- Editeur : Bethesda Softworks, Ubisoft
- Développeur : Headfirst Productions
- Type : FPS, Survival horror, Infiltration
- Plateforme : XBox, PC
- Sortie France : Octobre 2005 sur XBox, mars 2006 sur PC
- Config minimum : PIII 800 MHz, 256 Mo de RAM, carte graphique 3D 128 Mo
- Classification : Déconseillé aux moins de 18 ans
Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth est un FPS au gameplay relativement original, intégrant des éléments de jeu d'infiltration et une bonne dose de survival horror. Il est inspiré de l'oeuvre de Lovecraft, notamment du Cauchemar d'Innsmouth.
Jack Walters dans sa cellule de l'asile d'Arkham
Le jeu entier est un flash-back, par la lecture par un médecin du journal intime de Jack Walters, pensionnaire d'un asile de fou qui s'est pendu dans sa cellule. Tout commence en 1915, quand Walters, alors inspecteur de police, est envoyé sur le lieu d'une intervention contre une secte bizarre à Boston. En inspectant le manoir leur servant de repaire, il finit par découvrir un souterrain où il déclenche un mécanisme étrange, ce qui aura pour conséquence une sorte d'amnésie (pour faire très très très simple). Reprenant conscience six ans plus tard, Walters devient détective privé. Au bout de quelques mois, il reçoit une affaire simple en apparence : un responsable d'une chaîne d'épicerie le charge d'enquêter sur une tentative de cambriolage d'un des magasins et de retrouver le jeune Brian Burnham, gérant de celui-ci ; l'épicerie se trouve au sein de l'inhospitalière et décrépite Innsmouth. La plupart des habitants s'avèrent peu coopératifs et l'enquête s'avère plus périlleuse que prévu...
Une cinématique. Elles ne sont différenciées des phases de jeu que par la présence des deux bandes noires et d'un filtre granuleux
Le principe consiste à explorer à la première personne des environnements (il y a dix grands niveaux, c'est-à-dire le manoir de Boston du prologue et neuf niveaux se déroulant à Innsmouth ou dans ses environs), à parler avec des personnages pour trouver des indices ou des objets, à utiliser des objets sur des éléments du décor. Il faut y ajouter une certaine composante d'infiltration (les premières armes ne sont découvertes qu'après un tiers du jeu, après un niveau entier à échapper aux locaux qui cherchent à vous tuer) qui se combine à des gunfights plus classiques (qui ne sont pas la partie la plus intéressante du jeu).
La place centrale d'Innsmouth
Le jeu est au moins autant une sorte d'expérience et de film d'horreur qu'un jeu. Tout se passe à la première personne (à l'exception des premières cinématiques et de la dernière), il n'y a pas d'interface sur l'écran de jeu (viseur, santé, munitions, etc ; il faut ouvrir l'inventaire pour les consulter), le système de blessures et de soins est très élaboré (une fracture n'a pas les mêmes conséquences qu'une hémorragie), enfin le jeu intègre une gestion de la santé mentale du personnage. La fuite est une des options, parfois elle est d'ailleurs la seule.
Un des deux types de points de sauvegarde
Les sauvegardes se font à des emplacements spécifiques, qui sont en fait des marques peintes sur les murs ou les sols ; ils appartiennent au scénario dans le sens où il s'agit de symboles des puissances ennemies de celles que l'on combat (bien que ce ne soit jamais expliqué dans le jeu lui-même).
Le combat prend une grande place une fois passé le premier tiers du jeu
Les phases de combat sont relativement originales. D'abord, il n'y a pas de viseur à l'écran, ce qui oblige à tirer au juger ou à utiliser les organes de visée des armes. Rester en mode visée trop longtemps fatigue le personnage et ses bras tremblent. Tenter de tirer avec une arme vide n'enclenche pas un rechargment automatique mais d'abord un "clic", puis si le joueur insiste Walters utilise son arme déchargée comme une arme contondante.
