Je suis en train de faire une grosse mise à jour du topic, en incluant notamment une analyse de chaque trailer. Je sais que pour certains d'entre vous, tout ce qu'on voit dans ces trailers c'est de la branlette complètement indéchiffrable, qui n'a peut-être même aucun sens, mais il s'agit bien de scènes présentes dans le jeu et on sait tous que Kojima ne laisse jamais rien au hasard! Certaines personnes se sont livrées à des analyses assez poussées et très intéressantes sur les trailers du jeu, je vous propose donc de les partager et pourquoi pas d'en débattre si le coeur vous en dit.
Voici déjà une analyse complète du premier trailer d'annonce de Death Stranding, montré lors de la conférence Playstation de l'E3 2016. Elle devrait vous éclairer sur les grandes thématiques qui seront abordées dans le jeu et le but recherché par Kojima avec cette nouvelle IP. Bonne lecture! (Vous pouvez retrouver cette analyse sur la page de présentation).
DEATH STRANDING : "C'EST QUOI CE TRUC?"
C'est sans doute ce que la plupart d'entre-nous se sont demandé en voyant le premier trailer du jeu à l'E3 2016. Death Stranding est bien sûr le prochain jeu d'Hideo Kojima après Metal Gear Solid V, mais qu'est-ce que c'est que ce jeu? De quel genre de jeu s'agit-il? A quoi ressemblera le gameplay, les mécaniques & la structure du jeu? Quel est le synopsis? Impossible d'y répondre en se contentant du premier trailer cinématique. A la limite, celui-ci pose une ambiance, une vision artistique, tout comme le second trailer des Games Awards 2017, mais bien malin est le joueur qui pourrait en tirer des infos concrètes, puisque même après avoir vu les premières images de gameplay lors de l'E3 2018, personne n'était en mesure de dire ce qu'était ce jeu ; et c'est sans nul doute ce que voulait Kojima San, dont les trailers ont toujours été un moyen de jouer avec les joueurs. Pour Death Stranding, le bonhomme a avoué qu'il tentait de dialoguer avec les gamers à travers ses bandes annonces, que cela faisait partie d'une "expérience, d'un "test".
Citation:
Avant la sortie d’un jeu, j’adore glisser des bribes d’informations dans mes trailers pour les faire réfléchir. J’aime beaucoup les observer en train d’imaginer des choses, d’établir des hypothèses sur le contenu du jeu. Ce médium est tellement propice pour faire ce genre de chose. Hideo Kojima, réalisateur & scénariste de Death Stranding
En attendant de pouvoir se faire notre propre opinion en posant la main sur le jeu, cette section, qui sera mise à jour aussi souvent que possible, regroupera toutes les infos officielles, qui tenteront d'élucider le mystère "Death Stranding".
(Avant d'aller plus loin, je pense qu'il est important de souligner qu'il ne s'agit pas d'analyses et d'hypothèses farfelues qui s'appuient sur du vent, mais d'interprétations qui se basent sur des fragments de cinématiques et de gameplay qui figureront bien dans le jeu final, puisque tout ce que vous pouvez voir dans les trailers de Death Stranding fait partie du jeu! Tout a été pensé et réfléchi par Kojima Productions, il ne s'agit pas de trailers réalisés juste pour les salons).
Le sens du titre : "Death Stranding"
Kojima san a tenté d'expliquer le titre de son nouveau jeu après sa présentation à l'E3 2016 :
Citation:
Le terme "Stranding" désigne l'échouage de quelque chose hors de son milieu naturel, le passage d'un monde à un autre, ou celui de la vie à la mort. Vous parlez "d'échouage de masse" quand il y'a beaucoup de baleines ou de dauphins retrouvées aux abords des plages. On appelle ça "échouage vivant" quand elles sont en vie et "échouage mort" ("death stranding") quand elles sont mortes. La signification du titre fait référence à quelque chose d'échoué mais provenant d'un autre monde. Hideo Kojima, réalisateur & scénariste de Death Stranding
(La métaphore de l'échouage, pourrait représenter le passage d'un monde à un autre, dont le portail serait l'eau, élément très présent dans les deux trailers de Death Stranding. Connaissant Kojima, il ne s'agira pas que d'un cadre narratif, ce thème aura sans aucun doute une incidence également sur le gameplay!)
Cependant, « Strand » a une autre signification. Ce terme peut également désigner tout ce qui s’apparente à une ficelle, un fil, en tant qu’élément constitutif d’un nœud, d’un lien : par exemple, une fibre dans une corde, un cheveu dans une tresse, les éléments filandreux qui se rejoignent dans une coulée de pétrol, le tissu d’un cordon ombilical. En psychologie, cela désigne le processus de la sociabilisation d’un individu, qui est représenté comme un processus de transformation d’un fil en une corde plus épaisse. « Strand » peut donc aussi signifier « chaîne » ou « lien ». Le titre du jeu a donc ces deux significations littérales : « échoué » et « corde ». Dans le contexte, en faisant abstraction des métaphores, il signifierait "connexion", "lien social", un lien...mort? Selon Kojima, en dépit d'une ère où les gens sont ultra-connectés aux technologies, l'Homme est de moins en moins connecté à ses semblables : le réalisateur japonais souhaiterait reconnecter les gens avec Death Stranding. Un projet ambitieux!
