Ah ça oui, Kinski était un gros taré, un mec imbuvable de bout en bout... mais un acteur de génie. D'ailleurs, toujours chez Herzog, Fitzcarraldo est lui aussi brillant et vu les ressemblances avec Aguirre, le fleuve au cœur de l'intrigue etc. peut-être que lui aussi s'inspire de Conrad (peut-être pas autant qu'Aguirre cela dit, j'en sais trop rien à vrai dire). Du coup, il va vraiment falloir que je lise ce bouquin un jour !
C'est vrai qu'il pourrait y avoir des similitudes avec Aguirre mais je ne suis pas certain que les thématiques soient exactement les mêmes.
C'est vrai qu'il y a ce côté civilisation/barbarie hostile ; il y a aussi le bateau sur le fleuve (avec un danger permanent tout autour) ; on peut y voir aussi un questionnement sur la folie.
Maintenant, je ne vois pas beaucoup plus et j'y vois quand même des différences.
Tout d'abord, le danger vient autant du dehors que du dedans puisqu'ils n'hésitent pas à s'entretuer quand ça en arrange certains (Kinski pour ne citer que lui).
La civilisation est tout aussi dangereuse que la barbarie (l'exemple de l'indien qui se fait tuer parce qu'il malmène une bible ; la mort qu'ils apportent dans les villages).
La perte du radeau qu'on ne retrouvera jamais.
La soif de l'or qui prédomine en terme de moteur et non une personne qu'il s'agit de ramener à la civilisation.
Cela fait bien longtemps que je n'ai pas vu Aguirre et il est clair que tout n'y est pas absolument clair dans mon esprit mais je pense que c'est assez différent (même si c'est clair que c'est un super film).
EDIT :
Pour The Last City of Z, le film s'inspire d'une histoire vraie d'un explorateur qui va faire plusieurs voyages en Amérique du Sud et dont on finira par perdre la trace...
Je viens de lire en parallèle certains trucs sur Aguirre et Fitzcarraldo et oui, je confirme donc bien que Herzog s'est inspiré de ce livre de Conrad et que Coppola, en plus de s'être inspiré du livre en question, s'est également inspiré de comment Herzog avait représenté la traversée du fleuve pour faire Apocalypse Now. Pour Fitzcarraldo, lui aussi il pioche chez Conrad mais il mélangerait, visiblement, deux bouquins de l'auteur (encore une fois, je n'ai jamais lu de livres de cet auteur, je reprends juste ce que j'ai pu lire sur le web). Après, est-ce que les thématiques sont sensiblement les mêmes... si j'ai bien compris de quoi parlait Heart of Darkness, il me semble surtout que le matériau de base a été transposé selon les réalisateurs : guerre du Vietnam pour Coppola, conquistadores pour Herzog, voyages cosmiques pour Ad Astra... Mais bon, perso, pour comparer ce que j'ai pu voir à savoir les films, Aguirre et Apocalypse Now sont très proches. Peut-être que le Coppola colle davantage avec le bouquin originel, va savoir.
Après, c'est vrai qu'inspiration ne veut pas dire coller parfaitement à l'œuvre originale.
Entièrement d'accord et c'est là tout le charme du septième art après tout ! Là je viens de voir qu'il y a une émission de France Culture sur Conrad, j'ai pas lancé car j'ai pas trop le temps là mais tu as une grosse image de Kinski dans Aguirre donc voilà, CQFD. Apparemment et en plus d'Au cœur des ténèbres, beaucoup de parallèles entre Herzog et les bouquins Nostromo et La Folie Almayer de Conrad sont faits. Du coup, ça donne vraiment envie de me mettre à la lecture de l'œuvre de cet écrivain !
Et Nostromo qui est lié à Alien, ne l'oublions pas !
Tout est lié j'vous dis.
