Le Justicier Solitaire (The Legend of the Lone Ranger) de William A. Fraker, 1981 (USA)
Le Justicier Solitaire est un personnage de fiction créé pour une série radiophonique en 1933, qui a presque atteint les 3'000 épisodes, preuve de son succès aux Etats-Unis. Il a été par la suite décliné en comics, en livres et en films. The Legend of The Lone Ranger est le quatrième film parmi les six portés à l'écran, le dernier datant de 2013 avec Johnny Depp.
Ce justicier évolue dans un far-west qui n'a jamais existé, un endroit merveilleux où les cow-boys vivent de formidables aventures à dos de cheval dans de grandes vallées peuplées d'indiens sages qui parlent anglais et où on peut croiser Buffalo Bill, Wild Bill Hicock, le général Custer et le Président Grant dans le même wagon. C'est une véritable mythologie du même ordre que Davy Crockett, un héros de la conquête de l'Ouest, avec toute la propagande vaguement nauséabonde qui va avec et qu'il faut dépasser pour pouvoir apprécier ce film qui, malheureusement, est parsemé de défauts.
La réalisation est impersonnelle et doublée d'un montage parfois raté, le plus frappant étant l'intro qui rush ces éléments : le héros cache un jeune indien traqué par des brigands, les parents du héros sont massacrés par ces brigands, il est recueilli et élevé par les indiens, puis retrouvés par un parent et ramené à la civilisation... tout ça en 4 minutes ! On n'a pas le temps de ressentir quoi que ce soit, on veut tellement tout nous raconter en 95 minutes qu'on repart avec les faits mais pas les émotions.
Un autre gros handicap du film est son propre bagage. Le film est clairement destiné à ceux qui ont aimé la série radio de l'époque et qui veulent de la nostalgie à tous les étages, du coup on nous ressort sans cesse les gimmicks qui caractérisent le héros : il crie souvent "Let's go, Silver !", la voix off rappelle directement l'émission radio, et le thème classique Ouverture Guillaume Tell est entendu 4 fois (et déjà rien qu'une fois, c'est assez pathétique). Je suis assez dur parce qu'il y a de bonnes choses dans le film et que cette façon de s'accrocher à ce point au passé rend l'ensemble niais. Encore un point qui m'a énervé, c'est le vieux grigou qu'on n'avait pas vu jusque là et qui tape la discute au héros pendant deux minutes alors qu'ils sont en pleine fusillade en contrebas d'un guet-apens. Heureusement, il meurt illico et finit de radoter.
Parmi les bonnes choses, il y a le casting correct avec Jason Robards en président, Michael Horse en sidekick indien (on croit en leur amitié, c'est le meilleur aspect du film pour moi), et Christopher Lloyd en bad guy (malheureusement, ses ambitions sont dignes d'un plan des Rapetous, c'est triste). Le héros est incarné par Klinton Spilsbury qui n'a que ce rôle à son actif et qui est plutôt moyen, en plus sa voix en VO n'est pas à la hauteur du reste du casting et fait pâle figure. D'ailleurs, la VO a été quasi entièrement redoublée en studio (ou dans une grotte, c'est à se demander), ce qui donne un côté cheap à l'ensemble. Je ne peux pas non plus empêcher un facepalm quand le héros met un masque qui lui entoure les yeux et que plus personne ne le reconnaît, pas même son amoureuse quand il se fait passer pour un prêtre au confessionnal, avouez que c'est une couleuvre dure à avaler.
La technique est bonne et les paysages sont beaux, forcément. Ils se sont donné les moyens avec des décors variés, un train qui a de la gueule, beaucoup de chevaux, des cascades impressionnantes et des explosions en pagaille. La musique est pompeuse mais c'est le genre qui veut ça, elle est par contre parfois inadaptée à la scène et c'est moins pardonnable. Une scène qui m'a bien plu est le domptage de son cheval blanc, tout en ralenti épique.
Bref, je pense que pour apprécier ce film de nos jours, il faut soit être un américain de 95 ans, soit avoir vu le film à sa sortie en étant gamin, la nostalgie gommant tous les problèmes rencontrés (tu me diras de quel côté tu te situes, fuegosuave ^^).
"Maybe you need a bigger target, like a sleepy buffalo."
J'ai regardé Kaidan et The Company of Wolves et j'attends de recevoir mon bluray d'Amer mais il a l'air de mettre du temps à arriver :'( Je posterai mes critiques en même temps !
Bon a la base je voulais partir sur trois critiques sur une même problématique et travailler sur une structure en deux parties une technique et artistique, mais les trois films que j'ai a traiter ont tous des sujets très différents, donc je vais rester sur un truc plus simple et personnel pour commencer. On verra par la suite si je fais un truc plus détaillé.
Bref voici mes critiques.
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Tintin et le Lac aux requins
On retrouve notre bon vieux Journaliste/reporter Tintin et son fidèle compagnon Milou de retour en Syldavie ( il serai peut-être temps de louer sur place), le professeur tournesol ayant encore inventé la machine du siècle qui permet de reproduire des objets à volonté, et dont l'infâme Rastatopoulos qui a pris pour pseudonyme "Grand Requin", tente de s'emparer, afin de reproduire frauduleusement des œuvres d'art volées dans des musées et stockées dans son repaire sous les eaux du lac Fléchizaff. Je vous le donne en mille. Avec l'aide de Niko et Nouchka, deux jeunes Syldaves, Tintin réussira à déjouer ses plans. Du film sera tirée une adaptation en bande dessinée réalisée par les studios Hergé.
Je ne l'avais jamais vu ce dessin animé. Je me souviens d'en avoir vaguement entendu parler quand j'ai découvert la série des Tintins en BD tout d'abord puis en dessin animé, qui à l'époque faisait clairement partie de mes dessins animés préférés.
