Pinocchio également. Ainsi que Le Bossu de Notre Dame.
D'ailleurs, même dans Blanche Neige, il y a un moment où on est plongé dans une forêt assez inquiétante (et la reine/sorcière finit assez mal, avec les vautours qui la regardent d'un air assez sinistre). Sans oublier La Belle au Bois Dormant et en particulier son final.
Bref, ça dépend un peu des Disney.
(Taram et le Chaudron Magique, je n'ai pas du tout accroché en revanche, je me souviens également d'une VF franchement catastrophique, surtout avec la princesse)
Sinon, un autre très bon Don Bluth, c'est Charlie.
Alexis88 a écrit:
C'est même le meilleur contre-emploi de l'Histoire du cinéma, après Fonda dans Il était une fois dans l'Ouest
On peut aussi citer Bourvil dans Le Cercle Rouge : acteur vraiment étonnant, dans ce film.
Mais oui, Insomnia, c'est très, très bien. Je serais quand même curieux de regarder le film scandinave d'origine.
On ne remerciera jamais assez lovecraft sur ce point, car il avait bien compris que ce que l'on ne peut comprendre nous fascine
En sortant de Mulholland Drive, j’avais entendu un spectateur s’écrier : « Je n’ai rien compris. J’exige qu’on me rembourse ! » Je ne sais plus si l’homme plaisantait. D’autres personnes disaient s’être trouvées mal – bouffées de chaleur, peine à respirer. La file des entrants nous regardait passer en sondant nos visages. Lynch avait-il réussi son coup ? En tout cas, nul mieux que lui sait jouer avec le public. Assis à son orgue d’église, il actionne les tirettes et chacune d’elles est une émotion qu’il stimule en nous. Mais visiblement, ce jour-là, l’hypnose n’avait pas été si collective. Il y avait des réfractaires.
Devant un film, nous recevons des fantômes et des paroles fantômes, ce qui bien entendu est autre chose que de recevoir des paroles et des actes directs comme au théâtre ; non seulement on sait que nous n’avons pas en face de nous des gens en chair et en os qui se donnent, mais en outre il nous est assez difficile d’avoir la même attention pour des fantômes qui se prêtent que pour des personnages réels. Dans le métro, j’emportais deux feux follets échappés du film : l’oppressante séquence d’ouverture et le monstre derrière le mur. Je repensais aussi à « Je n’ai rien compris. J’exige qu’on me rembourse ! », en admettant, encore une fois, que le bonhomme fût sérieux. Faisait-il partie des spectateurs qui à trop chercher d’explication durant la projection ont du mal à s’abstraire complètement ? À s’oublier ? Pourquoi n'avait-il pas vu les fantômes dont j’étais poursuivi ? (Et je n'étais pas le seul).
La semaine suivante, j’y suis retourné. Salle comble. Les échos des spectateurs de la semaine d’avant, la presse, la télé avaient fait que tout le monde voulait voir la chose ! Il y avait dans l’air une effusion de fêtes foraines fin XIXe devant l’attraction du « Geek », une ambiance très Lynch et voulue sans doute par lui. En sortant du film, cette fois, les « Je n’ai rien compris » fusaient. Certains lâchaient ça en riant ou d’un air accablé ; d’autres dans un bâillement. Puis y en avait on aurait dit qu’ils avaient raté l'examen au concours d’entrée Maths Sup. Ceux-là, aucune explication ne leur fera jamais comprendre par le détour de la tête ce que leur cœur se refuse à comprendre. C’en est même un devoir (à rendre) pour eux. S’ils sèchent devant une zone d’ombre, leur réflexe est de se raccrocher à un mot, un mot fourre-tout, qu’ils emploient avec la conviction de pénétrer la science scénaristique ; ce mot, « Incohérence », depuis des années a fleuri comme de la mauvaise herbe dans les magazines et sur la toile. On ne le lisait pas avant. Mode langagière ? Gimmick ?
Le cinéaste et son équipe mettent un an, deux ans (voire davantage) à tendre, couper, retendre, ajuster le fil d’araignée sur lequel un film repose en équilibre. Et ils croisent les doigts pour que ça tienne car malgré leurs efforts ils savent que la magie est indépendante de leur volonté. Le choc des images et du son est un miracle qui se produit ou non. Si ça bide, c’est que la mayonnaise n’a pas pris ou que le public estime qu’elle n’a pas pris. On peut aimer ou détester un film. Mais en parler négativement en soulevant ses « incohérences », est-ce compatible ? Depuis quand susciter le vertige, le mystère, a un rapport avec la cohérence ? Nous ne comprenons pas les étoiles. Nous ne comprenons pas la personne dont nous tombons amoureux, son mystère ne fait qu’accroître notre intérêt pour elle, notre amour pour elle et elle le sait. Et elle en joue.
Alors ? Jamais je n’oserai dire qu’il vaut mieux ceci que cela. Il s’agit de cinéma, une machine à rêves et tant mieux si nous n’avons pas les mêmes rêves, ce serait d'un triste. Peut-être que trop chercher à comprendre un film, comme trop chercher à comprendre l’existence, comporte le risque de passer à côté. Ressentir, c’est déjà beau. « Je n’ai rien compris. J’exige qu’on me rembourse ! » Quelle phrase admirable à notre lit de mort, non ?