Analyse du trailer d'annonce de Death Stranding (E3-2016)
En visionnant les trailers de Death Stranding, vous vous demandez peut-être de quoi peut bien parler un jeu qui semble se passer dans un monde parallèle, où des hommes à poils font naufrage avec des cétacés sur des plages mazoutées, tandis que des soldats squelettes semblent pourchasser un vieux barbu bedonnant, qui se ballade avec une couveuse renfermant un nourrisson qui adore faire des clins d'oeil face à la caméra... Rassurez-vous, tout le monde s'est posé des questions à ce sujet, c'est légitime! Les différentes analyses qui va suivre n'ont pas pour objectif de résoudre ce mystère, mais de commencer à répondre à certaines questions posées, afin de vous éclairer sur les thématiques abordées par le scénario du jeu.
(Afin de ne pas vous spoiler, les informations qui suivent resteront affichées dans l'ordre chronologique, de la plus ancienne, tout en haut, à la plus récente, tout en bas, avec à chaque fois au début du paragraphe, la date ou la période à laquelle se sont faites ces révélations, suivi d'un titre et des supports sur lesquelles elles s'appuient. Ainsi, vous pouvez maîtriser votre progression dans la lecture et la connaissance du synopsis de Death Stranding.)
Juin 2016 : Analyse du trailer de l'E3+ 1ère infos sur les thématiques abordées et la situation initial du héros (Support : trailer E3 2016 + news JVL + news Kojipro.be)
(Cette analyse réécrite par mes soins, a été réalisée à la base par Kojipro.be. Vous pouvez retrouver cette analyse en vous rendant à cette adresse : http://www.kojipro.be/.)
Dans Death Stranding, tout est lié...
Il est compliqué d'établir la moindre hypothèse sur ce trailer d'annonce très énigmatique. Cependant, Hideo Kojima a donné quelques infos intéressantes à la presse. Le père de la saga Metal Gear se serait inspiré de productions comme Shutter Island de Martin Scorsese, Pacific Rim de son ami Guillermo Del Toro, et de The Strain, la série conçue initialement aussi par Del Toro. Des détails de l'histoire ne seraient révélés qu'à la fin, à l'image par exemple de Shutter Island donc, mais également MGSV : The Phantom Pain, dernier MGS de Kojima. Apparemment, les choix, la temporalité, le futur, le passé, la vie de manière générale, seraient des thématiques au centre du jeu!
Le protagoniste principal n'a toujours pas de nom mais est un scientifique kidnappé, utilisé, torturé et qui a perdu "plus que ce qu'il ne pourra récupérer". Death Stranding commencerait avec le personnage de Norman Reedus, qui aurait complètement oublié son identité à la suite d'un accident. L'enfant que l'on voit dans le trailer E3 2016 serait Adam, son fils, et sa femme Eve serait aussi sa rivale. Vous aurez reconnu les références bibliques très nettes de Kojima, que l'on trouve également dans la licence Metal Gear Solid!.
(Norman Reedus incarnera t-il un scientifique amnésique? Le bébé qu'il tient contre lui dans le premier trailer de l'E3 2016 est-il son fils? Ses larmes sur la première image et le "lien" qui les raccorde sur la seconde, semblent indiquer une parenté, ou du moins un "attachement".)
Puisque l'on parle de liens, ici de filiation, on remarque que chaque être vivant ou mort (crustacés, baleines, bébé, Norman Reedus…), partage un même point commun : un étrange câble de couleur noire qui s’échappe de chacun d’entre eux tel un cordon ombilical. Le design du titre du jeu, réalisé par Kyle Cooper, rappelle d’ailleurs ce mystérieux phénomène avec un ruissellement sous certaines lettres. Ne dit-on pas que la vie ne tient qu’à un fil ? À moins que les lettres concernées « eat standing » soient elles aussi un indice… Cette histoire de lien, ou de cordon se recoupe bien entendu avec le titre du jeu, dont le sens a déjà été évoqué plus haut : "Strand" faisant à la fois référence à un échouage et à une connexion. Le trailer de Death Stranding semble mettre en évidence l’idée selon laquelle la vie et la mort sont connectées l’une à l’autre. Toutes les choses et les êtres sont connectés, les animaux et les gens aussi.
(Norman Reedus et le nourrisson ne sont pas les seuls à être raccordés par un câble noir, les crabes et les cétacés échoués en ont un aussi. Les dégoulinures des lettres du titre du jeu font également écho à ces cordons).