Beaucoup de chose me plaisais, l'animation, les histoires, et le doublage français que je trouvais de bonne qualité ( même si beaucoup de scènes sont maintenant des YouTube poop) pour moi sa symbolise tout une époque.
On ne pouvait donc pas se renseigner aussi facilement sur les objets qui nous intéressaient ni sur certains films et dessin animés qui nous faisaient de l’œil, du coup on attendait que Papa et Maman nous achète le film ou qu'il passe avec un peu de chance à la télé. Au moins il existait des magasines spécialisés qui permettaient de pêcher quelques info à droite et à gauche. Soit...
Pour ce film dans tout les cas pas de chance je ne l'ai pas vu et c'est le seul, j'ai même regarder les adaptations de tintins en films dont voici les affiches de l'époque.
Si "Tintin et le lac aux requins" n'est pas tiré d'un album, on y constate de nombreuses références et clins d’œil appuyés sur differents albums de la série . Ce qui est étrange, c'est qu'on ne se sent pas trop dépaysé, on a l'impression d'être dans l'univers de Tintin tel que Hergé l'avait imaginé, et en même temps, il y a de temps à autres des petits détails comme anachroniques, qui donnent l'impression que nous sommes dans un monde parallèle (interprétation purement personnel), proche de l'original, mais comportant quelques petites différences.
Plusieurs choses pour expliquer cela:
Tout d'abord le choix des couleurs n'est pas la même que pour celui de la série, elles sont plus ternes, plus sombres, plus froides. Ce choix est surement réfléchis, afin de bien faire comprendre au spectateur que nous ne sommes dans un épisode de la série, mais bel est bien dans une oeuvre original. Le principal le problème de style graphique et de ce choix de couleurs c'est l’atmosphère qui s'en dégage, qui est du coup beaucoup plus sombre et moins enfantin que pouvaient l'être certains épisodes de la série, sa crée un certains décalage et perturbe certains acquis que l'on pouvait avoir de la série et de la BD.
Cependant l'animation des personnages est assez inégales. Dans certains plans, c'est bien foutu, dans d'autres l'incrustation passe mal ou bien ça manque de fluidité. Autre fait curieux, la tronche de certains personnages n'a absolument rien à voir avec l'univers de Tintin (comme celle des enfants principaux) , c'est totalement différent, ce qui renforce le décalage avec la série, on est ailleurs, peut-être un espace temps différent.
En revanche les décors sont globalement assez jolis et bien exploités..
On retrouve cet aspect plus dramatique et plus crut de la violence dans la narration de certains passages, on parle là d'une strangulation d'un chien dans les premières minutes du film, d'échanges de coup de feu plus violentes qu'a l'accoutumé d'un crash d'avion, de scènes de bagarre moins cartoonesque.... Tout ça pour expliquer que le film prend le partis de jouer dans la cours des plus grands, en laissant un peu de côté cet aspect enfantin et cartoon qu'on pouvait peut être reprocher aux épisodes de la série.
Malgré cette ambiance assez sombre, on prend plaisir a retrouver des personnages de la BD, à en découvrir de nouveaux et à suivre une histoire sympathique, le film joue beaucoup sur le côté nostalgique et repose essentiellement sur l'appréciation de la Bande dessinée ou non.
Cependant même si le scénario est plaisant à suivre il n'en reste pas moins déroutant, notamment dans ses éléments de résolutions ( des conflits, de certains dialogues notamment) c'est trop facile, trop prévisible parfois, incohérent, même stupide, on approche par-moment du nanar, malgré tout sa donne un côté humoristique au film qui part son côté plus sombre manque cruellement d'humour, et c'est là le plus gros problème de ce long métrage, c'est son manque d'identité.
On peut pas le ranger dans un film pour enfants, car certaines scènes sont trop peu adaptés pour un public d'enfant, et de l'autre le film a des soucis d'incohérence, des résolutions de conflits absurdes et des gags burlesques adaptés justement aux enfants. C'est très compliquer de placé ce Tintin dans une catégorie.
Heureusement les Duponts et Hadock sont là pour nous faire leur bourdes habituels, mais je n'ai pas beaucoup souris pendant ma séance, j'en attendais peut être plus, ou certains gags qui me faisait rire avant ne le font plus aujourd'hui.
Et puis on ne comprend plus très bien ce que font les personnages par moment, les motivations sont floues, on a l'impression qu'ils ont été mis là pour faire plaisir aux amateurs de Tintins, ils sont là c'est tout, enfin on va pas s'en plaindre, j'aurais été le premier a hurler au viol, si Hadock manquait au casting.
Un autre point à aborder serai la mise en scène du film, assez bâtarde je dois dire. Certaines grosses maladresses dans le découpage, comme ce début, où l'on ne voit pas Tintin sortir de l'avion avant qu'il n'explose, ce qui donne l'impression qu'il s'agit là de la dernière aventure de notre reporter préféré. D'un côté on pourrai dire que c'est un défaut de mise en scène, mais d'un autre cela peut se prêter à un gag supplémentaire, cela en deviens drôle encore une fois comme dans un nanar.
Encore une fois on ne s'est pas trop ou ce placer, défaut de mise en scène ou trait d'humour, réalisme exagéré ou écriture subtil. Même constat sur la mise en scène des décors, le spectateur a du mal a se situer dans l'espace, ce qui est un combe dans un film d'animation, on est souvent contraint de se forcer pour bien saisir dans quel endroit on est.
En Conclusion, j'ai bien apprécié le film malgré ces nombreux défauts de cohérence et son problème d'identité, j'ai passé un bon moment, j'ai eu plaisir a revenir dans l'univers de Tintin, j'ai pas parlé des musiques, car pour moi elles sont tellement inexistantes dans le film que je n'ai pas jugé bon d'en parler. Bref un film pas exceptionnel mais devant lequel on passe un bon moment.
