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Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

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Portrait de Frostaris
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Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Bonjour à toutes et à tous.

Voici un sujet de discution un peu spécial.On pourrai à travers ce dernier discuter de plusieurs choses.
Mais avant de commencer voici la base de mon propos. En fait je voudrais partager avec vous tous une impression unique qu'il me vient que lorsque que je joue sur des vieux jeux, en particulier 16 bits.En fait je ne sais pas vraiment d'ou cela vient. Peut-être sauriez l'expliquer :-).

Alors voilà, lorsque je joue à des 16 bits, disais-je précédemment, je suis complètement, totalement, absorbé par l'ambiance visuelle et sonore de ces jeux.
Je pense que c'est dû à ce côté très iréel, très loin de la réalité et proche du dessin, de la peinture (sprites et fonds principalement). Sans vouloir jouer le vieux nostalgique aigri, je trouve que c'est quelque chose que nous n'avons plus aujourd'hui. Alors, certes et à juste titre, vous allez me dire :"es-tu seulement fou ? Regarde aujourd'hui le réalisme, on s'y croirai, la qualité du son, la HD".
C'est tout à fait juste ! Lorsque l'on joue à un God of War (par exemple) on est totalement pris dans le jeu, dans l'ambiance etc.

Mais voilà, et c'est la que quelque chose à été perdu, selon moi : Nous (enfin nous, on se comprend),cherchons aujourd'hui, telle là ruée vers l'or, la ruée vers le réalisme. Des mondes imaginaires sont créés, mais
ils sont le plus réaliste possibles. Devant ce paradoxe, se perd à mon sens, toute la poésie que peu proposer, visuellement et auditivement, un jeu video. Car je ne sais pas pour vous mais ce que je préfère dans les jeux videos
c'est le fait de pouvoir intéragir avec de l'iréel. Bien évidemment, mon propos ne concerne pas vraiment les fans de simulation. Alors le fait de chercher à avoir des softs toujours plus réalistes, j'ai l'impression que nous passons
à côté de bonnes idées.

Je pense aussi que la volonté de toujours aller vers un maximum de detail graphique fait perdre le côté imaginatif. Ce serai comme si nous lisions aujourd'hui des livres avec des descriptions de 500 pages où tout est décrit, du petit poux qui se ballade dans le cuir chevelu du gueux à l'architecture complete, de long en large de la cathédrale qui surplombe la grande ville également entièrement décrite. Bref, vous l'aurez compris, plus de place pour notre
petit cervau qui s'amuse à inventer, à créer un espace personnel.En effet, et c'est très souvent répété : chacun ses goûts ! Alors comment faire pour toucher au plus profond de son être le gamer qui veut s'évader loin ? Réponse :
1. Pour s'évader, s'éloigner de la réalité ( des jeux plutôt récents ont bien réussi a ce niveau et possèdent un charisme indéniable - que ce soit au niveau des perso ou des environnements - par exemple Warcraft 3
et son fameux design "cartoon?").
2. Laisser de la place à l'imaginaire, au subconscient personnel créatif du joueur.

On peut aussi toucher un mot aux scénarios. Alors certes, les jeux "d'avant" avait un scénar basique, qui est là juste pour dire qu'il est là. Et bien, malgrès tout, ça avait son charme ! On a une base, et on imagine le reste à travers le peu de détails que l'on nous donne.
Evidemment, je ne crache pas sur des jeux qui se basent sur leur scénar (comment cracher sur un FFVII ?).

Côté sonnore enfin, et bien le Hooper a selon moi déja répondu à la question avec l'épopée de Dracula X : Une OST de fou furieux certe, une qualité incroyable, mais! qui prends trop de place. On lui préfera finalement la qualité poussiérieuse d'un Castlvania 4.

Voici donc ,la base de ma réflexion. Je ne sais pas si j'ai pu me faire comprendre correctement. Le concept est encore flou pour moi. Je ne sais que trop peu décrire ce qui se passe en moi quand j'allume une Super Nintendo ou une Megadrive. Certains me dirons : nostalgie mon pti ! Peut-être... Mais pas que, et ça c'est une certitude.

Nous avons ici un sujet large, qui peut atteindre pas mal de réflexions : intêret d'un jeu retro plutôt qu'un jeu actuel (et vice-versa)? Le plus artisque vient-il par la profusion des détails ? Où vient-il des gros pixels bien sombres et peu détaillés des 16 bits ? Comment préferez vous vos voyages videoludiques ?

Merci d'avoir pris le temps de me lire.

Edité par Frostaris le 14/10/2011 - 22:09
gio
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Pour moi c'est pas une question de réalisme, c'est une question de projection. C'est comme la littérature par rapport au cinéma, dans chaque mot tu fais ta propre image, ta propre interprétation, tu imagines ton propre monde, tu le comprends à ta manière. Eh bien les jeux vidéo à l'époque, ça marchait un peu pareil, avec le non-dit : dans chaque pixel on projetait ce qu'on voulait, chacun voyait dans le jeu ce qu'il voulait y voir et ça faisait énormément travailler notre imaginaire, alors que maintenant on ne peut plus, parce qu'on nous livre tout. A l'époque, le plaisir venait aussi en grande partie de la découverte de nouveaux sprites, dans lequel on pouvait de nouveau projeter de nouvelles choses, et ainsi de suite. Maintenant c'est différent.