Hideo Kojima a tenté d'expliquer ses sources d'inspiration pour cette thématique de la connexion :
Citation:
Je suis un grand fan de Kōbō Abe, auteur de « L’Homme Boîte » [qui a inspiré Hideo Kojima pour la boîte en carton dans MGS]. L’une de ses œuvres s’appelle « La Corde ». Cette nouvelle résume bien l’un des thèmes principaux de Death Stranding. Dans son court récit, Abe raconte qu’un bout de bois a été le premier outil créé par l’homme. Ce dernier a éprouvé le besoin d’utiliser un bâton, comme une arme, pour se protéger des mauvaises choses et de les maintenir à distance. Toujours dans son récit, Abe explique ensuite que le second outil créé par l’homme fut une corde. Contrairement à un bâton, la corde a le potentiel de sécuriser les choses les plus importantes pour l’homme, de les lier ensemble. On croise bien souvent une arme qui ressemble à un bâton dans les jeux d’action actuels. Vous interagissez avec elle pour frapper, tirer ou lancer. Dans les jeux multijoueurs coopératifs ou compétitifs, les joueurs interagissent entre eux grâce à ce « bâton ». Dans Death Stranding, je veux que les joueurs soient connectés, non pas avec un bâton, mais plutôt avec une corde, ou son équivalent. Mais bien sûr, vous devez aussi être capable de vous servir d’un bâton. Dans le teaser, on peut apercevoir que les crabes, les baleines, les dauphins, le bébé, tous ces êtres ont un cordon ombilical. Ce sont des connexions. Je veux que l’histoire, le monde, le gameplay, mais aussi les personnages du jeu, ainsi que le joueur, sans oublier les éléments de la vie et de la mort soient tous liés ensemble. C’est ce thème qui est important dans le concept de " stranding".
Death Stranding mettrait donc à l'honneur la collaboration des joueurs et la protection de leurs intérêts communs? Comment se manifestera cette connexion entre les joueurs? Via internet? Death Stranding est-il un jeu coop? Connaissant Hideo Kojima, son jeu sera plus complexe que ça. Death Stranding ne devrait pas non-plus être totalement une ode à la paix, puisque le réalisateur précise bien qu'il faudra parfois utiliser son "bâton", sous-entendu qu'il y aura des armes et donc des affrontements. Mais en attendant d'y voir plus clair, essayons d'oublier ça et revenons à nos moutons! Cette histoire de lien pourrait symboliser toute autre chose... Et si ce trailer n'était qu'une énorme métaphore sur le renvoi de Kojima de chez Konami? Accrochez vous bien, on va pousser l'analyse encore plus loin!
L'éviction et l'échouage de Kojima...
Attention spoiler : Il est conseillé d'avoir terminé MGS V : The Phantom Pain avant de lire la suite!
Spoiler ▼▲
« On récolte ce que l’on sème » : c’est par ces mots que, dans The Phantom Pain, Ocelot décrivait l’exil de Huey, c’est-à-dire — symboliquement — celui de Kojima après son éviction de chez Konami. Dans son canot de sauvetage à la dérive, l’auteur se libérait de des entraves de sa saga culte « Metal Gear », tout en voguant vers un avenir libre mais incertain, avec juste assez de ressources pour subsister, le temps de trouver une nouvelle amarre, qu’il trouvera finalement chez Sony.
(A la fin de TPP, le traître Huey était exilé par les Diamond Dogs. Impossible de ne pas faire le lien avec le renvoi de Kojima par son ex-patron Konami. En plus, avec leurs coupes mi-longues et leurs lunettes, les deux personnages ont un air de parenté, vous ne trouvez pas? Connaissant le papa de la saga Metal Gear, ces ressemblances ne sont sûrement pas des coïncidences...).
Six mois plus tard, dans le premier trailer de Death Stranding, on retrouve déjà Kojima au terme de sa dérive, à travers le personnage de Norman Reedus. Et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’il n’a pas échoué au paradis… Allongé nu, en position fœtale, sur une plage mazoutée, il porte les stigmates de son passé (voir la cicatrice en forme de croix sur l’abdomen de Reedus). Sa douleur fantôme a, elle aussi, survécu. Il semble pleurer le fruit de ses entrailles, qui lui a été arraché (MGS). Mais il n’a pas le temps de s’apitoyer sur son sort, de nouveaux mystères planent à l’horizon (silhouettes dans le ciel) et il a du pain sur la planche (un nouveau jeu, une nouvelle aventure, un nouveau bébé) : l’océan tout entier semble s’être échoué avec lui ! Kojima n’a en effet pas échoué seul, puisqu’il a emmené avec lui plusieurs de ses collaborateurs avec qui il bossait chez Konami pour refonder Kojima Productions.
(La cicatrice que porte Norman Reedus à l’abdomen est l'un des éléments les plus mystérieux du trailer. Représente-elle le stigmate du fruit que Konami a arraché aux entrailles de Kojima? Cette croix symbolise t-elle la mort de son bébé aka Metal Gear? Au-delà de cette symbolique, nulle doute que cette cicatrice aura une signification particulière dans le scénario du jeu).
Des liens entre le passé et l’avenir...
Le désespoir du titre est étonnant, en contradiction totale avec l’enjouement caractéristique de Kojima depuis son départ de Konami. « Stranding » désigne l’échouage involontaire de quelque chose en dehors de son milieu naturel (celui de Kojima en-dehors de son ancien éditeur), "le passage d’un monde à un autre", comme le dit l’artiste lui-même, ou d’un état à un autre : de vif… à mort, si on se fie au terme « death ». Kojima se sentirait ainsi coupé en deux suite à son renvoi de chez Konami, à qui il a dû laisser les droits de sa création : Metal Gear. Mais on peut analyser ce titre d’une autre façon, étant donné l’ambiguïté de ces deux mots, qui provoquent une certaine confusion linguistique : le mot « strand » peut également désigner tout ce qui s’apparente à une ficelle, un fil, en tant qu’élément constitutif d’un nœud, d’un lien, comme une fibre dans une corde, un cheveu dans une tresse, les éléments filandreux qui se rejoignent dans une coulée de pétrole, le tissu d’un cordon ombilical… Un lien rompu, celui d’une entraves, fraîchement libérées, symbole d’un attachement qui n’a pas été totalement brisé entre un créateur (Kojima) et son enfant (MGS)...