La traversée de Paris
La Traversée de Paris est un film franco-italien, réalisé par Claude Autant-Lara, sorti en 1956. Il est inspiré de la nouvelle de Marcel Aymé, Traversée de Paris, parue en 1947 dans le recueil Le Vin de Paris.Paris, en 1942.
Le film prend place en pleine occupation de Paris durant la guerre 1939-1945, l'histoire nous présente le personnage de Marcel Martin (Bourvil) Chauffeur de taxi au chômage, Marcel gagne sa vie en livrant des colis au marché noir. Un jour, il doit transporter à pied, à l’autre bout de la capitale (plus précisément de la rue Poliveau à la rue Lepic), quatre valises contenant un cochon découpé. Devant retrouver son ami qui l'accompagne a chaque traversée. Il y apprend que celui-ci vient d’être arrêté par la police. Un inconnu entre alors dans le restaurant et, sur un malentendu, craignant qu’il n'ait donné un rendez-vous à sa compagne, Martin l’invite à partager son dîner et à faire le transport avec lui. Ce choix se révèle vite calamiteux car ce personnage, un certain Grandgil (Jean Gabin), est loin d’être docile. Il extorque tout d’abord une forte somme en terrorisant l'épicier du marché noir, Jambier (Louis de Funés) scène culte au passage, voici un petite mise en bouche.
L'expédition nocturne est émaillée d'incidents.
Que dire de ce film a part que cela me fait un vrai plaisir d'en faire une critique personnel, c'est un film que j'ai vu une bonne dizaines de fois, il est très bien joué et correspond tout à fait au livre, ce genre de film me manque aujourd'hui, il est temps d'en parler.
Comme dit précédemment, le film prend place dans un Paris occupé de 1942, ou le marché noir et la survie sont habituels et nécessaires à la survie. La traversée de Paris marque l’apogée du cinéma de « qualité française », à quelques mois de l’apparition de la Nouvelle Vague. Claude Autant-Lara, ici à son meilleur, propose un portrait, inédit à l’époque, de la vie quotidienne sous l’Occupation, avec sa débrouillardise, ses mesquineries et ses compromissions.
En effet c'est la première fois que l'on voit un film qui met en scène la guerre sous un autre visage, ainsi nous sommes loin de l'image de la résistance et des horreurs de la guerre que le cinéma Français avait l'habitude de montrer; on nous place directement au cœur de paris dans la peau de deux Français lambda qui tentent de survivre, nous sommes typiquement dans un rôle d'observateur et dans la description jamais dans l'émotion.Le film a presque une approche documentaire dans sa description des rouages du marché noir, de l’abattage d’un cochon chez un commerçant sinistre à sa distribution dans des quartiers de la capitale, en passant par le recrutement de livreurs prenant des risques tant avec la police française qu’avec la Gestapo.
On nous montre clairement la guerre vécu comme nous l'aurions vécu à l'époque, en perpétuel pression.
Mais il ne faudrait pas réduire La traversée de Paris à cet aspect historique, le film est bien plus ambitieux que cela.
Martin et Grandgil forment un étonnant duo de cinéma. Les prises de vue nocturnes des quartiers parisiens où les deux comparses tentent d’échapper aux chiens renifleurs et aux autorités alternent avec plusieurs scènes d’intérieur savoureuses, ayant pour décor un restaurant, deux cafés, une épicerie, un appartement bourgeois et un poste de police. On est dans une aventure a moindre échelle, chaque décor est une épreuve, chaque rencontre un potentiel danger. Tout les éléments extérieurs sont un prétexte afin de faire ressortir le duo principal, chaque scène en dévoile un peu plus sur chaque personnalité, finalement le spectateur oublie le but de leur traversée seul le pourquoi compte, tant les scènes d'intérieurs sont pour montrer l'humain à son niveau le plus faible et le plus élevé, le lâche et le résistant. Quand on pense que la moitié des décors a été fait main, pour recréer Paris, c'est tout bonnement grandiose de voir que même en suivant qu'un simple duo de français, le film est aussi dramatique et bouleversant que peut l'être un film de guerre plus explicite.
Autant-Lara propose alors un portrait sans concessions des bassesses humaines, lançant dans la bouche de Grandgil un « Salaud de pauvres » désormais célèbre.
Il faut voir Jean Gabin (à son sommet) faire tourner en bourrique un Louis de Funès surexcité, en plein couvre feu, symbole pour moi de la résistance ou engueuler une tenancière de bar effrayée (Georgette Anys) pour apprécier tant la verve des auteurs qu’un numéro d’acteur irrésistible. C’est pourtant Bouvril qui obtint, seul, le prix d’interprétation au Festival de Venise 1956. Il faut dire qu’il est admirable dans ce rôle de trafiquant un peu pleutre et hâbleur, prototype du Français moyen un peu lâche et égoïste loin de l’image de comique paysan qui était jusqu’alors la sienne.
D'un point de vue technique, on pourrait parler de la lumière qui est super bien exploité ( scène du lampadaire), et qui si on fait preuve d'une interprétation excessive, pourrait être le symbole de la résistance dans le noir de paris.
Sous la caméra d'Autant-Lara, l'odyssée d'un pauvre type et d'un artiste peintre faisant du marché noir dans le Paris nocturne de 1943 devient un règlement de comptes avec la bêtisé ordinaire, combat de deux Anti-héros contre ce monde qui les écrases, une mini-fresque sur la connerie du visage humain. Réelisé durant les Trente Glorieuses, qui voulaient oublier les ombres noires de l'Occupation et qui croyaient, même vaguement et naïvement, en l'avenir de l'homme, le film choqua par un rappel de ce que le Français moyen pouvait être durant l'occupation. Aujourd'hui, il devrait séduire à 100 %, puisque le cynisme, le doute et la suspicion sont pratiquement devenus des règles de vie.
