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Stanley kubrick

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Stanley kubrick

J’ai peu constaté à travers les différents topics du forum que Stanley Kubrick était particulièrement apprécié sur le forum! Cela tombe bien c’est mon réalisateur préféré. J’ai donc décidé de créer ce Topic. Pour parler de ce réalisateur génial, de ces films et de toute autre chose qui a un rapport avec ce maitre de cinéma. Afin d’échanger nos avis et nos experience sur les divers film de kubrick.

Stanley Kubrick est un réalisateur américain né le 26 juillet 1928 à New York, dans le quartier du, et mort, le 7 mars 1999 2 mois avant la sortis, de son dernier film Eyes Wide Shut. Ce réalisateur est reconnu pour ses films aussi culte que varier :

- Les Sentiers de la gloire
- Spartacus
- Lolita
- Docteur Folamour
- 2001, l'Odyssée de l'espace
- Orange mécanique
- Barry Lyndon
- Shining
- Full Metal Jacket

Tous des chefs d’œuvre dans leur genre respectif. Il est également très connu de par sa maitrise technique, ses mises en scène somptueuses, ses musiques de film, sa capacité à transcender le talent de ses acteurs … C’est sans conteste l’un des plus grands réalisateurs du XX siècle au coté de Orson welles, hitchcock, Coppola et scorsese…
Personnellement j’ai un très grand attachement à stanley kubrick. J’ai d’ouvert Kubrick grâce au film Shinning il y a 6 ans de cela et j’ai tout de suite accroché. C’est une véritable idole pour moi j’ai vu tous ces films plusieurs fois (a l’exception de ces 2 premiers films ). J’ai tout c’est film en DVD dont eyes vide shute, Barry lyndon, 2001 et lolita 2 fois et Orange mecanique et shining 3 fois ! plus 2 documentaires sur la vie de kubrick sois un total de 21 DVD !!! plus divers livres sur sa vie …

Edit du modo => Pensez à redimensionner vos images.

Edité par Hatsu Lurker le 02/09/2011 - 16:40

"Chivers"

Portrait de DoTT
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Re: Stanley kubrick

Si je puis me permettre :

INTRODUCTION :

La première à l'étranger de Spartacus était l'évènement à Londres cette année. Ce fut un succès critique et commercial, le film obtint 4 oscars. Malgré sa jeunesse, Stanley Kubrick était désormais un réalisateur reconnu d'Hollywood. Mais cette expérience lui a appris qu'il lui fallait un contrôle total sur ses films. C'est ainsi qu'il quitta le sol américain pour vivre et réaliser tous ces autres films en Angleterre, restant en collaboration avec les grandes productions comme la MGM ou la Warner.Il transforma sa carrière après Spartacus en celle d'un artiste. Il pouvait dire qu'il pouvait faire des histoires qu'il aime.

« Nous sommes capables du meilleur comme du pire, le problème étant souvent que, quand cela nous arrange, nous ne savons plus distinguer le bien du mal ». C'est le leitmotiv de son œuvre, le bien et le mal, l'amour et la hein, le sexe et la violence, le désir et la peur, la loyauté et la trahison. Ses personnages sont déchirés par ses contradictions, le contexte permettant de canaliser ce conflit intérieur. A chaque film, on voit un aspect différent, soit du point de vue d'un personnage qui par sa nature même se trouve en conflit avec la société, soit par l'éducation d'un penchant.

I) Lolita et Doctor Strangelove : La farce des premières adaptations

L'interprétation de l'image, la place de la caméra, la nature de l'objet, bien que le monde s'ouvrit au début des années 60, c'était scandaleux. Beaucoup de gens oublient que Lolita était un livre sulfureuse. Au début, Nabokov n'avait pas trouvé d'éditeur ni aux USA, ni en Angleterre. IL avait été publié comme livre pornographique en France. En 1955, Graham Green et le « Sunday Times » à Londres le nommèrent le roman de l'année. Il trouva donc plus rapidement des éditeurs. Kubrick pensait qu'il exprimait ce sentiment que nous avons tous que le bien et le mal ne sont pas forcément là ou on le croit. Le film n'a rien à voir avec le livre, mais Kubrick a demandé à Nabokov de rédiger le scénario. Ils ont donc collaborer pour centrer le films plus sur la condition humaine.