Le système de soins et blessures est élaboré aussi. Le corps du personnage est divisé en plusieurs zones (tête, corps, bras gauche, bras droit, jambe gauche, jambe droite) ayant chacune son propre état (intact, coupure légère, fracture, coupure profonde, empoisonnement ; ils peuvent se combiner), sans compter l'état physique général. Chaque type de blessure est guéri par un objet spécifique (bandage, atelle, suture, antidote), trouvés dans les médikits (un médikit contient toujours deux bandages et un objet de chacun des autres types). L'état physique général se régénère si le corps est intact ; plus il est bas, moins le personnage se déplace vite et moins la vue à l'écran est colorée. Chaque coupure profonde draine la santé (elles peuvent coaguler partiellement et devenir des coupures légères). Une jambe cassée ralentit le déplacement, un bras cassé gêne la visée. Un empoisonnement draine la santé tout en envahissant peu à peu l'écran d'une brume blanche qui part des bords pour peu à peu tout recouvrir suivant l'état physique du joueur. Il est possible de s'injecter de la morphine (en quantité illimitée) pour ignorer les effets des blessures, mais cela a un impact sur la santé mentale ; il est d'ailleurs possible de finir le jeu sans jamais s'en servir. Utiliser le matériel de soin prend du temps ; subir une autre blessure pendant que l'on se soigne annule l'action et ne consomme pas le matériel médical.
Munitions et matériel médical ne peuvent être transportés qu'en quantité très limitée. De plus, un certain nombre d'ennemis réapparaissent après leur mort et ils ne laissent pas de munitions (ni de cadavre, d'ailleurs), ce qui pousse à aller vite pour traverser les niveaux et à préférer la furtivité à l'affrontement.
La santé mentale influe aussi sur le jeu. Lorsqu'il est soumis à un certain stress ou assiste à un spectacle horrifiant (voir un cadavre ou un monstre, notamment), il subit quelques conséquences. L'écran peut se mettre à onduler ou à devenir flou (cela se produit également quand on se tient à une certaine hauteur et que l'on regarde en contrebas), Walters se met parfois à parler tout seul, le niveau sonore ambiant diminue fortement à certaines occasion, couvert par les battements de son coeur. Cela, combiné à d'autres procédés plus ponctuels (scriptés et liés au scénario) donne véritablement l'impression d'être dans la peau d'un homme en train de perdre la raison.
L'ambiance est sinistre dès le prologue
Pour donner un avis... je ne sais pas vraiment quoi dire.
D'un côté, en ne notant que l'ambiance et le scénario, on pourrait donner un 20/20 au jeu. L'esprit de l'oeuvre originale est respecté, l'ambiance est monstrueuse (elle faiblit un peu lorsque l'on peut se défendre), la ville et ses habitants sont inquiétants, espérer un happy-end est futile. Le jeu donne de temps en temps une fausse impression de sécurité (la perquisition avec le FBI, le navire de guerre) mais tôt ou tard Jack Walters se retrouve à nouveau tout seul.
D'un autre, le jeu est très difficile et son gameplay souffre d'un certain nombre de défauts. Il n'est possible de ne sauvegarder qu'à des endroits précis, qui peuvent parfois être très proches ou trop éloignés. Il est impossible de sauter la moindre cinématique, ce qui devient à force crispant lorsque, combiné avec le point précédent, on est forcé de recommencer plusieurs fois un passage incluant plusieurs cinématiques juste après le checkpoint. Les personnages tués en combattant ne laissent aucun cadavre (ou plutôt leurs cadavres disparaissent en quelques secondes), ce qui est plutôt moyen pour un jeu mélangeant l'action et l'épouvante. Sur PC le personnage est très lent, ce qui rend le jeu pratiquement impossible à finir. L'intelligence artificielle est très moyenne (abattre un ennemi au fusil au milieu de ses camarades ne donnera pas l'alerte si vous êtes suffisamment loin pour ne pas être vu). La durée de vie, assez moyenne sans être scandaleusement basse, est artificiellement gonflée par le système de sauvegarde par checkpoint et l'obligation d'avoir un score suffisamment élevé pour voir la vraie fin du jeu. Enfin, le jeu souffre de bugs rendant parfois la progression impossible (cf. le passage avec le récif dans la vidéo fournie en lien ; je n'ai personnellement jamais été victime de ce bug). A sa décharge, Headfirst a fait faillite peu de temps après la sortie de la version PC (engloutissant dans sa chute le portage sur PS2 et une suite nommée Call of Cthulhu : Destiny's End), ce qui doit expliquer certains des défauts.
