Attention : les avis suivants contiennent des spoilers et des fautes de français de toutes sortes. Merci et bonne lecture !
La Chèvre ( 1981 ) ▼▲
L'histoire d'un esprit de déduction peu commun
Spoiler ▼▲
Même si je connais peu Francis Veber ( il est alors à son deuxième film en 81 ) j'avais quelques idées reçues sur l'enveloppe & le retour de ses réalisations. C'est alors avec un manque de surprise que j'ai découvert « La Chèvre » [ Pourquoi ce titre là ? C'est par rapport à une expression française ou alors c'est un rapport avec l'animal ? ].
Cette comédie française prive sa mise en scène pour mettre en lumière ce duo d'acteurs dans une écriture certes sympathique mais manquant de superbe pour marquer mon esprit ( Hooper est sans doute le seul à avoir le secret du stockage de sa mémoire ). Le burlesque montre sa présence dans sa narration & son récit absurde mais malheureusement peu dans son visuel [ « Le Dîner de cons » est un parfait exemple ] ; j'ai eu la fâcheuse tendance de me croire enfermer dans une pièce de théâtre avec son rythme en dents de scie alors qu'on dispose d'un écran qui peut parfaitement mettre en valeur l'histoire comique au sein de son décor exotique.
Le casting se limite à deux paires de yeux qui seront présents dans les prochaines réalisations de Monsieur Veber. Vladimir Cosma à fait une piste musicale dépaysante : sa musique me fait voyager même en dehors du film.
Raccourci : Bof ; La Chèvre peut, cependant, être un plaisant (re)visionnage Tv en famille si on dispose l'option apéritif-dînatoire.
NWA: Straight Outta Compton ( 2015 ) ▼▲
NWA : GTA-Like « gangsta rap » au cinéma
Spoiler ▼▲
Il est difficile pour moi de juger correctement l'histoire car j'ignore totalement la genèse du genre et du groupe de musique en question. On peut apercevoir brièvement lors du générique de fin son inspiration dans les images/vidéos d'archives ainsi que le soutien des membres ou des personnes de l'équipe ( production ).
Le réalisateur Felix Gary Gray n'est pas un novice dans la matière car il possède à son actif des clips/ films autour des thèmes fourmillant l'univers urbain. Il est alors peu étonnant de voir une photographie & mise en scène donnant l'illusion d'un format publicitaire/clip ainsi que des décors tape à l’œil. Un visuel à mon goût trop artificiel même si la piste musicale accompagne parfaitement son ensemble tout en permettant de papillonner sur la violence des paroles que ce soit dans les chansons ou les dialogues.
La narration manque à son tour de finesse à nous raconter [ l’incorporation des futurs rappeurs du milieu fait sourire ] la difficulté de vie des banlieues ainsi que l'évolution des personnages. L'ascension semble rapide et la division du groupe s'embrouille au point que cela devient vite ennuyant. Le casting, plus ou moins recomposé, est convaincant.
Une durée aux environs 2h30 qui est justifiée quand à la masse du genre à nous raconter même si on peut lui reprocher de ne pas se concentrer assez sur les particularités du groupe.
Raccourci : Bof ; NWA: Straight Outta Compton est mon premier pas West Coast au cinéma en espérant un prochain biopic passionnant. [ All Eyez On Me ne sortira pas dans nos salles obscures françaises]
*Bonus = Je vous laisse en compagnie de ce bon vieux C.J
Les Virtuoses ( 1996 ) ▼▲
Le Brass Band des mineurs en détresse
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Je suis surprise de constater que malgré les récompenses je n'ai pas eu des échos au film avant mon visionnage. Ayant vu seulement « Le Garçon au pyjama rayé » de Mark Herman il m'est difficile de connaître son cinéma sachant que ici la musique englobe son ensemble. L'aspect social est la clé majeure du scénario : c'est l'histoire de quelques mineurs perdant tout espoir de vivre à cause de l'éradication prochaine de la mine. L'amour de la musique dont apporte Danny suffit-il pour survivre ?
Les élans dramatiques palpitent le rythme du récit. Parfois cela me paraître rapide ou facilité pour une résolution scénaristique ( il y a peu d'évolution des personnages/ jouer d'un instrument juste après une strangulation ?.. ) à cause d'une narration dont j’ignore la durée des événements ( un effet ellipse ).
La mise en scène donne la liberté aux comédien/nes de s'exprimer ( zoom sur le visage ). Il y a des idées de montage comme la scène alternant un nouveau souffle à la bande et celle montrant les négociations au sein de la mine avec l’omniprésence de la musique.
