En fait, ce qui est flippant c'est de mettre en boîte la spontanéité et, sans aller jusqu'au génie, plutôt l'étincelle créative propre à l'esprit. Mais, comme le philosophe Hooper, je pense que ça n'est pas possible, c'est essayer de rationnaliser une trop grande part de l'irrationnalité dont nous sommes à 99% constitués. Et donc que l'IA n'a pas la vocation révolutionnaire qu'on lui attribue un peu partout.
Sauf concernant les "créatifs" qui visent à satisfaire ce qu'attend un public (a priori le plus large possible) puisqu'il suffit de recueillir des informations, ceux là ils ont tout intérêt à faire grève.
Ben justement en tant que créatifs, on veut pas forcément faire plaisir au grand public. Au contraire, les artistes se font avant tout plaisir à eux, et s'ils arrivent a toucher les autres dans la foulée c'est mission réussi. Par une expérience esthétique individuelle tenter de créer une expérience esthétique collective.
Et rappelons le, l'objet d'art est par définition un objet sans utilité aucune, si ce n'est stimulé les sens et l'intellect.
Sans utilité ? C'est un des seuls moyens de défricher l'irrationnel, avec la philosophie, les sciences humaines en général (histoire, psychologie, théologie,...) donc je trouve ça très utile ! Mais si on reste sur le domaine concret, oui ça ne sert à rien.
C'est vrai, je suis d'accord, que l'IA peut "boucher" les voies créatives faciles et lucratives - genre si une nouvelle chanson moisie avec un rappeur qui modifie sa voix est faite par un vrai humain ou par une IA, c'est pas très grave... Et rendre ce genre de procédé obsolète, pour pousser les artistes à donner ce qu'ils ont de mieux, à faire transpirer leur personnalité afin de créer quelque chose de vraiment "humain", de ce point de vue, on peut espérer que l'IA fasse de grand progrès !
Mais, le collectif obéit aussi à des mouvements imprévisibles, et sera tout aussi sensible à l'égoïsme de l'artiste plutôt qu'à un programme bien ficelé. Si la machine à créer des tubes/bons films/jeux vidéos/livres/ œuvres graphiques existait, elle tomberait en panne dés la seconde utilisation.
Je suis artistes donc je trouve ca utile, j'ai toujours aimé voir le personnage de l'artiste comme quelqu'un qui reflète la société dans laquelle il vie, il vie, digère et chie l'objet d'art.
C'est la définition de Hegel ou de Kent ( si mes souvenirs sont bon). L'objet d'art est dit sans utilité car ce n'est pas un objet utilitaire ( différence avec l'artisanat ).
Ah ca, que le collectif obéit a des mouvements imprévisibles, et parfois absurde, pour ca je ne peux te contre dire.
Par moment le collectif bouffe tout .
Ayant vécu dans des gros collectifs, j'ai pu voir tout le bien que peuvent apporter les énergies, mouvements de groupe. Ça permet de ce décentré un peu et de faire attentions aux autres, de vraiment composer avec les individus qui partagent notre quotidien, malheureusement j'ai vu aussi bien des camarades perdre leurs individualités, et se perdre tout court dans le bouillon du groupe, au point de ne plus savoir quelles étaient leurs envies, aspirations...
Citation:
et sera tout aussi sensible à l'égoïsme de l'artiste plutôt qu'à un
Mais égoïsme, égocentrisme ou égotisme, ça reste nécessaire pour plonger dans ce qui fait de nous ce que nous sommes, et ce qu'on a à offrir. En vrai, cette introspection (un terme plus approprié, parce que sans jugement de valeur) doit aussi se nourrir de l'extérieur, par simple nécessité d'équilibre et c'est là où ça coince souvent.
Par une vision tronquée et pessimiste nourrie par de mauvaises expériences du "public" et la difficulté de se faire entendre - l'artiste graphique aujourd'hui doit bien galérer, entre ce qu'une élite économique considère comme artistique (et que le public, dans lequel je m'inclus, perçoit comme un caca de pigeon posé sur une toile) et une industrialisation, concernée par l'implication de l'IA, d'une imagerie "pop culture" devenue trop commune.
