réalisateur (le magnifique, Brothers : a Tale of Two Sons), lui aussi, avec une tension "mélodramatique" croissante, soutenue par la superbe et puissante musique de Gustaf Grefberg, une nouvelle fois sublime et bouleversante. Cette histoire de frères prophétiques déchus semble calquée sur son grand frère, cette fois, dans un univers "réaliste". La coopération fonctionne relativement bien, bien que assez discrète. En fin de compte, ça ne doit pas être un hasard si ces deux jeux exhalent les histoires de deux frères "opposés", au vu de la proximité du réalisateur avec son propre frère, à qui, il a même donné le visage de son plus beau personnage.
Enfin, malgré le pathétique du conformisme, étonnant, pour un jeu aussi original de certaines scènes qui n'échappent pas au lissage de l'acceptation par la masse comme celles des courtes échelles, des gunfights abusés censées torcher en apothéose le jeu et de celles à la Uncharted, il n'est cependant pas dénué de prenantes fulgurances. La meilleure d'entre elle étant quand même celle du où la mise en scène est tellement exceptionnelle que de tels mouvements de caméra et de telles transitions ne trahissent pas l'origine cinématographique de son réalisateur.

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