Le casting apporte l'élan & le mouvement à l'écran [ mention à Stephen Tompkinson ]. La piste musicale résonne les cuivres de la troupe identitaire « The Grimethorpe Colliery Band » ainsi que quelques compositions célèbres [ Le Concerto d'Aranjuez de Joaquin Rodrigo etc ].
La misère s'entend mais se voit surtout à travers les décors mornes & pâles. Le doublage français est bon.
Raccourci : Sympa ; Les Virtuoses reste un sympathique drame social britannique à faire découvrir à son entourage.
Les Parapluies de Cherbourg ( 1964 ) ▼▲
Je vous aimeeeeuu Geneeuuuuuvièèèveuuuu
Spoiler ▼▲
Une magnifique scène d'ouverture nous donne déjà la couleur sur quoi le long-métrage va nous lancer [ le réalisateur ne cache pas son rapprochement avec « Chantons sous la pluie » ]. Son ensemble à été délicat pour moi [ malgré ma mise en garde avec « Peau D'âne » ] car sous ses traits artificiels il faut accepter la chansonnette à tout va qui est elle même broyée dans des paroles banales.
Jacques Demy joue ce contraste là par sa narration et sa mise en scène [ le chapitrage d'une littérature ]. On sent une précision dans son cadrage donnant de la valeur à son éclairage & ses couleurs ( les lieux avec un ton « naturel » apparaissent lors d'un tournant dramatique de la vie : mort, le départ en gare ou encore le mariage ).
Même si j'approuve l'aboutissement et la portée de cet amour réaliste [ ainsi que son contexte en Algérie ] je suis moins clémente à écouter la voix aiguë & assommante du doublage me donnant envie de terminer le film dans une version muette la plus totale ! Musique de Michel Legrand qui est éprouvante à la longue mais l'élan de sa dernière chanson « Final » clôture parfaitement le film.
Il est difficilement pour moi de juger la performance du casting par rapport aux dialogues ( pas de chorégraphie pour une comédie musicale mais des zombies déguisés dans un monde flashy ) même si les personnages ont de l'importance dans les thèmes : la pression sociale + relation de la mère & de la fille.
Raccourci : Bof / Sympa ; Les Parapluies de Cherbourg est une sensible histoire d'amour noyée sous des mélodies incessantes.
Synopsis : Hatchi, un chien, aime son maître, Parker. Il l'accompagne tout les matins à la gare et l'attend tous les soirs. Mais un jour, Parker ne revient pas.
Synopsis : Deux chiens, Snitter et Rowf, s'évadent d'un laboratoire de recherche et essaient de survivre avec l'aide d'un renard futé, The Tod. Alors que le directeur du laboratoire essaie de cacher cette évasion, des brebis sont retrouvées mortes et une rumeur se repend : les chiens seraient porteurs de la peste...
Synopsis : Aux USA, une jeune actrice recueille un chien abandonné sans savoir qu'il a été dressé pour attaquer les noirs. Ce superbe chien loup blanc fait des fugues et revient couvert de sang. Julie confie le chien à des dresseurs de métier qui veulent en faire une arme contre le racisme...
Merci SOokie pour tes avis, j'apprécie la synthèse que tu peux faire, qui est de qualités remarquables. J'aurais apprécié que tu t'enthousiasmes plus sur les films mais dommage, ma sélection autour de la musique n'aura pas su te convaincre ! (enfin "bof"ement)
Mon superbe lecteur DVD m'a gentiment lâché après m'être équipé des DVDs de cette session. Mis à part Albator, je devrais voir les autres en qualité inférieure sur les coins sombres d'internet... Mais je posterai dès ce soir (ou bien demain soir si le temps me manque) mes petits avis :)
Mon premier film de Shinkai, juste avant de me lancer dans le fameux Your name (que je n'ai toujours pas vu).
Bien que je lui reconnaisse pas mal de qualités je reste assez partagé sur ce film au final.
Et pourtant j'ai presque l'impression qu'il a tout pour plaire, une bonne animation, des charas design classiques mais propres, des décors naturels bien retranscrits et assez bucoliques (j'ai particulièrement apprécié tous les passages ou l'ont voit des petits animaux évolués dans leur microcosme) et enfin une histoire/aventure plutôt originale qui va nous faire découvrir un univers sous jacent à notre monde, j'ai nommé Agartha.
Un univers qui recèle de joyaux, comme son ciel étoilé nappé de sortes d'aurore boréales, mais qui a aussi son côté sombre peuplé de créatures antipathiques. Reste à signaler les gardiens de ce lieu, des quetzal kotel (pas sur de l'orthographe), assez originaux et qui ont diverses formes.