Spoiler ▼▲
;-P
Après, je dois dire que Le cœur des Ténèbres est pour le moment le premier livre que j'ai lu de Conrad. J'en ai 2-3 autres qui attendent dans ma pile à lire (quelle vilaine expression) mais j'attends le bon moment ^^
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Les Nouvelles aventures du brave soldat Chvéïk de Jaroslav Hasek sont l'occasion pour son auteur de mettre en avant son célèbre personnage — le brave soldat Chvéïk — dans un contexte de première guerre mondiale. Son héros est "brave", c'est-à-dire une "andouille" ; il vit des "aventures", disons plutôt une gigantesque farce.
Nous retrouvons ainsi notre cher Chvéïk — orthographié dans ses premières aventures du style Svejk —, toujours aide de camp et accompagnant son lieutenant dans un train. Très vite, à la suite d'une série de petits incidents, notre héros se retrouve séparé de son lieutenant après avoir été sommé de quitter le train. Dès lors, sa quête le conduira plutôt mal gré que bon gré à tenter de le retrouver désespérément. Il voyagera donc dans la campagne en ayant le front comme ligne de mire sans jamais parvenir à l'atteindre. Il sera conduit alors comme déserteur devant l'administration de l'Autriche-Hongrie et devant celle de l'armée où il en fera voir des vertes et des pas mûres.
Le roman se veut drolatique et je dois bien confesser qu'il y arrive bien souvent. Les situations sont cocasses et notre héros bien souvent insupportables avec ces interlocuteurs. Ceci dit, il me faut tout de même signaler un épuisement dans l'inventivité littéraire vers la deuxième partie du livre. i le début fonctionnement très bien et qu'il nous est très agréable de retrouver les turpitudes de notre brave soldat, une certaine lassitude se fait tout de même sentir à force de tourner les pages. Les situations ne sont pas en cause ; bien souvent elles sont drôles et mettent en cause ce système autant absurde qu'injuste de cette administration autrichienne en tant de guerre. Ce qui pause problème est le choix de l'écrivain de compiler les petites historiettes qui lui permettent de faire avancer son histoire. Bien souvent, face à une situation, notre brave soldat se mettra à raconter une petite histoire qui lui aurait été raconté dans son passé et qui servirait de morale à ses interlocuteurs. Si cela n'est pas dérangeant de prime abord, ce procédé d'écriture est néanmoins utilisé à l'excès selon moi, d'où ce sentiment de lassitude.
Reste à savoir si je vous le conseil... Pour être honnête, si vous voulez tenter l'aventure, prenez le premier tome qui est, avec les mêmes ingrédients, sans doute un peu plus réussi.
Un extrait des raisons de sa sortie du train :
Citation:
Chvéïk salua, exécuta un demi-tour au pas cadencé et marcha jusqu'au bout du couloir où il s'assit dans un coin, sur le siège du contrôleur, et entra en conversation avec un employé des chemins de fer.
— Vous permettez que je vous demande quelque chose ?
L'employé des chemins de fer, n'éprouvant sans doute aucun désir de faire la conversation, fit un signe de tête faible et apathique.
— Autrefois, se lança Chvéïk, je recevais de temps à autre la visite d'un certain Hofmann, un brave homme, et il prétendait toujours que ces signaux d'alarme ne fonctionnaient jamais, bref, pour tout dire, que ça ne marche pas quand on tire sur cette poignée. Moi, pour vous dire la vérité, je ne me suis jamais intéressé à ces choses, mais puisque je suis ici j'ai remarqué cet appareil d'alarme et alors j'aimerais autant savoir où j'en suis si par hasard j'en avais besoin un beau jour.
Chvéïk se leva et, avec l'employé des chemins de fer, s'avança vers le signal d'alarme marqué "En cas de danger".
L'employé des chemins de fer comprit qu'il était de son devoir d'expliquer à Chvéïk en quoi consistait mécanisme du signal d'alarme.
— Il a eu raison de vous dire qu'il faut tirer sur cette poignée, mais il a menti quand il a dit que ça ne marchait pas. Le train s'arrête toujours parce que tout ça, c'est rattaché à la locomotive en passant par tous les wagons. Le signal d'alarme doit marcher.