(Le cordon et les menottes, les symboles d'un lien rompu, entre le géniteur et sa progéniture, mais aussi celui d'une entrave, dont le prisonnier viendrait tout juste de s'affranchir. Les références sont évidentes!).
Justement, en référence au nouveau-né qui nous est présenté, « strand » peut aussi désigner un brin d’ADN : sous cet angle, Death Stranding se rapprocherait presque de Cursed Legacy, l’héritage maudit dont il était question dans Metal Gear Solid, une succession porteuse de mort, et non de vie, un héritage souillé, dont les traces (de mains) impures suivront toujours l’auteur, marquant aussi sa part de responsabilité : comme lui, elles reviendront sans cesse, puisqu’elles le suivent. On connaît l’obsession de Kojima de transmettre son empreinte aux générations futures, de chercher à faire fructifier ses mèmes… Mais dans ce trailer, à première vue, il est plutôt question de stérilité, de disparition des empreintes. Cette gigantesque marée noire est une récolte étonnamment toxique — et, quelque part, injuste — de ce qui a été semé jadis. Le mazout n’est pas la seule imagerie de décadence dans ce trailer : les nombreux crabes, que la caméra insiste à montrer, sont autant de symboles d’un cancer tenace, dont les germes ne datent pas d’hier. Kojima considère t-il avoir mérité son sort ? Quel est ce cancer qui semble rendre le monde stérile aux yeux de Kojima ? Notez que les empreintes de l’avenir, celle du bébé, sont bien plus légères et discrètes que celles du passé, mais leur bref passage sur la peau du personnage montre qu’elles sont porteuses à la fois du péché et de la capacité de le laver.
(Malgré son renvoi et bien qu'on lui ait volé sa création, Kojima ne semble pas revanchard envers Konami. Au contraire, les indices du trailer laissent à penser que l'auteur considère avoir sa part de responsabilité dans cette situation. Hideo Kojima aurait-il les mains sales? En tout cas, il semble avoir emporter les stigmates du passé avec lui, tout comme le personnage de Reedus porte les marques de mains sur sa peau).
Une renaissance fragile mais porteuse d’espoir...
Étrange décision de la part du réalisateur d’aborder une traversée victorieuse comme un échouage, une survie comme un rejet, un réveil comme une mort. Mais pourquoi pas : après tout, un accomplissement n’est jamais que le début d’une nouvelle épreuve. C’est le cycle de la vie qui recommence incessamment, tel le phoenix qui renaît de ses cendres! Pour un naufragé, retrouver la terre ferme se résume souvent à un accident de parcours, à bord d’un radeau à la merci des vagues qui vont et viennent sans cesse, sans cesse (cf. « I’ll Keep coming », la chanson de Low Roar dans le premier trailer).
Avec ce premier trailer de Death Stranding, Kojima livre une certaine vision de sa situation passée, actuelle et future. Oui, sa renaissance est confirmée mais elle n’en demeure pas moins douloureuse, il en porte encore les stigmates. Elle est aussi fragile, comme le suggère la nudité de Norman Reedus. L’auteur nippon se sent vulnérable après s’être vu dérober le fruit de ses entrailles et on peut imaginer qu’au fond de lui, le bonhomme est dévasté, sachant que son enfant continue de vivre sans lui, dans ce qui s’apparentera désormais à une autre réalité. Le cordon, ce lien de filiation et de protection, a été rompu, symbolisant ainsi une mort, mais aussi une naissance : celle d’un nouveau studio, qui comme tout nouveau né, se trouve vulnérable, avant de grandir. L’homme meurtri se relève et pointe son regard vers l’horizon, vers l’avenir. De l’incompréhension et du chagrin, il passe à la détermination! Dans un environnement hostile, il va devoir retrouver cette part de lui même qu’il a perdue. Tout n’est pas noir dans ce tableau! La figure de la mort y est dominante, mais l’espoir y trouve son chemin : comme on l’a vu, c’est une véritable renaissance du fardeau de Kojima qui s’opère à travers l’enfant, auquel mènent les empreintes, et duquel elles repartent transformées. Ce nouveau-né, si précieux pour le personnage, est peut-être donc moins le symbole des réussites passées (et volées) de l’auteur, que celui de ses succès à venir (fantasmés, invisibles). Dans le cadre de cette deuxième chance qui lui est offerte, l’artiste sait qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs : de nombreuses épreuves l’attendent avant qu’il puisse fièrement tenir son nouveau rejeton dans ses bras, et transmettre à travers lui un nouveau message aux joueurs.
(Hideo Reedus vient de perdre son enfant, mais de cette mort jaillit la vie, incarnée ici à la fois par le bébé et Norman, dont l'échouage s'apparente à une naissance. Les empruntes du nourrisson disparu s'éloigne de son père, symbolisant une rupture, mais aussi l'apparition d'un nouveau chemin vers la création d'un nouvel enfant, d'un nouveau jeu).