De mon point de vue, il reste la voie d'associer l'image à une histoire, tout ce qui est design de personnages, d'univers, d'outils, etc. a des perspectives d'avenir plutôt florissantes !
Je suis d'accord avec toi, cette introspection comme tu le dis est nécessaire pour les artistes, mais aussi pour tout individu, rien que pour savoir ce dont on a besoin, trouvé l'équilibre qui nous rend heureux, qu'est ce qu'on vraiment envie de faire, et surtout ne pas( ne plus) faire.
L'art contemporain privilégie des œuvres conceptuelles et contextuelles, les critères esthétiques évoluent ( et encore heureux), ce n'est pas une mauvaise choses. Il y a certes du contenu très mauvais qui génèrent plusieurs millions, c'est du grand n'importe quoi (la de suite, je penses a Jeff Koons).
Mais le vrai problème c'est pas " le caca de pigeon posé sur une toile " comme tu dis, ce caca de pigeon peu avoir bien des choses à raconter.
Le vrai problème c'est l'accessibilité à l'hypertexte de l’œuvre ( l'histoire, le propos de l’artiste,etc..) et les connaissances d'histoire de l'art ( absolument nécessaire pour comprendre pourquoi l'art est la ou il en est aujourd'hui) au grand public.
De manière générales, le grand public à peur de ce qu'il ne comprends pas.
Citation:
l'artiste graphique aujourd'hui doit bien galérer,
Oui et non, c'est dur mais justement, en se confrontant au monde extérieur, en prenant des risques, en sortant de nos zones de confort tout devient possible, ou du moins ça ne fera qu'augmenter les chances de pouvoir montrer ton travail, te faire entendre, trouver ta place. Après je ne te cache pas, avoir un réseau est nécessaire, et il faut l'entretenir.
Tu as l'air plutôt à l'aise avec ton activité et c'est déjà pas donné à tout le monde :).
J'ai eu un ami, avec un style assez "crade" que j'apprécie beaucoup et après avoir fait les beaux arts, est devenu capable de faire de très beaux dessins, du genre à pouvoir faire des bandes dessinées. Le projet a capoté - peut être à cause de son sale caractère, quand on se dit artiste, on est parfois un peu intransigeant ahah - mais quand il dessine "naturellement", je trouve ça beaucoup plus intéressant, mais que faire avec ce côté "crade", qui pourtant est ce qu'on définit depuis le début de la conversation comme ce qui est le plus important ?
Il faut le rendre accessible, parce que le public a peur de ce qu'il ne comprend pas. Et je ne pense pas que le public soit incapable de comprendre. Je suis inculte dans l'histoire de l'art pourtant les tableaux de Van Gogh m'évoquent ce que j'entend par art graphique, rien que la perspective cassée me met en joie, je ne sais pas pourquoi. Cependant, mon exemple commence à dater !
Et quand à l'hypertexte d'une œuvre, ça m'évoque la relation des producteurs de télé réalité avec leurs acteurs, plutôt que de prendre des cons, ils prennent des fous, mais dans le fond, ils les utilises de la même manière. C'est pour ça qu'il ne faut pas d'intermédiaire entre le producteur et le consommateur !
Il faut le rendre accessible, parce que le public a peur de ce qu'il ne comprend pas
Pas forcément, non... Regarde Basquiat et Koons, voire un Warhol, très novateurs et pas si accessible que ça. Ce sont souvent les meilleurs artistes qui influencent le reste du monde, pas l'inverse.
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
Tes exemples ne sont déjà plus très récent (davantage que mon Van Gogh c'est déjà pas mal, et Koons est l'exemple du mauvais goût pour Alpierr, ça ne fait pas l'unanimité).
Je ne suis pas sûr que tu puisses influencer grand monde quand ce que tu veux exprimer n'est compréhensible que si tu as fais cinq années d'études, mais peut être, de manière indirecte et dans un processus long, c'est pas impossible.
Warhol a tout influencé, justement, l'approche c'est d'inviter tes "spectateurs" à entrer dans ton univers. Peu importe finalement que ce soit compris ou pas, il faut que ce soit ressenti, c'est ça, l'art.