Ils avaient alors tous deux la main sur la poignée et nul ne sait comment il se fit qu'ils tirèrent dessus et que le train s'arrêta.
De plus, jamais ils ne purent se mettre d'accord pour savoir qui avait fait la chose et tiré sur le signal d'alarme.
Chvéïk affirmait que ce ne pouvait être lui, qu'il n'avait pas fait ça, qu'il n'était pas un gamin.
— J'en suis le premier étonné, dit-il gentiment au contrôleur, comment ce train il a pu s'arrêter si brusquement. Il roule et puis tout à coup il s'arrête. J'en suis plus ennuyé que vous.
Un monsieur prit la défense de l'employé des chemins de fer et affirma qu'il avait entendu le soldat mettre la conversation sur les signaux d'alarme.
Mais Chvéïk ne cessait de protester de son honnêteté, de proclamer qu'il n'avait pas le moindre intérêt à retarder le train puisqu'il allait à la guerre.
— Le chef de gare va vous expliquer tout ça, décida le contrôleur. Ça vous coûtera vingt couronnes.
Entre-temps, on voyait les voyageurs descendre des wagons ; le contrôleur en chef siffla, une dame affolée traversa la voie, sa valise à la main, courant vers les champs.
— Ça vaut en effet vingt couronnes, dit posément Chvéïk qui conservait un clame parfait, et c'est encore donné. Un jour quand sa Majesté l'empereur était en visite à Zizkov, un certain Franta Snor a arrêté son carrosse en se mettant à genoux sur la chaussée, devant Sa Majesté l'empereur. Et après, le monsieur qui était commissaire de police du quartier dit en pleurant à M. Snor qu'il n'aurait pas dû rendre hommage à l'empereur. Ensuite, ils ont mis ce M. Snor en prison.
Chvéïk regarda autour de lui juste au moment où le contrôleur en chef était venu se joindre au cercle des auditeurs.
— Eh bien, il serait temps de repartir, dit Chvéïk, ça fait mauvais effet quand un train est en retard. Si c'était en temps de pais, alors à Dieu vit, mais quand c'est la guerre chacun doit savoir qu'il y a des militaires dans tous les trains, des Generalmajor, des lieutenants et des ordonnances. A Waterloo, Napoléon a eu cinq minutes de retard et il s'est retrouvé dans la merde et toute sa gloire avec...
A cet instant, le lieutenant Lucas se fraya un chemin parmi le groupe d'auditeurs. Il était d'une pâleur effrayante et il ne peut sortir qu'un seul mot :
— Chvéïk !
Chvéïk salua et déclara :
— A vos ordres, mon lieutenant, on m'accuse d'avoir arrêté le train. L'intendance des chemins de fer a des plombs vraiment curieux sur les signaux d'alarme. Faudrait s'abstenir de s'en approcher, sans quoi on peut avoir des malheurs et se faire réclamer vingt couronnes comme on me les réclame à moi.
Le contrôleur en chef était déjà descendu. Il donna le signal et le train repartit.
Les auditeurs reprirent leurs places dans leurs compartiments et le lieutenant Lucas, sans prononcer un seul mot, alla aussi se rasseoir.
Seul le contrôleur resta avec Chvéïk et l'employé des chemins de fer. Le contrôleur sortit un calepin et se mit à rédiger un rapport sur l'incident. L'employé des chemins de fer regardait Chvéïk avec hostilité et celui-ci demanda tranquillement :
— Ça fait longtemps que vous êtes dans les chemins de fer ?
Y en a qui ne se reposent jamais ^^
Bonne lecture !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Passionnant comme le mec a tout fait, tout vu et rencontré tous les grands de son époque. Il a voulu créer un passage maritime au Canada (je ne sais plus comment ça a abouti car les Mémoires d'outre-tombe, c'est très très long à lire ^^), rencontré Washington dans sa jeunesse, travaillé pour Louis XVIII et Charles X (avec Napoléon ça s'est moins bien passé :p) tout en restant extrêmement modeste et en écrivant comme un Dieu... o/
Les cavaliers de Joseph Kessel (1898-1979) situe son action en Afghanistan dans des contrées éloignées, étranges et quelques fois cruelles. Il y est question d'honneur, de bravoure, de face aussi et de combats. Le tout donne une dimension épique à ce roman.