Tout pour plaire je disais, seulement j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages, je ne saurai pas trop expliquer pourquoi, et donc j'ai ressenti trop peu d'émotion (sauf à la fin, je n'ai quand même pas un coeur en plâtre, faut pas déconner). Pourtant le perso principal Asuna aurait du mais ça n'a pas fonctionné, faut dire qu'il y a pas mal de points communs avec un Myasaki et ce dernier à placé la barre tellement haut...
Que ce soit le thème de l'écologie ou celui de la mort d'un être cher, sa façon de les traiter ne m'a pas prise au coeur, il manque un petit quelque chose, que je retrouverai peut être dans Your name.
En tout cas ça reste un bon film dans son ensemble, et le réal mérite qu'on s'intéresse à ses oeuvres.
Merci SOokie pour tes avis, j'apprécie la synthèse que tu peux faire, qui est de qualités remarquables. J'aurais apprécié que tu t'enthousiasmes plus sur les films mais dommage, ma sélection autour de la musique n'aura pas su te convaincre ! (enfin "bof"ement)
Je n'ai cependant pas grimpée au rideau lors de mes visionnages mais cela ne m'empêche pas d'avoir apprécié ma p'tite aventure cinématographique. J'ai eu le plaisir de découvrir des titres auxquels je n'aurais pas vu dans l'immédiat grâce à ce TriMovies. La magie du cinéma c'est ouvrir son esprit vers d'autres horizons. Ton thème parcourant les genres musicaux est ce que tu as apporté.
Comme le titre le suggère, le film va tourner autour d'une famille : la famille Ménard (Henri le patron d'un bar miteux Au Père Tranquille, son frère Philippe cadre dans une société informatique qui est récemment passé à la télé, sa soeur Betty qui a été engagée par Philippe, leur mère, la femme de Philippe, et le serveur du bar Denis). En fait, tout le film va s'apparenter à une sorte de réunion familiale en huis clos à l'occasion de l'anniversaire de Yolande, la femme de Philippe. Comme dans toute réunion de famille digne de ce nom, tous les problèmes familieux et les tensions entre les membres vont ressurgir jusqu'à exploser avant de revenir à un nouvel ordre familial.
Présenté comme ça, le film ne semble pas excitant, et pourtant c'est vraiment excellent. Tout l'intérêt du film passe par la qualité d'écriture des personnages et des dialogues ainsi que la performance des acteurs. De plus, les thèmes abordés ont vraiment tendance à refléter la situation familiale de bon nombre de famille (et moi-même j'ai reconnu une certaine situation dans ma propre famille, c'est fou). En gros, on va se rendre compte que dans la famille, il n'y en a que pour le frère Philippe qui est devenu cadre dans une société informatique et qui est devenu la fierté de sa mère, tandis que Henri est en quelque sorte "le fils idiot", le raté, ayant repris le bar du père qui a été rejeté et renié par la mère (qui inflige le même traitement à son fils Henri), et la soeur Betty se voit reprocher de "se comporter comme un homme" et d'être toujours célibataire à 30 ans.
Autour de ce noyau familial se greffent d'autres personnages, à savoir Yolande (Catherine Frot) épouse de Philippe dont on va également se rendre compte qu'elle est complètement "étouffée" par son mari Philippe, et le serveur Denis qui sort secrètement avec Betty (une relation pas très claire entre eux) et qui sert également de conseiller (voire d'ami) à son patron Henri.
Ah, et n'oublions pas le chien Caruso, devenu paralytique mais adoré par Henri et aussi par la mère, cette dernière ayant tendance à plus aimer son chien que son fils, avec une scène assez cruelle où la mère va directement embrasser le chien sans même embrasser son fils qui lui tendait la joue : plus tard Henri va dire d'un air désabusé que les chiens, c'est encore ce qu'on traite de mieux dans la famille.
Au cours de la réunion familiale, tout va tourner autour du passage télévisé de Philippe, sans même prêter attention aux problèmes du frère Henri dont sa femme vient de "partir 15 jours pour réfléchir". C'est à partir de là que les choses vont peu à peu se tendre et exploser, entre Henri qui voit ses nerfs lâcher à cause de sa femme partie et du "fils prodigue" Philippe qui finit par devenir monstrueux en mettant ses intérêts professionnels devant ceux de sa famille (que ce soit de son frère en peine de coeur et de sa femme qui n'est pas si heureuse que ça avec lui avec une liberté bridée).