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
En fait, ce qui est flippant c'est de mettre en boîte la spontanéité et, sans aller jusqu'au génie, plutôt l'étincelle créative propre à l'esprit. Mais, comme le philosophe Hooper, je pense que ça n'est pas possible, c'est essayer de rationnaliser une trop grande part de l'irrationnalité dont nous sommes à 99% constitués. Et donc que l'IA n'a pas la vocation révolutionnaire qu'on lui attribue un peu partout.
Sauf concernant les "créatifs" qui visent à satisfaire ce qu'attend un public (a priori le plus large possible) puisqu'il suffit de recueillir des informations, ceux là ils ont tout intérêt à faire grève.
Ben justement en tant que créatifs, on veut pas forcément faire plaisir au grand public. Au contraire, les artistes se font avant tout plaisir à eux, et s'ils arrivent a toucher les autres dans la foulée c'est mission réussi. Par une expérience esthétique individuelle tenter de créer une expérience esthétique collective.
Et rappelons le, l'objet d'art est par définition un objet sans utilité aucune, si ce n'est stimulé les sens et l'intellect.
https://www.youtube.com/channel/UCNGaW5abO_WEHXXDSWtVa4Q
Sans utilité ? C'est un des seuls moyens de défricher l'irrationnel, avec la philosophie, les sciences humaines en général (histoire, psychologie, théologie,...) donc je trouve ça très utile ! Mais si on reste sur le domaine concret, oui ça ne sert à rien.
C'est vrai, je suis d'accord, que l'IA peut "boucher" les voies créatives faciles et lucratives - genre si une nouvelle chanson moisie avec un rappeur qui modifie sa voix est faite par un vrai humain ou par une IA, c'est pas très grave... Et rendre ce genre de procédé obsolète, pour pousser les artistes à donner ce qu'ils ont de mieux, à faire transpirer leur personnalité afin de créer quelque chose de vraiment "humain", de ce point de vue, on peut espérer que l'IA fasse de grand progrès !
Mais, le collectif obéit aussi à des mouvements imprévisibles, et sera tout aussi sensible à l'égoïsme de l'artiste plutôt qu'à un programme bien ficelé. Si la machine à créer des tubes/bons films/jeux vidéos/livres/ œuvres graphiques existait, elle tomberait en panne dés la seconde utilisation.
Je suis artistes donc je trouve ca utile, j'ai toujours aimé voir le personnage de l'artiste comme quelqu'un qui reflète la société dans laquelle il vie, il vie, digère et chie l'objet d'art.
C'est la définition de Hegel ou de Kent ( si mes souvenirs sont bon). L'objet d'art est dit sans utilité car ce n'est pas un objet utilitaire ( différence avec l'artisanat ).
Ah ca, que le collectif obéit a des mouvements imprévisibles, et parfois absurde, pour ca je ne peux te contre dire.
Par moment le collectif bouffe tout .
Ayant vécu dans des gros collectifs, j'ai pu voir tout le bien que peuvent apporter les énergies, mouvements de groupe. Ça permet de ce décentré un peu et de faire attentions aux autres, de vraiment composer avec les individus qui partagent notre quotidien, malheureusement j'ai vu aussi bien des camarades perdre leurs individualités, et se perdre tout court dans le bouillon du groupe, au point de ne plus savoir quelles étaient leurs envies, aspirations...
Plutôt Égocentrisme non? ou même égotisme .
https://www.youtube.com/channel/UCNGaW5abO_WEHXXDSWtVa4Q
Hé hé oui peut être que tu te réfères à toi même.
Mais égoïsme, égocentrisme ou égotisme, ça reste nécessaire pour plonger dans ce qui fait de nous ce que nous sommes, et ce qu'on a à offrir. En vrai, cette introspection (un terme plus approprié, parce que sans jugement de valeur) doit aussi se nourrir de l'extérieur, par simple nécessité d'équilibre et c'est là où ça coince souvent.
Par une vision tronquée et pessimiste nourrie par de mauvaises expériences du "public" et la difficulté de se faire entendre - l'artiste graphique aujourd'hui doit bien galérer, entre ce qu'une élite économique considère comme artistique (et que le public, dans lequel je m'inclus, perçoit comme un caca de pigeon posé sur une toile) et une industrialisation, concernée par l'implication de l'IA, d'une imagerie "pop culture" devenue trop commune.
