Je voulais juste dire que j'ai pris une grosse claque, donc merci à el tourteau, qui involontairement, m'a fait découvrir un de mes nouveaux films préférés.
Hop ! Première critique de la sélection que je dois découvrir
Les Dieux sont Tombés sur la Tête proposé par Romano
Je ne connaissais absolument rien de ce film avant qu'il m'ait été proposé par Romano. Un film botswanais de 1980 à propos d'une tribu du désert de Kalahari qui pense qu'une bouteille de coca est un objet divin et une affiche du DVD qui fait penser aux films d'aventure des années 1960... C'est sur que ça m'a bien interpellé.
Ce film de 1980 est en fait surtout sud-africain car produit par des studios d'Afrique du Sud avec un réalisateur et des acteurs principaux de cette nationalité. Juste que le tournage s'est principalement fait au Botswana. Le réalisateur, James Uys, a alors une belle carrière à la télévision avant de faire ce film et a souvent travaillé sur les rapports entre les blancs et les noirs dans ces sociétés du sud de l'Afrique ainsi que des reportages sur les tribus du désert de Kalahari. L'histoire montre bien les différences entre les sociétés traditionnelle et celle occidentale des grandes villes sans oublier d'inclure des relents de guerre froide et autres révolutions socialistes. Si le film se présente comme étant du Botswana, c'est pour contourner la censure qui frappait les œuvres sud-africaines, un rappel de la triste époque de l'apartheid. Le film pris son temps pour arriver chez nous, en 1983, et fut un succès surprise avec près de 6 millions de spectateurs.
Le film est une comédie (c'est en même temps le thème principal de la sélection de Romano) qui présente des histoires parallèles qui vont évidemment se rejoindre à un moment ou un autre. D'un côté nous avons une tribu de Boshimans du désert de Kalahari qui voit sa vie tranquille être perturbée par l'arrivée d'une bouteille en verre de Coca qui va rapidement devenir quelque chose dans un des membres va vouloir se débarrasser. On suit donc son périple à travers un monde qu'il ne peut comprendre et qui ne veut pas le comprendre. De l'autre côté on suit la rencontre entre le scientifique maladroit Andrew Steyn vivant dans le désert pour ses études à qui on demande d'aller chercher Kate Thompson, une journaliste essorée par sa vie en Afrique du Sud qui décide de tout quitter pour devenir enseignante dans un village du Botswana. Une rencontre qui va apporter son lot de péripéties comme de gags. Enfin, on suit la fuite du leader révolutionnaire violent Sam Boga et des siens après un attentat raté. Ils se réfugient ainsi au Botswana où ils sont poursuivis par les autorités locales.
La force du film est d'avoir réussit à rendre l'ensemble profondément africain mais aussi universel. On peut apprécier le film en tant que spectateur européen pour l'exotisme de la situation mais aussi parce que son ton acide (notamment le début) montre très bien les travers de notre société industrialisé et « moderne ». James Uys, aussi scénariste, utilise des procédés comiques assez classiques mais très efficaces : la tribu pacifique et autosuffisante face à la mégalopole en perte de valeurs et prédatrices, la société africaine traditionnelle et celle influencée par le colonialisme, l'armée régulière à une armée révolutionnaire, le scientifique frustre et maladroit face à la femme urbaine et délicate mais aussi le noir face au blanc. Le jeu des contrastes et des oppositions fonctionne très bien avec aussi l'utilisation d'un burlesque renvoyant au début du cinéma notamment tous les passages concernant la voiture. Si on ne rit pas forcément aux éclats, on s'amuse beaucoup des (mes)aventures des personnages qui sont quand même tous attachants, du moins les héros. L'ensemble est assez bien rythmé tant on est bien pris dans le film. L’interprétation la plus marquante est celle du Boshiman Xi tant en candeur et détermination faîte par un véritable fermier du désert de Namibie.
