J'ai une belle-soeur qui bosse en EHPAD, donc j'en sais quelque chose. Et elle m'a dit la semaine dernière des choses monstrueuses du style "les visiteurs viennent avec le masque sous le menton et nous envoient chier quand on leur demande de mettre le masque". Mais je vous rassure, les visites sont toujours autorisées.
Et j'ai eu une grand-mère maternelle sous tutelle, qui a vécu à l'état de légume pendant huit putain d'années jusqu'à mourir à 91 ans, qui ne reconnaissait plus personne (même nous : démence sénile), et qui HUUUURLAIT et agressait tout le monde quand elle n'était plus sous médocs.
Sauf mon respect, comme j'avais pu le dire hier, vous vous prenez la tete pour quelque chose dont vous n’êtes pas responsable.
Citation:
Et j'ai eu une grand-mère maternelle sous tutelle, qui a vécu à l'état de légume pendant huit putain d'années jusqu'à mourir à 91 ans, qui ne reconnaissait plus personne (même nous : démence sénile), et qui HUUUURLAIT et agressait tout le monde quand elle n'était plus sous médocs.
Oui il y a des visiteurs stupides, ça reste une grosse minorité.
Oui il y a des malades Alzheimer ou autre en phase sévère, ça reste également une grosse minorité.
Et il y a tout les autres qui profitent encore de la vie et qui n'ont pas envie de mourir. Et c'est malheureusement aussi ces gens-là qui meurent du Covid.
D'où la "piste" que j'avais évoquée il y a deux pages : que les personnes fragiles et en possession de leurs moyens et facultés intellectuelles restent isolées si elles le souhaitent (et se donner les moyens pour isoler et protéger les autres qui ne peuvent plus s'assumer), plutôt que de forcer tout le monde à rester confinés.
Et je ne suis pas du tout aussi optimiste que toi sur ta "grosse minorité", que ce soit les visiteurs en EHPAD ou les démences séniles ou Alzheimer et autres merdes dégénératives.
Je travaille en EHPAD, la grosse majorité des visiteurs sont largement respectueux et s'ils ne le sont pas à plusieurs reprises ou si le ton hausse, ils sont potentiellement (ça n'est pas arrivé) virés et ne pourront pas y remettre les pieds. Ca reste une question de direction donc.
Le cas de démence dont tu parles est quasi inexistant en Ehpad, ce sont des cas terminaux que l'on retrouve quasi exclusivement dans des unités spécialisées "psycho gériatrique". Je n'appellerai même pas ça des "légumes" en cela que ta grand-mère était capable d'agressivité et donc d'expression. A côté de ça, tu as des résidents qui font leurs vie, s'habillent, se lavent et mangent seul. D'autres qui demandent une simple stimulation ou aide pour les gestes du quotidien, c'est aisément une bonne moitié d'une structure. D'autres demandent une aide plus conséquente mais ont des capacités cognitives encore très bien préservés et n'ont aucun mal à socialiser, participer aux anims, ect...
Donc si tu exclus les visites, ce qui a été fait lors du premier confinement et a globalement accéléré et majoré la quasi totalité des troubles cognitifs et de comportement des personnes démentes "légères", tu ne permets pas à tout ces gens de vivre "dignement" puisque tu leur refuse purement et simplement de voir leurs proches, leur famille. Et non le plexiglas n'est pas une solution, c'est presque pire psychologiquement, comme tu le dis, c'est "comme en prison".
Ce que j'essaie de dire, c'est que ta vision d'une vieillesse déjà morte bonne à sacrifiée est biaisée par ton manque d'expérience. Ces gens vivent. Je ne récuse pas ceci-dit le fait que certains soient "maintenues" en vie mais c'est une minorité, comme expliqué.
Liebert : Ah tiens, j'ai fait un stage en gériatrie dans l'Ain avant de passer l'oral du concours à l'époque et on avait des cas psychiatriques (c'est d'ailleurs grâce à un ami de la famille qui faisait parfois des consultations psychiatriques là-bas que j'ai pu obtenir ce stage). J'ai détesté ce stage, vraiment. D'ailleurs, c'est à ce moment que je me suis rendu compte que j'avais peut-être fait une connerie en tentant le concours infirmier — avant même de tenter l'oral — tant ce n'était clairement pas fait pour moi (et j'ai abandonné après la première année, d'ailleurs : comme quoi la première impression était, hélas, la bonne pour moi). Cela dit, en effet, j'y ai vu bien plus de vie qu'autre chose, même chez des cas assez "space" comme une femme atteinte du syndrome de Diogène qui me faisait un peu flipper ou un mec paralysé des membres inférieurs frustré de ne plus avoir le pouvoir qu'il avait jadis (ancien patron ou je sais plus trop quoi). J'ai clairement pas du tout mais alors pas du tout ton expérience mais pour le peu que j'aie pu voir en quelques semaines de stage, tu décris à peu près ma perception des choses. Après voilà, encore une fois, c'est pas avec cette expérience aussi brève que je vais pouvoir décortiquer la pensée d'une personne en fin de vie.
