Je vous propose d'écouter la 3e symphonie "Le Divin poème" d'Alexandre Scriabine (1871-1917).
L'œuvre est divisée en trois mouvements :
- "Luttes" qui sont le combat intérieur contre la croyance des religions traditionnelles ;
- "Voluptés", sorte mise en avant du panthéisme lié à la sensation ;
- "Jeu divin" qui encense l'esprit qui, je cite, "libéré de sa soumission à un pouvoir supérieure conscient de son unité avec l'univers, s'abandonne aux joies suprêmes d'une existence libre".
Cela peut paraître grandiloquent mais il faut remettre cette musique dans son contexte. Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, la musique devient un véhicule de vérités ineffables. On pourrait parler d'aspiration métaphysique avec un "Idéal" à atteindre.
Je me permets une petite digression.
Entre 1880 et 1920, on assiste à une importance de la production symphonique européenne, ce qui a des répercussions qu'on ne pense pas toujours . Par exemple, ces œuvres nouvelles — et de grandes dimensions généralement — ont besoin de grandes salles de concert.
Parfois, l'orchestre est tellement énorme que l'œuvre est jouée en pleine air. Imaginer des orchestres de 1000 à 2000 musiciens à l'époque n'est pas quelque chose d'exceptionnel à l'époque. C'est assez fou quand on y pense d'avoir autant de musiciens et de chanteurs sur la scène devant un public lui aussi assez nombreux. La musique n'est pas toujours qu'un simple divertissement, elle permet aussi de faire bouger les foules. Personnellement, j'aurais bien voulu assister à un concert de ce genre devant une foule gigantesque électrisée par la musique jouée, pour sentir l'effet que cela pouvait produire.
Autre élément qui prend de l'importance, c'est le chef d'orchestre dont le rôle se situe entre "le chef militaire" et "le prêtre". Il est autant celui qui commande l'orchestre que la personne possédée par la vision qu'il cherche à communiquer à la foule. Avec lui, on marche à la baguette !
Il faut bien se rendre compte que nos orchestres modernes ne sont pas du tout représentatifs de ce qui pouvaient se faire dans les temps plus anciens. De mémoire, les effectifs des plus grandes symphonies de Mozart, c'est plus ou moins 25 musiciens... Les orchestres deviennent de plus en plus imposants par le rajout de nouveaux instruments mais aussi par la multiplication des instruments existants. Par exemple, on peut rajouter plus de violons pour gonfler l'orchestre sans pour autant changer la partition.
Bref, bonne écoute !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Vincent d'Indy (1851-1931) est un compositeur, pédagogue et chef d'orchestre français. Issu d'une famille friquées, il peut étudier la musique tranquillou. Très marqué par la musique de Wagner — il fait le pèlerinage à Bayreuth — il décide de perfectionner sa technique de composition — ce qui est toujours une bonne chose. Il suit donc les cours de "papa Franck" — comprenez César Franck — dont il deviendra sans doute un des plus grand disciple.
Pas d'accord avec l'enseignement du conservatoire, il propose un plan de réforme pour le conservatoire de Paris. Il voulait, entre autres, doter le cours de composition d'une base historique tout en renforçant la technique du contrepoint. Mais son plan ne sera pas accepté.
En 1894, il fonde la Schola cantorum avec Charles Bordes et Alexandre Guilmant. Le but premier de cette école était de "faire revivre" les chefs-d'œuvre du Moyen-Âge, de la Renaissance et du Baroque. L'établissement deviendra une académie de musique à part entière et attirera beaucoup d'étudiants du monde latin (France, Belgique, Espagne, Roumanie, Amérique du Sud...).
Élément très intéressant, l'école se présentera comme une communauté se dévouant à un art social et moderne. Par exemple, elle abolira les prix, on pourra y constater une large mixité sociale et, élément tout à fait marquant pour l'époque, l'admission complète des femmes à tous les cours.
Cependant, la schola attirera beaucoup d'hostilité et de controverses. On la regardera par exemple comme un endroit réactionnaire du fait même de l'enseignement du contrepoint et "de formes dépassées".
Est-ce à dire que les autres étaient bêtes ? La réalité est bien plus complexe que ça, tout comme le personnage de d'Indy. S'il fait preuve d'une certaine ouverture dans plusieurs domaine, il faut tout de même souligné qu'il se place plutôt bien à droite sur l'échiquier politique et qu'il était connu pour son antisémitisme. Personnage assez complexe donc mais dont il ne faut pas passer à côté je pense car il a des choses à faire entendre.