Il faut apprendre à relativiser...
Même si il faut être sacrément vif d'esprit pour être capable de percevoir tous ces liens entre Kojima et son nouveau jeu à travers ce trailer, cela semble facilement intelligible. Si vous n'êtes pas encore perdu, inspirez un grand coup car là, ça va nettement se complexifier!
Comme vous pouvez le voir dans le trailer, Norman Reedus est complètement nu. Le seul objet que le personnage porte encore, la seule preuve de son identité, c’est un collier d’étranges dog-tags (plaques d'identification), et on sait tous que la question identitaire a toujours été au coeur du travail de Kojima ; mais à défaut de pouvoir y lire des noms, on distingue deux équations liées à la théorie de la relativité. Plus précisément, on peut dire que l’une (celle de Dirac) concerne la relativité restreinte, et que l’autre (le rayon de Schwarzschild) se rapporte à la relativité générale. Fervent lecteur de SF, abonné aux pages « Science & Vie » d’on ne sait quel magazine, Hideo Kojima n’en est pas à sa première fascination de dilettante pour les distorsions de l’espace et du temps. Le dernier « Snake Tale » de MGS2: Substance, « External Gazer », donne une idée assez extrême des réflexions et décisions de game design que la relativité peut inspirer à Kojima dans le cadre d’un jeu vidéo. En fait, MGS2 tout entier montre à quel point son créateur, comme Salvador Dali dans le tableau des « montres molles », se plaît à appliquer la théorie de la relativité à son média. Et comme si cela ne suffisait pas, le personnage de Norman Reedus amplifie le mystère en portant six dog tags autour du cou! C’est un de plus que le nombre de personnages « volants » visibles dans le ciel à la fin du trailer. Norman Reedus va-t-il rejoindre ce groupe? En faisait-il partie? A-t-il été banni? Est-il coincé dans un purgatoire? Est-il invité à en sortir?
(Norman Reedus possède un collier avec des pendentifs étranges autour du cou : sont-ce des dog tags? Pourquoi trove-t-on des équations liées à la relativité dessus? Ces plaques ont-elles un lien avec les mystérieuses silhouettes que l'on peut voir flotter dans le ciel? Et si oui, quel lien unit ses silhouettes fantomatiques à Norman?).
Attention spoiler : Il est conseillé d'avoir terminé MGS V : The Phantom Pain avant de lire la suite!
Spoiler ▼▲
Le poème « Augures d’Innocence » de William Blake, dont les quatre premiers vers ouvrent le trailer, concerne lui aussi une certaine relativité dans la perception du monde. L’extrait choisi par Kojima est, en quelque sorte, un résumé du reste du poème, qui montre que chaque action cruelle et violente de l’homme envers son environnement naturel ne tient pas compte des conséquences potentiellement dévastatrices que cela engendre. Cercle de vengeance, évolution, mise en garde contre une potentielle extinction de notre espèce en raison de son comportement irréfléchi, avec Blake, Kojima ressasse de nombreuses thématiques qui l’ont obsédé par le passé et lui reviennent régulièrement à l’esprit, comme le reflux d’une marée noire qu’il entreprend de nettoyer sans jamais y parvenir. « Tu peux tuer Skull Face, assassiner Huey, abattre Zero, brûler le monde entier… Mais ça ne me fera pas revenir », avait prévenu Paz dans TPP. « Ne tue papillon ni phalène // Crainte qu’à Jugement ne viennes », met en garde Blake dans ses Augures d’Innocence. Bref… « On récolte ce que l’on sème ». Peut-être devrait-on, nous aussi, en tant que joueurs, apprendre à relativiser, admettre que la réalité qu’on prête à nos paradis artificiels n’est que le fruit de notre perception. Comme le disait Solidus à Raiden dans MGS2, nos aventures virtuelles — durant lesquelles nous avons tué notre lot de créatures, et pas seulement des papillons — ne sont pas absolues : elles sont tout à fait subjectives, relatives, et il ne dépend que de nous qu’elles mènent à notre perte ou notre salut. Si, comme l’humanité décrite par Blake dans son poème, nous décidons de fermer les yeux sur nos responsabilités et les conséquences de nos actes — y compris les plus insignifiants, les plus innocents en apparence, comme celui de se divertir en jouant — alors nous courons à notre perte.
(Avec Death Stranding, Hideo Kojima n'en est pas à son coup d'essai! Le réalisateur japonais adore inclure sa vision du monde et nous faire partager ses réflexions sur des thématiques qui le touche particulièrement. La relativité et l'extinction de l'humanité, déjà abordées dans Metal Gear Solid, seront une fois encore au centre de son prochain jeu, Death Stranding).
En dépit de cette noirceur, il y a une lumière au bout du tunnel, nous rappelle Augures d’Innocence : « Chaque larme d’un œil tombée // Devient un enfant dans l’éternité ». Cette promesse de fécondité qui surgit du désespoir, on la retrouve dans l’imagerie utilisée par Kojima dans le trailer de Death Stranding : nudité, naissance, cordon ombilicaux, nourrisson, poissons et cachalots sont autant de symboles d’une fertilité passée que l’auteur en quête de rédemption, souhaite retrouver et sur laquelle on le prend à fantasmer.