Il commence à mettre en place sa façon de mettre en rapports les êtres humains. Il les voit comme des êtres déshumanisé, toujours ramenés à un rapport de force, donc de dominant à dominé. Il n'est pas du tout intéressé aux rapport de couple. D'ailleurs, si nous regardons les films de Kubrick, nous voyons que la femme est souvent classée dans une de ces trois catégories :
- Objet sexuel sans personnalité ( Lolita ou Orange Mécanique )
- Prédatrice sans pitié ( Ultime Razzia Marie Windor ou dans Spartacus Nia Foch )
- Victime comme Shelley Duvalle dans Shining
Les hommes sont mus par pulsions sexuelles les conduisant à des soumissions masochistes ou des dérèglements sadiques. Le mariage est tourné en ridicule comme celui de Humbert Humbert. Il y a un autre couple dans Spartacus mais qui n'est pas représentatif par qu'il ne contrôlait pas tout.

Il y a du mépris de Kubrick pour ces personnages, il crée une certaine distance très différente que celle engendrée par l'humour. L'indifférence, l'ennuie, un vague dégoût s'installe peu à peu devant cette succession de scène où un homme pitoyable tourmente de sa jalousie névrosée une adolescente niaise qui voudrait s'amuser. Quelle enseignement moral en tirer ? La nature humaine n'est que perversion. Il a su tourner un style tragi-comique, mêlant réalisme et la satire déformait subtilement sans la dénaturer. L'apocalypse atomique transformé en simple farce et en fable dans Doctor Strangelove procédait de de la même démarche, bien que plus poussée. Il n'est donc pas trop surprenant qu'il débouche aujourd'hui en pleine science-fiction. Nous remarquons des répétitions des premiers plans au début qui reviennent à la fin, forme qui va être un moteur vers la fin de sa vie, dans Shining notamment.
A cause de son sujet, il était difficile d'être distribué. L'église catholique avait sa propre censure. Voir ce film était un péché selon eux. La censure a retardé la sortie pendant six mois. Pour la sortie officielle, il a du faire des coupures.

Doctor Strangelove est une adaptation du roman ''Two Hours of Doom'' sur un épisode très noir où l'armée se serait rebellé. Il tenta de rester fidèle, « la dramatisation doit trouver son propre style, et ce sera le cas si le contenu est véritablement appréhendé », il souhaitait un thriller réaliste, mais dans le lire, trois actions parallèles se déroulent dans trois espaces sans moyens de communication, d'où un changement en une farce. C'est une originalité par ce contraste entre la bouffonnerie et la rigueur du scénario. Cela donne un réalisme documentaire et une comédie grotesque pour dépeindre les membres de ''l'establishment'' militaro-politique américain comme des imbéciles, mettant pour la 1ère fois à l'écran le genre de satire que le magazine « Mad » avait rendu populaire. Pendant le tournage, son acharnement sur les détails, le fait de pousser Peter Sellers toujours plus loin, une fin si i irrévérencieuse, contribua à la puissance du film alors qu'on était en pleine Guerre Froide. Ce film souleva l'indignation, beaucoup le voyant comme dangereusement subversif.

Kubrick parle d'ailleurs du travail d'adaptation à merveille dans le magazine de cinéma britannique Sight & Sound en 1960-1961 :
« L'un des éléments pour faire un excellent ouvrage est bien sur la qualité de la création littéraire, mais cette qualité, c'est le résultat de la qualité de l'obsession de l'auteur pour son sujet, avec un thème, une vision de la vie ainsi qu'une compréhension des personnages. Le style est ce qu'un artiste utilise pour fasciner le lecteur de façon à lui communiquer ses sentiments. Le scénario doit trouver son propre style comme s'il empoignait vraiment le contenu. […] On peut se demander si la réalisation n'est pas rien d'autre que la continuité de l'écriture. Quand le réalisateur n'est pas auteur, je pense que son devoir est de respecter à cent pour cent le sens de l'auteur et de ne rien en sacrifier au nom d'un moment crucial ou d'effet spéciaux. Cela semble une notion assez évidente, mais combien de films ou de pièces a-ton vus où l'expérience était excitante et saisissante mais dont une fois terminée, il ne restait rien ? Et cela est en général dû à une stimulation artificielle de sens par de la technique qui ne tient pas compte de la conception artistique. »