C'est pourquoi je conseil à tous de voir ce film qui est un vrai bijoux du cinéma Français, un incontournable pour tout amateur de cinéma français qui se respecte.
Je mettrai la critique du dernier film plus tard, faut que je me refasse un second visionnage ^^
Sur la planète Tridan, dans le pays de Gandahar vivant en harmonie depuis des siècles, une menace qui semble surgie de nulle part menace d'éradiquer toute vie sur la planète. Le conseil des femmes envoie un servant du nom de Syl enquêter et faire un rapport sur cette menace.
Il y a des oeuvres intemporelles qui défient le temps, malheureusement Gandahar n'en fait pas partie. Le poids des années se fait clairement ressentir sur ce film d'animation français réalisé il y a presque trente ans. Les personnages sont rigides, lents et les couleurs plutôt fadasses. Les scènes d'action prêtent à sourire tant elles paraissent molles. Même pour l'époque, Gandahar ne devait pas être un fleuron technique. La musique, omniprésente, offre quelques bons moments (notamment sur l'apparition de l'armée ennemie) mais ne casse pas des briques et semble elle aussi datée. Le doublage est assez plat également (hormis la voix du grand métamorphe). Quand on pense qu'à la même époque sortait Akira, il y a de quoi laisser songeur...
Cependant (et heureusement pour lui!), le film a quelques qualités qui peuvent faire oublier les défauts. La patte graphique, signée Philippe Caza qui a fait les beaux jours du magazine Métal Hurlant, a une identité propre qui donne au film un aspect visuel unique. Gandahar possède une faune et une flore originales ainsi que des us et coutumes qui lui sont propres. On pourrait assimiler la planète à une espèce de croisement entre l'univers d'Aquablue et celui de la planète Namek dans Dragon Ball. Une légère faute de goût cependant avec le grand métamorphe qui ressemble vraiment trop à un phallus. Une fois le rapprochement fait (ce qui va plutôt vite), on ne voit plus que ça. Certains costumes fleurent bons aussi la rétro-science fiction avec cet aspect à la Ulysse 31, mais c'est emblématique de l'époque et cela donne finalement un certain cachet.
Le scénario et les thématiques du film ne sont pas très originales, mais fonctionnent plutôt bien grâce à une certaine poésie et un certain onirisme. Parfois certains raccourcis sont regrettables, comme la romance entre le héros et l'héroïne, qui nait en 5 secondes chrono, mais rien de bien méchant. Au moins, on reste dans le vif du sujet. Le film a le mérite d'être efficace dans ce qu'il propose sans se perdre en conjectures inutiles. J'ai particulièrement bien apprécié les petites touches bien trouvées qui viennent ternir ça et là l'image idyllique de la société Gandaharienne, soulignant qu'une société n'est toujours idéale qu'en apparence.
En bref, pour apprécier aujourd'hui le film à sa juste valeur, il faut savoir passer outre ses défauts qui peuvent en bloquer plus d'un. Passé cela, il y a matière à passer un agréable moment sur cette invitation au voyage dans l'imaginaire.
Voici mon avis / "mini analyse" sur Cure de Kiyoshi Kurosawa (légers spoils et bourré de fautes):
J'aimerai d'abord remercier mon binôme, NicoNico, pour m'avoir fait découvrir ce film. J'ai vraiment du mal avec les films policiers/enquêtes en général, mais ce film est tellement grandiose dans sa mise en scène et ses personnages que j'ai tout de suite accroché. Un gros coup de cœur.
On suit l'histoire d'un inspecteur, nommé Takabe, cherchant à résoudre une série de meurtres étranges : chaque victime est marqué sur le cou par des lacérations prenant la forme d'un "X". Cependant le meurtrier (à chaque fois différent et retrouvé sur le lieu du crime) n'a q'un vague souvenir de la raison pour laquelle il a tué sa victime.
le véritable lien entre tout ces meurtres se trouve être Mamiya, un étudiant en psychologie à première vu amnésique utilisant l'hypnose pour suggérer des idées de meurtre à des inconnus.
Voilà pour les grandes lignes. Je reviendrai sur la relation entre les personnages et plus globalement le scénario, qui m'a bien plu, à la fin.
J'aimerais avant tout parler de la mise en scène de ce film qui est juste magistrale! Le travail abattu sur la notion de point de vu et de valeur de plan notamment et en parfaite harmonie avec les thèmes abordés. En effet, comme le personnage de Mamiya cherchant à pénétrer l'esprit de ses victimes, la caméra est placé de façon intrusive grâce, par exemple, aux nombreux sur-cadrages (image 1) et plans larges/semi ensembles (image 2) qui donnent cette impression de voyeurisme au spectateur.
image 1 ▼▲
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De plus, ce parallèle entre les actions de Mamiya et la notion de point de vu et également visible dans les changements radicales de valeurs de plans. Si la plupart des séquences sont filmés en plan large et en plan séquence (voir en plan fixe), il peut arriver que des champs/contre champs en gros plan viennent bouleverser le découpage lorsque Mamiya hypnose sa victime. (image 3)
image 3 ▼▲
Et je pense qu'il s'agit d'une des plus grandes forces du film (et plus globalement du cinéma japonais) : cet économie du montage et des plans rapprochés. En effet, là où dans beaucoup de film le champs/contre champs va être utilisé systématiquement lors des scènes de discussions, ici, le cinéaste favorise des plans larges, fixes ou accompagnant les personnages pour ainsi créer des rapports de force entre les personnages beaucoup plus subtiles que par un simple champs/contre champs.