Il y a quand même des défauts importants dans ce film qui sont malheureusement d'abord liés à son petit budget, j'imagine. Ces problèmes sont d'abord d'ordre techniques. La mise en scène classique est quand même gâchée par un montage vraiment raté qui offre des boucles grossières (effet boomerang pour ceux qui aiment les réseaux sociaux) et coupures grossières. Sans oublier une trop grand utilisation de l'accélération des images. Sans parler des effets spéciaux... De plus, le film a quasiment été complètement redoublé en post-synchronisation. Ou alors la version sonore d'origine n'existe pas dans les DVD français. C'est vraiment dommage car c'est fait de manière grossière. Il est donc difficile de se prononcer sur les qualités des interprétation. Enfin, il faut quand même avouer que les propos du film sans assez maladroit et on y voit une certaine complaisance face à ses rapports moralement discutables entre les blancs et les noirs dans le sud de l'Afrique à cette époque. Le mythe du bon sauvage est un peu forcé et les blancs restent finalement les héros, les cautions morales et les employeurs du film...
Au final j'ai bien aimé le film autant pour ses qualités intrinsèques (l'aspect comédie et son jeu des contrastes) que pour l'aspect historique qu'il nous offre sur le sud de l'Afrique des années 1980. En revanche il y a quand même pas mal de défauts qui font sortir du film.
Je ne connaissais pas du tout ce film et bien que je lui reconnaisse des qualités je dois avouer que je me suis pas mal ennuyé.
En fait j'ai surtout apprécié le level design du château ainsi que ses mécanismes, il a certains décors assez magnifiques et l'animation a beaucoup de charme.
Cependant je n'ai pas du tout accroché à l'histoire ainsi qu'à ses personnages (le roi, l'oiseau, le ramoneur et la bergère), mes préférés étant les policiers et le petit chien, en gros les personnages secondaires.
Il y a bien quelques petites touches d'humour qui font mouche mais ce n'est pas le réveillon du nouvel an non plus.
J'avouerai que l'ost à la classe et que le "géant de fer" fait plaisir à voir mais tout ça n'a pas réussi à me captiver au final.
Je ne suis pas mécontent de l'avoir découvert mais mon avis reste plus que mitigé.
Après pas mal de soucis m’ayant un peu coupé du monde, je peux enfin publier mes critiques de la session de décembre ! Je suis vraiment, vraiment désolée de les partager seulement maintenant, je n’ai pas eu d’autres choix il m’était presque impossible d’écrire ces derniers temps. J’espère que tu me pardonneras Rudolf ):
Je commence avec le premier film proposé par Rudolf :
Le septième sceau Det sjunde inseglet (1957) de Ingmar Bergman
Spoiler ▼▲
Grande figure du cinéma suédois, Ingmar Bergman est un incontournable du film social. Le septième sceau s’inscrit comme l’œuvre la plus regardée de sa filmographie. Derrière ce titre à la connotation biblique se cache un film atypique qui marquera ses contemporains. Enfin, surtout les Français puisqu’il obtient la fameuse Palme d’Or.
1957 est une année très occupée avec pas moins de quatre films réalisés, dont deux de ses plus grandes réalisations : Le septième sceau mais aussi Les fraises sauvages.
Il était donc intéressant de découvrir sa filmographie en commençant par Le septième sceau dont le visuel et les dialogues se démarquent des autres grands films de son époque (12 Angry Men, Paths of Glory, Throne of Blood…). Quoique, la violence reste un thème majeur du film : très peu présente à l’écran, l’horreur est imagée par la présence constante de la Mort. Ainsi, le film raconte l’histoire d’un soldat rentrant de croisade et découvrant avec dégoût les méfaits de la peste, de la persécution religieuse et de la débauche.
Croisement entre œuvre médiévale, fantastique et religieuse, Le septième sceau est un jeu du chat et de la souris dissimulé dans un train-train quotidien déplaisant. La multitude de personnages à la personnalité incongrue ajoute un humour noir permettant au film de ne pas s’effondrer dans un désespoir sur toute sa longueur.