De mon point de vue, il reste la voie d'associer l'image à une histoire, tout ce qui est design de personnages, d'univers, d'outils, etc. a des perspectives d'avenir plutôt florissantes !
Je suis d'accord avec toi, cette introspection comme tu le dis est nécessaire pour les artistes, mais aussi pour tout individu, rien que pour savoir ce dont on a besoin, trouvé l'équilibre qui nous rend heureux, qu'est ce qu'on vraiment envie de faire, et surtout ne pas( ne plus) faire.
L'art contemporain privilégie des œuvres conceptuelles et contextuelles, les critères esthétiques évoluent ( et encore heureux), ce n'est pas une mauvaise choses. Il y a certes du contenu très mauvais qui génèrent plusieurs millions, c'est du grand n'importe quoi (la de suite, je penses a Jeff Koons).
Mais le vrai problème c'est pas " le caca de pigeon posé sur une toile " comme tu dis, ce caca de pigeon peu avoir bien des choses à raconter.
Le vrai problème c'est l'accessibilité à l'hypertexte de l’œuvre ( l'histoire, le propos de l’artiste,etc..) et les connaissances d'histoire de l'art ( absolument nécessaire pour comprendre pourquoi l'art est la ou il en est aujourd'hui) au grand public.
De manière générales, le grand public à peur de ce qu'il ne comprends pas.
Oui et non, c'est dur mais justement, en se confrontant au monde extérieur, en prenant des risques, en sortant de nos zones de confort tout devient possible, ou du moins ça ne fera qu'augmenter les chances de pouvoir montrer ton travail, te faire entendre, trouver ta place. Après je ne te cache pas, avoir un réseau est nécessaire, et il faut l'entretenir.
https://www.youtube.com/channel/UCNGaW5abO_WEHXXDSWtVa4Q
Tu as l'air plutôt à l'aise avec ton activité et c'est déjà pas donné à tout le monde :).
J'ai eu un ami, avec un style assez "crade" que j'apprécie beaucoup et après avoir fait les beaux arts, est devenu capable de faire de très beaux dessins, du genre à pouvoir faire des bandes dessinées. Le projet a capoté - peut être à cause de son sale caractère, quand on se dit artiste, on est parfois un peu intransigeant ahah - mais quand il dessine "naturellement", je trouve ça beaucoup plus intéressant, mais que faire avec ce côté "crade", qui pourtant est ce qu'on définit depuis le début de la conversation comme ce qui est le plus important ?
Il faut le rendre accessible, parce que le public a peur de ce qu'il ne comprend pas. Et je ne pense pas que le public soit incapable de comprendre. Je suis inculte dans l'histoire de l'art pourtant les tableaux de Van Gogh m'évoquent ce que j'entend par art graphique, rien que la perspective cassée me met en joie, je ne sais pas pourquoi. Cependant, mon exemple commence à dater !
Et quand à l'hypertexte d'une œuvre, ça m'évoque la relation des producteurs de télé réalité avec leurs acteurs, plutôt que de prendre des cons, ils prennent des fous, mais dans le fond, ils les utilises de la même manière. C'est pour ça qu'il ne faut pas d'intermédiaire entre le producteur et le consommateur !
Pas forcément, non... Regarde Basquiat et Koons, voire un Warhol, très novateurs et pas si accessible que ça. Ce sont souvent les meilleurs artistes qui influencent le reste du monde, pas l'inverse.
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
Tes exemples ne sont déjà plus très récent (davantage que mon Van Gogh c'est déjà pas mal, et Koons est l'exemple du mauvais goût pour Alpierr, ça ne fait pas l'unanimité).
Je ne suis pas sûr que tu puisses influencer grand monde quand ce que tu veux exprimer n'est compréhensible que si tu as fais cinq années d'études, mais peut être, de manière indirecte et dans un processus long, c'est pas impossible.
Warhol a tout influencé, justement, l'approche c'est d'inviter tes "spectateurs" à entrer dans ton univers. Peu importe finalement que ce soit compris ou pas, il faut que ce soit ressenti, c'est ça, l'art.
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.