La traduction française a aussi quelques défauts ("les bars fatiguent si la visée est maintenue trop longtemps" dixit les astuces d'écran de chargement), la pire étant présente sur l'écran de score final : si l'on n'a pas du tout fait usage de la seringue de morphine, la ligne "excès de drogue" contient la mention "nettoyer" (pour "clean" !?).
Je le conseille néanmoins, aux fans de Lovecraft et plus largement aux amateurs de fantastique et d'horreur, à condition d'avoir beaucoup de patience et de ne pas être allergique aux FPS et à l'infiltration. A essayer en connaissance de cause.
Liens :
- Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth (XBox) sur Jeuxvideo.com
- Call of Cthulhu : Dark Corners of the Earth (PC) sur Jeuxvideo.com
- Un site non-officiel avec une solution complète et un patch non-officiel qui corrige notamment la vitesse de déplacement
- Une épopée commentée faite par un
émule du Hooperpossesseur de la version PC - Un groupe Facebook humoristique dont le créateur a été traumatisé par la vitesse de déplacement de Jack Walters
M'a l'air bien sympathique ce jeu ^^
dommage, je suis plus console que pc, et ce jeu n'est pas sort sur une vraie console (quoi? Moi? Troller? Noooo :P)
La version console est rétrocompatible XBox 360. Mais je ne sais pas s'il est encore trouvable.
Ils ont abattu mon Spitfire au dessus de la Manche!
De masturbatione mortuorum in tumulis
Ouah, un topic aussi long que ça pour ce jeu. Incroyable :p
J'avais vu le jeu en regardant un walkthrough ( Let's play ) en français sur dailymotion. De ce que j'en voyais le jeu avait l'air de retranscrire extrêmement bien aux histoires de Lovecraft, malheureusement, le jeu n'avait pas l'air très bien et souffrait d'énigme trop tordu et d'un gameplay problématique.
N'empêche qu'en regardant ce walkthrough j'ai flippé ( je flippe sur Resident Evil mais chut :p )
A l'exception du combat contre le boss de fin, je n'ai pas trouvé les énigmes si tordues.
Ils ont abattu mon Spitfire au dessus de la Manche!
De masturbatione mortuorum in tumulis
J'avais pas vu ce topic,
non , les énigmes ne sont pas tordues .
Un jeu à connaitre avec de "bon" moments :
La fuite de l'Hotel et de la ville .
L'arrivé du shoggoth .
Le combat contre Dagon et la polype flottante .
La cité sous marine .
-Pourquoi pleures-tu ?
-Il est Conan, un Cimmérien. Il ne pleurera pas, alors je pleure pour lui.
Tien je ne connaissais pas ce topic. J'ai vraiment aimé l'ambiance de ce jeu qui mélange de manière plutôt habile différente nouvelles de Lovercraft (Le cauchemard d'Insmouth en tête). Je possède la version XBOX et elle s'en sort pas mal. Le jeu est très fluide, plutôt bien réalisé (un peu trop sombre parfois cependant).
Un seul reproche : la tournure très action dans les derniers chapitres qui casse vraiment tout le coté enquête, exploration. Dommage.
Je ne savais pas où poster ça donc bon.
De nouvelles images du prochain jeu sur l'univers Lovercraft. Très envie d'en apprendre davantage.
http://www.jeuxvideo.com/news/486603/call-of-cthulhu-surgit-de-l-ombre.htm
Sympa. j'espère qu'ils respecteront l'aspect investigation de l'univers lovecraftien et que ça ne sera pas trop bourrin.
Un gentleman, un Milord.
Je voulais créer le topic il y a 3 mois mais on avait que dalle en info. J'espère qu'il sera bien le jeu !
D'ailleurs je vais peut être commencer le topic si les infos arrivent :)
C'est pas mal Dark Souls 2...et Dragon Quest XI aussi :P