Toursène, grand tchopendoz devenu vieux, doit choisir les meilleurs cavaliers de la région pour les nouveaux jeux se donnant pour la première fois devant le roi. Parmi ces cavaliers se trouvera son fils Ouroz à qui il donne son meilleur cheval : Jehol. Les jeux ne se passent pas comme prévu pour lui et suite à un accident, il se retrouve à l'hôpital. Ne pouvant supporter de se faire soigner par une femme — une étrangère de surcroît — il prend la décision de détruire son plâtre et de rentrer chez lui avec son saïs, le brave Mokkhi. Commence alors pour eux, une longue descente aux enfers. Le chemin sera parsemé d'embûches et de tentations. Ils y rencontreront notamment Zéré dont la fourberie et les ruses leur donneront bien du fil à retordre avant la rédemption.
C'est un roman très agréable à lire. Il est très bien écrit et les pages se tournent assez facilement. Les personnages sont crédibles et les images semblent réelles. L'écrivain réussit ici le tour de force de nous emmener avec lui en Afghanistan. Est-ce le vrai ? Je n'en sais rien mais il semble crédible et bien vivant. J'ai deux petits bémols qui, sans doute, sont de mon propre fait. J'ai l'impression non pas que le roman soit lent — pour moi, ce n'est pas forcément une mauvaise chose — mais qu'il se traîne par moment. Ceci fait que parfois j'avais compris une dizaine de pages plus tôt ce qui allait suivre. Je vous rassure tout de suite, la fin était assez inattendue pour moi en ce sens qu'il y eut toute une série de rebondissements dans une cohérence avec le début de l'œuvre. C'est un tour de force que je souhaite signaler. Le deuxième bémol concerne la psychologie de certains personnages que j'ai du mal à comprendre. Ces questions de face par exemple. Pour être franc, j'ai trouvé certaines attitudes ridicules même si je suis conscients des différences culturelles. Je respecte bien entendu les gens mais certaines choses ont plus de mal à passer notamment quand on se rend compte que ce ne sont que des barrières à la vie. Cela ne concerne pas la religion et je dois tout de même signaler que je trouve certaines attitudes en Europe tout aussi ridicules. C'est juste que j'ai l'impression de voir des gens enchaînés à du vide... Mais, une nouvelle fois, ce n'est pas la faute du romancier, c'est de la mienne.
Comme d'habitude, un petit extrait :
Citation:
La caravane émergeait des profondeurs de la poussière. Ce n'était que sa pointe et, déjà, elle occupait non seulement toute la route mais s'étalait sur ses bords. A travers les plis, les écharpes, les voiles dont le vent et le soleil changeaient, d'instant en instant, la trame et la nuance, Ouroz, de sa selle, Mokkhi et Zéré, du bas-côté de la piste, aperçurent, derrière le premier échelon, la masse des troupeaux. Elle n'avait pas de fin. Elle n'avait pas de forme. Elle emplissait la vallée, d'un flanc à l'autre des montagnes. Ouroz, Mokkhi et même Zéré n'avaient jamais rencontré pareil flo animal. Il semblait qu'une énorme rivière en cure poussait vers eux son eau laineuse. Car, aux chevaux, mulets, bourricots et bêtes à cornes, la poussière donnait aussi comme une courte fourrure.
[...]