Pour tout ceux qui aiment la musique russe, je vous conseille d'écouter ce qu'a laissé Anatoly Liadov (1855-1914). C'est un élève de Rimsky-Korsakov qui est parfois considéré comme le "sixième membre" du Groupe des 5.
Aujourd'hui, je vous propose du facile à écouter pour le concerto pour violoncelle :-)
Pour se mettre en jambe, rien de tel qu'un petit concerto d'Antonio Vivaldi
On poursuit avec un tube de chez tube : le premier mouvement du concerto pour violoncelle de Franz Joseph Haydn.
On passe à Schumann, c'est du connu mais c'est du tout bon.
Les deux premiers mouvements du concerto pour violoncelle d'Elgar. Notez un très très joli thème qui arrive assez rapidement aux cordes avant d'être joué par tout l'orchestre.
Et ça suffit pour aujourd'hui.
Bonne écoute !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Chacun aimant ce qu'il aime, y'a pas à dire, mais Vivaldi est le meilleur ahahaahahahahahahahahhaha O:)
C'est dingue, j'ai poncé pas mal depuis quelques années, celle-ci je ne la connaissais pas, mais insuffler autant d'émotions en quelques mesures, ça arrive encore à me surprendre.
Il y a des amateurs de "la tribune des critiques de disques" ici ?
Ca fait longtemps que j'en ai pas écouté une mais ça pourrait faire un fil de discussion sympa si auditeurs il y avait...
Bien reçu, Chuck.
Pardon aux lecteurs pour le pitoyable et triste spectacle que nous leur avons donné.
Je vous propose d'écouter la 3e symphonie "Le Divin poème" d'Alexandre Scriabine (1871-1917).
L'œuvre est divisée en trois mouvements :
- "Luttes" qui sont le combat intérieur contre la croyance des religions traditionnelles ;
- "Voluptés", sorte mise en avant du panthéisme lié à la sensation ;
- "Jeu divin" qui encense l'esprit qui, je cite, "libéré de sa soumission à un pouvoir supérieure conscient de son unité avec l'univers, s'abandonne aux joies suprêmes d'une existence libre".
Cela peut paraître grandiloquent mais il faut remettre cette musique dans son contexte. Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, la musique devient un véhicule de vérités ineffables. On pourrait parler d'aspiration métaphysique avec un "Idéal" à atteindre.
Je me permets une petite digression.
Entre 1880 et 1920, on assiste à une importance de la production symphonique européenne, ce qui a des répercussions qu'on ne pense pas toujours . Par exemple, ces œuvres nouvelles — et de grandes dimensions généralement — ont besoin de grandes salles de concert.
Parfois, l'orchestre est tellement énorme que l'œuvre est jouée en pleine air. Imaginer des orchestres de 1000 à 2000 musiciens à l'époque n'est pas quelque chose d'exceptionnel à l'époque. C'est assez fou quand on y pense d'avoir autant de musiciens et de chanteurs sur la scène devant un public lui aussi assez nombreux. La musique n'est pas toujours qu'un simple divertissement, elle permet aussi de faire bouger les foules. Personnellement, j'aurais bien voulu assister à un concert de ce genre devant une foule gigantesque électrisée par la musique jouée, pour sentir l'effet que cela pouvait produire.
Autre élément qui prend de l'importance, c'est le chef d'orchestre dont le rôle se situe entre "le chef militaire" et "le prêtre". Il est autant celui qui commande l'orchestre que la personne possédée par la vision qu'il cherche à communiquer à la foule. Avec lui, on marche à la baguette !
Il faut bien se rendre compte que nos orchestres modernes ne sont pas du tout représentatifs de ce qui pouvaient se faire dans les temps plus anciens. De mémoire, les effectifs des plus grandes symphonies de Mozart, c'est plus ou moins 25 musiciens... Les orchestres deviennent de plus en plus imposants par le rajout de nouveaux instruments mais aussi par la multiplication des instruments existants. Par exemple, on peut rajouter plus de violons pour gonfler l'orchestre sans pour autant changer la partition.
