[NS] Animal Crossing: New Horizons

En effet. de ce que j'ai lut et comprit, l'on peu si peindre de la tenu ou de la façon de parler d'un résident. Mais c'est juste dans les cas ou l'on aurait donne rune tenue a un résident qui lui vas pas du tous (ou si un invité malavisée a volontairement filer une tenue débile a un de nos résident), et dans les cas ou l'on a accepter qu'il change de "expression" et qu'on préférait finalement l'ancienne.

A première vu il n'y a aucun moyen de pousser un résident aux départ. Leur volonté de partir semble totalement randome.

Bonjour, j'aimerais savoir si des personnes continuent de jouer à Animal Crossing, car je viens tout juste de débuter mon aventure sur ce jeu et j aurais voulu visiter des iles des autres joueurs.

Alors que je n'en voulais pas, j'ai lâchement capitulé face à la pression familiale. Noël aura vu la Switch entrer chez moi. Quel plaisir de payer un jeu identique dix fois plus cher que sur pc... La Switch n'est pas venue seule. Un excellent (portage) MK8 était de la danse et avec lui un second larron, Animal Crossing: New Horizon.

Je ne connaissais la licence que de nom. Vaguement, je retenais l'idée d'un city-builder enfantin, chronophage, perdu entre Second Life et Sim City. Pas de PEGI 12/16/18. Un jeu familial sur une console familiale. Allez, on se dit qu'on va passer un bon moment. Et là, j'ai laissé le diable prendre place dans mon salon et il m'a fallu dix jours pour m'en apercevoir.

Le jeu est graphiquement correct. Sa direction artistique le sauve et je me prends l'envie de sauter à mon tour dans ces eaux d'un bleu azur. Un tour opérateur propose de fuir la civilisation en s'installant sur une île déserte. Notre île familiale, car on fait tourner la manette. En effet, Mr Nintendo n'autorise qu'une île par console et le multi en local est tout simplement injouable. On s'en accommode et ma foi le concept s'avère finalement fédérateur. C'est mignon et coloré, intuitif dans le maniement. On va passer un bon moment.

On ramasse des branches pour construire une canne à pêche puis une hache, toutes rudimentaires dans un premier temps mais l'optimisation arrive bien vite. Et toute une série d'actions et d'événements occupe une routine bien huilée, nonchalante, qui donne au farniente ses lettres de noblesse. Pêcher est tellement agréable que j'y passerai des heures. Et : merveille ! ô joie ! L'inauguration dun musée d'histoire naturelle sur notre île nous comble de bonheur. J'adore les musées et celui-ci est excellemment bien modélisé, proposant même une muséographie que je trouve d'une qualité remarquable. Je suis enthousiaste et les enfants aussi. Mon épouse prend la manette à son tour. Oh putain, on va passer un moment familial grâce à un jeu coopératif porté sur la nature, la culture et le temps qui s'écoule. Quoique...

Le tour opérateur nous a en fait entubé. Le voyage n'était pas gratuit et planter sa tente ne l'était pas non plus. Il faudra s'acquitter d'une dette de 5000 clochettes, la monnaie ayant cours sur notre île finalement pas si déserte qu'annoncé. Avec nous sont venus s'installer une banque et un ersatz d'Amazon. Il faut travailler dur pour les rembourser. Chaque agrandissement de votre habitat vous contraint à un nouvel emprunt et les sommes sont exponentielles. On se retrouve rapidement avec une dette de 200.000, soit l'équivalent d'une quinzaine d'heures de jeu à rassembler, collecter tout ce qui pourra se vendre, en plus des tâches quotidiennes d'usage. Mais pas de souci car tout s'achète et tout se vend. Et quoi de mieux alors que de profiter au maximum des ressources naturelles. On apprend à vider de son sel l'espace naturel jusqu'à la dernière branche possible. Pas sur notre île bien sûr, c'est la nôtre après tout. Non, on achètera un ticket de voyage, un véritable permis à la déforestation et à la destruction de biotopes, sur une île générée aléatoirement.

A partir de là, mes gamins décrochent mais mon épouse et moi sommes encore à la recherche de bois tendre. Pourtant, il y a des signes annonciateurs du désastre à venir.

Nous sommes les esclaves souriants, les employés les plus débonnaires face à l'exploitation. Entre les emprunts bancaires et le travail gratuit pour le compte du tour opérateur qui ressemble davantage à une GAFA, nous approvisionnons gracieusement le musée en spécimens plus ou moins rares à récolter à des endroits et à des moments spécifiques. Et la carotte ? Une simple gratification ou une rémunération symbolique, en tout cas d'une valeur bien inférieure à notre force de travail ou à la plus-value réalisée par nos exploiteurs.

Néanmoins, les ressources naturelles toujours renouvelables permettent de rester à flot. Pour faire quoi ? Rembourser nos dettes certes, mais également acheter sans limite les centaines, peut-être les milliers d'objets dont l'usage in-game n'est que décoratif, cosmétique. Une ode à la frénésie consumériste et à l'accumulation de biens absolument déroutante et inutile.

Le vase est presque rempli. Les deux dernières gouttes d'eau tombent. D'abord, l'initiation à la spéculation boursière par le navet qu'on achètera le dimanche. Achetez et revendez plus cher et faites une marge conséquente. Ensuite, le coup de grâce : la valorisation de la propriété privée par une clôture, une barrière que l'enfoiré de Nook vous présente comme un bienfait pour votre développement personnel. Pour vivre heureux, vivons chez nous et entre nous, consommons encore et encore plus quitte à détruire notre écosystème ou, mieux encore, celui des autres. La faune n'a aucun droit et doit être vendue ou muséalisée. Accepte l'exploitation et l'accumulation de capitaux. Le sourire aux lèvres, évidemment. Car le monde est joliment coloré.

Tu sais quoi, le jeu ? Tu peux aller te faire foutre. Tu tiens tellement bien ton rôle que même l'OMS te recommande et les revues libérales te plébiscitent. Un capitalisme mignon comme tout où tout le monde gagne, l'éloge du Moi par la consommation effrénée et la propriété.

Jeu, tu es une ordure qui ne s'assume pas. Tu t'es fait passer pour un jeu pour enfants et tu les as trompés. Heureusement, les miens comme la plupart que je connais t'ont vite cerné et se sont sainement détourné de tes sales enseignements. Tu proposes la reproduction la plus abjecte des sociétés humaines et tu as la chance qu'aucun média traditionnel ne t'ait démasqué publiquement. Mais ça, cela relève de leur incompréhension volontaire de ce que représente l'activité vidéoludique aujourd'hui. Ce n'est pas seulement une poule aux œufs d'or, c'est aussi un objet culturel. A ce titre, toi jeu, tu représentes tout ce que j'exècre, une vision dystopique d'un monde entre Huxley et Orwell.

Le pire c'est que je ne peux pas te vendre, tu faisais partie du pack en dématérialisé. Mais sache qu'après t'avoir craché dessus, je me suis fait une partie de Super Mario World. Et j'ai pris mon pied. Va crever.