II) 2001: l'odyssée de l'espace, Orange Mécanique et Barry Lindon : Le Génie de l'image

Dans les années 60, la conquête de l'espace commence. Kubrick captura cet état d'esprit en collaboration avec l'auteur de Science fiction Arthur C. Clarke.
2001: l'odyssée de l'espace n'a pas de héros, mais retrace l'évolution de la race humaine, du singe à l'homme, guidé par une mystérieuse intelligence extraterrestre. C'est un film qui embrasse toute l'histoire de l'humanité. Sa façon de faire le film était de se concentrer sur sept à huit « unité insubmersibles » quand on a ces unités, on a presque fini, il suffisant de les raccorder. Le meilleur exemple de cette pratique est dans ce film.

Il montre le futur comme étant impossible à connaître. Les gens ont réalisé avec ce film qu'ils étaient une petite partie de l'univers énorme, car il était difficile pour eux de concevoir qu'à l'époque du film, personne ne savait à quoi ressemblait la Terre vue de l'espace. Les effets Spéciaux représentaient un bond énorme dans l'industrie du film. Kubrick avait des idées très précises sur éclairage, les couleurs, le vieillissement des maquettes.
Le concept du téléportage dans une autre dimension, la « Stargate », n'avait pas vraiment été résolu dans le scénario. Le chef des effets Spéciaux, Doug Trumbull se souvint d'un réalisateur expérimentale qui avait exploré cette idée des longues expositions et avec l'obturateur de la caméra ouvert, il bougeait des œuvres d'art devant la caméra pour imprimer des couleurs et des objets de façon très originale. Il a repris ce travail plat pour le rendre tri-dimensionnel pour créer des trainées comme exposition temporelle. C'est ce qu'on appelle le « Slit-scan ». C'est dans un état d'hypnose que l'on contemple la grande séquence psychédélique

Au niveau de la musique, selon le réalisateur Tony Palmer, il y a avant 2001 et après 2001 : avant, la musique était décorative ou renforçait les émotions, après, elle faisait partie de la narration, de la portée intellectuelle du film :
La station tourne, le vaisseau tourne, la Terre tourne, tout est en orbite, c'est un style de plan interchangeable qui a amené Kubrick à penser à la Valse de Strauss. De même qu'il voulait une musique qui monte et qui descend tout le long de la scène des os et du singe, Zarathoustra allait s'imposer comme le morceau de la séquence.

A sa sortie en 1968, de nombreuses personnes n'ont pas compris ce que voulait raconter Kubrick et beaucoup de producteurs sont sortis de la salle mais encore une fois, il y a eu une division entre la critique et le public qui lui est fidèle. Il abolit la notion du temps, nous plonge dans vacuum sans pesanteur temporelle pendant près de trois heures. Il reçut un oscar pour les effets spéciaux de son films. C'est un film qui ouvre une nouvelle ère pour Hollywood, celui des effets spéciaux.

