Bonjour Hooper et bonjour à la communauté :)
Cela me semble intéressant d'ouvrir ce sujet afin que les gens puissent s'exprimer sur ce sujet vaste qu'est l'IA.
Que ce soit les IA dans les jeux vidéo, mais surtout les IA dites génératives de textes, d'images, de sons, car elles animent les réseaux avec des clivages et polarisations importantes. Ceci est tout à fait normal car elles sont en concurrence avec notamment l'utilisation de logiciels de 2D, de 3D, de créations sonores, etc... mais surtout elles sont en concurrence avec une certaine forme d'artisanat, que je défends.
Personnellement j'utilise parfois ces algorithmes car j'ai toujours aimé essayer des nouveaux outils. Néanmoins je ne vais pas donner d'avis car je n'ai rien à démontrer sur mes aptitudes à modéliser, texturer, éclairer, rendre, monter, filmer, jouer, enregistrer, mixer, encoder, programmer, et créer des outils de production dans les schémes évoqués.
DONC : Je vais simplement vous partager quelques conférences que j'ai regardé sur le sujet, au lieu de vous donner un avis qui sera informe pour vous.
j'essaierai d'y jeter un oeil à l'occasion, perso je reste pour en soutient, ca peut etre utile aussi bien dans les travaux physique avec l’intégration de la robotique et informatique pour automatiser des travaux qui prennent un temps fou pour pas grand chose
Après comme toute nouvelle invention(comme internet) il faut s'en servir intelligemment, pas comme certains qui en profites deja pour faire de nouvelles arnaques, fausse photo, video...
J'ai un avis plutôt en faveur des IAs génératives, sans doute biaisé par le fait qu'elles m'ont permis de réaliser mon plus grand rêve (mettre en son et images mon monde personnel). Pour moi, il faut distinguer plusieurs types d'utilisateurs, entre ceux qui cherchent à inclure les IA comme des outils pour peaufiner des détails de leurs oeuvres, ceux qui se content de copier/coller des prompts à la chaîne et se fichent des imperfections dans leurs résultats, ceux qui en usent sporadiquement et plus pour la curiosité et le plaisir qu'autre chose, ceux qui essaient d'en comprendre tous les tenants et aboutissants par l'expérimentation...
Je ne parle là que des IA génératives (de texte, d'images, de son) car mes expériences se limitent à ces dernières. A part lorsqu'on atteint des degrés élevés d'implication humaine où le créateur humain est véritablement en total contrôle de ce que produit l'IA, je trouve que le rapport à la création est différent en se servant d'une IA. Par exemple, bien que je crée des musiques et illustrations avec celles-ci, je serais incapable d'en jouer les instruments ou de maîtriser les ombres, les tracés, etc. Mais je sais quel est le résultat que je veux, je connais le concept que je veux voir sur le papier, je sais quel mood je veux donner à ce son, ou comment il devrait évoluer. Donc je ne me considère pas comme un artiste dans le sens où je crée directement ces pièces, mais comme un artiste dans le sens où je trouve un moyen de canaliser et d'exprimer mon imagination par le biais de cet intermédiaire. C'est un peu comme voir la statue encore dans le marbre, et commenter sa production alors qu'un tailleur invisible s'attèle à la tâche, ou encore commissionner un dessin à un artiste et proposer des corrections sur tel ou tel détail. On a plus une place de coordinateur, de curateur, de "spectateur" même parfois que d'acteur 100% investi. C'est définitivement un rapport différent de la création traditionnelle, et je ne dis pas que ça doit être le seul, mais je pense qu'il faut reconnaître qu'il est unique, et ne pas se berner en se disant qu'utiliser les IA dans le but de créer des oeuvres artistiques, c'est employer exactement le même procédé que quelqu'un qui prend ses pinceaux, ou sa tablette, ou lance FL Studio, ou que sais-je, et dont l'entièreté du résultat dépend.
Pour les questions d'éthique et de morale, là, c'est plus compliqué, je ne prends pas une position bien tranchée, je dirais que j'attends encore 5-10 ans que les avis sur les IA soient plus définis et informés pour qu'on puisse voir si un consensus se dégage, et si certains arguments intéressants émergent des deux côtés. Par exemple, ça me saoule de voir des personnes qui ne connaissent rien au fonctionnement de ces IA clamer à tue-tête qu'elles collent ensemble des dessins pris sur le net et ce genre de choses. Pour des procédés aussi simples, nul besoin d'attendre les IA. Le tracing existait avant, le vol d'art existait avant. Simplement, les IA accélèrent des procédés déjà existants, parfois déplorables. Comme le trucage et le montage de photos, qui existaient bien avant les IA compétentes dans ce domaine, la génération de pavés de texte bourrés de mauvaises informations (comme lorsqu'on va chercher dans n'importe quelle source douteuse pour se documenter) ou complètement générique (comme quand on cherchait des modèles de CV, de lettres de motivation, de formules pour des mails, etc) et bien d'autres.
