[PS4] BloodBorne

/!\Attention, pavé en approche/!\

Après avoir torché Dark Souls 3, j'ai pu me faire les griffes sur ce Bloodborne grâce à l'offre gratuite du PS Plus et c'est du très très bon ! Les lives de Hooper à l'époque m'avaient laissé sur une impression mitigé, mais y jouer moi-même a totalement changé mon avis.

Déjà, il faut absolument abandonner son expérience Soulienne. Les combats sont super nerveux et il faut se montrer beaucoup plus agressifs, les attaques des mobs ont parfois des build-up d'une demi-seconde ou même pas de build-up du tout (loul les monstres suceurs de sang dans la cour du château damné de Cainhurst). Le jeu a tellement de points forts pour lui que si je devais le noter, je lui donnerais sans problème la note maximale. L'ambiance est dans toutes les zones au top, le level design se retrouve sublimé avec des zones comme le centre de Yharnam qui se jouent sur des dizaines de niveaux différents, des toits aux rues en passant par les bâtiments et les sous-sols, ou les faubourgs de la cathédrale, un semi-hub pour presque tout le jeu qui arrive quand même à être un super niveau. L'ambiance est parfois si oppressante, malsaine que le jeu m'a fait carrément peur. Surtout à mon deuxième passage à Ya'har Gul, dans toute la rue avant Celui qui renaquit où je paniquais face à tous ces monstres bizarres, avec la musique inquiétante, les décors glauques et l'impression massive d'infériorité que je ressentais à cause du nombre des ennemis, de leur respawn constant et de la sensation d'être dans un endroit où vaudrait mieux ne jamais poser le pied.

Les musiques sont toutes énormes, évidemment, celles des boss bien sûr mais aussi les rares musiques d'ambiance qui donnent à leurs zones une aura vraiment menaçante : la cathédrale supérieure par exemple, avec ses saloperies de monstres qui t'immobilisent et te two-shot en boucle. Les boss sont d'ailleurs très sympas, le seul problème, c'est que beaucoup d'entre eux sont des monstres répugnants avec des corps difformes, parfois gigantesques, donc leurs patterns sont souvent imprévisibles la première fois, frustrants la deuxième. Les boss que j'aime dans les Dark Souls, ce sont ceux du type chevalier/humanoïde guerrier, comme Gundyr, l'Âme des Cendres ou encore les Veilleurs de Farron, et ceux que je déteste sont les abominations du genre de l'arbre maudit et de Wolnir. Dans Bloodborne, à part les combats contre les chasseurs, on affronte surtout de grosses bêbêtes avec des allonges de ouf, quinze barres de stamina ou alors des spammers d'AoE comme Micolash qui adorent courir dans tous les sens comme de petits foufous. Heureusement, c'est beaucoup plus agréable de se battre contre eux, ils ont moins d'attaques bullshit (mais quand même quelques unes, genre les cris sortis de nulle part qui vous repoussent et vous enlèvent la moitié de votre vie, ou bien des enchaînements de quinze coups de la part de mobs random qui ont oublié qu'il faut arrêter d'attaquer à un moment donné). Celui qui renaquit et Amygdala sont bien saoulants et la sorcière d'Hemwick et les émissaires célestes sont bien trop simples. D'ailleurs, j'ai pas pu assister à la deuxième phase des émissaires célestes parce que mon invoc les a défoncé en deux secondes avec son tonitrus +je sais pas combien. Oki dokiiiiii.

Au niveau des ennemis, j'adore la façon dont ils les introduisent, tout le lore qu'ils portent et le fait que la lucidité opèrent des changements sur eux. Par exemple, au début, on se combat contre des Yharnamiens avec un début de peste, puis des villageois dans un stade plus avancé près du vieux Yharnam et enfin de vrais loups-garous bien vénères. Ensuite, on se bat contre les grands vilains des faubourgs de cathédrale, où on ne trouve plus de villageois parce qu'ils ont été forcés hors de cette partie de la ville, et on apprend plus tard que c'est d'ailleurs Ludwig qui leur a appris à se battre contre les monstres, d'où leur usage d'armes rudimentaires et leur organisation faisant penser aux villageois de RE4, puis on comprend qu'ils nous attaquent parce que la peste leur fait perdre tout sens de la distinction entre bêtes et humains, et après c'est au tour des sorcières d'y passer, des fantômes des vilesangs, etc. Bref, le fait que rien que la présence des ennemis dans une zone, de leur état et de leur armement ait un sens, c'est génial.