Comme je l'ai dit, tous les thèmes abordés sonnent juste grâce à la performance des acteurs ainsi qu'à la qualité des dialogues. Il y a évidemment le tandem Jaoui-Bacri qui incarne deux frère et soeur qui s'engueulent mais qui, quelque part, se serrent quand même les coudes et s'aiment bien, tandis qu'ils sont plus distants avec leur frère Henri (et ce malgré le fait qu'il travaille avec sa soeur). J'ai adoré aussi Jean-Pierre Darroussin qui joue le rôle d'un serveur qui n'a pas la langue dans sa poche, adore faire des plaisanteries (voire "tirer au flanc"), se fait souvent redresser les bretelles par son patron Henri et n'arrive pas à s'engager dans sa relation avec Betty (qui finit par en avoir marre). D'ailleurs c'est marrant parce que maintenant que j'y pense, je trouve qu'il ressemble énormément au personnage incarné par Dany Boon dans Bienvenue chez les Ch'tis (au point que je me demande s'il ne s'en est pas un peu inspiré). Mais l'actrice qui m'a le plus épaté, je pense que c'est Catherine Frot que j'ai trouvée remarquable dans son rôle de Yolande, la femme du cadre informatique Philippe, très sensible et "précieuse", mais en même temps très humaine et attachante dans sa façon de se comporter, de s'adresser aux autres et sa volonté de vouloir s'amuser comme une femme libre et non pas comme une femme muselée par son mari (en temps normal c'est une actrice que j'apprécie beaucoup).
Parmi certains moments forts du film, j'ai été particulièrement touché par le statut de Henri parce que c'est quelque chose qui concerne beaucoup de familles (et qui existe d'ailleurs dans ma propre famille). Quand à un moment la mère dit quelque chose comme "Henri m'a toujours posé des problèmes, dès qu'il était enfant alors que Philippe était parfait. En le regardant enfant, je savais ce qu'il allait devenir plus tard. Même ma mère m'a dit à sa naissance que j'allais avoir des problèmes avec lui" : une scène particulièrement cruelle mais qui fait écho à beaucoup de familles. De même, j'ai été touché par le moment où Betty dialogue avec sa mère qui "s'inquiète pour elle", toujours célibataire à 30 ans, à s'habiller et boire comme un homme, qui dit plein de grossièretés, jusqu'à ce que Betty lui réponde que sa mère peut se montrer beaucoup plus grossière qu'elle sans dire de grossièretés (en pensant à sa façon humiliante de s'adresser au serveur Denis et à son fils Henri).
Globalement, j'ai adoré la manière dont le film gère le non dit et les faux-semblants. J'ai en tête le moment où Denis conseille son patron et demande à Betty si en tant que femme elle aimerait que son mari vienne la voir pour s'excuser, lui déclarer qu'il l'aime et qu'il ne veut pas la perdre. Pendant qu'il parle, on voit la tonalité de sa voix changer car en chemin il se rend compte de ce qu'il est en train de dire à Betty qui finit par répondre un truc comme "Oui, j'aimerais beaucoup, ça me toucherait" (faisant écho à la situation de statu quo semblable entre Betty et Denis).
Bref, tout le film s'apparente à une réunion de famille particulièrement tendue avec une ambiance de merde. Et pourtant, on se rend compte à la fin que tout n'est pas perdu. Quelque part, cela a permis de crever l'abcès, voire de dénouer certaines relations tumultueuses (ou d'en révéler de nouvelles) pour aboutir à davantage de sérénité dans les relations et à une sorte de nouvel ordre familial, avec une prise de conscience familiale sur les problèmes de la famille et les solutions à apporter pour que chacun puisse se sentir mieux. C'est aussi en cela que le film se révèle particulièrement poignant et sonne juste.
Content qu'un air de famille t'es plut rudolf. Tu as raison d'insister sur l'aspect très "vrai" et concret de l'histoire comme des personnages. Moi aussi, ca ressemble beaucoup à la famille italienne du cote de ma mère... Mêmes années, même type de famille... Et c'est clair qu'on ne peut qu'être touché par les personnages tant cela nous rappelle des expériences réelles...
Il s'agit de l'un des nombreux "films de samourai" d'Akira Kurosawa. J'avoue que je ne vais pas avoir tellement de choses à dire sur le film en lui-même, dans la mesure où il s'agit d'une intrigue très simple : un samourai errant arrive dans une petite ville en proie à une guerre de gangs. L'étranger décide de se loger chez un vieillard qui n'a pas la langue dans sa poche : ce dernier ne l'héberge que par devoir envers un samourai et a une mauvaise opinion des samourais qui leur sont socialement supérieurs et louent leur service en échange d'argent, même si au fil du temps une relation respectueuse s'installe entre les deux hommes.