Comment résumer ce premier trailer ? Le fil conducteur de ce chaos savamment orchestré par Hideo Kojima, c’est la connexion! C’est LA thématique qui semble définir Death Stranding. Nous sommes tous liés les uns aux autres – les humains, les animaux, la nature… - nous faisons tous partie du même monde, dans le grand cycle de la vie, et ce qui touche les uns a forcément quelque part des répercutions pour les autres aussi. Malheureusement, l’Homme a la fâcheuse tendance à se déconnecter du reste du monde. Il se laisse souvent tenter par le "bâton" pour parvenir à ses fins, sans se soucier de l’impacte que cela peut avoir, pour lui ou pour le monde ; mais les stigmates de ses actions sont visibles et les empruntent que nous laissons sur le monde nous talonnent, mettant en danger l’avenir de nos enfants. Que va-t-on leur laisser après notre passage ? Le réalisateur japonais invite chacun d’entre nous à se questionner sur sa propre responsabilité vis à vis de cet avenir. Nous sommes bien peu de chose face à l’immensité de l’Univers et il ne tient qu’à nous de préserver notre planète : « Voir le monde dans un grain de sable, et un paradis dans une fleur sauvage ». Seuls, nous ne sommes rien, mais nous sommes nus, vulnérables… Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons nous en sortir ! Mais l’Homme en a-t-il conscience ? L’auteur semble vouloir rester optimiste. Quoiqu’il advienne et ce même après les pires extinctions que la Terre a pu connaître par le passé, la vie a toujours su trouver son chemin. Rien n’est définitif ! La destruction, les ruptures, mènent toujours à une renaissance, et c’est pour ça que Norman Kojima refuse de baisser les bras : il faut relativiser, tout en pensant aux conséquences de ses actes, adopter une posture citoyenne. Avec son nouveau titre, Hideo Kojima souhaite reconnecter les Hommes dans une société où la technologie semble toujours plus nous déconnecté du monde. Death Stranding, un hymne à la l’entraide et à la paix ?
Il sera probablement question, dans Death Stranding, des marottes habituelles de la science-fiction : voyage dans l’espace-temps, univers parallèles, évolution de l’humanité, progrès médicaux improbables, catastrophes environnementales à l’échelle de planètes entières, rêve et réalité… En attendant de découvrir ce vaste programme, n’oublions pas que, comme d’habitude chez Kojima, rien ne sera absolu. Après tout, les « clés de l’univers » que porte le personnage autour du cou trouvent leur source dans un changement profond de notre perception vis-à-vis de ce qui nous entoure.Peut-être en ira-t-il de même pour la clé de notre salut dans le monde dévasté de Death Stranding. Kojima a déjà prévu dans son nouveau jeu de nous tendre à la fois une corde et un bâton, nos deux formes les plus primitives — et opposées — de connexion avec notre environnement. Un seul de ces deux instruments nous permettra de nous hisser hors de notre trou, de sortir de la caverne où William Blake estime que nous sommes enfermés, incapables de voir le monde tel qu’il est. Sous peine de passer — une fois encore — à côté de notre rédemption, tâchons donc, le moment venu, de saisir la corde tendue par Kojima…ou pas ! A chacun de voir ça comme il le souhaite.Tout est relatif.
Voilà pour le premier trailer de 2016! Avec ça vous avez déjà de quoi gamberger un petit peu. Je vais m'atteler à la mise en forme de l'analyse du second trailer des Game Awards 2016, avec Del Toro & Mads Mikkelsen.
Très bon pavé MAT, mais STP là tu spoiles grave des moments importants de MGS5, tu devrais mettre ça sous spoiler.
Désolé, je n'y avais pas pensé parce qu'en bon fanboy, dans ma tête il était évident d'avoir fini The Phantom Pain avant de s'intéresser à ce Death Stranding, mais tu as raison. J'ai rajouté des balises dans le corps du texte et des messages d'avertissement dans la page de présentation :-)
Death stranding ça pourrait pas être silent hills ? Genre on sait que l'autre adore brouiller les pistes sur la nature de ses jeux.
Y'a un certain feeling silent hill dans le gameplay qu'on a vu. On marche (ok dans la nature, pas la ville) et on croise des ennemis qu'on doit éviter. On les tue pas, on les évite et on les écoute pour savoir où ils sont, comme la radio dans silent hill.
Puis les persos parlent de leur chagrins tout ça blabla. C'est tous des âmes errantes solitaires en peine. Comme... silent hills ?
Imaginez que derrière les collines (hills) y'a une ville, une station balnéaire. Et là voilà on a silent hill.
Y'a le feeling "je déambule dans le brouillard" sauf que là c'est dans les collines, silencieuses. Silent hills ? Genre silencieuse il faut secouvrir la bouche pour pas se faire repérer par les monstres ?
Puis la chanson du gameplay c'est 'silent poets'.
Ce jeu est issu du projet mort-né Silent Hills, il a donc dû réutiliser le maximum de travail de pré-production qui échappait au copyright de Konami, d'où le feeling identique, mais je pense qu'il ne prendra pas le risque d'un procès en allant jusqu'à un hôpital dans une ville cernée par le brouillard.