J'ai une belle-soeur qui bosse en EHPAD, donc j'en sais quelque chose. Et elle m'a dit la semaine dernière des choses monstrueuses du style "les visiteurs viennent avec le masque sous le menton et nous envoient chier quand on leur demande de mettre le masque". Mais je vous rassure, les visites sont toujours autorisées.
Et j'ai eu une grand-mère maternelle sous tutelle, qui a vécu à l'état de légume pendant huit putain d'années jusqu'à mourir à 91 ans, qui ne reconnaissait plus personne (même nous : démence sénile), et qui HUUUURLAIT et agressait tout le monde quand elle n'était plus sous médocs.
Monstrueux !
Sauf mon respect, comme j'avais pu le dire hier, vous vous prenez la tete pour quelque chose dont vous n’êtes pas responsable.
Pareil, la grand mère de ma mère.
En plus, ma grand-mère avait été ramassée chez elle par les secours et elle était dans la merde... au sens propre du terme !!!
Oui il y a des visiteurs stupides, ça reste une grosse minorité.
Oui il y a des malades Alzheimer ou autre en phase sévère, ça reste également une grosse minorité.
Et il y a tout les autres qui profitent encore de la vie et qui n'ont pas envie de mourir. Et c'est malheureusement aussi ces gens-là qui meurent du Covid.
Mais c'est :
"Il n'est pas nécessaire d'éteindre la lumière de l'autre pour que brille la nôtre"
D'où la "piste" que j'avais évoquée il y a deux pages : que les personnes fragiles et en possession de leurs moyens et facultés intellectuelles restent isolées si elles le souhaitent (et se donner les moyens pour isoler et protéger les autres qui ne peuvent plus s'assumer), plutôt que de forcer tout le monde à rester confinés.
Et je ne suis pas du tout aussi optimiste que toi sur ta "grosse minorité", que ce soit les visiteurs en EHPAD ou les démences séniles ou Alzheimer et autres merdes dégénératives.
Je travaille en EHPAD, la grosse majorité des visiteurs sont largement respectueux et s'ils ne le sont pas à plusieurs reprises ou si le ton hausse, ils sont potentiellement (ça n'est pas arrivé) virés et ne pourront pas y remettre les pieds. Ca reste une question de direction donc.
Le cas de démence dont tu parles est quasi inexistant en Ehpad, ce sont des cas terminaux que l'on retrouve quasi exclusivement dans des unités spécialisées "psycho gériatrique". Je n'appellerai même pas ça des "légumes" en cela que ta grand-mère était capable d'agressivité et donc d'expression. A côté de ça, tu as des résidents qui font leurs vie, s'habillent, se lavent et mangent seul. D'autres qui demandent une simple stimulation ou aide pour les gestes du quotidien, c'est aisément une bonne moitié d'une structure. D'autres demandent une aide plus conséquente mais ont des capacités cognitives encore très bien préservés et n'ont aucun mal à socialiser, participer aux anims, ect...
Donc si tu exclus les visites, ce qui a été fait lors du premier confinement et a globalement accéléré et majoré la quasi totalité des troubles cognitifs et de comportement des personnes démentes "légères", tu ne permets pas à tout ces gens de vivre "dignement" puisque tu leur refuse purement et simplement de voir leurs proches, leur famille. Et non le plexiglas n'est pas une solution, c'est presque pire psychologiquement, comme tu le dis, c'est "comme en prison".
Ce que j'essaie de dire, c'est que ta vision d'une vieillesse déjà morte bonne à sacrifiée est biaisée par ton manque d'expérience. Ces gens vivent. Je ne récuse pas ceci-dit le fait que certains soient "maintenues" en vie mais c'est une minorité, comme expliqué.
"Il n'est pas nécessaire d'éteindre la lumière de l'autre pour que brille la nôtre"
Touchée en Juillet si mes souvenirs sont bons oui. Je suis pas contre une autre pour cette deuxième vague :p
Liebert : Ah tiens, j'ai fait un stage en gériatrie dans l'Ain avant de passer l'oral du concours à l'époque et on avait des cas psychiatriques (c'est d'ailleurs grâce à un ami de la famille qui faisait parfois des consultations psychiatriques là-bas que j'ai pu obtenir ce stage). J'ai détesté ce stage, vraiment. D'ailleurs, c'est à ce moment que je me suis rendu compte que j'avais peut-être fait une connerie en tentant le concours infirmier — avant même de tenter l'oral — tant ce n'était clairement pas fait pour moi (et j'ai abandonné après la première année, d'ailleurs : comme quoi la première impression était, hélas, la bonne pour moi). Cela dit, en effet, j'y ai vu bien plus de vie qu'autre chose, même chez des cas assez "space" comme une femme atteinte du syndrome de Diogène qui me faisait un peu flipper ou un mec paralysé des membres inférieurs frustré de ne plus avoir le pouvoir qu'il avait jadis (ancien patron ou je sais plus trop quoi). J'ai clairement pas du tout mais alors pas du tout ton expérience mais pour le peu que j'aie pu voir en quelques semaines de stage, tu décris à peu près ma perception des choses. Après voilà, encore une fois, c'est pas avec cette expérience aussi brève que je vais pouvoir décortiquer la pensée d'une personne en fin de vie.