La touche Bergman se distingue par la mise en place du temps comme élément principal du film : il est présent à la fois dans la bande sonore et dans la composition de l’image. Le noir et blanc fonctionne parfaitement avec l’intrigue et les enjeux visuels. Le monde a perdu ses couleurs, c’est une sorte d’apocalypse, de remise à zéro. La Mort, en noir, joue aux échecs : les pions deviennent des poupées vaudous responsables du sort des protagonistes.
La narration est à part : nous faisons face à un film presque « non-linéaire » tant il dispose de sous-intrigues imbriquées les unes dans les autres aux conclusions les plus désespérées ou farfelues. Bergman joue sur l’étonnement et le charisme de son leader, le grand Max von Sydow : une figure à laquelle le spectateur s’identifie de par ses questionnements sur l’existence de Satan et de Dieu. Il représente la part de curiosité et de méfiance en chacun d’entre nous, tout en faisant preuve d’une bravoure et d’une générosité visiblement sans limite.
Finalement, les questionnements du film et sa cinématographie en font une œuvre moderne, intemporelle. La conclusion défaitiste selon certains semble pourtant empreinte de symbolismes évidents : on n’échappe pas à la mort (ni à la vie ?), et certaines questions n’ont plus de sens une fois posées.
C’est une fable pour moi avant-gardiste, presque blasphème, mais surtout sombre. L’ouverture sur ces magnifiques paysages est pleine d’espoir, mais la fin se révèle bien moins optimiste. En bref, chacun en ressortira ses propres pensées, car Bergman ne dévoile pas sur un plateau toutes ses idées, tel un peintre abstrait exposant son dernier tableau.
Le septième sceau est donc un film que je conseille grandement. Il nous glace le sang, et peut faire ressortir certaines peurs, mais il reste une référence pour de nombreux cinéastes notamment pour l’utilisation incroyable du noir et blanc. Le jeu du clair-obscur prend tout son sens lors des parties d’échec, c’est une prouesse technique avant toute chose.
En 1980 sort un film dont la préparation date depuis 1946. Le Roi et l'oiseau, co-scénarisé par Jacques Prévert qui ne verra malheureusement jamais le résultat, sort en effet dans sa version définitive en 198o. Une première version tronquée et désavouée par Grimault et Prévert eux-mêmes est intitulée La bergère et le Ramoneur et voit le jour en 1953. Entre ses deux versions, Grimault rame pendant 20 ans pour trouver les fonds nécessaires pour finir son film.
L'histoire est librement inspirée du conte d'Andersen intitulée La bergère et le Ramoneur. Dans le royaume de Takikardie, gouvernée d'une main de fer par le tyran despote Charles V + III font VIII et VIII font XVI, une bergère et un ramoneur prennent vie et tentent de laisser libre court à leur amour. Mais le Roi convoite également la belle bergère, et seul l'oiseau perché en haut du château, qui nargue le roi depuis tant d'années, peut les aider.
La première chose qui frappe dans ce film, c'est son ambiance particulière et unique. La direction artistique oscille entre le courant de l'expressionisme et surtout du surréalisme. Les couleurs empruntées dans le film font directement penser à un tableau de Dali ou de Magritte. Les décors et l'architecture du château semblent à première vue complètement décousus, offrant de multiples portes, passages ou autres. On peut voir le pont des soupirs vénitien côtoyant des taudis ou des grattes ciels... C'est à la fois complètement improbable et génial. La montée dans l'espèce d'ascenseur au début du film décrivant d'une voix neutre les successions de salles et de ministères est un grand moment du film.
La poésie n'est pas en reste dans le film (Prévert oblige), et j'ai été assez surpris de voir à quel point le film est silencieux. Au final,les personnages parlent très peu et les images, chargées de symbolique, parlent d'elles-même. Ne serait-ce que le dernier plan du film est une petite pépite de poésie et d'onirisme. Le goût profond de Prévert pour l'amour et la liberté transpire de chaque plan du film. Sans compter que la musique du Polonais Wojcieh Kilar, superbe, accompagne gracieusement ces images et renforce encore plus ce côté douce rêverie.