Je le vois un peu comme ça.

Portrait de Frostaris
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A rejoint: 18 septembre 2011
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Oui, ben finalement c'est le message que je voulais faire passer. Je vois que nous sommes d'accord sur ce point. Mais quand je dis réalisme j'entends le fait de vouloir se rapprocher de la réalité en apportant un maximum de détails. Voilà en quoi on peut dire que ça peut être, en autre, une question de réalisme par la surabondance de détail.

En revanche, tu as parfaitement raison en ce qui concerne la projection. Ca apporte quelque chose d'exaltant du fait que notre imaginaire vient compléter ce qui sort de notre console. Je me sentais peut être plus présent dans un jeu de l'époque, maintenant je suis spectateur, c'est un peu triste à ce niveau.

Démon Ronron
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

c'est exactement ça : on est spectateur. Les jeux veulent absolument se rapprocher des films, a fortiori des blockbusters. Résultat on a des sous-films avec des acteurs inexpressifs (même si emotion engine et tout le bazar), c'est flagrant avec les Resident Evil par exemple.

gio
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A rejoint: 1 septembre 2011
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Frostaris a écrit:
Mais quand je dis réalisme j'entends le fait de vouloir se rapprocher de la réalité en apportant un maximum de détails. Voilà en quoi on peut dire que ça peut être, en autre, une question de réalisme par la surabondance de détail.
Mais justement détaillé et réaliste ce n'est pas la même chose. Tu peux faire quelque chose de très réaliste sans détails, et quelque chose de pas du tout réaliste avec pleins de détails.

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A rejoint: 1 septembre 2011
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Moi il y a un truc qui me fait toujours autant halluciner plus de 20 ans après c'est le scrolling différentiel.

Sur Thunder Force 4 par exemple:

Je trouve cet effet de profondeur carrément bluffant même des années après!

Edité par MetalSonic le 20/10/2011 - 16:51

Je fais maintenant des critiques de sets Lego: https://www.youtube.com/c/MetalSonicBricks/videos

Portrait de Azael
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A rejoint: 10 septembre 2011
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Je pense qu'il y a plusieurs choses qui rentrent en ligne de compte ! L'univers tout d'abord ! La plupart (pas tous mais beaucoup) des univers des jeux d'aujourd'hui se passent dans un monde moderne ou contemporain (GTA, Call of Duty, mafia, LA noire...) ou sont historique (assassin's creed par exemple), il est plus difficile de se projeter dans des mondes tels que ceux là puisqu'ils font parti de notre monde réel et de son histoire.

Les jeux de l'époque dont tu parles étaient fait à une époque où les jeux étaient encore considérés pour les enfants/adolescents et pas forcément pour les adultes. Ce qui explique que l'on voit un peu moins cet effet.
De plus, on parle d'une époque où la main mise consoleuse était au marché japonais ce qui changeait sans doute pas mal de choses. A l'époque les mangas n'avaient pas la même influence qu'aujourd'hui en europe occidentale, on avait donc plus de "découverte" face au style nippon, même si, il faut le reconnaître, il y avait quand même peu de rapport entre leur culture et leur jeu (mais pas toujours).

C'est aussi une histoire de type de jeu, comment rêver quand on joue à Gear of wars? Difficile tout de même. J'aime bien rêver à des choses un peu impossible, improbable, pas forcément à buter à la chaîne du zombie ou autre. (Ca n'empèche pas que Gear Of Wars soit un bon jeu hein).

Techniquement, je pense qu'on devrait revenir partiellement à une certaine 2d (c'est un peu en train de se faire mais trop peu encore).
Parce que en 2d, il est plus possible de se projeter qu'en 3d où on peut se ballader un peu partout comme on veut. Le jeu doit alors jouer sur d'autres choses si il veut faire rêver et c'est plus difficile, mais ça existe comme par exemple Okami.

Et pour finir, les anciens jeux te font rêver parce qu'ils ont le plaisir d'une œuvre un peu inachevée. On l'achève par nos propres moyens (l'imagination donc) et c'est ça qui est très bon.