Ouroz n'avait accordé qu'un regard au flux qui montait vers lui avec une lenteur, une puissance, une fatalité d'élément. Il portait toute son attention sur la pointe extrême de la caravane et les deux bêtes qui la conduisaient. Elles étaient issues de l'antique pays de Bactriane, et depuis toujours leur race n'avait pas de rivale pour la taille, l'endurance, la force et le goût du combat. Elles dépassaient de beaucoup celles, pourtant énormes, qui les suivaient. Leur toison haute, drue, broussailleuse et sauvage était tout entière, muse, cou, dos, bosses, ventre et jambes, teinte au henné. Sur ce fard, les lambeaux d'étoffe, les talismans, les charmes, les aigrettes qui les revêtaient, ondoyaient en flammes de feu et d'or. Leurs selles étaient de cuir rouge ciselé.
Le monstre qui tenait la droite portait un homme. Celui de gauche, une femme.
Bonne lecture !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Si tu as bien aimé celui ci de Kessel, et que tu ne l'a pas déjà lu, je te conseille "le lion". De grands souvenirs de mes lectures d'enfances, avec une petite originalité au sein même de la structure de narration du roman sans tout te dévoiler.
Sinon de mon coté je suis sur "l'homme qui meurt" de James Baldwin.
Un roman sur la vie d'un noir de Harlem dans les années 30 (et toute les problématique que ca souleve) jusqu'à ce qu il devienne acteur de premier plan. Largement inspiré de la vie de l'auteur lui-même notamment sur la partie de sa jeunesse.
Un roman que je rapproche beaucoup par le thème de "Black boy" de Richard wright qui m'a également beaucoup marqué plus jeune et que je ne peux que conseiller.
Ah ça oui, Kinski était un gros taré, un mec imbuvable de bout en bout... mais un acteur de génie. D'ailleurs, toujours chez Herzog, Fitzcarraldo est lui aussi brillant et vu les ressemblances avec Aguirre, le fleuve au cœur de l'intrigue etc. peut-être que lui aussi s'inspire de Conrad (peut-être pas autant qu'Aguirre cela dit, j'en sais trop rien à vrai dire). Du coup, il va vraiment falloir que je lise ce bouquin un jour !
C'est vrai qu'il pourrait y avoir des similitudes avec Aguirre mais je ne suis pas certain que les thématiques soient exactement les mêmes.
C'est vrai qu'il y a ce côté civilisation/barbarie hostile ; il y a aussi le bateau sur le fleuve (avec un danger permanent tout autour) ; on peut y voir aussi un questionnement sur la folie.
Maintenant, je ne vois pas beaucoup plus et j'y vois quand même des différences.
Tout d'abord, le danger vient autant du dehors que du dedans puisqu'ils n'hésitent pas à s'entretuer quand ça en arrange certains (Kinski pour ne citer que lui).
La civilisation est tout aussi dangereuse que la barbarie (l'exemple de l'indien qui se fait tuer parce qu'il malmène une bible ; la mort qu'ils apportent dans les villages).
La perte du radeau qu'on ne retrouvera jamais.
La soif de l'or qui prédomine en terme de moteur et non une personne qu'il s'agit de ramener à la civilisation.
Cela fait bien longtemps que je n'ai pas vu Aguirre et il est clair que tout n'y est pas absolument clair dans mon esprit mais je pense que c'est assez différent (même si c'est clair que c'est un super film).
EDIT :
Pour The Last City of Z, le film s'inspire d'une histoire vraie d'un explorateur qui va faire plusieurs voyages en Amérique du Sud et dont on finira par perdre la trace...
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Je viens de lire en parallèle certains trucs sur Aguirre et Fitzcarraldo et oui, je confirme donc bien que Herzog s'est inspiré de ce livre de Conrad et que Coppola, en plus de s'être inspiré du livre en question, s'est également inspiré de comment Herzog avait représenté la traversée du fleuve pour faire Apocalypse Now. Pour Fitzcarraldo, lui aussi il pioche chez Conrad mais il mélangerait, visiblement, deux bouquins de l'auteur (encore une fois, je n'ai jamais lu de livres de cet auteur, je reprends juste ce que j'ai pu lire sur le web). Après, est-ce que les thématiques sont sensiblement les mêmes... si j'ai bien compris de quoi parlait Heart of Darkness, il me semble surtout que le matériau de base a été transposé selon les réalisateurs : guerre du Vietnam pour Coppola, conquistadores pour Herzog, voyages cosmiques pour Ad Astra... Mais bon, perso, pour comparer ce que j'ai pu voir à savoir les films, Aguirre et Apocalypse Now sont très proches. Peut-être que le Coppola colle davantage avec le bouquin originel, va savoir.