Oui, il semble évident que Kojima ait repris pas mal d'idée de son dernier projet avorté, mais il n'est pas concevable que le jeu soit un Silent Hill à proprement parler car d'un, Konami détient les droits de licence et de deux, Death Stranding n'est pas un survival horror.
Ouais le nombre de vues sur sa chanson a pas mal augmenté depuis le trailer, c'est cool pour elle.
Youtube: https://www.youtube.com/channel/UCuTB6hjuEZB_d8faOCzPT-A/videos
Mes Soundcloud: https://soundcloud.com/umbasathesun/tracks
Voici déjà une analyse complète du premier trailer d'annonce de Death Stranding, montré lors de la conférence Playstation de l'E3 2016. Elle devrait vous éclairer sur les grandes thématiques qui seront abordées dans le jeu et le but recherché par Kojima avec cette nouvelle IP. Bonne lecture! (Vous pouvez retrouver cette analyse sur la page de présentation).
En attendant de pouvoir se faire notre propre opinion en posant la main sur le jeu, cette section, qui sera mise à jour aussi souvent que possible, regroupera toutes les infos officielles, qui tenteront d'élucider le mystère "Death Stranding".
Juin 2016 : Analyse du trailer de l'E3+ 1ère infos sur les thématiques abordées et la situation initial du héros
(Support : trailer E3 2016 + news JVL + news Kojipro.be)
Dans Death Stranding, tout est lié...
Le protagoniste principal n'a toujours pas de nom mais est un scientifique kidnappé, utilisé, torturé et qui a perdu "plus que ce qu'il ne pourra récupérer". Death Stranding commencerait avec le personnage de Norman Reedus, qui aurait complètement oublié son identité à la suite d'un accident. L'enfant que l'on voit dans le trailer E3 2016 serait Adam, son fils, et sa femme Eve serait aussi sa rivale. Vous aurez reconnu les références bibliques très nettes de Kojima, que l'on trouve également dans la licence Metal Gear Solid!.
L'éviction et l'échouage de Kojima...
Des liens entre le passé et l’avenir...
Une renaissance fragile mais porteuse d’espoir...
Avec ce premier trailer de Death Stranding, Kojima livre une certaine vision de sa situation passée, actuelle et future. Oui, sa renaissance est confirmée mais elle n’en demeure pas moins douloureuse, il en porte encore les stigmates. Elle est aussi fragile, comme le suggère la nudité de Norman Reedus. L’auteur nippon se sent vulnérable après s’être vu dérober le fruit de ses entrailles et on peut imaginer qu’au fond de lui, le bonhomme est dévasté, sachant que son enfant continue de vivre sans lui, dans ce qui s’apparentera désormais à une autre réalité. Le cordon, ce lien de filiation et de protection, a été rompu, symbolisant ainsi une mort, mais aussi une naissance : celle d’un nouveau studio, qui comme tout nouveau né, se trouve vulnérable, avant de grandir. L’homme meurtri se relève et pointe son regard vers l’horizon, vers l’avenir. De l’incompréhension et du chagrin, il passe à la détermination! Dans un environnement hostile, il va devoir retrouver cette part de lui même qu’il a perdue. Tout n’est pas noir dans ce tableau! La figure de la mort y est dominante, mais l’espoir y trouve son chemin : comme on l’a vu, c’est une véritable renaissance du fardeau de Kojima qui s’opère à travers l’enfant, auquel mènent les empreintes, et duquel elles repartent transformées. Ce nouveau-né, si précieux pour le personnage, est peut-être donc moins le symbole des réussites passées (et volées) de l’auteur, que celui de ses succès à venir (fantasmés, invisibles). Dans le cadre de cette deuxième chance qui lui est offerte, l’artiste sait qu’il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs : de nombreuses épreuves l’attendent avant qu’il puisse fièrement tenir son nouveau rejeton dans ses bras, et transmettre à travers lui un nouveau message aux joueurs.
Il faut apprendre à relativiser...
Comme vous pouvez le voir dans le trailer, Norman Reedus est complètement nu. Le seul objet que le personnage porte encore, la seule preuve de son identité, c’est un collier d’étranges dog-tags (plaques d'identification), et on sait tous que la question identitaire a toujours été au coeur du travail de Kojima ; mais à défaut de pouvoir y lire des noms, on distingue deux équations liées à la théorie de la relativité. Plus précisément, on peut dire que l’une (celle de Dirac) concerne la relativité restreinte, et que l’autre (le rayon de Schwarzschild) se rapporte à la relativité générale. Fervent lecteur de SF, abonné aux pages « Science & Vie » d’on ne sait quel magazine, Hideo Kojima n’en est pas à sa première fascination de dilettante pour les distorsions de l’espace et du temps. Le dernier « Snake Tale » de MGS2: Substance, « External Gazer », donne une idée assez extrême des réflexions et décisions de game design que la relativité peut inspirer à Kojima dans le cadre d’un jeu vidéo. En fait, MGS2 tout entier montre à quel point son créateur, comme Salvador Dali dans le tableau des « montres molles », se plaît à appliquer la théorie de la relativité à son média. Et comme si cela ne suffisait pas, le personnage de Norman Reedus amplifie le mystère en portant six dog tags autour du cou! C’est un de plus que le nombre de personnages « volants » visibles dans le ciel à la fin du trailer. Norman Reedus va-t-il rejoindre ce groupe? En faisait-il partie? A-t-il été banni? Est-il coincé dans un purgatoire? Est-il invité à en sortir?