Le scénario, en apparence très simple, n'est qu'un prétexte permettant de mettre en scène tout cet univers. Il est à la fois abordable pour les plus jeunes et offre pour les plus âgés une critique en bonne et due forme du pouvoir, de ses abus et du détournement de l'art au profit de quelques-uns. Le roi mégalomane catalysant la plupart des réflexions et des critiques devient par là-même le personnage le plus intéressant. Seul l'oiseau, dans ses velléités de rébellions assumées lui tient la dragée haute. Les autres personnages ne font souvent office que de faire valoir.
Le gros défaut du film a été pour moi son problème de rythme. Qu'il soit très contemplatif est une chose, mais qu'on ait l'impression que les moments d'action ou de courses poursuites soient aussi des moments de contemplation en est une autre. Disons qu'il ne faut pas voir le film en état de fatigue avancée. La faute en est peut-être aux films d'animations actuels qui ne s'arrêtent jamais et offrent de l'action non-stop. Mais il n'empêche que des ruptures de rythme (ou du moins des ruptures de rythme plus appuyée) auraient pu être appréciables.
Au final, ce film d'animation est une agréable découverte qui m'a surpris tant pas son univers que par la portée symbolique et poétique qu'il dégage. Les quelques défauts dont il souffre n'entachent pas son aura. Rien d'étonnant à ce qu'il ait inspiré les Studios Ghibli de manière ouvertement assumée pour leur film Le château dans le ciel.
Hop
Dans ma boîte à films à regarder :)
Boarf, tu vas encore dire que c'est de la merde :(
Je l'espère Yoco, je l'espère....
Mouais non, ne le regarde pas stp. Je pense que tu perds ton temps.
Non non non, j'avais tout calculé. Sparrow in the musette hop.
Video Club hooperien
Hop ! Première critique de la sélection que je dois découvrir
Je ne connaissais absolument rien de ce film avant qu'il m'ait été proposé par Romano. Un film botswanais de 1980 à propos d'une tribu du désert de Kalahari qui pense qu'une bouteille de coca est un objet divin et une affiche du DVD qui fait penser aux films d'aventure des années 1960... C'est sur que ça m'a bien interpellé.
Ce film de 1980 est en fait surtout sud-africain car produit par des studios d'Afrique du Sud avec un réalisateur et des acteurs principaux de cette nationalité. Juste que le tournage s'est principalement fait au Botswana. Le réalisateur, James Uys, a alors une belle carrière à la télévision avant de faire ce film et a souvent travaillé sur les rapports entre les blancs et les noirs dans ces sociétés du sud de l'Afrique ainsi que des reportages sur les tribus du désert de Kalahari. L'histoire montre bien les différences entre les sociétés traditionnelle et celle occidentale des grandes villes sans oublier d'inclure des relents de guerre froide et autres révolutions socialistes. Si le film se présente comme étant du Botswana, c'est pour contourner la censure qui frappait les œuvres sud-africaines, un rappel de la triste époque de l'apartheid. Le film pris son temps pour arriver chez nous, en 1983, et fut un succès surprise avec près de 6 millions de spectateurs.
Le film est une comédie (c'est en même temps le thème principal de la sélection de Romano) qui présente des histoires parallèles qui vont évidemment se rejoindre à un moment ou un autre. D'un côté nous avons une tribu de Boshimans du désert de Kalahari qui voit sa vie tranquille être perturbée par l'arrivée d'une bouteille en verre de Coca qui va rapidement devenir quelque chose dans un des membres va vouloir se débarrasser. On suit donc son périple à travers un monde qu'il ne peut comprendre et qui ne veut pas le comprendre. De l'autre côté on suit la rencontre entre le scientifique maladroit Andrew Steyn vivant dans le désert pour ses études à qui on demande d'aller chercher Kate Thompson, une journaliste essorée par sa vie en Afrique du Sud qui décide de tout quitter pour devenir enseignante dans un village du Botswana. Une rencontre qui va apporter son lot de péripéties comme de gags. Enfin, on suit la fuite du leader révolutionnaire violent Sam Boga et des siens après un attentat raté. Ils se réfugient ainsi au Botswana où ils sont poursuivis par les autorités locales.