Le héros Sanjuro décide d'aider cette ville à régler cette guerre des gangs (et leurs jeux d'argent). Pour cela, il met en place tout un petit stratagème consistant à se faire engager par un gang comme "yojimbo" (garde du corps en japonais), puis à le trahir pour faire monter les enchères vers l'autre gang, de sorte qu'il tente de les monter les uns contre les autres et de les pousser à s'entre-tuer (en particulier leurs chefs respectifs). Evidemment, les choses ne vont pas être aussi simples pour Sanjuro car, à un moment donné, le contrôle va lui échapper au moment où il s'y attendait le moins, avant de renaître de ses cendres (façon de parler) pour régler une bonne fois pour toute le problème des gangs de la ville.
Dit comme ça, l'intrigue n'est pas sans rappeler celle d'un autre film, un certain Pour Une Poignée de Dollars, et c'est normal car ce dernier est un remake officieux de Yojimbo. La ressemblance ne s'arrête pas là car Yojimbo nous montre que bon nombre de western spaghetti et en particulier les films de Sergio Leone se sont vraiment inspiré des codes des films de samourai. C'est simple : on a vraiment le même découpage, la même structure narrative faite de beaucoup de moments longs et calmes brutalement entre-coupés d'une explosion de violence très brève. La mise en scène des "duels" a été complètement reprise dans les westerns vu que c'est la même chose : un homme contre tous, les jeux de regard, la posture de défi, le vent qui souffle la poussière, les habitants cachés chez eux, avant la brutale attaque éclair qui verra la victoire d'un camp sur l'autre. C'est vraiment comme du western, en remplaçant les colts par les katanas.
C'est vraiment avec ce genre de film qu'Akira Kurosawa a acquis une certaine notoriété en occident (que ce soit chez Sergio Leone, George Lucas et même Francis Ford Coppola), même si Les Sept Samourais aura une bonne portée encore plus grande que Yojimbo (avec son célèbre remake américain Les Sept Mercenaires). Et c'est aussi le genre de film qui a fait connaître l'acteur Toshiro Mifune, qui incarne ce rôle de samourai errant, une sorte de Clint Eastwood japonais très charismatique, sur lequel le film se repose en grande partie et qui incarne la figure du héros positif qui n'est là que pour amener la paix au village.
Pour finir, on retrouve quelques éléments issus de la culture nippone et des samourais, le film étant situé à une époque où les samourais commencent à être de moins en moins utiles et donc ayant de plus en plus de mal à trouver du boulot et à joindre les deux bouts. C'est vers la fin du Shogunat Tokugawa, marquant peu à peu la fin du Japon féodal et de l'âge des samourais. C'est une période particulière de transition qui est très souvent abordée dans bon nombre d'oeuvres japonaises. De même, le trio "samourai-paysan-brigand" se retrouve aisément dans les western (en remplaçant les samourai par les cow-boys, à la différence près que ces derniers n'ont pas cette hiérarchie sociale ressemblant à une sorte de caste qui les empêche théoriquement de trop se mêler aux paysans).
Bref, même s'il ne fait pas partie des meilleurs Kurosawa, c'est un film à voir, surtout si on aime les westerns afin de voir comment ces derniers se sont nourris des films de samourai et s'en sont inspirés, mais également si on aime les films de samourai.
Attention : les avis suivants contiennent des spoilers et des fautes de français de toutes sortes. Merci et bonne lecture !
Vive le chocolat & le saxophone!
Merci SoOkie !
J'en profite pour donner ma sélection pour le mois de Mai. On va aborder les chiens au cinéma, notamment les films les plus tristes avec des chiens.
Synopsis : Hatchi, un chien, aime son maître, Parker. Il l'accompagne tout les matins à la gare et l'attend tous les soirs. Mais un jour, Parker ne revient pas.
Synopsis : Deux chiens, Snitter et Rowf, s'évadent d'un laboratoire de recherche et essaient de survivre avec l'aide d'un renard futé, The Tod. Alors que le directeur du laboratoire essaie de cacher cette évasion, des brebis sont retrouvées mortes et une rumeur se repend : les chiens seraient porteurs de la peste...
Synopsis : Aux USA, une jeune actrice recueille un chien abandonné sans savoir qu'il a été dressé pour attaquer les noirs. Ce superbe chien loup blanc fait des fugues et revient couvert de sang. Julie confie le chien à des dresseurs de métier qui veulent en faire une arme contre le racisme...