Prenons par exemple ce qui est pour moi la scène clé du film: Dans l'image 4, Takabe (à gauche du cadre) est montré, au début de cette scène, comme ayant l’avantage sur Mamiya. Cependant au fil de la discussion entre les 2 personnages ( et du fait que Takabe se confie à Mamiya) les rapports de force vont s'inverser (Takabe est "prisonnier" de Mamiya), le tout en un seul plan. (image 5)
image 4 ▼▲
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Ainsi, cette mise en scène assez économe en apparence, se retrouve être extrêmement riche une fois qu'on y prête attention et permet une évolution fluide et compréhensible des personnages dans un même plan.
D'ailleurs, si le personnage de Mamiya bouleverse la mise en scène, c'est également lui qui fait évoluer les personnages. En effet, le personnage de Mamiya a une psychologie et des intentions qui m'ont beaucoup fait penser au Joker imaginé par Alan Moore; c'est un personnage au passé trouble qui n'a pour seul but que de faire tomber les masques et montrer qu'il sommeille un meurtrier chez chaque être humain, même chez le plus respectable d'entre nous. Le thème du masque que porte chaque être humain pour se fondre dans la société est exprimé notamment par Takabe à la fois un mari pour sa femme, un détective pour ses collègues mais étant au final ni l'un ni l'autre.
Ce thème est d'autant plus pertinent que la société japonaise favorise le bien être collectif aux désirs personnels. Chacun dispose de son rôle dans la société et il ne faut pas s'en démarquer.
Ici, Mamiya (représentant l'individu) est bien en opposition avec Takabe (représentant le peuple/ l'ordre collectif).
Je vais m’arrêter là, mais il y a encore énormément d’éléments dans le scénario/ dialogues à analyser (sans parler des dernières scènes qui sont ouf à ce niveau). Le film est réellement d'une grande richesse. Encore merci à Nico pour la découverte et Kaz pour l'idée du topic.
Voilou, c'est pas très bien construit, il y a des fautes, mais j'ai dit tout ce que je voulais dire.
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The Tracey Fragments est un film qui repose sur un concept simple mais réel : La mémoire fragmentée. Lorsque l'on se souvient d'un événement, on le reconstitue par l'imagination à l'aide de fragments qui sont pour la plupart des détails, des sensations ou des émotions.
Dans ce film deux techniques sont utilisées pour retranscrire cela :
- Les événements sont dans le désordre.
- L'écran lui même est scindé en différents petits morceaux représentant les fragments de mémoire dont je viens de parler. C'est ce qui fait son originalité.
Pendant une heure et demi on va suivre les souvenirs d'une jeune fille qui se nomme Tracey Berkowitz (Ellen Page), une adolescente de 15 ans à la recherche de son petit frère.
Mais on va aussi reconstituer notre propre mémoire du film en le regardant. (Mindfuck :D)
Et... sans prendre la peine de développer, le scénario n'est pas mauvais, mais il est totalement stéréotypé, donc en vrac on retrouve :
- Une adolescente paumée et introvertie.
- Qui dit des trucs wtf face caméra.
- Un père autoritaire et con.
- Une mère inattentive et accro à la télé.
- Un petit frère un peu débile mais rigolo.
- Du harcèlement scolaire.
- Un mec ténébreux qui débarque dans la classe.
- Elle tombe amoureuse de lui forcément.
- Du rock en bo pour le côté rebelle.
- Le tout dans un monde ultra hostile.
- Etc...
Je me sens obligé de montrer la tronche du prince charmant et à qui il ressemble parce que ça m'avait bien fait rigoler.
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Pour parler du fond, il y a quelques symboles tout au long du visionnage dont un en particulier dévoilé lors de la scène finale :
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L’innocence de Tracey est incarnée par son petit frère qui semble être le seul rayon de soleil dans sa vie merdique. À l'instant précis où elle est expulsée de la voiture, telle une capote usagée par celui qu'elle admirait, le frangin disparaît.
Si l'on remet les éléments dans l'ordre, c'est à partir de là qu'elle part à la recherche de ce qu'elle a perdu.
La toute dernière scène est un plan séquence qui montre Tracey avancer face caméra sans s'arrêter démontrant assez lourdement qu'elle abandonne sa quête pour aller de l'avant.
Au début je me disais que c'était juste un film à concept mais en fait non pas du tout parce que le scénario tient debout tout seul et arrive à nous prendre malgré tout.
Contrairement à Memento qui en est très proche, l'idée est pratiquement détachée du récit.
Par exemple on peut voir des petits clips stylisés comme lorsque les fragments prennent la forme d'une BD que Tracey est justement en train de lire, mais ça ne sert à rien...
Parfois ils s'adaptent de manière pertinente comme lorsqu'ils tentent de signifier le côté flou d'un souvenir avec une composition anarchique à l'écran. Ou encore pour rendre absurde une scène d'humiliation en rembobinant un fragment à la chaîne comme un traumatisme.
C'est plus un effet de style qu'autre chose, mais ça se laisse regarder sans problème, c'est pas mauvais et l'on ne s'ennuie jamais visuellement c'est ce qui fait sa force. Je dirais même que c'est un bon film pour ado, mais il aurait mieux fallu adapter ça à un autre type d'histoire comme un thriller par exemple et surtout d'appliquer le concept à un récit un peu plus consistant pour réussir à rendre le film... mémorable.
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La Zona, propriété privée (ou simplement « La Zona » pour le titre d'origine) est un film mexicain entre le thriller et le film politique qui m'a un poil gonflé durant sa première partie...
Pour remettre les choses dans le contexte, au Mexique le contraste est fort entre les riches et les pauvres. Les riches se barricadent dans leurs quartiers avec des barbelés et des caméras de surveillance alors que les pauvres vivent juste à côté dans des bidonvilles. C'est ce qui est montré dans les première minutes du film. Bref, ça existe et ce n'est pas une dystopie.