Dans son film suivant, Orange Mécanique, le jeune Alex est un voyou assoiffé de sexe et de violence, mais il aime aussi la neuvième symphonie de Beethoven. A la fin du film, il renoue avec ses vices incontrôlables tout comme ses gouts pour la grande musique. C'est un sujet extrême que d'aborder le sexe et la violence, un de ceux qu'on voudrait éviter. Mais il les dissèque pour essayer de comprendre l'engrenage de ce genre de mal. Il y a une recherche derrière tous ses films.
Celui-là canalise le côté sombre des sixties - les Stones, pas les Beatles -, et reste quand même l'expression cinématographique la plus vivifiante de l'esprit rebelle de l'époque. Kubrick a une vision très noire, et le film est si dépourvu de compromis qu'il est miraculeux pour l'époque. Il s'agit sans doute du film le plus déplaisant en même temps que l'une de ses réussites cinématographique. Nous sommes devant ce film comme devant une bande pornographique. La violence des effets chocs empêche que l'on sombre dans une totale léthargie, mais la deuxième heure du film n'en semble pas moins pléonastique et inutile. Il y a encore ces répétitions, après que tous les instincts d'Alex ont été réprimés et que tous les actes qu'il accomplissait joyeusement dans la première partie du film reviennent le hanter dans leur forme inversée.

Dans ce film, il s'amuse à nouveau avec la musique en ayant pris une musique vraiment classique classique comme pour son précédent. Beethoven et l'ouverture de « Guillaume Tell » jouée cinq fois trop vite?. Il s'amuse aussi quand Alex est dans le magasin de disque. Dans un bac, il y a la musique de 2001: l'odyssée de l'espace, une sorte de blague mais aussi une réflexion sur le réalisateur qui a cessé d'être influencé par les autres. Il devient un réalisateur dont l'influence principale est devenue lui même.

Violemment attaqué en Angleterre, ce film est responsable d'actes très violents, de violes ou de meurtres d'après les de la bande de jeunes du film. On disait que Kubrick incitait par son film à créer le désordre, il a reçu des lettres de menace de mort. Il a donc fait pression sur la Warner pour arrêter sa sortie en Angleterre, alors que la producteurs sont des business man qui voient que l'aspect financier du film. Ce fut quelque chose d'extraordinaire qu'un réalisateur puisse arrêter un studio. Garder le contrat avec Kubrick était plus important que tout, donc la Warner a décidé de retirer le film des écrans du Royaume-Uni. Mais chiffre des recettes est énorme, une fois encore sauvé par un jeune public.

N'ayant pas pu tourner de film sur Napoleon, le réalisateur tourna Barry Lindon qui lui prit tout de même quatre ans de travail. Kubrick s'attacha dans ce film à composer des tableaux plutôt qu'à animer des scènes. Les personnages sont dominés par les paysages. Les intérieurs sont mis en valeur dans la décoration, les objet, les éclairages et le mobilier, les personnages sont en composition statique.
Le réalisateur opère une distanciation visuelle systématique qui est renforcée par diverses stratégies, une musique non dramatique, des dialogue rares, dont le but est de nous détacher des personnages. Quand à la deuxième partie, le réalisateur tente enfin d'injecter une certaine émotion dans l'histoire :
la mort du fils de Barry et la douleur du père, cet effort semble trop tardif, trop arbitraire, voire trop ambigu pour être vraiment efficace. Barry a été présenté pendant deux heures comme un vaurien, arriviste sans scrupule, calculateur, tricheur, séducteur qu'on ne peut s'empêcher de soupçonner que sa douleur est feint. Grand film en costume, il obtint 4 oscars.

III ) The Shining, Full Metal Jacket et Eyes Wide Shut : Folie

Trois films en vingt ans, Kubrick est lent, mais sa maitrise d'entreprises gigantesques est totale. Il est considéré comme un auteur impérial et dictatorial, il a besoin de contrôler tous les aspects, paradoxalement,il vit en exile en Angleterre. Un mur s'érige entre lui et le monde. Il veut contrôler le monde extérieur sans jamais s'y frotter. On devient fou comme Jack Torrance dans Shining, comme la recrue Baleine dans Full Metal Jacket, comme Alex condamné à visionner de la pornographie dans Orange Mécanique.