La force du film est d'avoir réussit à rendre l'ensemble profondément africain mais aussi universel. On peut apprécier le film en tant que spectateur européen pour l'exotisme de la situation mais aussi parce que son ton acide (notamment le début) montre très bien les travers de notre société industrialisé et « moderne ». James Uys, aussi scénariste, utilise des procédés comiques assez classiques mais très efficaces : la tribu pacifique et autosuffisante face à la mégalopole en perte de valeurs et prédatrices, la société africaine traditionnelle et celle influencée par le colonialisme, l'armée régulière à une armée révolutionnaire, le scientifique frustre et maladroit face à la femme urbaine et délicate mais aussi le noir face au blanc. Le jeu des contrastes et des oppositions fonctionne très bien avec aussi l'utilisation d'un burlesque renvoyant au début du cinéma notamment tous les passages concernant la voiture. Si on ne rit pas forcément aux éclats, on s'amuse beaucoup des (mes)aventures des personnages qui sont quand même tous attachants, du moins les héros. L'ensemble est assez bien rythmé tant on est bien pris dans le film. L’interprétation la plus marquante est celle du Boshiman Xi tant en candeur et détermination faîte par un véritable fermier du désert de Namibie.
Il y a quand même des défauts importants dans ce film qui sont malheureusement d'abord liés à son petit budget, j'imagine. Ces problèmes sont d'abord d'ordre techniques. La mise en scène classique est quand même gâchée par un montage vraiment raté qui offre des boucles grossières (effet boomerang pour ceux qui aiment les réseaux sociaux) et coupures grossières. Sans oublier une trop grand utilisation de l'accélération des images. Sans parler des effets spéciaux... De plus, le film a quasiment été complètement redoublé en post-synchronisation. Ou alors la version sonore d'origine n'existe pas dans les DVD français. C'est vraiment dommage car c'est fait de manière grossière. Il est donc difficile de se prononcer sur les qualités des interprétation. Enfin, il faut quand même avouer que les propos du film sans assez maladroit et on y voit une certaine complaisance face à ses rapports moralement discutables entre les blancs et les noirs dans le sud de l'Afrique à cette époque. Le mythe du bon sauvage est un peu forcé et les blancs restent finalement les héros, les cautions morales et les employeurs du film...
Au final j'ai bien aimé le film autant pour ses qualités intrinsèques (l'aspect comédie et son jeu des contrastes) que pour l'aspect historique qu'il nous offre sur le sud de l'Afrique des années 1980. En revanche il y a quand même pas mal de défauts qui font sortir du film.
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@ Romano : Merci pour la découverte
Sell kids for food
Le roi et l'oiseau
Je ne connaissais pas du tout ce film et bien que je lui reconnaisse des qualités je dois avouer que je me suis pas mal ennuyé.
En fait j'ai surtout apprécié le level design du château ainsi que ses mécanismes, il a certains décors assez magnifiques et l'animation a beaucoup de charme.
Cependant je n'ai pas du tout accroché à l'histoire ainsi qu'à ses personnages (le roi, l'oiseau, le ramoneur et la bergère), mes préférés étant les policiers et le petit chien, en gros les personnages secondaires.
Il y a bien quelques petites touches d'humour qui font mouche mais ce n'est pas le réveillon du nouvel an non plus.
J'avouerai que l'ost à la classe et que le "géant de fer" fait plaisir à voir mais tout ça n'a pas réussi à me captiver au final.
Je ne suis pas mécontent de l'avoir découvert mais mon avis reste plus que mitigé.
Video Club hooperien
Ah ben de rien GrennSnake! Je n'aurais jamais pensé qu'il y avait autant à dire sur ce film! :)
J'ai encore rien vu, et j'ai un mois de malade où j'ai le temps de rien! En retard! Je suis en retard!