Désolé pour le pavé, j'ai pourtant biffé des trucs. :-(((
Honnêtement, j'avais trouvé Mulholland Drive "relativement" compréhensible (David Lynch a fait largement pire dans le genre), mais il ne faut pas chercher la rationalité cartésienne, ni la compréhension à 100%, ni un cheminement "linéaire" ou "chronologique" dans ses films ou séries : il faut, comment dire ? un peu lâcher prise, se laisser aller et embarquer, apprécier le spectacle, la mise en scène, le jeu remarquable des acteurs lynchiens (Lynch a un talent incroyable pour sublimer les acteurs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes et reçoivent des prix ; des acteurs qui, en retour, semblent beaucoup apprécier tourner dans ses films), la beauté de l'image et de la musique (aspects très importants et marquants chez lui), et malgré tout la beauté de l'histoire et des thèmes abordés (Lynch ne fait pas non plus - ou alors rarement - des trucs complètement décousus, il y a de la maîtrise chez lui, il ne verse généralement pas dans la gratuité).
Je trouve d'ailleurs qu'il y a un je ne sais quoi "d'asiatique" dans ses œuvres (il y a même quelques références spirituelles asiatiques qui s'y cachent), y compris dans ses petits "intermèdes musicaux" sous forme de chansons qui sont assez récurrentes chez lui, ou bien ne serait-ce que pour le côté "non rationnel" et "je n'ai pas tout compris, mais j'ai compris des choses et j'ai éprouvé des sentiments assez forts" dans ses œuvres.
Honnêtement, j'avais trouvé Mulholland Drive "relativement" compréhensible (David Lynch a fait largement pire dans le genre), mais il ne faut pas chercher la rationalité cartésienne, ni la compréhension à 100%, ni un cheminement "linéaire" ou "chronologique" dans ses films ou séries : il faut, comment dire ? un peu lâcher prise, se laisser aller et embarquer, apprécier le spectacle, la mise en scène, le jeu remarquable des acteurs lynchiens (Lynch a un talent incroyable pour sublimer les acteurs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes et reçoivent des prix ; des acteurs qui, en retour, semblent beaucoup apprécier tourner dans ses films), la beauté de l'image et de la musique (aspects très importants et marquants chez lui), et malgré tout la beauté de l'histoire et des thèmes abordés (Lynch ne fait pas non plus - ou alors rarement - des trucs complètement décousus, il y a de la maîtrise chez lui, il ne verse généralement pas dans la gratuité).
Oui, dans le genre Lost Highway et Inland Empire sont bien plus tordus ! Comme tu le dis, la meilleure façon d'apprécier ses films est de "lâcher prise", mais je comprends que ça puisse être difficile de ne pas essayer de chercher du sens concret dans ses films. Le problème c'est que certains spectateurs doivent se sentir cons/ont la sensation d'être pris pour des cons devant des films comme ça, du coup ça les empêche de pleinement apprécier, ce qui est dommage... Faut laisser l'égo à la porte avant de se lancer dans une œuvre ! ^^ Et puis Lynch est loin d'être si inaccessible que ça, y'a souvent une bonne dose d'humour (juste comme ça, la scène du mafieu qui défonce tout le monde dans Mulholland Drive) et beaucoup de références à la pop culture : Bowie qui fait un caméo dans le film Twin Peaks, Nicolas Cage qui est fasciné par Elvis dans Sailor & Lula, Patricia Arquette qui descend d'une voiture en slowmo sur du Lou Reed... Tu verras pas ça chez du Tarkovsky ou du Bergman haha ^^
Que Le Spectacle Commence (All That Jazz), de Bob Fosse - 1979
(je mets des spoil juste pour éviter les pavés)
Spoiler ▼▲
Formellement très réussi et avec encore une fois un Roy Scheider qui pète la classe (dans un rôle assez inhabituel pour lui). Ça raconte la vie mouvementée d'un metteur en scène et chorégraphe, coureur de jupons et addict à la nicotine. La structure est assez particulière, on passe d'un moment de vie à l'autre à un rythme assez rapide et "flottant", comme si on avançait dans une sorte de rêve où se mêlent souvenirs et hallucinations. Je n'ai pas été trop pris d'empathie pour le personnage malheureusement et il y a un peu trop de numéros musicaux à mon goût, mais ça reste un film intéressant à voir !
Sur Le Chemin De La Rédemption (First Reformed), de Paul Schrader - 2017
Spoiler ▼▲
Très bon ! Certains aspects m'ont rappelé Taxi Driver (pas étonnant vu que Schrader en était le scénariste). Ethan Hawke est excellent en révérend tourmenté. Le film aborde un sujet qu'on voit trop rarement à l'écran, à savoir l'écologie, en adoptant un angle de vue assez... original, pour ne pas trop en dire. Malgré l'austérité de la réalisation et l'ambiance morose qui s'en dégage (le film est en 4:3 et la palette de couleurs est très fade), le film réussi à nous attraper et à nous regarder droit dans les yeux afin d'aborder son sujet de façon viscérale.
Hardcore, de Paul Schrader - 1979
Spoiler ▼▲
Sympa, mais le film aurait pu aller plus loin dans son concept : on suit l'épopée d'un homme très croyant (interprété par le grand George C. Scott) dans les bas-fonds de Los Angeles, parti à la recherche de sa fille disparue apparemment sans raisons (bon, quand on voit le titre du film on peut deviner). C'est une bonne idée de suivre un homme comme ça s'adapter à un environnement qu'il ne connait pas du tout (d'autant plus que George C. Scott à cette époque était un acteur "de la vieille école"), mais j'ai eu la sensation qu'il y avait tout de même certains raccourcis scénaristiques. Et vu le thème abordé, le film reste étonnamment "soft". Non pas que le film aurait dû verser dans le voyeurisme à tout prix, mais il manque quelque chose pour que ça prenne vraiment aux tripes !