J'aime aussi énormément le passage subtil d'un jeu à l'horreur plutôt style gothique/Stoker à une virée dans le Lovecraftien. C'est un coup très fort d'avoir réussi à faire ça, et déjà, d'avoir compris les ficelles du truc. Parce que pour faire fonctionner de l'horreur Lovecraftien, il faut donner une situation de base assez normale et la faire évoluer vers des sommets absolument inconcevables d'horreur cosmique. Là, c'est un genre d'horreur qui prend appui sur l'autre pour faire tourner le manège deux fois plus vite. La première rencontre avec les émissaires célestes dans les bois interdits, l'architecture de certains lieux qui donnent des indices sur l'influence de quelque chose de plus grand que ce qu'on connaît déjà, tout le concept des choses invisibles, des cauchemars, tout ça nous tombe littéralement dessus et on a l'impression que la situation, au début déjà assez intenable, glisse entre nos doigts, que tout bascule dans le démentiel. Le moment où on tue Rom est sans doute le point de rupture du jeu. C'est à partir de là que tout s'accélère et que le jeu tombe dans l'implacable Lovecraftien.

Quelques autres points que j'ai surkiffé : certains panoramas hallucinants (la vue depuis Hemwick Charnel Lane du château de Cainhurst, surtout), la tendance des jeux Dark Souls ici répétée à proposer un univers interconnecté où on peut voir depuis un point A un point B et ses repères qu'on pourra plus tard visiter ou approcher, les armes à deux formes, super idée (mention spéciale au marteau-épée, trop cool le design de ce truc), la difficulté ici un poil plus haute que Dark Souls 3 (y a si peu de lanternes ! ça change des trois feux d'affilée à l'entrée d'Irithyll, loul. Et ça encourage vraiment à trouver des chemins dérobés. Exit les passages invisibles, adios élément de level design pour les gros mongoliens !) et l'attention portée aux détails du jeu (les bêtes qui reculent devant le feu, les architectures, tous les petits secrets, les ennemis qui dorment la nuit, etc). Par contre, il y a quelques problèmes de gameplay vraiment énervants : c'est chiant de ne pas respawn avec au moins quelques fioles de sang, histoire de pouvoir quand même poutrer un peu de mob quand on est à court d'échos du sang. Et le fait de devoir revenir à chaque fois au rêve du chasseur est énervant. Mais bon, ce ne sont pas des défauts, plutôt des choix assez volontaires et réfléchis. Remplacer les fioles d'Estus fixes par ce système de fioles de sang peut s'avérer intéressant pour certains. Mais pas pour moi, qui en suis maintenant au stade d'Ebrietas et qui doit farmer après chaque combat contre elle, puisque j'utilise à fond mes soins pour tenir jusqu'à la fin. Je pense que je vais plutôt tuer Mergo avant.

Le côté multi du jeu est moins intéressant que dans DS3, je trouve. Déjà, il faut consommer de la lucidité pour appeler quelqu'un, ce que je trouve pas très jojo. Comme si les mobs de la cathédrale m'en avaient pas sucé assez hors de moi ! Et j'arrive rarement à invoquer des gens dans certaines zones, alors que je n'ai aucun problème à me faire invoquer au même endroit, j'imagine qu'il y a plus de demande que d'offre à ce niveau-là. Les invasions sont très rares mais quand elles arrivent, c'est toujours un plaisir de s'affronter avec le système de combat de ce jeu. L'aspect le plus agréable du multi, pour moi, c'est donc d'aider quelqu'un d'autre dans sa partie : on s'amuse à le faire progresser, on joue au sauveur parfois, on peut même faire le guide et en bonus, pas de lucidité perdue et on gagne les échos du sang gagné, tout bénèf' !

Voilà, c'était mes deux cents sur Bloodborne. Je vais essayer de progresser encore un peu avant de donner mon avis final final ^^