Un panneau publicitaire vient s'écraser sur le mur et ouvre le passage à trois miséreux qui en profitent pour aller cambrioler l'une des résidences. Seulement ça tourne mal, une femme surprends deux des hommes et les tient en joue avec une arme, puis elle se fait assommer par le troisième...
... et c'est tout, la scène se termine comme ça et on en sais pas plus. C'est là que j'ai commencé à m'énerver.
Le lendemain on apprend qu'il y'a apparemment eu des morts, les scènes se succèdent sans aucune logique, on dirait que c'est mal fait, les dialogues sont nazes, il y'a un groupe de jeunes qui rigolent à trois reprise sur un éventuel violeur (?), l'un des résidents reçoit un appel, on empêche l'agent de police de faire son boulot. On nous montre des trucs à travers les caméras de surveillances, les habitants se comportent bizarrement. La communauté se réunit dans un gymnase, on dirait une secte...
Quand soudain... Un harpon !
Le groupe de jeunes est armés et se met à courir dans un terrain vague, puis dans une forêt et pif paf pouf une fusillade.
J'ai... rien compris.
Au bout de 30 minutes j'ai fait une pause pour finalement comprendre sur internet que le réalisateur essayait de retranscrire un climat de paranoïa en nous privant d'informations. Seulement pour moi ça ne fonctionne pas du tout.
Pour faire ressentir de la paranoïa il faut deux choses : Une menace et une peur.
On ne sait rien de la menace puisqu'on l'a laissé en plan dans la scène du cambriolage, on ne sait pas vraiment qui est mort, on ne sait pas s'ils sont retournés dans leur bidonville avec le magot (ce qui aurait été logique étant donné qu'ils ont écarté le seul obstacle en l’assommant).
Pour avoir peur il faut s'attacher aux personnages. Seulement il n'y en a pas un seul qui a eu le temps de se développer à travers le récit et à mes yeux ils sont tous sans exception creux et antipathiques.
Au bout de ces 40 minutes (exactement) le film reprend un rythme normal en nous montrant ce qu'il s'est vraiment passé durant le cambriolage à l'aide d'un flash-back :
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Après avoir désarmé la femme, l'un des deux hommes l'étrangle, l'alarme retentit, ils tentent de prendre la fuite et se font tuer à leur tour, le plus jeune qui l'avait assommé réussit à s'enfuir mais reste piégé à l’intérieur de la zone.
Et c'est seulement là que le film commence et qu'il devient intéressant parce qu'il nous montre comment une communauté peuplée de gros cons (il faut le dire) bascule dans une chasse aux sorcières digne du célèbre moustachu.
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Tout est là.
- La peuple qui veut se faire justice lui même en éloignant la police,
- L'abandon de l'esprit rationnel pour la vengeance.
- La corruption des institutions qui laisse passer ça.
- L'élimination des derniers membres réfractaires du conseil.
- L'embrigadement des jeunes dans la chasse.
- L'un des jeunes qui découvre et cache le jeune cambrioleur dans sa cave.
- Évidemment ça se termine très très mal.
- Les remords de certaines personnes après avoir découvert que la victime était en partie innocente et qu'elle avait déjà tout avoué dans un enregistrement vidéo.
- Le quartier qui revient à ses habitudes, pendant que les membres réfractaires déménagent/fuient ce régime taché de sang.
- Et surtout la victime laissée dans une poubelle qui portait une série de numéros noirs sur son bras...
Je crois que j'ai tout dit. Au final c’était bien, c'est juste dommage que le film ne propose aucune solution et qu'il ne dénonce que les conséquences et pas assez l'origine du problème.
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Creepshow est un film d’épouvante-horreur de George A. Romero qui fleure bon les années 80.
C'est un film à sketchs ou plutôt un film comics qui rend hommage à un type de bd d'horreur (EC Comics) qui faisait fureur chez les petits américains de l'époque en reprenant la même esthétique dans l'enrobage.
Le film est constitué de 5 histoires (6 si l'on compte la trame principale), toutes scénarisées par Stephen King.
Bon alors, ça fout les jetons ou bien ? Bah nan absolument pas, le film est plutôt fidèle à l'ambiance des comics, on y retrouve une bonne dose de wtf à l'ancienne et ça se termine toujours avec une touche d'ironie. Les histoires sont toutes différentes et globalement très enfantines, la seule scène sanglante du film est maquillée avec des lumières rouges.
Je ne vais pas détailler tous les sketchs mais j'aime bien celui sur la plage avec Leslie Nielsen et surtout celui de la météorite qui possède une esthétique franchement cool. Le fermier qui louche avec des yeux de poulet et qui n'arrête pas de répéter qu'il a une tête de con... Il me rappelle vaguement quelqu'un d'ailleurs... Oh Wait ! Mais c'est Stephen King himself ! :D
Ils se sont fait plaisir avec ce film ! On peut même y voir Ed Harris avec des cheveux ! Rien que pour ça ça mérite le coup d’œil.
La trame principale fait office de petite vengeance envers les associations parentales qui ont fait interdire ce genre de comics à l'époque avec la création du "Comics Code Authority". Un comité de censure dans le même style que le "Code Hays" pour le cinéma.
Globalement le film est bon dans sa démarche, il a du charme et il arrive à se démarquer, il a même eu droit à son propre comics (objet de collection aujourd'hui) et de quelques suites. Je vois pas trop ce que je pourrais dire de plus, perso ça m'a beaucoup rappelé la série Chair de Poule adaptée des livres éponymes de Robert Lawrence Stine que ceux de ma génération ont certainement déjà lu au CDI de l'école.
Conclusion de cette session :
Spoiler ▼▲
Très content.
Je me disais en participant que ça m'encouragerais à voir des films que je n'aurais probablement jamais vu. La sélection de Quenthi répond parfaitement à cette attente. Car si les films n'ont pas été des claques pour moi, ils ont tous été intéressants à leur façon.