The Shining est un roman de Stephen King, un grand maître du roman fantastique et d'horreur. Labellisé Film gore, il n'a pas rencontré de succès. C'est plutôt un travail sur la peur au cinéma, sur son mécanisme, on effraye les gens en agissant sur leur esprit, il essaie d'atteindre un équilibre entre l'esprit et le surnaturelle. Un homme vient avec sa femme et son enfant dans un hôtel et y passe l'hiver, peu à peu, le fantastique se déploie. Il y a une tension, quelque chose va se préparer, par l'intensité du jeu de Jack Nicholson, mais aussi par la combinaison de la composition de Ligeti et de Penderecki pour correspondre à ce thriller gothique.
Ses célèbres travelings dans les couloirs ont été faits avec une Steadicam pour éviter tout tremblement. Ils suivent Danny puis s'arrêtent derrière lui comme si quelque chose le suivait, le menaçait. Le nom même de l'hôtel « Overlook », ''qui voit tout'' évoque une présence mystérieuse à l'intérieur des murs du bâtiment. On génère et on garde la peur. Kubrick faisait pression sur l'actrice pour obtenir d'elle un jeu vrai. Ici, l'hôtel est la créature monstrueuse, un labyrinthe vivant. Le labyrinthe est un lieu mythologique, c'est un lieu d'épreuves, lieu de protection, d'intériorité, d'introspection qui rend possible une transformation de l'individu.

Il y a un côté pervers dans ce film dans le sens où il trompe notre attente, introduisant des conventions familières, avant de les transgresser. Il mélange film d'horreur et fantastique sans se soucier de la cohérence (l'incohérence est le principe même du film). C'est ainsi que le scénario est de façon lointaine fidèle à l'œuvre de Stephen King, introduisant successivement ou simultanément fantômes, apparitions, hallucinations, créatures monstrueuses, pactes avec le diable, perceptions sensorielles et le film d'horreur classique (tueur psychopathe poursuivant ses victimes). Tous ces éléments finissent par s'annuler mutuellement. La narration est une succession d'impasses d'où la forme de labyrinthe dans la narration et dans l'histoire même, Kubrick reste fidèle à sa méthode confusionniste jusqu'à la fin du film, ce célèbre et énigmatique plan d'une photo prise à l'Overlook Hotel où figure Jack Torrance qui n'était pas né en 1921. Là encore, il s'agit d'une convention du genre, la découverte finale, qui apporte une explication rationnelle à des phénomènes antérieurs.

En 1987, Full Metal Jacket sort, bien après tous les autres films traitant du sujet sont déjà sorti : Voyage au bout de l'enfer en 1978, Apocalypse Now en 1979, Platoon en 1986. Kubrick fait donc un pari risqué de faire un film sur une guerre qui a été déjà tant reprise au cinéma. Full Metal Jacket est réalisé d'après l'œuvre « The Short-Timers » de Gustav Hasford. Alors qu'on voit Path of Glory comme un film antimilitariste, il veut faire film de guerre, explorer le sujet, sans position moral ou politique, mais en tant que phénomène, avoir une vue extérieure sur le terrain de combat. Tellement calme et lointain, tellement propre, le film est très beau car il est très bien filmé. Il avait compris qu'il était légitime de considérer que parmi toutes ces choses que la guerre peut être, c'est aussi très beau. Pour Kubrick, le Sublime ne peut se distinguer de l'inquiétant. La deuxième partie du film est tournée à l'Est de Londres, dans usine transformée en ville bombardée au Vietnam. Les éléments importants ont été la démolition, la signalisation, les palmiers, et la fumée.