Le Retour (Coming Home), de Hal Ashby - 1978
Spoiler ▼▲
Un des premiers films américains (si ce n'est LE premier) à aborder le thème du Vietnam et plus particulièrement du retour à la société des vétérans de cette guerre. Le film raconte une histoire de triangle amoureux entre Jane Fonda (qui ressemble tellement à son père que ça en est affolant ^^), son mari interprété par Bruce Dern, assez conservateur dans l'âme et fraichement parti pour le Vietnam, et Jon Voight (l'inoubliable Joe Buck dans Macadam Cowboy, et papa d'Angelina Jolie accessoirement), un vétéran invalide marqué par la guerre et beaucoup plus "hippie" dans l'âme. Un bon film, qui évite de tomber dans la romance à l'eau de rose, mais qui m'a paru assez maladroit dans l'utilisation de sa bande-son : et vas-y que je te balance du Beatles, du Rolling Stones, du Hendrix, du Dylan... On dirait un peu la bande-son clichée d'un film sur le Vietnam alors que c'est paradoxalement le premier à parler de ça. Et souvent ça ne colle pas trop aux scènes. Le personnage de Bruce Dern aurait gagné à être un peu plus développé et le message politique est un peu simpliste mais bon, ça reste un bon film !
@ Depakote : Excellent ton ressenti sur Mulholland Drive. Alors je ne l'ai pas vu au ciné (c'est fort dommage) mais j'avais vraiment été fasciné par le film quand je l'ai vu. Notamment la scène dans la salle de concert avec la chanson en espagnol.
Sinon :
Depakote a écrit:
S’ils sèchent devant une zone d’ombre, leur réflexe est de se raccrocher à un mot, un mot fourre-tout, qu’ils emploient avec la conviction de pénétrer la science scénaristique ; ce mot, « Incohérence », depuis des années a fleuri comme de la mauvaise herbe dans les magazines et sur la toile. On ne le lisait pas avant. Mode langagière ? Gimmick ?
Depakote a écrit:
Mais en parler négativement en soulevant ses « incohérences », est-ce compatible ? Depuis quand susciter le vertige, le mystère, a un rapport avec la cohérence ? Nous ne comprenons pas les étoiles. Nous ne comprenons pas la personne dont nous tombons amoureux, son mystère ne fait qu’accroître notre intérêt pour elle, notre amour pour elle et elle le sait. Et elle en joue.
Merci ! Je pense que cette sacro-sainte cohérence vient des vidéastes ciné populaires américains comme français qui semblent donner beaucoup trop d'importance à cette fameuse cohérence où le "critique" doit absolument se montrer plus intelligent que le film qu'il "juge". Et malheureusement cela a aussi atteint une partie du grand public. Ca et les jugements moraux implacables sont vraiment les cancers de la critique actuelle.
Depakote a écrit:
Ressentir, c’est déjà beau. « Je n’ai rien compris. J’exige qu’on me rembourse ! » Quelle phrase admirable à notre lit de mort, non ?
C'est beau ce que tu dis l'ami !
Rudolf a écrit:
il ne faut pas chercher la rationalité cartésienne, ni la compréhension à 100%, ni un cheminement "linéaire" ou "chronologique" dans ses films ou séries : il faut, comment dire ? un peu lâcher prise, se laisser aller et embarquer, apprécier le spectacle, la mise en scène, le jeu remarquable des acteurs lynchiens (Lynch a un talent incroyable pour sublimer les acteurs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes et reçoivent des prix ; des acteurs qui, en retour, semblent beaucoup apprécier tourner dans ses films), la beauté de l'image et de la musique (aspects très importants et marquants chez lui), et malgré tout la beauté de l'histoire et des thèmes abordés (Lynch ne fait pas non plus - ou alors rarement - des trucs complètement décousus, il y a de la maîtrise chez lui, il ne verse généralement pas dans la gratuité).
Amen ! Il a même lancé de sacrés carrières entre Laura Derne, Naomi Watts ou Kyle Maclachlan
Willdo a écrit:
Faut laisser l'égo à la porte avant de se lancer dans une œuvre !
+1. Ca me fait penser à un autre cancer (je suis ronchon en ce moment) qui est la course à l'identification dans un film. Voir des gens qui gueulent parce qu'ils n'ont pas pu s'identifier à quelconque personnage du film ou qui réclame un personnage/héros qui soit leur décalque sur grand écran pour "enfin se sentir représenté". Bref, des spectateurs petits bourgeois qui veut que le film les brosse dans le sens du poil histoire de lustrer leur égo...
Willdo a écrit:
Et puis Lynch est loin d'être si inaccessible que ça, y'a souvent une bonne dose d'humour (juste comme ça, la scène du mafieu qui défonce tout le monde dans Mulholland Drive)
Ou la scène de la dégustation de café par le producteur (ici joué par le compositeur du film, Angelo Badalamenti
Willdo a écrit:
Bowie qui fait un caméo dans le film Twin Peaks, Nicolas Cage qui est fasciné par Elvis dans Sailor & Lula, Patricia Arquette qui descend d'une voiture en slowmo sur du Lou Reed...