Merci SOokie pour tes avis, j'apprécie la synthèse que tu peux faire, qui est de qualités remarquables. J'aurais apprécié que tu t'enthousiasmes plus sur les films mais dommage, ma sélection autour de la musique n'aura pas su te convaincre ! (enfin "bof"ement)
Mon superbe lecteur DVD m'a gentiment lâché après m'être équipé des DVDs de cette session. Mis à part Albator, je devrais voir les autres en qualité inférieure sur les coins sombres d'internet... Mais je posterai dès ce soir (ou bien demain soir si le temps me manque) mes petits avis :)
Mon premier film de Shinkai, juste avant de me lancer dans le fameux Your name (que je n'ai toujours pas vu).
Bien que je lui reconnaisse pas mal de qualités je reste assez partagé sur ce film au final.
Et pourtant j'ai presque l'impression qu'il a tout pour plaire, une bonne animation, des charas design classiques mais propres, des décors naturels bien retranscrits et assez bucoliques (j'ai particulièrement apprécié tous les passages ou l'ont voit des petits animaux évolués dans leur microcosme) et enfin une histoire/aventure plutôt originale qui va nous faire découvrir un univers sous jacent à notre monde, j'ai nommé Agartha.
Un univers qui recèle de joyaux, comme son ciel étoilé nappé de sortes d'aurore boréales, mais qui a aussi son côté sombre peuplé de créatures antipathiques. Reste à signaler les gardiens de ce lieu, des quetzal kotel (pas sur de l'orthographe), assez originaux et qui ont diverses formes.
Tout pour plaire je disais, seulement j'ai eu beaucoup de mal à m'attacher aux personnages, je ne saurai pas trop expliquer pourquoi, et donc j'ai ressenti trop peu d'émotion (sauf à la fin, je n'ai quand même pas un coeur en plâtre, faut pas déconner). Pourtant le perso principal Asuna aurait du mais ça n'a pas fonctionné, faut dire qu'il y a pas mal de points communs avec un Myasaki et ce dernier à placé la barre tellement haut...
Que ce soit le thème de l'écologie ou celui de la mort d'un être cher, sa façon de les traiter ne m'a pas prise au coeur, il manque un petit quelque chose, que je retrouverai peut être dans Your name.
En tout cas ça reste un bon film dans son ensemble, et le réal mérite qu'on s'intéresse à ses oeuvres.
Video Club hooperien
Je n'ai cependant pas grimpée au rideau lors de mes visionnages mais cela ne m'empêche pas d'avoir apprécié ma p'tite aventure cinématographique. J'ai eu le plaisir de découvrir des titres auxquels je n'aurais pas vu dans l'immédiat grâce à ce TriMovies. La magie du cinéma c'est ouvrir son esprit vers d'autres horizons. Ton thème parcourant les genres musicaux est ce que tu as apporté.
Vive le chocolat & le saxophone!
Un Air de Famille (1996), de Cédric Klapisch
Comme le titre le suggère, le film va tourner autour d'une famille : la famille Ménard (Henri le patron d'un bar miteux Au Père Tranquille, son frère Philippe cadre dans une société informatique qui est récemment passé à la télé, sa soeur Betty qui a été engagée par Philippe, leur mère, la femme de Philippe, et le serveur du bar Denis). En fait, tout le film va s'apparenter à une sorte de réunion familiale en huis clos à l'occasion de l'anniversaire de Yolande, la femme de Philippe. Comme dans toute réunion de famille digne de ce nom, tous les problèmes familieux et les tensions entre les membres vont ressurgir jusqu'à exploser avant de revenir à un nouvel ordre familial.
Présenté comme ça, le film ne semble pas excitant, et pourtant c'est vraiment excellent. Tout l'intérêt du film passe par la qualité d'écriture des personnages et des dialogues ainsi que la performance des acteurs. De plus, les thèmes abordés ont vraiment tendance à refléter la situation familiale de bon nombre de famille (et moi-même j'ai reconnu une certaine situation dans ma propre famille, c'est fou). En gros, on va se rendre compte que dans la famille, il n'y en a que pour le frère Philippe qui est devenu cadre dans une société informatique et qui est devenu la fierté de sa mère, tandis que Henri est en quelque sorte "le fils idiot", le raté, ayant repris le bar du père qui a été rejeté et renié par la mère (qui inflige le même traitement à son fils Henri), et la soeur Betty se voit reprocher de "se comporter comme un homme" et d'être toujours célibataire à 30 ans.
Autour de ce noyau familial se greffent d'autres personnages, à savoir Yolande (Catherine Frot) épouse de Philippe dont on va également se rendre compte qu'elle est complètement "étouffée" par son mari Philippe, et le serveur Denis qui sort secrètement avec Betty (une relation pas très claire entre eux) et qui sert également de conseiller (voire d'ami) à son patron Henri.