Il compare souvent les film et batailles aux échecs, donc les films aux échecs également, jeux dont il a appris à jouer à 12 ans, représentation abstraite de la guerre, sujet de nombreux de ses films, Path of Glory, la première guerre, Guerre Froide dans Doctor Strangelove, révolte d'esclaves dans Spartacus, la guerre du Vietnam dans Full Metal Jacket ou la guerre de sept ans dans Barry Lindon. La guerre est pour lui une sorte de laboratoire où l'on peut étudier en accéléré les sentiments. La caméra suit la parade des recrues et de leur instructeur, il n'y a pas de héros, mais un esprit de groupe qui va jusqu'à son dysfonctionnement : racisme, misogynie, machisme, folie meurtrière. Dans la première partie, l'entrainement est destiné à chercher son coté obscure. Pour comprendre le film de Kubrick, il faut l'avoir vécu. Il n'y a pas besoin de grands dialogues puisqu'il y a les images et la bande son. On note que lorsque les personnages s'expriment, leur langage renforce leur lien à leur environnement et au groupe auquel ils appartiennent, comme les jurons et le jargon de l'instructeur qui ne sont que des armes de conditionnement pour devenir une machine à tuer encore plus forte et plus maléfique.
Les soldats au Vietnam ne déclarait-il pas « Je marche dans la vallée de la mort, mais je ne crains pas la mort car je suis le mal »? Ce qui nous ramène à l'affiche du film où l'on voit marqué à côté du symbole de paix « born to kill », le jeune soldat, Joker, explique à un de ses supérieurs qu'il s'agit de la dualité de l'homme, une hésitation entre le bon et le mauvais penchant.

De nombreuse critiques n'ont pas compris que la démarche cinématographique de Kubrick n'était pas verbale. Il se considère plus comme un poète visuel. Il faut un temps de contemplation avant de comprendre, laisser l'idée aller d'elle même vers le public au lieu de la lui asséner. « Quand on est directe, elles ont moins de poids, que si on les laisse découvrir par eux même. » disait-il. Il est avant tout un créateur de formes, aspect physique compte plus que leur contenu thématique.

Eyes Wide Shut est selon l'actrice un film plein d'espoir (loyauté, résistance et recherche) et impitoyable
Il faut le voir comme découverte, la question n'étant pas le résultat. Le réalisateur voulait explorer cette dualité qui est en nous. Il nous amène vers l'inconnu.
Dans Eyes Wide Shut lorsqu'Alice apprend à son mari qu'elle a failli le quitter pour un inconnu, le jeune médecin est ébranlé, mais pas convaincu, peu après lors d'une visite à domicile, une femme qu'il connait à peine lui déclare sa flamme. Quand le fiancé de celle-ci apparaît, il ressemble comme deux gouttes d'eaux à Harford, ce couple est le reflet de celui formé par le médecin et son épouse. Enfin convaincu, Bill Harford passe le reste du film à « explorer son coté sombre ». Après avoir établi le conflit, Kubrick offre deux choix. Dans Barry Lindon, le héros rejette l'amour, lui préférant l'argent et l'ascension sociale. L'issue, comme dans tous les films de Kubrick est imprévisible mais édifiante.

CONCLUSION :

Stanley Kubrick est un illustrateur conceptuel de la condition humaine. Il fut une onde de choc pour le monde entier. Il a peaufiné son art en cinq décennies, spectacles satisfaisant le public à toutes les exigences commerciales et pyrotechniques (il a fait Cinéma de genre avec action et des décors dépaysant) tout en proposant un arrière plan de réflexion.
On peut critiquer sa vision du monde pessimiste, mais ce n'est pas rendre justice à son cinéma que d'insister sur ses idées et sa morale. On prend plaisir des sens engendré par travail caméra et bande son. Lorsqu'il laisse son goût de la thèse, sa tendance satirique et moralisatrice prendre le pas sur le plaisir de la forme, son cinéma devient plus contestable. Les deux s'excluent pas nécessairement.
Chacun de ses film possède son côté sombre qui évolue avec le contexte historique et social de la société dans laquelle il évolue, curieusement de loin. Les rapports aussi bien à l'écran que pendant les tournages expliquent une sorte de distanciation par rapport au réel et au vrai qui apparaît dans ses films, sous la forme d'une mentalité négative et foncièrement mauvaise que l'on appelle le mal.

OEUVRES CONSULTEES :

- Œuvre Documentaire Stanley Kubrick une vie en image, Jan Harlan (2000)

- 50 ans de cinéma américain, Jean Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier, Tome 1, Edition Nathan (1991)

- Stanley Kubrick, Filmographie complète, Paul Duncan, Edition Taschen (2003)

- Stanley Kubrick, Bill Krohn, Les Cahiers du Cinéma (2007)

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Re: Stanley kubrick

Ahhhh Stanley Kubrick : the BIG master, the NOUMBEUR WOUANE !!!