Je rajouterai la prestation qui pue la classe de Dean Stockwell sur du Roy Orbison dans Blue Velvet
Sinon :
Le Jeu de la Mort de Bornot, Amado et Blanc
Ce documentaire de 2009 est aussi fascinant que glaçant. Des chercheurs ont décidé de refaire l'expérience de Milgram (https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram) pour tester le pouvoir de la télévision. Donc des candidats/cobayes doivent envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes à une personne qu'ils ne connaissent pas dans le cadre d'un jeu à question. Et franchement, c'est à la limite du terrifiant, le tout avec une caution scientifique très solide (même s'il y a quelques points qui peuvent poser souci). Quand on est trop conditionner à obéir et qu'on est plonger dans une ambiance aussi pesante, on est capable du pire. Bref, c'est réellement un documentaire à voir notamment pour la "prestation" glaciale de la présentatrice Tania Young. "Ne vous laissez pas impressionner..."
Le documentaire en entier ▼▲
Pépé le Moko de Julier Duvivier
Classique français des années 1930 avec un jeune Jean Gabin en gangster séducteur planqué dans la casbah de Alger tandis que la police va tout faire pour l'avoir. Mélange de polar avec un brin d'humour (les dialogues sont excellents) comme de romance, le film est vraiment très sympathique et n'a pas trop mal vieilli je trouve même s'il y a eu beaucoup mieux dans les genres qu'il aborde depuis. Il apparaît comme assez gentillet aujourd'hui je trouve. Néanmoins les acteurs sont excellents rendant tous les personnages assez marquant. Alors certes, le film se déroule dans l'Algérie coloniale avec les moeurs des années 1930 donc les progressistes d'opérettes auront du mal avec ce film^^
Star Wars Rogue One
Autant j'ai trouvé les derniers épisodes merdiques pour ne pas dire à chier (d'ailleurs je ne sais pas pourquoi j'en parle puisqu'ils n'existent pas), autant j'ai bien aimé ce Rogue One. Il fait parfaitement le pont entre les épisodes 3 et 4 et c'est exactement ce qu'il manquait à cette mythique hexalogie.
(d'ailleurs je ne sais pas pourquoi j'en parle puisqu'ils n'existent pas)
Spoiler ▼▲
Blague à part, c'est vrai que Rogue One est vraiment très sympa par bien des aspects.
Sinon ça faisait un moment que le topic commençait à prendre la poussière et j'ai vu une palanquée de films depuis !
La Planète verte de Jan Haft
Sublime documentaire qui nous plonge dans la riche biodiversité des forêts allemands avec le ton pédagogique de rigueur mais surtout des images assez incroyables d'animaux des plus petits aux plus gros, des plus moches aux plus beaux, des moins connus aux plus aimés. Bref, si vous aimez le genre du documentaire animalier, c'est un des meilleurs que j'ai vu pour ce qui est de la qualité des images.
La bande-annonce ▼▲
Amateurs de cinéma coréen (ou de cinéma tout court), je suis tombé sur cette chaîne qui vous offre gratuitement et légalement une palanquée de films coréens de ces 80 dernières années. Alors malheureusement y en a que 4 (si je n'en ai pas raté) qui ont des sous-titres VF mais quasiment tous ont des sous-titres anglais. https://www.youtube.com/channel/UCvH6u_Qzn5RQdz9W198umDw
L'arche de chasteté de Sang-ok Shin
Ce drame historique de 1962 raconte la difficile situation d'une jeune veuve tombant amoureuse d'un employé agricole dans la riche demeure de sa belle famille. Sauf qu'elle doit rester chaste pour sauver l'honneur de sa belle famille. Et c'est compliqué. Un beau film en noir et blanc quasiment naturaliste qui critique assez fortement les valeurs de l'aristocratie rurale, le sexisme subit par cette femme et une certaine lâcheté des hommes. Bon c'est assez rustre comme oeuvre par moments mais ce n'est pas dénué d'intérêt avec de belles idées de mise en scène.
Film entier ▼▲
Les Enfants Loups, Ame & Yuki de Mamoru Hosoda
Comme énormément de monde, j'ai beaucoup aimé ce film d’animation aussi sublime que riche d'un point de vue émotionnel. L'idée de base est vraiment géniale et surtout très bien traité avec une première moitié de film proche de la perfection à mes yeux. Il y a des scènes réussissant à mélanger quotidien et fantastique absolument géniales. On est surtout complètement charmé par le combat de cette mère, la soif de découverte de la fille, la faiblesse du fils ou la solidarité rurale autour d'eux. Bref, de l'animation japonaise tellement riche qu'on ne peut que l'aimer.
Spoiler ▼▲
Après je suis moins convaincu sur la deuxième partie du film quand les enfants grandissent car ça va un peu trop vite et le film apparaît moins bien rythmé peinant à nous faire croire à l'âge des enfants. Mais bon, ça reste tellement bien...
Évidemment la scène de la neige ▼▲
Le Chat noir de Edgar G. Ulmer
Classique de l'horreur des studios Universal de 1934, ce film est aussi connu pour être le premier mettant face à face Bela "Dracula" Lugosi et Boris "Frankenstein" Karloff. On est plus ici dans de l'horreur psychologique ou un jeune couple américain se retrouve coincé dans une lutte entre les deux hommes aux lourds secrets. Le tout dans une demeure très inquiétante. Il y a une vraie bonne ambiance d'épouvante qui s'installe au fur et à mesure du film fonctionnant pleinement surtout grâce à une belle mise en scène qui magnifie comme il se doit le noir et blanc. Bref un bon film d'ambiance. Malheureusement la fin précipitée gâche l'ensemble. Ne faisant que 65 minutes le film se précipite beaucoup trop dans conclusion cassant malheureusement ce qu'il avait habilement construit. Ha et évidemment que le film ne peut plus vraiment faire peur aujourd'hui...