Ah, et n'oublions pas le chien Caruso, devenu paralytique mais adoré par Henri et aussi par la mère, cette dernière ayant tendance à plus aimer son chien que son fils, avec une scène assez cruelle où la mère va directement embrasser le chien sans même embrasser son fils qui lui tendait la joue : plus tard Henri va dire d'un air désabusé que les chiens, c'est encore ce qu'on traite de mieux dans la famille.
Au cours de la réunion familiale, tout va tourner autour du passage télévisé de Philippe, sans même prêter attention aux problèmes du frère Henri dont sa femme vient de "partir 15 jours pour réfléchir". C'est à partir de là que les choses vont peu à peu se tendre et exploser, entre Henri qui voit ses nerfs lâcher à cause de sa femme partie et du "fils prodigue" Philippe qui finit par devenir monstrueux en mettant ses intérêts professionnels devant ceux de sa famille (que ce soit de son frère en peine de coeur et de sa femme qui n'est pas si heureuse que ça avec lui avec une liberté bridée).
Comme je l'ai dit, tous les thèmes abordés sonnent juste grâce à la performance des acteurs ainsi qu'à la qualité des dialogues. Il y a évidemment le tandem Jaoui-Bacri qui incarne deux frère et soeur qui s'engueulent mais qui, quelque part, se serrent quand même les coudes et s'aiment bien, tandis qu'ils sont plus distants avec leur frère Henri (et ce malgré le fait qu'il travaille avec sa soeur). J'ai adoré aussi Jean-Pierre Darroussin qui joue le rôle d'un serveur qui n'a pas la langue dans sa poche, adore faire des plaisanteries (voire "tirer au flanc"), se fait souvent redresser les bretelles par son patron Henri et n'arrive pas à s'engager dans sa relation avec Betty (qui finit par en avoir marre). D'ailleurs c'est marrant parce que maintenant que j'y pense, je trouve qu'il ressemble énormément au personnage incarné par Dany Boon dans Bienvenue chez les Ch'tis (au point que je me demande s'il ne s'en est pas un peu inspiré). Mais l'actrice qui m'a le plus épaté, je pense que c'est Catherine Frot que j'ai trouvée remarquable dans son rôle de Yolande, la femme du cadre informatique Philippe, très sensible et "précieuse", mais en même temps très humaine et attachante dans sa façon de se comporter, de s'adresser aux autres et sa volonté de vouloir s'amuser comme une femme libre et non pas comme une femme muselée par son mari (en temps normal c'est une actrice que j'apprécie beaucoup).
Parmi certains moments forts du film, j'ai été particulièrement touché par le statut de Henri parce que c'est quelque chose qui concerne beaucoup de familles (et qui existe d'ailleurs dans ma propre famille). Quand à un moment la mère dit quelque chose comme "Henri m'a toujours posé des problèmes, dès qu'il était enfant alors que Philippe était parfait. En le regardant enfant, je savais ce qu'il allait devenir plus tard. Même ma mère m'a dit à sa naissance que j'allais avoir des problèmes avec lui" : une scène particulièrement cruelle mais qui fait écho à beaucoup de familles. De même, j'ai été touché par le moment où Betty dialogue avec sa mère qui "s'inquiète pour elle", toujours célibataire à 30 ans, à s'habiller et boire comme un homme, qui dit plein de grossièretés, jusqu'à ce que Betty lui réponde que sa mère peut se montrer beaucoup plus grossière qu'elle sans dire de grossièretés (en pensant à sa façon humiliante de s'adresser au serveur Denis et à son fils Henri).
Globalement, j'ai adoré la manière dont le film gère le non dit et les faux-semblants. J'ai en tête le moment où Denis conseille son patron et demande à Betty si en tant que femme elle aimerait que son mari vienne la voir pour s'excuser, lui déclarer qu'il l'aime et qu'il ne veut pas la perdre. Pendant qu'il parle, on voit la tonalité de sa voix changer car en chemin il se rend compte de ce qu'il est en train de dire à Betty qui finit par répondre un truc comme "Oui, j'aimerais beaucoup, ça me toucherait" (faisant écho à la situation de statu quo semblable entre Betty et Denis).
Bref, tout le film s'apparente à une réunion de famille particulièrement tendue avec une ambiance de merde. Et pourtant, on se rend compte à la fin que tout n'est pas perdu. Quelque part, cela a permis de crever l'abcès, voire de dénouer certaines relations tumultueuses (ou d'en révéler de nouvelles) pour aboutir à davantage de sérénité dans les relations et à une sorte de nouvel ordre familial, avec une prise de conscience familiale sur les problèmes de la famille et les solutions à apporter pour que chacun puisse se sentir mieux. C'est aussi en cela que le film se révèle particulièrement poignant et sonne juste.