Portrait de mors westford
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A rejoint: 19 juin 2012
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Même si tout ce que vous dites est vrai, il n'y a pas que dans les graphismes, l'aspect visuel que le joueur peut se projeter et donc faire travailler son imagination. Le jeux video en général fourmille de petits stimulis qui invite le joueur à s'approprier l'univers et même à son insu parfois, à le faire imaginer. C'est en cela que le jeux video se rapproche de l'oeuvre d'art et parfois en est une, mais c'est un autre débat. Plusieurs jeux récents m'ont transporté, des plus beaux (Bioshock, Lost Odyssey), des moins beaux (Nier, Deadly Premonition)...mais même si l'aspect visuel est pour beaucoup au processus imaginaire, car étant la voie la plus tracé, je pense que le scénario, l'ambiance globale, la musique, le ressenti personnel du joueur, est aussi moteur à l'imagination. Prenons l'exemple en peinture du courant "réalisme", il me fait autant rêver que l'impressionnisme...Après je pense que certains jeux n'ont aucun "pouvoir" à ce niveau. Vous avez parlez de Gears et God OW, je perçois plus ces jeux comme une barre d'adrénaline qui vous assure fun et défoulement instantanés qu'un moyen de se s'évader, de se projeter de s'approprier et d'imaginer. Mais ce n'est que mon ressenti personnel. A mon sens, les jeux de rôles ont plus de potentiel, et n'oublions pas qu'à l'époque 16bit, le jeu de rôle était en plein essort. Ensuite il y a le facteur nostalgie, lié à notre enfance...période faste à l'imaginaire. Un adulte ne se projette pas dans un jeu comme se projette un enfant aussi.

Portrait de Kenji
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A rejoint: 6 février 2012
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

oui pareille je trouve que maintenant les jeux sont tellement bien fait qu'on ne peut plus imaginer à notre façon l'univers du jeux.

pour le dragon !

Portrait de question
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A rejoint: 2 février 2012
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Le jeux pourraient disposer d'une diversité inimaginable, d'histoire recherchée et modifiable à "péter la gueule au méchant", de graphismes minimalistes au très réalistes, à une mise en scène explosive à un calme pesant, à des musiques symphoniques au sample 8-bits, et enfin à un gameplay riche et complet à une suite de boutons à appuyer.

Tout ces styles ont leur faiblesses et leur qualités. Mais ils est triste de toujours rester dans une même verve quand le jeu peut offrir de telle possibilité.

Mais à part les gros blockbluster, tous ne sont pas aussi obstrués dans le même chemin.

Portrait de Zblarf
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A rejoint: 22 avril 2012
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Re: Poésie imaginaire ou réalisme débridé ?

Beaucoup de choses ont déjà été dites, juste si vous permettez que je glisse l'opinion d'un jeune de 17 ans qui n'a que récemment découvert son réel intérêt pour les jeux vidéos?^^

Dans Jak and Daxter (le premier, flegme de citer le titre entier), et plus précisément à la toute fin du jeu (petit spoiler):

Spoiler

Ou même depuis le début du jeu: qui étaient ces géniaux "précurseurs" à la technologie de pointe dont parle si souvent Samos? Ca paraît bête dit comme ça mais c'est déjà un début non?

Ou bien sur Minecraft, quand je vais sur des serveurs multi ou autres, découvrir qu'avec un jeu purement bac à sable on arrive au final à créer tellement de constructions (villes, châteaux gigantesques et j'en passe d'autres oeuvres d'art) des sortes de circuits électroniques (=> Redstone) ou même de "mini-sociétés" avec des villes où il y a une monnaie, des métiers à chacun, etc ... en bref, un monde limité seulement par l'imagination! Je surprend même ma chérie à hésiter entre ses dizaines de skins ou à s'en créer un autre pour le prochain évènement sur un de ses serveurs!

Ou sur Fallout 3 où je me suis surpris à être fasciné par ce monde post-apocalyptique, à regarder les paysages désolés en se demandant "Et si cela arrivait, en vrai?" en découvrant quelques perles musicales de la bande son que j'ai personellement adoré (le "I don't want to set the world on fire" des Inks Spots <3).

Ou un mod du premier Half Life, Cry Of Fear, qui nous expose un survival horror aux situations glauques à souhait,
des "monstres" (je sais pas si on peut vraiment appeller ça des zombies ...) d'une extrême bizarrerie et
un univers cauchemardesque où on se demande si tout ceci n'est pas issue de l'imagination du "héro"?

J'ai cité des exemples plutôt bateaux (j'ai essayé de varier les genres ... à vous de juger) mais je pense que le côté réflexion, la petite part de rêverie que peuvent apporter les jeux ne s'est pas éteint avec le rapetissement des pixels et l'augmentation des polygones, suffit d'un rien pour rêver donc c'est pas quelques pixels de plus qui vont nous arrêter, faut pas les prendre comme des obstacles^^
Il faut ensuite prendre les jeux pour ce qu'ils sont, il est en effet plutôt rare d'admirer la poésie de jeux tel qu'un Street Fighter ou qu'un Left 4 Dead que je prend personnellement, comme beaucoup de gens que je connais, comme de bon gros défouloirs, et on en a bien besoin! (le bien que ça fait après une journée pourrie ...)

Evidemment, je ne suis pas du tout de la même génération (de plus j'ai commencé assez tard, à la PS2 ...), je ne suis pas un gamer pur à l'origine, je suis de naturel très rêveur, et si ça se trouve je ne suis même pas dans le sujet!
Mais je défend l'idée que ce côté "imaginaire"/"iréel" ne s'est pas éteint, et qu'il est même très loin de s'amenuire :3