Extrait situé dans la seconde partie du film ▼▲
The Age of Success de Sun-Woo Jang
Film qui pue les années 1980 tant dans la qualité de son image, les décors, les costumes et son envie de filmer (de manière très critique) le néo-libéralisme. On a souvent le stéréotype des films asiatiques qui offrent des ruptures de tons très fortes et celui-ci est en plein dedans. On suit le parcours d'un commercial aux dents longues qui va tout faire pour écraser ses concurrents quitte à se brûler les ailes. Malheureusement le film est très inconsistant à l'image de son personnage principale dont on peine à comprendre les motivations et actions comme si on avait parfois affaire à deux personnages. Il reste néanmoins de bonnes idées comme ce traitement d'un néo-libéralisme comparé à un noé-nazisme. Mais la mayonnaise a du mal à prendre.
Film complet ▼▲
Farewell my darling de Cheol-su Park
Ce film de 1996 coincé entre drame et comédie a vraiment été une très bonne surprise pour moi. Prenant le point de départ la mort d'un patriarche d'une famille importante d'un village, le réalisateur va parler pendant deux heures de mise en scène. La mise en scène de la mort très ritualisée, la mise en scène de la famille qui va surjouer sa peine et ses pleurs où la vérité sera plus forte venant de ceux faisant finalement le plus preuve de retenue. Le film n'hésite par ailleurs pas à briser le quatrième mur pour parler de mise en scène. Il y a énormément de personnages mais tous sont très bien écrits avec un film s'avérant aussi drôle que tragique, aussi naturaliste qu'absurde. Bref, une belle découverte.
Film entier ▼▲
Frantz de François Ozon
Ozon est un cinéaste prolifique mais je connais très mal son oeuvre. J'ai vu 8 Femmes quand j'étais jeune sans vraiment m'en souvenir et j'ai eu un ennuie poli devant Jeune et Jolie. En revanche Frantz, drame historique m'a bien plus convaincu. Cette histoire où en 1919 un ancien soldat français se rend sur la tombe d'un soldat allemand puis rencontre sa famille sans qu'on sache réellement pourquoi il est ici fonctionne vraiment bien. Il y a une bonne utilisation du noir et blanc et les thèmes du ressentiment, du traumatisme de la guerre et des deuils impossibles fonctionnent très bien. Pierre Niney et Paula Beer sont excellents dans leur rôle et la mise en scène est élégante. Très sympa en somme.
Pas trouvé d'extrait sous-titré en VF, désolé ▼▲
Le Voyage de Gulliver de Cruz Delgado
Il s'agit d'une modeste production espagnole adaptant très librement le voyage de Gulliver chez les géants. Un film très anecdotique qui souffre d'un scénario n'existant que pour accumuler les péripéties et voir Gulliver affronter différents animaux géants. Les numéros musicaux sont proches du malaise et la production souffre de son manque de budget. Au moins la direction artistique et l'animation ne sont pas trop mauvaises...
Film entier en espagnol juste pour vous faire une idée ▼▲
La Mère porteuse de Kwom-taek Im
Drame historique de 1987, le film raconte la vie d'une jeune mère porteuse censée donnée un héritier mal à une famille aristocratique. Elle doit donc donner le monde à un enfant en étant "offerte" au fils qui n'arrive pas à avoir d'enfant avec sa femme légitime. Encore une fois, une belle critique des mensonges des puissants qui exploite le peuple jusque dans leurs entrailles tout ça pour garder leurs privilèges. Un film pourtant pas manichéen car il va y avoir un peu d'amour entre la mère porteuse et le fils. Le tout est sublimer par une mise en scène sublime qui cherche à montrer à quel point la beauté des puissants n'est qu'une façade. Bref, un film très intéressant sans être indispensable.
Hier soir, j'ai regardé "Possessor" de Brandon Cronenberg, oui oui, le fils de David.
Je vous le dis au cas où ça pourrait vous éviter de gaspiller 1h45 de votre vie à regarder cette bouse incompréhensible.
(Après, pour ceux qui l'ont déjà vu et qui l'ont aimé, ce n'est que mon avis...)
Pinocchio également. Ainsi que Le Bossu de Notre Dame.
D'ailleurs, même dans Blanche Neige, il y a un moment où on est plongé dans une forêt assez inquiétante (et la reine/sorcière finit assez mal, avec les vautours qui la regardent d'un air assez sinistre). Sans oublier La Belle au Bois Dormant et en particulier son final.
Bref, ça dépend un peu des Disney.
(Taram et le Chaudron Magique, je n'ai pas du tout accroché en revanche, je me souviens également d'une VF franchement catastrophique, surtout avec la princesse)
Sinon, un autre très bon Don Bluth, c'est Charlie.
On peut aussi citer Bourvil dans Le Cercle Rouge : acteur vraiment étonnant, dans ce film.
Mais oui, Insomnia, c'est très, très bien. Je serais quand même curieux de regarder le film scandinave d'origine.
Devant un film, nous recevons des fantômes et des paroles fantômes, ce qui bien entendu est autre chose que de recevoir des paroles et des actes directs comme au théâtre ; non seulement on sait que nous n’avons pas en face de nous des gens en chair et en os qui se donnent, mais en outre il nous est assez difficile d’avoir la même attention pour des fantômes qui se prêtent que pour des personnages réels. Dans le métro, j’emportais deux feux follets échappés du film : l’oppressante séquence d’ouverture et le monstre derrière le mur. Je repensais aussi à « Je n’ai rien compris. J’exige qu’on me rembourse ! », en admettant, encore une fois, que le bonhomme fût sérieux. Faisait-il partie des spectateurs qui à trop chercher d’explication durant la projection ont du mal à s’abstraire complètement ? À s’oublier ? Pourquoi n'avait-il pas vu les fantômes dont j’étais poursuivi ? (Et je n'étais pas le seul).