Content qu'un air de famille t'es plut rudolf. Tu as raison d'insister sur l'aspect très "vrai" et concret de l'histoire comme des personnages. Moi aussi, ca ressemble beaucoup à la famille italienne du cote de ma mère... Mêmes années, même type de famille... Et c'est clair qu'on ne peut qu'être touché par les personnages tant cela nous rappelle des expériences réelles...
Hello, dernier jour pour les critiques !
Je voulais voir et faire une critique de Nocturnal animals mon Kaz mais ça va être chaud, du coup je te donnerai surement mon avis vendredi soir.
Video Club hooperien
Yojimbo (1961), d'Akira Kurosawa :
Il s'agit de l'un des nombreux "films de samourai" d'Akira Kurosawa. J'avoue que je ne vais pas avoir tellement de choses à dire sur le film en lui-même, dans la mesure où il s'agit d'une intrigue très simple : un samourai errant arrive dans une petite ville en proie à une guerre de gangs. L'étranger décide de se loger chez un vieillard qui n'a pas la langue dans sa poche : ce dernier ne l'héberge que par devoir envers un samourai et a une mauvaise opinion des samourais qui leur sont socialement supérieurs et louent leur service en échange d'argent, même si au fil du temps une relation respectueuse s'installe entre les deux hommes.
Le héros Sanjuro décide d'aider cette ville à régler cette guerre des gangs (et leurs jeux d'argent). Pour cela, il met en place tout un petit stratagème consistant à se faire engager par un gang comme "yojimbo" (garde du corps en japonais), puis à le trahir pour faire monter les enchères vers l'autre gang, de sorte qu'il tente de les monter les uns contre les autres et de les pousser à s'entre-tuer (en particulier leurs chefs respectifs). Evidemment, les choses ne vont pas être aussi simples pour Sanjuro car, à un moment donné, le contrôle va lui échapper au moment où il s'y attendait le moins, avant de renaître de ses cendres (façon de parler) pour régler une bonne fois pour toute le problème des gangs de la ville.
Dit comme ça, l'intrigue n'est pas sans rappeler celle d'un autre film, un certain Pour Une Poignée de Dollars, et c'est normal car ce dernier est un remake officieux de Yojimbo. La ressemblance ne s'arrête pas là car Yojimbo nous montre que bon nombre de western spaghetti et en particulier les films de Sergio Leone se sont vraiment inspiré des codes des films de samourai. C'est simple : on a vraiment le même découpage, la même structure narrative faite de beaucoup de moments longs et calmes brutalement entre-coupés d'une explosion de violence très brève. La mise en scène des "duels" a été complètement reprise dans les westerns vu que c'est la même chose : un homme contre tous, les jeux de regard, la posture de défi, le vent qui souffle la poussière, les habitants cachés chez eux, avant la brutale attaque éclair qui verra la victoire d'un camp sur l'autre. C'est vraiment comme du western, en remplaçant les colts par les katanas.
C'est vraiment avec ce genre de film qu'Akira Kurosawa a acquis une certaine notoriété en occident (que ce soit chez Sergio Leone, George Lucas et même Francis Ford Coppola), même si Les Sept Samourais aura une bonne portée encore plus grande que Yojimbo (avec son célèbre remake américain Les Sept Mercenaires). Et c'est aussi le genre de film qui a fait connaître l'acteur Toshiro Mifune, qui incarne ce rôle de samourai errant, une sorte de Clint Eastwood japonais très charismatique, sur lequel le film se repose en grande partie et qui incarne la figure du héros positif qui n'est là que pour amener la paix au village.
Pour finir, on retrouve quelques éléments issus de la culture nippone et des samourais, le film étant situé à une époque où les samourais commencent à être de moins en moins utiles et donc ayant de plus en plus de mal à trouver du boulot et à joindre les deux bouts. C'est vers la fin du Shogunat Tokugawa, marquant peu à peu la fin du Japon féodal et de l'âge des samourais. C'est une période particulière de transition qui est très souvent abordée dans bon nombre d'oeuvres japonaises. De même, le trio "samourai-paysan-brigand" se retrouve aisément dans les western (en remplaçant les samourai par les cow-boys, à la différence près que ces derniers n'ont pas cette hiérarchie sociale ressemblant à une sorte de caste qui les empêche théoriquement de trop se mêler aux paysans).
Bref, même s'il ne fait pas partie des meilleurs Kurosawa, c'est un film à voir, surtout si on aime les westerns afin de voir comment ces derniers se sont nourris des films de samourai et s'en sont inspirés, mais également si on aime les films de samourai.