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Je reviens de l'avant-première de Gladiator 2, de Ridley Scott : ça se laisse regarder mais c'est assez quelconque. Déjà, aucun personnage n'arrive à se détacher du lot. Tout compte fait, Denzel Washington est la véritable star du film avec son personnage aussi ambitieux que sans scrupule. Pour le reste, on a Caracalla et Geta qui sont simplement dépeints comme deux gamins pourris gâtés alors qu'on aurait pu faire bien mieux avec ces deux personnages, on a un général pas intéressant pour un sou... enfin bref, niveau casting c'est vraiment pas folichon du tout.

De même, on est très loin de l'écriture du premier Gladiator en ce qui concerne le développement du thème de la vengeance : sur ce point-là, entre vendettas, complots et trahisons, ça manque de consistance et j'ai vraiment eu l'impression de voir un truc pas très fin signé Tony et non Ridley Scott par moment. Quant au sempiternel parallèle avec une Amérique vulnérable qu'on retrouve souvent chez Scott, là encore ça manque de finesse.

Pour les batailles et les combats maintenant, on est clairement dans la surenchère quand on compare avec le premier opus. Assez étrangement, je trouve le film moins violent que le premier. Alors OK, ils ont vraiment mis le paquet dans la démesure mais, déjà on tombe inévitablement dans le portnawak

et, ensuite, tout semble assez expéditif. Dans le premier opus on avait des scènes dans les arènes qui étaient à chaque fois bien chorégraphiées et tout pour en faire des moments d'anthologie tandis que là j'ai vraiment été surpris par le déroulé de certains combats . En fait, il y a beaucoup de bizarreries de ce genre, comme un problème de raccord entre ce que la mise en scène suggère et ce qui finit par se passer véritablement. L'autre exemple c'est la scène avec Sinon, pour ce qui est de la représentation de la mort, c'était plus intéressant dans le premier Gladiator avec les champs de blé.

Bref, un film bien étrange, qui passe très vite mais qui n'atteint pas un seul instant le niveau du premier opus.

Vu Juré n°2, de Clint Eastwood : bon, je n'ai pas vu Cry Macho, ni le 15h17 pour Paris mais, sinon, j'ai toujours apprécié les derniers Eastwood comme Sully ou La Mule. Aussi, le moins qu'on puisse dire est que le style de Juré n°2 rappelle pas mal ces derniers en dépeignant le destin insolite de personnages du quotidien (eh oui, c'est malheureusement fini les justiciers façon Inspecteur Harry ou L'Homme des hautes plaines). Ce qui est dommage c'est que si la première partie est très prenante quand Eastwood initie une espèce de 12 Hommes en colère à sa sauce, le film fait l'erreur de retomber dans une certaine paresse scénaristique durant son dernier tiers. Quelque part, le film est un peu à l'image d'Eastwood et des 94 ans : on sent la fatigue en fin de bobine,

. Malgré tout, ce dernier — et ultime ? — Eastwood met quand même la barre assez haut avec une réalisation aux petits ognons et une idée de base très aguicheuse. Il est dommage que, malgré une volonté de critiquer le cynisme de l'usine à gaz judiciaire aux USA, le thème de la vérité face à la justice ne soit pas davantage étayé, tout comme le dilemme du personnage principal aurait peut-être mérité un meilleur traitement. Mais bon film malgré tout : un Eastwood mineur mais qui constitue quand même un chouette "au revoir" au cinéma... sauf s'il rempile une nouvelle fois derrière la caméra, avec lui on ne sait jamais trop...^^

Je l'ai vu deux fois... J'étais pas pressé la seconde fois...

Sinon :

Trois amies de Emmanuel Mouret
Je découvre l'oeuvre de ce cinéaste français qui est assez côté niveau comédie romantique d'auteur. Bon, soit c'est pas son meilleur film soit c'est pas complètement ma came. Mais ces histoires d'amour qui se font et se défont autour de quarantenaire m'en a touché une sans faire bouger l'autre. Un film chorale sur l'amour assez classique à mes yeux avec quelques passages certes justes et touchants. Les comédiens sont assez inégaux même si c'est toujours sympa de voir India Hair, Grégoire Ludig ou Sarah Forestier.

Torpédo de Matthieu Donck
Comédie dramatique de 2011 qui est un peu le cliché de la comédie dramatique belge avec en plus François Damiens. Un film doux-amère sur une fuite en avant d'un mec paumé qui veut à tout prix faire venir Eddie Mercks à l'anniversaire de son père. Quitte à constamment mentir et à embrasser l'illégalité. Bon Damiens reste un bon acteur même si le film est un peu trop timoré et classique pour n'être qu'autre chose qu'une sorte de téléfilm de luxe. Ce que j'ai surtout aimé c'est cette représentation de la France des départementales avec de bons décours ruraux qui ne romantisent jamais ces espaces.

Twenty Feet from Stardom de Morgan Neville
Documentaire musicale sur les très grandes choristes de la musique pop anglophone des années 50 années 2000. 50 ans de lutte contre toutes formes d’inégalités pour des femmes (principalement) tellement proche mais tellement loin de la célébrité. Celles qui ont réussi et celles qui n'ont pas su se faire une autre place. Une portrait de l'industrie musicale réaliste, touchant et puissant avec les participations de Sting, Mick Jaeger ou Bruce Springsteen. Mais les vrais stars sont Darlene Love, Merry Clayton ou Lisa Fisher. Des noms qu'on ne connait pas mais qu'on a tellement entendu... Un grand documentaire.

Sirènes de Adeline Picault
Téléfilm sur Prime étant une comédie policière se déroulant à Nice autour de Alice Pol et Shirine Boutella façon buddy movie. Bon c'est très moyen voire assez insuffisant que cela soit dans l'humour peu efficace, le scénario dont on a peine à se passionner et la mise en scène manquant cruellement d'efficacité. De plus le sous-texte féministe est tellement mal intégré que c'est à la imite du contre-productif... Y a bien quelques bons moments et surtout le talent d'actrice de la toujours excellente Natasha Lindinger.

Pas encore vu donc je peux pas trop me prononcer.