Comment résumer ce premier trailer ? Le fil conducteur de ce chaos savamment orchestré par Hideo Kojima, c’est la connexion! C’est LA thématique qui semble définir Death Stranding. Nous sommes tous liés les uns aux autres – les humains, les animaux, la nature… - nous faisons tous partie du même monde, dans le grand cycle de la vie, et ce qui touche les uns a forcément quelque part des répercutions pour les autres aussi. Malheureusement, l’Homme a la fâcheuse tendance à se déconnecter du reste du monde. Il se laisse souvent tenter par le "bâton" pour parvenir à ses fins, sans se soucier de l’impacte que cela peut avoir, pour lui ou pour le monde ; mais les stigmates de ses actions sont visibles et les empruntent que nous laissons sur le monde nous talonnent, mettant en danger l’avenir de nos enfants. Que va-t-on leur laisser après notre passage ? Le réalisateur japonais invite chacun d’entre nous à se questionner sur sa propre responsabilité vis à vis de cet avenir. Nous sommes bien peu de chose face à l’immensité de l’Univers et il ne tient qu’à nous de préserver notre planète : « Voir le monde dans un grain de sable, et un paradis dans une fleur sauvage ». Seuls, nous ne sommes rien, mais nous sommes nus, vulnérables… Ce n’est qu’ensemble que nous pourrons nous en sortir ! Mais l’Homme en a-t-il conscience ? L’auteur semble vouloir rester optimiste. Quoiqu’il advienne et ce même après les pires extinctions que la Terre a pu connaître par le passé, la vie a toujours su trouver son chemin. Rien n’est définitif ! La destruction, les ruptures, mènent toujours à une renaissance, et c’est pour ça que Norman Kojima refuse de baisser les bras : il faut relativiser, tout en pensant aux conséquences de ses actes, adopter une posture citoyenne. Avec son nouveau titre, Hideo Kojima souhaite reconnecter les Hommes dans une société où la technologie semble toujours plus nous déconnecté du monde. Death Stranding, un hymne à la l’entraide et à la paix ?
Il sera probablement question, dans Death Stranding, des marottes habituelles de la science-fiction : voyage dans l’espace-temps, univers parallèles, évolution de l’humanité, progrès médicaux improbables, catastrophes environnementales à l’échelle de planètes entières, rêve et réalité… En attendant de découvrir ce vaste programme, n’oublions pas que, comme d’habitude chez Kojima, rien ne sera absolu. Après tout, les « clés de l’univers » que porte le personnage autour du cou trouvent leur source dans un changement profond de notre perception vis-à-vis de ce qui nous entoure.Peut-être en ira-t-il de même pour la clé de notre salut dans le monde dévasté de Death Stranding. Kojima a déjà prévu dans son nouveau jeu de nous tendre à la fois une corde et un bâton, nos deux formes les plus primitives — et opposées — de connexion avec notre environnement. Un seul de ces deux instruments nous permettra de nous hisser hors de notre trou, de sortir de la caverne où William Blake estime que nous sommes enfermés, incapables de voir le monde tel qu’il est. Sous peine de passer — une fois encore — à côté de notre rédemption, tâchons donc, le moment venu, de saisir la corde tendue par Kojima…ou pas ! A chacun de voir ça comme il le souhaite.Tout est relatif.
Voilà pour le premier trailer de 2016! Avec ça vous avez déjà de quoi gamberger un petit peu. Je vais m'atteler à la mise en forme de l'analyse du second trailer des Game Awards 2016, avec Del Toro & Mads Mikkelsen.
Merci, en tout cas, très intéressant tout ça.
"Il n'est pas nécessaire d'éteindre la lumière de l'autre pour que brille la nôtre"
Très bon pavé MAT, mais STP là tu spoiles grave des moments importants de MGS5, tu devrais mettre ça sous spoiler.
Death stranding ça pourrait pas être silent hills ? Genre on sait que l'autre adore brouiller les pistes sur la nature de ses jeux.
Y'a un certain feeling silent hill dans le gameplay qu'on a vu. On marche (ok dans la nature, pas la ville) et on croise des ennemis qu'on doit éviter. On les tue pas, on les évite et on les écoute pour savoir où ils sont, comme la radio dans silent hill.
Puis les persos parlent de leur chagrins tout ça blabla. C'est tous des âmes errantes solitaires en peine. Comme... silent hills ?
Imaginez que derrière les collines (hills) y'a une ville, une station balnéaire. Et là voilà on a silent hill.
Y'a le feeling "je déambule dans le brouillard" sauf que là c'est dans les collines, silencieuses. Silent hills ? Genre silencieuse il faut secouvrir la bouche pour pas se faire repérer par les monstres ?
Puis la chanson du gameplay c'est 'silent poets'.
Ce jeu est issu du projet mort-né Silent Hills, il a donc dû réutiliser le maximum de travail de pré-production qui échappait au copyright de Konami, d'où le feeling identique, mais je pense qu'il ne prendra pas le risque d'un procès en allant jusqu'à un hôpital dans une ville cernée par le brouillard.