La semaine suivante, j’y suis retourné. Salle comble. Les échos des spectateurs de la semaine d’avant, la presse, la télé avaient fait que tout le monde voulait voir la chose ! Il y avait dans l’air une effusion de fêtes foraines fin XIXe devant l’attraction du « Geek », une ambiance très Lynch et voulue sans doute par lui. En sortant du film, cette fois, les « Je n’ai rien compris » fusaient. Certains lâchaient ça en riant ou d’un air accablé ; d’autres dans un bâillement. Puis y en avait on aurait dit qu’ils avaient raté l'examen au concours d’entrée Maths Sup. Ceux-là, aucune explication ne leur fera jamais comprendre par le détour de la tête ce que leur cœur se refuse à comprendre. C’en est même un devoir (à rendre) pour eux. S’ils sèchent devant une zone d’ombre, leur réflexe est de se raccrocher à un mot, un mot fourre-tout, qu’ils emploient avec la conviction de pénétrer la science scénaristique ; ce mot, « Incohérence », depuis des années a fleuri comme de la mauvaise herbe dans les magazines et sur la toile. On ne le lisait pas avant. Mode langagière ? Gimmick ?
Le cinéaste et son équipe mettent un an, deux ans (voire davantage) à tendre, couper, retendre, ajuster le fil d’araignée sur lequel un film repose en équilibre. Et ils croisent les doigts pour que ça tienne car malgré leurs efforts ils savent que la magie est indépendante de leur volonté. Le choc des images et du son est un miracle qui se produit ou non. Si ça bide, c’est que la mayonnaise n’a pas pris ou que le public estime qu’elle n’a pas pris. On peut aimer ou détester un film. Mais en parler négativement en soulevant ses « incohérences », est-ce compatible ? Depuis quand susciter le vertige, le mystère, a un rapport avec la cohérence ? Nous ne comprenons pas les étoiles. Nous ne comprenons pas la personne dont nous tombons amoureux, son mystère ne fait qu’accroître notre intérêt pour elle, notre amour pour elle et elle le sait. Et elle en joue.
Alors ? Jamais je n’oserai dire qu’il vaut mieux ceci que cela. Il s’agit de cinéma, une machine à rêves et tant mieux si nous n’avons pas les mêmes rêves, ce serait d'un triste. Peut-être que trop chercher à comprendre un film, comme trop chercher à comprendre l’existence, comporte le risque de passer à côté. Ressentir, c’est déjà beau. « Je n’ai rien compris. J’exige qu’on me rembourse ! » Quelle phrase admirable à notre lit de mort, non ?
Désolé pour le pavé, j'ai pourtant biffé des trucs. :-(((
Honnêtement, j'avais trouvé Mulholland Drive "relativement" compréhensible (David Lynch a fait largement pire dans le genre), mais il ne faut pas chercher la rationalité cartésienne, ni la compréhension à 100%, ni un cheminement "linéaire" ou "chronologique" dans ses films ou séries : il faut, comment dire ? un peu lâcher prise, se laisser aller et embarquer, apprécier le spectacle, la mise en scène, le jeu remarquable des acteurs lynchiens (Lynch a un talent incroyable pour sublimer les acteurs qui donnent le meilleur d'eux-mêmes et reçoivent des prix ; des acteurs qui, en retour, semblent beaucoup apprécier tourner dans ses films), la beauté de l'image et de la musique (aspects très importants et marquants chez lui), et malgré tout la beauté de l'histoire et des thèmes abordés (Lynch ne fait pas non plus - ou alors rarement - des trucs complètement décousus, il y a de la maîtrise chez lui, il ne verse généralement pas dans la gratuité).
Je trouve d'ailleurs qu'il y a un je ne sais quoi "d'asiatique" dans ses œuvres (il y a même quelques références spirituelles asiatiques qui s'y cachent), y compris dans ses petits "intermèdes musicaux" sous forme de chansons qui sont assez récurrentes chez lui, ou bien ne serait-ce que pour le côté "non rationnel" et "je n'ai pas tout compris, mais j'ai compris des choses et j'ai éprouvé des sentiments assez forts" dans ses œuvres.
Oui, dans le genre Lost Highway et Inland Empire sont bien plus tordus ! Comme tu le dis, la meilleure façon d'apprécier ses films est de "lâcher prise", mais je comprends que ça puisse être difficile de ne pas essayer de chercher du sens concret dans ses films. Le problème c'est que certains spectateurs doivent se sentir cons/ont la sensation d'être pris pour des cons devant des films comme ça, du coup ça les empêche de pleinement apprécier, ce qui est dommage... Faut laisser l'égo à la porte avant de se lancer dans une œuvre ! ^^ Et puis Lynch est loin d'être si inaccessible que ça, y'a souvent une bonne dose d'humour (juste comme ça, la scène du mafieu qui défonce tout le monde dans Mulholland Drive) et beaucoup de références à la pop culture : Bowie qui fait un caméo dans le film Twin Peaks, Nicolas Cage qui est fasciné par Elvis dans Sailor & Lula, Patricia Arquette qui descend d'une voiture en slowmo sur du Lou Reed... Tu verras pas ça chez du Tarkovsky ou du Bergman haha ^^
Sinon pour faire vite sur mes derniers vus :
Que Le Spectacle Commence (All That Jazz), de Bob Fosse - 1979
(je mets des spoil juste pour éviter les pavés)
Sur Le Chemin De La Rédemption (First Reformed), de Paul Schrader - 2017
Hardcore, de Paul Schrader - 1979
Le Retour (Coming Home), de Hal Ashby - 1978
Oui enfin tu as Deer Hunter la même année, même si sorti quelques mois plus tard..