J'apprécie notamment son utilisation de la musique dans ses films, à l'image de la mise en scène : très "pure", propre.

blabloublablou

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Re: Stanley kubrick

OMG dott aurais je trouvais plus fou de Kubrick que moi ? Oo. J'attend d'étre tranquil ce soir pour lire ce pavet mais ca ma l'air intéraissant :D

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Re: Stanley kubrick

Je fais des études de cinéma, il est nécessaire pour moi de le connaître ^^

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Re: Stanley kubrick

Orange mécanique est un de mes films préférés, trop trop excellent même s'il est très vieux.

J'ai vu 2001, l'odyssée de l'espace il y a peu, jamais le temps n'est passé aussi lentement...Mais bon je m'étais très peu renseigné sur le film et je ne savais pas que sa lenteur était faîte exprès, faudrait que je le revois, mais pas tout de suite.

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Kingduroy
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Re: Stanley kubrick

En effet la première fois qu'on voit "2001" on se demande ce que c'est ce film muet lol. Moi au début j'ai eu cette réaction, mais à la fin du film je me suis rendu compte que j'avais adoré en fait ce film très spécial. Aujourd'hui il est pour moi mon film culte préféré, derrière la saga Star Wars.

Portrait de Borgya
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Re: Stanley kubrick

Pour moi 2001 c'est le best film ever et mon film préféré. Kubrick as repoussé les limites du cinéma a un niveau jamais égalé jusqu’a présent.

Ce film est plus qu'un film. Ce film est révolutionnaire le film est sorti en 1968 et a commençais à être tournée en 1964. C'est à dire a une époque ou l'homme n'étais pas encore allez sur la Lune ou l'espace était encore inconnu, les ordinateur c'était rien ca n'existé même pas. Et Stanley Kubrick a démocratisé l'espace a l'humanité (ni plus ni moins). La preuve c'est que toute les musique du film sont systématiquement réutilisé pour représenté l'espace. Il a fait un travail pharaonique en collaboration avec la NASA pour représenter le plus fidèlement possible la conquête de l'espace en 2001. Des effets spéciaux de Douglas Trumbull absolument incroyable pour l'époque. Ce même Trumbull qui a fait les effets spéciaux de "the tree of life" plus grand film de 2001 pour moi mais ceux-ci est un autre débat

Ensuite le film en lui même est un des rares films qui traite sur toute l'histoire de l'humanité (des hommes préhistoriques aux cosmonautes et à l'être humain cosmique au final). Ce film traite également de la métaphysique. D'une manière extrement profonde. Chaque plan est sublime, tout est réfléchis tout coule de source. C'est certainement le film le plus technique de l'histoire une performance esthétique et technologique incroyable. Ce n'est pas pour rien que ce film est une des référence absolue du cinéma .J'aurais rêvais le voir a sa sorti en 1968 : s.

Sinon Dott tu fais des études de cinéma !!? la chance putain c'est mon rêve mais je n'ai jamais eu les couilles de le réaliser :s. C'est quoi ton école.

"Chivers"

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Re: Stanley kubrick

Un de mes réalisateurs préférés (mon préféré ?). J'ai l'ai d'ailleurs connu avec son adaptation cinématographique du roman de Stephen King : Shining. Jack Nicholson est aussi excellent dans le film !

Portrait de DoTT
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Re: Stanley kubrick

Borgya, c'est extrêmement simple, pour l'instant, université=> Arts du Spectacle - Cinéma.

Kingduroy
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Re: Stanley kubrick

Il y a eu une rétrospective nationale de ces meilleurs films dans les salles obscures pendant le mois de Juin. Je suis trop dégouté car habitant dans un trou pommé aucun ciné des environs n'a projeté un seul de ces films. C'était vraiment l'occasion pour moi de voir un de ces films sur grand écran. Ça doit vraiment amplifier l'ambiance. Surtout un Shining par exemple.