Ok, si tu dis que c'est le cas pour Herzog également, je te fais confiance.
Après, c'est vrai qu'inspiration ne veut pas dire coller parfaitement à l'œuvre originale.
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Entièrement d'accord et c'est là tout le charme du septième art après tout ! Là je viens de voir qu'il y a une émission de France Culture sur Conrad, j'ai pas lancé car j'ai pas trop le temps là mais tu as une grosse image de Kinski dans Aguirre donc voilà, CQFD. Apparemment et en plus d'Au cœur des ténèbres, beaucoup de parallèles entre Herzog et les bouquins Nostromo et La Folie Almayer de Conrad sont faits. Du coup, ça donne vraiment envie de me mettre à la lecture de l'œuvre de cet écrivain !
Et Nostromo qui est lié à Alien, ne l'oublions pas !
Tout est lié j'vous dis.
Après, je dois dire que Le cœur des Ténèbres est pour le moment le premier livre que j'ai lu de Conrad. J'en ai 2-3 autres qui attendent dans ma pile à lire (quelle vilaine expression) mais j'attends le bon moment ^^
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Les Nouvelles aventures du brave soldat Chvéïk de Jaroslav Hasek sont l'occasion pour son auteur de mettre en avant son célèbre personnage — le brave soldat Chvéïk — dans un contexte de première guerre mondiale. Son héros est "brave", c'est-à-dire une "andouille" ; il vit des "aventures", disons plutôt une gigantesque farce.
Nous retrouvons ainsi notre cher Chvéïk — orthographié dans ses premières aventures du style Svejk —, toujours aide de camp et accompagnant son lieutenant dans un train. Très vite, à la suite d'une série de petits incidents, notre héros se retrouve séparé de son lieutenant après avoir été sommé de quitter le train. Dès lors, sa quête le conduira plutôt mal gré que bon gré à tenter de le retrouver désespérément. Il voyagera donc dans la campagne en ayant le front comme ligne de mire sans jamais parvenir à l'atteindre. Il sera conduit alors comme déserteur devant l'administration de l'Autriche-Hongrie et devant celle de l'armée où il en fera voir des vertes et des pas mûres.
Le roman se veut drolatique et je dois bien confesser qu'il y arrive bien souvent. Les situations sont cocasses et notre héros bien souvent insupportables avec ces interlocuteurs. Ceci dit, il me faut tout de même signaler un épuisement dans l'inventivité littéraire vers la deuxième partie du livre. i le début fonctionnement très bien et qu'il nous est très agréable de retrouver les turpitudes de notre brave soldat, une certaine lassitude se fait tout de même sentir à force de tourner les pages. Les situations ne sont pas en cause ; bien souvent elles sont drôles et mettent en cause ce système autant absurde qu'injuste de cette administration autrichienne en tant de guerre. Ce qui pause problème est le choix de l'écrivain de compiler les petites historiettes qui lui permettent de faire avancer son histoire. Bien souvent, face à une situation, notre brave soldat se mettra à raconter une petite histoire qui lui aurait été raconté dans son passé et qui servirait de morale à ses interlocuteurs. Si cela n'est pas dérangeant de prime abord, ce procédé d'écriture est néanmoins utilisé à l'excès selon moi, d'où ce sentiment de lassitude.
Reste à savoir si je vous le conseil... Pour être honnête, si vous voulez tenter l'aventure, prenez le premier tome qui est, avec les mêmes ingrédients, sans doute un peu plus réussi.
Un extrait des raisons de sa sortie du train :
Y en a qui ne se reposent jamais ^^
Bonne lecture !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Châteaubriand : Livre XXX sur XLII, j'en suis là.