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
@ Depakote : Excellent ton ressenti sur Mulholland Drive. Alors je ne l'ai pas vu au ciné (c'est fort dommage) mais j'avais vraiment été fasciné par le film quand je l'ai vu. Notamment la scène dans la salle de concert avec la chanson en espagnol.
Sinon :
Merci ! Je pense que cette sacro-sainte cohérence vient des vidéastes ciné populaires américains comme français qui semblent donner beaucoup trop d'importance à cette fameuse cohérence où le "critique" doit absolument se montrer plus intelligent que le film qu'il "juge". Et malheureusement cela a aussi atteint une partie du grand public. Ca et les jugements moraux implacables sont vraiment les cancers de la critique actuelle.
C'est beau ce que tu dis l'ami !
Amen ! Il a même lancé de sacrés carrières entre Laura Derne, Naomi Watts ou Kyle Maclachlan
+1. Ca me fait penser à un autre cancer (je suis ronchon en ce moment) qui est la course à l'identification dans un film. Voir des gens qui gueulent parce qu'ils n'ont pas pu s'identifier à quelconque personnage du film ou qui réclame un personnage/héros qui soit leur décalque sur grand écran pour "enfin se sentir représenté". Bref, des spectateurs petits bourgeois qui veut que le film les brosse dans le sens du poil histoire de lustrer leur égo...
Ou la scène de la dégustation de café par le producteur (ici joué par le compositeur du film, Angelo Badalamenti
Je rajouterai la prestation qui pue la classe de Dean Stockwell sur du Roy Orbison dans Blue Velvet
Sinon :
Le Jeu de la Mort de Bornot, Amado et Blanc
Ce documentaire de 2009 est aussi fascinant que glaçant. Des chercheurs ont décidé de refaire l'expérience de Milgram (https://fr.wikipedia.org/wiki/Exp%C3%A9rience_de_Milgram) pour tester le pouvoir de la télévision. Donc des candidats/cobayes doivent envoyer des décharges électriques de plus en plus fortes à une personne qu'ils ne connaissent pas dans le cadre d'un jeu à question. Et franchement, c'est à la limite du terrifiant, le tout avec une caution scientifique très solide (même s'il y a quelques points qui peuvent poser souci). Quand on est trop conditionner à obéir et qu'on est plonger dans une ambiance aussi pesante, on est capable du pire. Bref, c'est réellement un documentaire à voir notamment pour la "prestation" glaciale de la présentatrice Tania Young. "Ne vous laissez pas impressionner..."
Pépé le Moko de Julier Duvivier
Classique français des années 1930 avec un jeune Jean Gabin en gangster séducteur planqué dans la casbah de Alger tandis que la police va tout faire pour l'avoir. Mélange de polar avec un brin d'humour (les dialogues sont excellents) comme de romance, le film est vraiment très sympathique et n'a pas trop mal vieilli je trouve même s'il y a eu beaucoup mieux dans les genres qu'il aborde depuis. Il apparaît comme assez gentillet aujourd'hui je trouve. Néanmoins les acteurs sont excellents rendant tous les personnages assez marquant. Alors certes, le film se déroule dans l'Algérie coloniale avec les moeurs des années 1930 donc les progressistes d'opérettes auront du mal avec ce film^^
Sell kids for food
Star Wars Rogue One
Autant j'ai trouvé les derniers épisodes merdiques pour ne pas dire à chier (d'ailleurs je ne sais pas pourquoi j'en parle puisqu'ils n'existent pas), autant j'ai bien aimé ce Rogue One. Il fait parfaitement le pont entre les épisodes 3 et 4 et c'est exactement ce qu'il manquait à cette mythique hexalogie.
Blague à part, c'est vrai que Rogue One est vraiment très sympa par bien des aspects.
Sinon ça faisait un moment que le topic commençait à prendre la poussière et j'ai vu une palanquée de films depuis !
La Planète verte de Jan Haft
Sublime documentaire qui nous plonge dans la riche biodiversité des forêts allemands avec le ton pédagogique de rigueur mais surtout des images assez incroyables d'animaux des plus petits aux plus gros, des plus moches aux plus beaux, des moins connus aux plus aimés. Bref, si vous aimez le genre du documentaire animalier, c'est un des meilleurs que j'ai vu pour ce qui est de la qualité des images.
Amateurs de cinéma coréen (ou de cinéma tout court), je suis tombé sur cette chaîne qui vous offre gratuitement et légalement une palanquée de films coréens de ces 80 dernières années. Alors malheureusement y en a que 4 (si je n'en ai pas raté) qui ont des sous-titres VF mais quasiment tous ont des sous-titres anglais. https://www.youtube.com/channel/UCvH6u_Qzn5RQdz9W198umDw
L'arche de chasteté de Sang-ok Shin
Ce drame historique de 1962 raconte la difficile situation d'une jeune veuve tombant amoureuse d'un employé agricole dans la riche demeure de sa belle famille. Sauf qu'elle doit rester chaste pour sauver l'honneur de sa belle famille. Et c'est compliqué. Un beau film en noir et blanc quasiment naturaliste qui critique assez fortement les valeurs de l'aristocratie rurale, le sexisme subit par cette femme et une certaine lâcheté des hommes. Bon c'est assez rustre comme oeuvre par moments mais ce n'est pas dénué d'intérêt avec de belles idées de mise en scène.