Bref, bonne écoute !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Vincent d'Indy (1851-1931) est un compositeur, pédagogue et chef d'orchestre français. Issu d'une famille friquées, il peut étudier la musique tranquillou. Très marqué par la musique de Wagner — il fait le pèlerinage à Bayreuth — il décide de perfectionner sa technique de composition — ce qui est toujours une bonne chose. Il suit donc les cours de "papa Franck" — comprenez César Franck — dont il deviendra sans doute un des plus grand disciple.
Pas d'accord avec l'enseignement du conservatoire, il propose un plan de réforme pour le conservatoire de Paris. Il voulait, entre autres, doter le cours de composition d'une base historique tout en renforçant la technique du contrepoint. Mais son plan ne sera pas accepté.
En 1894, il fonde la Schola cantorum avec Charles Bordes et Alexandre Guilmant. Le but premier de cette école était de "faire revivre" les chefs-d'œuvre du Moyen-Âge, de la Renaissance et du Baroque. L'établissement deviendra une académie de musique à part entière et attirera beaucoup d'étudiants du monde latin (France, Belgique, Espagne, Roumanie, Amérique du Sud...).
Élément très intéressant, l'école se présentera comme une communauté se dévouant à un art social et moderne. Par exemple, elle abolira les prix, on pourra y constater une large mixité sociale et, élément tout à fait marquant pour l'époque, l'admission complète des femmes à tous les cours.
Cependant, la schola attirera beaucoup d'hostilité et de controverses. On la regardera par exemple comme un endroit réactionnaire du fait même de l'enseignement du contrepoint et "de formes dépassées".
Est-ce à dire que les autres étaient bêtes ? La réalité est bien plus complexe que ça, tout comme le personnage de d'Indy. S'il fait preuve d'une certaine ouverture dans plusieurs domaine, il faut tout de même souligné qu'il se place plutôt bien à droite sur l'échiquier politique et qu'il était connu pour son antisémitisme. Personnage assez complexe donc mais dont il ne faut pas passer à côté je pense car il a des choses à faire entendre.
Je vous propose quelques petits exemples :
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Pour tout ceux qui aiment la musique russe, je vous conseille d'écouter ce qu'a laissé Anatoly Liadov (1855-1914). C'est un élève de Rimsky-Korsakov qui est parfois considéré comme le "sixième membre" du Groupe des 5.
Y en a pour tous les goûts comme on dit ;-)
Bonne écoute !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Aujourd'hui, je vous propose du facile à écouter pour le concerto pour violoncelle :-)
Pour se mettre en jambe, rien de tel qu'un petit concerto d'Antonio Vivaldi
On poursuit avec un tube de chez tube : le premier mouvement du concerto pour violoncelle de Franz Joseph Haydn.
On passe à Schumann, c'est du connu mais c'est du tout bon.
Les deux premiers mouvements du concerto pour violoncelle d'Elgar. Notez un très très joli thème qui arrive assez rapidement aux cordes avant d'être joué par tout l'orchestre.
Et ça suffit pour aujourd'hui.
Bonne écoute !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Debussy a la harpe, Héloïse De Jenlis
Et César Franck Prélude, Fugue et Variation
Le jeu vidéo est-t'il un art ?
Non, c'est l'art qui est un jeu.
Playlist spotify funk pour soirée chill:
https://open.spotify.com/playlist/43X0D7Gyzj7zVqI1S5v9ug?si=3dbd3ec35e1047af
Popopopopoo ! Un peu de cuivre aujourd'hui ma bonne dame.
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Chacun aimant ce qu'il aime, y'a pas à dire, mais Vivaldi est le meilleur ahahaahahahahahahahahhaha O:)
C'est dingue, j'ai poncé pas mal depuis quelques années, celle-ci je ne la connaissais pas, mais insuffler autant d'émotions en quelques mesures, ça arrive encore à me surprendre.
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
Comme on écoute pas assez de compositeurs américains, j'me suis dit qu'il fallait pallier ça.
On commence par la question qu'on se pose tous...
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Il y a des amateurs de "la tribune des critiques de disques" ici ?
Ca fait longtemps que j'en ai pas écouté une mais ça pourrait faire un fil de discussion sympa si auditeurs il y avait...
venez frapper hooper :
https://pauloud.github.io/FrappHooper/
Dernière MAJ le 28/08/2024 avec maintenant le cri du Hooper