Dans l'ordre :
Top 1 : Creepshow 7/10
Top 2 : La Zona 6/10
Top 3 : The Tracey Fragments 6/10
@Teufeu--> Content que tu ai apprécié ma sélection dans son ensemble ! :-) Et bravo pour tes critiques bien construites et complètes ! Je vais essayer de faire aussi bien pour mes critiques mais je ne suis pas un champion en la matière ! ^^
Teufeu tu n'as pas vu d'épisodes de la série les contes de la crypte?
Je crois que je suis passé complètement à côté jusqu'à maintenant. x)
Citation:
@Teufeu--> Content que tu ai apprécié ma sélection dans son ensemble ! :-) Et bravo pour tes critiques bien construites et complètes ! Je vais essayer de faire aussi bien pour mes critiques mais je ne suis pas un champion en la matière ! ^^
Merci. Fais comme tu le sens c'est plus important que de faire un truc de fou. :)
Le Justicier Solitaire (The Legend of the Lone Ranger)
de William A. Fraker, 1981 (USA)
Ce justicier évolue dans un far-west qui n'a jamais existé, un endroit merveilleux où les cow-boys vivent de formidables aventures à dos de cheval dans de grandes vallées peuplées d'indiens sages qui parlent anglais et où on peut croiser Buffalo Bill, Wild Bill Hicock, le général Custer et le Président Grant dans le même wagon. C'est une véritable mythologie du même ordre que Davy Crockett, un héros de la conquête de l'Ouest, avec toute la propagande vaguement nauséabonde qui va avec et qu'il faut dépasser pour pouvoir apprécier ce film qui, malheureusement, est parsemé de défauts.
Un autre gros handicap du film est son propre bagage. Le film est clairement destiné à ceux qui ont aimé la série radio de l'époque et qui veulent de la nostalgie à tous les étages, du coup on nous ressort sans cesse les gimmicks qui caractérisent le héros : il crie souvent "Let's go, Silver !", la voix off rappelle directement l'émission radio, et le thème classique Ouverture Guillaume Tell est entendu 4 fois (et déjà rien qu'une fois, c'est assez pathétique). Je suis assez dur parce qu'il y a de bonnes choses dans le film et que cette façon de s'accrocher à ce point au passé rend l'ensemble niais. Encore un point qui m'a énervé, c'est le vieux grigou qu'on n'avait pas vu jusque là et qui tape la discute au héros pendant deux minutes alors qu'ils sont en pleine fusillade en contrebas d'un guet-apens. Heureusement, il meurt illico et finit de radoter.
Bref, je pense que pour apprécier ce film de nos jours, il faut soit être un américain de 95 ans, soit avoir vu le film à sa sortie en étant gamin, la nostalgie gommant tous les problèmes rencontrés (tu me diras de quel côté tu te situes, fuegosuave ^^).
"Maybe you need a bigger target, like a sleepy buffalo."
J'ai regardé Kaidan et The Company of Wolves et j'attends de recevoir mon bluray d'Amer mais il a l'air de mettre du temps à arriver :'( Je posterai mes critiques en même temps !
Sélection des films de Suprême Yoshiphile
Bon a la base je voulais partir sur trois critiques sur une même problématique et travailler sur une structure en deux parties une technique et artistique, mais les trois films que j'ai a traiter ont tous des sujets très différents, donc je vais rester sur un truc plus simple et personnel pour commencer. On verra par la suite si je fais un truc plus détaillé.
Bref voici mes critiques.
Je mettrai la critique du dernier film plus tard, faut que je me refasse un second visionnage ^^
Gandahar de René Laloux.
Sur la planète Tridan, dans le pays de Gandahar vivant en harmonie depuis des siècles, une menace qui semble surgie de nulle part menace d'éradiquer toute vie sur la planète. Le conseil des femmes envoie un servant du nom de Syl enquêter et faire un rapport sur cette menace.
Il y a des oeuvres intemporelles qui défient le temps, malheureusement Gandahar n'en fait pas partie. Le poids des années se fait clairement ressentir sur ce film d'animation français réalisé il y a presque trente ans. Les personnages sont rigides, lents et les couleurs plutôt fadasses. Les scènes d'action prêtent à sourire tant elles paraissent molles. Même pour l'époque, Gandahar ne devait pas être un fleuron technique. La musique, omniprésente, offre quelques bons moments (notamment sur l'apparition de l'armée ennemie) mais ne casse pas des briques et semble elle aussi datée. Le doublage est assez plat également (hormis la voix du grand métamorphe). Quand on pense qu'à la même époque sortait Akira, il y a de quoi laisser songeur...
Cependant (et heureusement pour lui!), le film a quelques qualités qui peuvent faire oublier les défauts. La patte graphique, signée Philippe Caza qui a fait les beaux jours du magazine Métal Hurlant, a une identité propre qui donne au film un aspect visuel unique. Gandahar possède une faune et une flore originales ainsi que des us et coutumes qui lui sont propres. On pourrait assimiler la planète à une espèce de croisement entre l'univers d'Aquablue et celui de la planète Namek dans Dragon Ball. Une légère faute de goût cependant avec le grand métamorphe qui ressemble vraiment trop à un phallus. Une fois le rapprochement fait (ce qui va plutôt vite), on ne voit plus que ça. Certains costumes fleurent bons aussi la rétro-science fiction avec cet aspect à la Ulysse 31, mais c'est emblématique de l'époque et cela donne finalement un certain cachet.
Le scénario et les thématiques du film ne sont pas très originales, mais fonctionnent plutôt bien grâce à une certaine poésie et un certain onirisme. Parfois certains raccourcis sont regrettables, comme la romance entre le héros et l'héroïne, qui nait en 5 secondes chrono, mais rien de bien méchant. Au moins, on reste dans le vif du sujet. Le film a le mérite d'être efficace dans ce qu'il propose sans se perdre en conjectures inutiles. J'ai particulièrement bien apprécié les petites touches bien trouvées qui viennent ternir ça et là l'image idyllique de la société Gandaharienne, soulignant qu'une société n'est toujours idéale qu'en apparence.