Les Enfants Loups, Ame & Yuki de Mamoru Hosoda
Comme énormément de monde, j'ai beaucoup aimé ce film d’animation aussi sublime que riche d'un point de vue émotionnel. L'idée de base est vraiment géniale et surtout très bien traité avec une première moitié de film proche de la perfection à mes yeux. Il y a des scènes réussissant à mélanger quotidien et fantastique absolument géniales. On est surtout complètement charmé par le combat de cette mère, la soif de découverte de la fille, la faiblesse du fils ou la solidarité rurale autour d'eux. Bref, de l'animation japonaise tellement riche qu'on ne peut que l'aimer.
Le Chat noir de Edgar G. Ulmer
Classique de l'horreur des studios Universal de 1934, ce film est aussi connu pour être le premier mettant face à face Bela "Dracula" Lugosi et Boris "Frankenstein" Karloff. On est plus ici dans de l'horreur psychologique ou un jeune couple américain se retrouve coincé dans une lutte entre les deux hommes aux lourds secrets. Le tout dans une demeure très inquiétante. Il y a une vraie bonne ambiance d'épouvante qui s'installe au fur et à mesure du film fonctionnant pleinement surtout grâce à une belle mise en scène qui magnifie comme il se doit le noir et blanc. Bref un bon film d'ambiance. Malheureusement la fin précipitée gâche l'ensemble. Ne faisant que 65 minutes le film se précipite beaucoup trop dans conclusion cassant malheureusement ce qu'il avait habilement construit. Ha et évidemment que le film ne peut plus vraiment faire peur aujourd'hui...
The Age of Success de Sun-Woo Jang
Film qui pue les années 1980 tant dans la qualité de son image, les décors, les costumes et son envie de filmer (de manière très critique) le néo-libéralisme. On a souvent le stéréotype des films asiatiques qui offrent des ruptures de tons très fortes et celui-ci est en plein dedans. On suit le parcours d'un commercial aux dents longues qui va tout faire pour écraser ses concurrents quitte à se brûler les ailes. Malheureusement le film est très inconsistant à l'image de son personnage principale dont on peine à comprendre les motivations et actions comme si on avait parfois affaire à deux personnages. Il reste néanmoins de bonnes idées comme ce traitement d'un néo-libéralisme comparé à un noé-nazisme. Mais la mayonnaise a du mal à prendre.
Farewell my darling de Cheol-su Park
Ce film de 1996 coincé entre drame et comédie a vraiment été une très bonne surprise pour moi. Prenant le point de départ la mort d'un patriarche d'une famille importante d'un village, le réalisateur va parler pendant deux heures de mise en scène. La mise en scène de la mort très ritualisée, la mise en scène de la famille qui va surjouer sa peine et ses pleurs où la vérité sera plus forte venant de ceux faisant finalement le plus preuve de retenue. Le film n'hésite par ailleurs pas à briser le quatrième mur pour parler de mise en scène. Il y a énormément de personnages mais tous sont très bien écrits avec un film s'avérant aussi drôle que tragique, aussi naturaliste qu'absurde. Bref, une belle découverte.
Frantz de François Ozon
Ozon est un cinéaste prolifique mais je connais très mal son oeuvre. J'ai vu 8 Femmes quand j'étais jeune sans vraiment m'en souvenir et j'ai eu un ennuie poli devant Jeune et Jolie. En revanche Frantz, drame historique m'a bien plus convaincu. Cette histoire où en 1919 un ancien soldat français se rend sur la tombe d'un soldat allemand puis rencontre sa famille sans qu'on sache réellement pourquoi il est ici fonctionne vraiment bien. Il y a une bonne utilisation du noir et blanc et les thèmes du ressentiment, du traumatisme de la guerre et des deuils impossibles fonctionnent très bien. Pierre Niney et Paula Beer sont excellents dans leur rôle et la mise en scène est élégante. Très sympa en somme.
Le Voyage de Gulliver de Cruz Delgado
Il s'agit d'une modeste production espagnole adaptant très librement le voyage de Gulliver chez les géants. Un film très anecdotique qui souffre d'un scénario n'existant que pour accumuler les péripéties et voir Gulliver affronter différents animaux géants. Les numéros musicaux sont proches du malaise et la production souffre de son manque de budget. Au moins la direction artistique et l'animation ne sont pas trop mauvaises...
La Mère porteuse de Kwom-taek Im
Drame historique de 1987, le film raconte la vie d'une jeune mère porteuse censée donnée un héritier mal à une famille aristocratique. Elle doit donc donner le monde à un enfant en étant "offerte" au fils qui n'arrive pas à avoir d'enfant avec sa femme légitime. Encore une fois, une belle critique des mensonges des puissants qui exploite le peuple jusque dans leurs entrailles tout ça pour garder leurs privilèges. Un film pourtant pas manichéen car il va y avoir un peu d'amour entre la mère porteuse et le fils. Le tout est sublimer par une mise en scène sublime qui cherche à montrer à quel point la beauté des puissants n'est qu'une façade. Bref, un film très intéressant sans être indispensable.
Bon j'ai vu trop de films^^ Donc à suivre...
Sell kids for food
Hier soir, j'ai regardé "Possessor" de Brandon Cronenberg, oui oui, le fils de David.
Je vous le dis au cas où ça pourrait vous éviter de gaspiller 1h45 de votre vie à regarder cette bouse incompréhensible.
(Après, pour ceux qui l'ont déjà vu et qui l'ont aimé, ce n'est que mon avis...)
Let my beauty intoxicate you