Pour autant, je ne dis pas que les IA ne créent pas des dérives nouvelles : il suffit de voir les IA chatbots qui sont vendues comme des compagnons virtuels, des ami.e.s/petit.e.s-ami.e.s, ce qui crée déjà des dépendances parasociales et des incidents malheureusement prévisibles, comme celui du jeune homme qui préférait se confier à son amie IA Daenerys sur ses problèmes de santé mentale plutôt qu'en parler à ses proches réels, puis qui a choisi de se suicider et n'aura pas été dirigé vers des services capables de le prendre en charge. Alors, les IA, vu que ce sont nous humains qui choisissons ce qu'elles sont et ce qu'elles font, elles sont capable de choses magnifiques comme d'horreurs absolues. Elles sont le reflet de notre folle époque qui s'emballe et qui fonce toujours plus vite en avant sans pouvoir se brider. Et ce n'est que le début. Il y a bien des choses à dire sur ce sujet, donc je suis curieux de voir ce que les autres auront à dire.
Pour moi, un futur utopique de l'IA, ce serait un futur où les capacités de chaque être humain sont augmentées par ces outils qui nous permettraient de nous développer et de nous harmoniser à des niveaux encore jamais atteints, elles seraient un tremplin vers un futur qu'on ne pensait atteignable que dans un millier d'années, et elles auraient des conséquences bénéfiques sur notre rapport à nous-même et au monde.
Un futur dystopique de l'IA, ce serait un futur où l'IA a tué internet en le remplissant de bots qui se parlent entre eux et qui créent en boucle des choses sans l'aval d'aucun humain, où les grandes IA sont possédées, réglementées par et servent les intérêts des géants de la tech, identifient les gens lors des manifs, fichent les personnes, leur vendent des illusions et des contrefaçons, s'approprient le monde et le délavent.
C'est triste, mais je pense qu'on est déjà bien engagés sur le second chemin.
pour ce que tu parles de création oui je m'en sert aussi pour pouvoir realiser des choses que je serais incapable de faire comme en photo, bien qu'il y a encore des defauts mais on peut avoir des resultats très satisfaisant. Sinon je reste de la vieille ecole de ce que je peux faire a la main je le fais. L'ia reste un ajout de possibilitées
En attendant les AGI qui seront autonomes et les agents IA cette année destiné a des taches précises
Je recommande cette vidéo. Le souci en IA, c'est que certaines personnes publiques n'y connaissent rien !
Bonus :
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Toute discipline scientifique repose sur une base métaphysique ouverte, y compris l'IA. Avant de se demander "comment" une IA fonctionne, il faut définir ce qu'elle est et ce qu’elle cherche à accomplir. Là-dessus, je renvoie à la conférence de Dartmouth en 1956, berceau de l'IA en quelque sorte :
Qu’est-ce que l’intelligence ?
Qu’est-ce que la conscience ?
Doit-on modéliser la conscience pour la reproduire, ou suffit-il de la faire émerger (sans savoir ce que c'est véritablement) ?
Il est amusant de noter que la définition est souvent utopique et dynamique. On externalise les avancées de l'IA vers d'autres secteurs (le numérique, par exemple).
Cette critique s'efface sur le plan phénoménal. Dans nos relations humaines, on n'a pas besoin d’ouvrir le "capot" de notre interlocuteur pour savoir s’il est humain avec des fonctions d'origine. Si un système se comporte comme un humain, il sera perçu comme tel. Tout simplement. Après tout, les humains eux-mêmes imitent des comportements... On appelle cela la transmission des traits.
Une imitation suffisamment parfaite possède, dans son contexte, les mêmes propriétés que l’objet original. Cela nous amène à la question : Qu’est-ce qu’être humain ? Philosopher sur l’IA, c’est aussi réfléchir à ce que ces systèmes nous apprennent sur notre propre nature. Philip K. Dick le faisait de façon géniale, bien supérieur à Enthoven qui n'y comprend strictement rien. Preuve s'il en est : il entre des prompts moyens sans se poser la question de "La machine a-t-elle appris cela ?".
La technologie n’est pas qu’un outil. Elle est un prolongement de l’humain. Réduire l’IA à un problème purement technique, c’est ignorer cette dimension anthropologique et évolutionnaire. La philosophie digne de ce nom est donc bienvenu.
EDIT : Une fonction implique par définition une résultante, et une résultante est nécessairement rattachée à une fonction. De ce fait, je ne saisis pas bien la critique formulée sur ce point. Par ailleurs, sur le plan phénoménal, nous-mêmes opérons souvent "comme si". Je concède cependant à Étienne Klein que la machine n'a peut-être pas de "pensée musculaire" (mettre en scène son propre corps dans une expérience de pensée) en raison de l'absence d'un corps sensible. Cela ne signifie pas pour autant qu'elle ne parviendra pas au résultat par d'autres moyens. Comment est-ce qu'on pense ? En mettant en route les mots et leurs règles dans le réseau, le tout rattaché à notre histoire (on peut très bien donner une histoire donc un vécu à une IA) !
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Euh, la philosophie, c'est la maîtrise de toutes les disciplines, hein. A plus ou moins haut niveau, mais bon, regarde Aristote, quoi... Après pour Enthoven, on peut dire que ce n'est pas vraiment un philosophe du niveau des antiques ahah, "y'a plein de philosophes mais plus de philosophie"... Ahah.
Je suis moins matheux que toi (quand je te lis) mais certainement plus littéraire, on va dire ^^
Mais tous les humains ont une conscience, sauf coma, je pense... Je ne sais pas pourquoi tu dis/penses ça (sans agressivité)
Pardon ? Sauf coma, évidemment.
Faux, la philo (la vraie) embrasse tous les champs de la connaissance, t'en as jamais fait ?
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