En bref, pour apprécier aujourd'hui le film à sa juste valeur, il faut savoir passer outre ses défauts qui peuvent en bloquer plus d'un. Passé cela, il y a matière à passer un agréable moment sur cette invitation au voyage dans l'imaginaire.
Voici mon avis / "mini analyse" sur Cure de Kiyoshi Kurosawa (légers spoils et bourré de fautes):
J'aimerai d'abord remercier mon binôme, NicoNico, pour m'avoir fait découvrir ce film. J'ai vraiment du mal avec les films policiers/enquêtes en général, mais ce film est tellement grandiose dans sa mise en scène et ses personnages que j'ai tout de suite accroché. Un gros coup de cœur.
On suit l'histoire d'un inspecteur, nommé Takabe, cherchant à résoudre une série de meurtres étranges : chaque victime est marqué sur le cou par des lacérations prenant la forme d'un "X". Cependant le meurtrier (à chaque fois différent et retrouvé sur le lieu du crime) n'a q'un vague souvenir de la raison pour laquelle il a tué sa victime.
le véritable lien entre tout ces meurtres se trouve être Mamiya, un étudiant en psychologie à première vu amnésique utilisant l'hypnose pour suggérer des idées de meurtre à des inconnus.
Voilà pour les grandes lignes. Je reviendrai sur la relation entre les personnages et plus globalement le scénario, qui m'a bien plu, à la fin.
J'aimerais avant tout parler de la mise en scène de ce film qui est juste magistrale! Le travail abattu sur la notion de point de vu et de valeur de plan notamment et en parfaite harmonie avec les thèmes abordés. En effet, comme le personnage de Mamiya cherchant à pénétrer l'esprit de ses victimes, la caméra est placé de façon intrusive grâce, par exemple, aux nombreux sur-cadrages (image 1) et plans larges/semi ensembles (image 2) qui donnent cette impression de voyeurisme au spectateur.
De plus, ce parallèle entre les actions de Mamiya et la notion de point de vu et également visible dans les changements radicales de valeurs de plans. Si la plupart des séquences sont filmés en plan large et en plan séquence (voir en plan fixe), il peut arriver que des champs/contre champs en gros plan viennent bouleverser le découpage lorsque Mamiya hypnose sa victime. (image 3)
Et je pense qu'il s'agit d'une des plus grandes forces du film (et plus globalement du cinéma japonais) : cet économie du montage et des plans rapprochés. En effet, là où dans beaucoup de film le champs/contre champs va être utilisé systématiquement lors des scènes de discussions, ici, le cinéaste favorise des plans larges, fixes ou accompagnant les personnages pour ainsi créer des rapports de force entre les personnages beaucoup plus subtiles que par un simple champs/contre champs.
Prenons par exemple ce qui est pour moi la scène clé du film: Dans l'image 4, Takabe (à gauche du cadre) est montré, au début de cette scène, comme ayant l’avantage sur Mamiya. Cependant au fil de la discussion entre les 2 personnages ( et du fait que Takabe se confie à Mamiya) les rapports de force vont s'inverser (Takabe est "prisonnier" de Mamiya), le tout en un seul plan. (image 5)
Ainsi, cette mise en scène assez économe en apparence, se retrouve être extrêmement riche une fois qu'on y prête attention et permet une évolution fluide et compréhensible des personnages dans un même plan.
D'ailleurs, si le personnage de Mamiya bouleverse la mise en scène, c'est également lui qui fait évoluer les personnages. En effet, le personnage de Mamiya a une psychologie et des intentions qui m'ont beaucoup fait penser au Joker imaginé par Alan Moore; c'est un personnage au passé trouble qui n'a pour seul but que de faire tomber les masques et montrer qu'il sommeille un meurtrier chez chaque être humain, même chez le plus respectable d'entre nous. Le thème du masque que porte chaque être humain pour se fondre dans la société est exprimé notamment par Takabe à la fois un mari pour sa femme, un détective pour ses collègues mais étant au final ni l'un ni l'autre.
Ce thème est d'autant plus pertinent que la société japonaise favorise le bien être collectif aux désirs personnels. Chacun dispose de son rôle dans la société et il ne faut pas s'en démarquer.
Ici, Mamiya (représentant l'individu) est bien en opposition avec Takabe (représentant le peuple/ l'ordre collectif).
Je vais m’arrêter là, mais il y a encore énormément d’éléments dans le scénario/ dialogues à analyser (sans parler des dernières scènes qui sont ouf à ce niveau). Le film est réellement d'une grande richesse. Encore merci à Nico pour la découverte et Kaz pour l'idée du topic.
Voilou, c'est pas très bien construit, il y a des fautes, mais j'ai dit tout ce que je voulais dire.
Conclusion de cette session :
Teufeu tu n'as pas vu d'épisodes de la série les contes de la crypte?
Video Club hooperien
@Teufeu--> Content que tu ai apprécié ma sélection dans son ensemble ! :-) Et bravo pour tes critiques bien construites et complètes ! Je vais essayer de faire aussi bien pour mes critiques mais je ne suis pas un champion en la matière ! ^^
Signé: Clone Tr'Hooper Quenthi
DuelsCiné recherche un repreneur. Faites-vous connaitre pour la reprise !
Je crois que je suis passé complètement à côté jusqu'à maintenant. x)
Merci. Fais comme tu le sens c'est plus important que de faire un truc de fou. :)
Bah vu que tu as aimé ce film je te conseille la série d'épisodes, car chair de poule à côté c'est de la limonade.
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