Après pas mal de soucis m’ayant un peu coupé du monde, je peux enfin publier mes critiques de la session de décembre ! Je suis vraiment, vraiment désolée de les partager seulement maintenant, je n’ai pas eu d’autres choix il m’était presque impossible d’écrire ces derniers temps. J’espère que tu me pardonneras Rudolf ):
Je commence avec le premier film proposé par Rudolf :
Le septième sceau Det sjunde inseglet (1957) de Ingmar Bergman
Le Roi et l'Oiseau de Paul Grimault.
En 1980 sort un film dont la préparation date depuis 1946. Le Roi et l'oiseau, co-scénarisé par Jacques Prévert qui ne verra malheureusement jamais le résultat, sort en effet dans sa version définitive en 198o. Une première version tronquée et désavouée par Grimault et Prévert eux-mêmes est intitulée La bergère et le Ramoneur et voit le jour en 1953. Entre ses deux versions, Grimault rame pendant 20 ans pour trouver les fonds nécessaires pour finir son film.
L'histoire est librement inspirée du conte d'Andersen intitulée La bergère et le Ramoneur. Dans le royaume de Takikardie, gouvernée d'une main de fer par le tyran despote Charles V + III font VIII et VIII font XVI, une bergère et un ramoneur prennent vie et tentent de laisser libre court à leur amour. Mais le Roi convoite également la belle bergère, et seul l'oiseau perché en haut du château, qui nargue le roi depuis tant d'années, peut les aider.
La première chose qui frappe dans ce film, c'est son ambiance particulière et unique. La direction artistique oscille entre le courant de l'expressionisme et surtout du surréalisme. Les couleurs empruntées dans le film font directement penser à un tableau de Dali ou de Magritte. Les décors et l'architecture du château semblent à première vue complètement décousus, offrant de multiples portes, passages ou autres. On peut voir le pont des soupirs vénitien côtoyant des taudis ou des grattes ciels... C'est à la fois complètement improbable et génial. La montée dans l'espèce d'ascenseur au début du film décrivant d'une voix neutre les successions de salles et de ministères est un grand moment du film.
La poésie n'est pas en reste dans le film (Prévert oblige), et j'ai été assez surpris de voir à quel point le film est silencieux. Au final,les personnages parlent très peu et les images, chargées de symbolique, parlent d'elles-même. Ne serait-ce que le dernier plan du film est une petite pépite de poésie et d'onirisme. Le goût profond de Prévert pour l'amour et la liberté transpire de chaque plan du film. Sans compter que la musique du Polonais Wojcieh Kilar, superbe, accompagne gracieusement ces images et renforce encore plus ce côté douce rêverie.
Le scénario, en apparence très simple, n'est qu'un prétexte permettant de mettre en scène tout cet univers. Il est à la fois abordable pour les plus jeunes et offre pour les plus âgés une critique en bonne et due forme du pouvoir, de ses abus et du détournement de l'art au profit de quelques-uns. Le roi mégalomane catalysant la plupart des réflexions et des critiques devient par là-même le personnage le plus intéressant. Seul l'oiseau, dans ses velléités de rébellions assumées lui tient la dragée haute. Les autres personnages ne font souvent office que de faire valoir.
Le gros défaut du film a été pour moi son problème de rythme. Qu'il soit très contemplatif est une chose, mais qu'on ait l'impression que les moments d'action ou de courses poursuites soient aussi des moments de contemplation en est une autre. Disons qu'il ne faut pas voir le film en état de fatigue avancée. La faute en est peut-être aux films d'animations actuels qui ne s'arrêtent jamais et offrent de l'action non-stop. Mais il n'empêche que des ruptures de rythme (ou du moins des ruptures de rythme plus appuyée) auraient pu être appréciables.
Au final, ce film d'animation est une agréable découverte qui m'a surpris tant pas son univers que par la portée symbolique et poétique qu'il dégage. Les quelques défauts dont il souffre n'entachent pas son aura. Rien d'étonnant à ce qu'il ait inspiré les Studios Ghibli de manière ouvertement assumée pour leur film Le château dans le ciel.