Passionnant comme le mec a tout fait, tout vu et rencontré tous les grands de son époque. Il a voulu créer un passage maritime au Canada (je ne sais plus comment ça a abouti car les Mémoires d'outre-tombe, c'est très très long à lire ^^), rencontré Washington dans sa jeunesse, travaillé pour Louis XVIII et Charles X (avec Napoléon ça s'est moins bien passé :p) tout en restant extrêmement modeste et en écrivant comme un Dieu... o/
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
Les cavaliers de Joseph Kessel (1898-1979) situe son action en Afghanistan dans des contrées éloignées, étranges et quelques fois cruelles. Il y est question d'honneur, de bravoure, de face aussi et de combats. Le tout donne une dimension épique à ce roman.
Toursène, grand tchopendoz devenu vieux, doit choisir les meilleurs cavaliers de la région pour les nouveaux jeux se donnant pour la première fois devant le roi. Parmi ces cavaliers se trouvera son fils Ouroz à qui il donne son meilleur cheval : Jehol. Les jeux ne se passent pas comme prévu pour lui et suite à un accident, il se retrouve à l'hôpital. Ne pouvant supporter de se faire soigner par une femme — une étrangère de surcroît — il prend la décision de détruire son plâtre et de rentrer chez lui avec son saïs, le brave Mokkhi. Commence alors pour eux, une longue descente aux enfers. Le chemin sera parsemé d'embûches et de tentations. Ils y rencontreront notamment Zéré dont la fourberie et les ruses leur donneront bien du fil à retordre avant la rédemption.
C'est un roman très agréable à lire. Il est très bien écrit et les pages se tournent assez facilement. Les personnages sont crédibles et les images semblent réelles. L'écrivain réussit ici le tour de force de nous emmener avec lui en Afghanistan. Est-ce le vrai ? Je n'en sais rien mais il semble crédible et bien vivant. J'ai deux petits bémols qui, sans doute, sont de mon propre fait. J'ai l'impression non pas que le roman soit lent — pour moi, ce n'est pas forcément une mauvaise chose — mais qu'il se traîne par moment. Ceci fait que parfois j'avais compris une dizaine de pages plus tôt ce qui allait suivre. Je vous rassure tout de suite, la fin était assez inattendue pour moi en ce sens qu'il y eut toute une série de rebondissements dans une cohérence avec le début de l'œuvre. C'est un tour de force que je souhaite signaler. Le deuxième bémol concerne la psychologie de certains personnages que j'ai du mal à comprendre. Ces questions de face par exemple. Pour être franc, j'ai trouvé certaines attitudes ridicules même si je suis conscients des différences culturelles. Je respecte bien entendu les gens mais certaines choses ont plus de mal à passer notamment quand on se rend compte que ce ne sont que des barrières à la vie. Cela ne concerne pas la religion et je dois tout de même signaler que je trouve certaines attitudes en Europe tout aussi ridicules. C'est juste que j'ai l'impression de voir des gens enchaînés à du vide... Mais, une nouvelle fois, ce n'est pas la faute du romancier, c'est de la mienne.
Comme d'habitude, un petit extrait :
Bonne lecture !
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
@Pang Tong
Si tu as bien aimé celui ci de Kessel, et que tu ne l'a pas déjà lu, je te conseille "le lion". De grands souvenirs de mes lectures d'enfances, avec une petite originalité au sein même de la structure de narration du roman sans tout te dévoiler.
Sinon de mon coté je suis sur "l'homme qui meurt" de James Baldwin.
Un roman sur la vie d'un noir de Harlem dans les années 30 (et toute les problématique que ca souleve) jusqu'à ce qu il devienne acteur de premier plan. Largement inspiré de la vie de l'auteur lui-même notamment sur la partie de sa jeunesse.
Un roman que je rapproche beaucoup par le thème de "Black boy" de Richard wright qui m'a également beaucoup marqué plus jeune et que je ne peux que conseiller.
Faites pas les gros Cracoucass !