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La bande dessinée Franco/Belge

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Les Ogres-Dieux Tome 2: Demi-Sang de Hubert et Gatignol.

Yori est un bâtard, un enfant illégitime des nobles-nés, qui servent les ogres-dieux depuis des générations. Rejeté par son père, il est bien décidé à prendre sa revanche sur le monde. Rusé et prêt à tout, il gravit irrésistiblement les marches du pouvoir pour obtenir la place de Chambellan, la meilleure qui puisse être obtenue pour un humain. Mais s'il faut frayer avec les nobles-nés, il faut aussi composer avec les ogres-dieux, géants cruels et imprévisibles se nourrissant de chair humaine. Jusqu'où est prêt à aller Yori pour le pouvoir?

Ce deuxième opus des Ogres-Dieux montre une autre facette de l'univers imaginé par Hubert: celui des humains au service des géants mangeurs de chair humaine. La surprise de l'univers n'est plus là, mais on prend quand même un plaisir vif à le retrouver. D'autant plus que le bouquin est hyper agréable à lire. Le dessin de Gatignol est extraordinaire de limpidité et de clarté. Le découpage est aéré, le trait fin et soigné, les expressions des personnages travaillées et lisibles, la patte graphique croisant le conte et le gothique est superbe, bref, c'est du velours. Et l'histoire, même si elle paraît moins originale que le premier tome, n'est pas en reste. Procédant le même découpage alternant planches de bandes dessinées et textes sur les origines des Ogres-Dieux, il s'attarde tout particulièrement sur la fonction de Chambellan. L'ascension de Yori est irrésistible, et fait penser à celle de Griffith dans Berserk. Yori a une belle gueule, part de rien et désire se hisser sur la plus haute marche, quitte à écraser tout ce qui se trouve sur son chemin. L'histoire ne se situe pas après les évènements du premier tome, mais parallèlement à celui-ci. On peut d'ailleurs trouver quelques planches communes entre les 2 tomes qui marquent cet entremêlement de manière brillante. Bref, Les Ogres-Dieux, c'est une série incontournable du moment qui vaut vraiment le détour.

Portrait de Rudolf
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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Barbe Rouge, c'est une magnifique série. Je n'ai jamais tout lu, j'ai dû lire une dizaine ou quinzaine de tomes, mais c'est vraiment une référence dans la BD d'aventure, et plus particulièrement les récits de pirates. Un incontournable du genre. Et ce qui est chouette, c'est que la BD est bien dès le début! Ce que j'ai aussi beaucoup apprécié à côté des récits d'aventure, c'est la relation ambigüe entre Eric et son père adoptif Barbe Rouge, qui sont très différents, l'un qui est honnête et réprouve les actions de son père, mais les deux se respectent et s'aiment malgré tout, suffisamment pour s'entre-aider au point de se mettre en danger et de perdre ce qu'ils ont acquis (en l'occurrence, Eric qui risque de perdre tous ses efforts pour mener une vie honnête).

Si tu as aimé, je te conseille l'Epervier qui est très bon également (le dessinateur Pellerin avait d'ailleurs débuté sur certains albums de Barbe Rouge).

Quant à la BD des ogres, j'avais feuilleté le premier tome "Petit", et ça avait l'air très sympa, mais je n'ai pas eu l'occasion de la lire.

Sinon, il y a aussi le dernier Ralph Azham qui est sorti: il faudrait aussi que je me décide à lire toute la série (je n'ai lu que les deux premiers tomes et c'était très sympas, du même style que Donjon).

Edité par Rudolf le 20/09/2016 - 21:15

Portrait de Romano
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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Barbe-Rouge, l'Intégrale Tome 2 de Charlier et Hubinon.

La suite des aventures d'Eric, le fils de Barbe-Rouge le pirate sanguinaire, qui cherche dans un premier temps à retrouver ses titres et ses terres, dans un second à mener aux Amériques une cargaison d'or et enfin à s'échapper des galères. Moults péripéties au programme donc ;)

Charlier est un génie. Scénariste de légende devenu rédacteur en chef du célèbre magazine Pilote aux côtés de Gosciny, il est un auteur talentueux et prolixe. Les aventures de Barbe-Rouge (ou plutôt d'Eric son fils adoptif) sont hautes en couleurs, tiennent la dragée haute aux meilleures productions de l'époque et restent aujourd'hui une référence du genre. En bon passionné d'histoire de la marine, il offre un récit documenté riche en références historiques et maritimes. Mais ce qui fait tout le sel de la série, c'est cette élégance dans les dialogues et ce sens inné de la péripétie. L'action et les rebondissements se succèdent et sont presque toujours résolus par des coups d'éclats admirablement bien pensés. Ces incroyables fulgurances dans le scénario happent le lecteur et le tiennent en haleine de façon quasi-permanente. Les personnages ne sont pas en reste et ont un aspect romantique et romanesque, Eric en tête. Ici, c'est l'intelligence, la loyauté, la vivacité, l'audace et l'esprit d'initiative qui sont mis en avant. Cela donne un caractère parfois à l'oeuvre, mais cela ne manque jamais de charme. Ajoutons à cela le trait de Hubinon, d'un classicisme qui pourra peut-être en rebuter quelques uns, mais d'une incroyable minutie sans faille.
Barbe-Rouge est un classique et à sa lecture, on comprend aisément pourquoi.

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

J'ai été voir hier soir un BD-Concert sur l'album Come Prima d'Alfred illustré par la musique du groupe Splendor in the Grass.

J'ai trouvé ça superbe. L'occasion de redécouvrir la bd qui a été primé à juste titre au festival d'Angoulême en 2014. L'histoire de ces deux frangins que tout oppose qui partent en road-trip pour disperser les cendres de leur père. Une bd à fleur de peau où perce l'émotion dans chaque dessin, dans chaque dialogue. C'est une réussite. Alors, quand en plus, c'est souligné avec justesse par un groupe de musique qui sait admirablement en transcender tous les traits, j'étais aux anges. Certains passages m'ont presque ému aux larmes. Le concept est original mais a foutrement bien marché avec moi.
On trouve des extraits sur youtube. Je mets les liens ;)

Bande annonce

Extrait 1

Extrait 2

Interview

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Je plussoie ! Excellent Roman Graphique, certainement l'une de mes préférées.

L'histoire m'a pas mal touché, j'en avais presque la larme à l’œil pendant les dernières pages :)
ça ferait un bon film !

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Les Cahiers d'Esther: Histoires de mes 10 ans de Riad Sattouf.

Au travers de 52 planches, Sattouf croque la vie d'une fillette de 10 ans dans notre société d'aujourd'hui. La petite fille a raconté elle-même des anecdotes que l'auteur a mis en images. Les pages sont sorties à la base dans L'Obs et ont été compilées ici.

A mi-chemin entre la tendresse et la critique acerbe, l'auteur livre le portrait passionnant et drôle d'une fillette à Paris. Cela fait penser à un croisement entre La vie secrète des jeunes et L'arabe du Futur du même auteur. Riad Sattouf est un des meilleurs dialoguistes du monde de la bd. Il n'a pas son pareil pour capter les petites choses, les expressions qui rendront son propos criant de réalisme et d'une drôlerie extrême. C'est en cela que les aventures d'Esther touchent directement le lecteur. La fillette raconte l'école, ses amis, sa famille, ses idoles. Si on ne peut qu'être agacé par les critères de réussite et certains centres d'intérêt des enfants d'aujourd'hui, on ne peut tout de même que s'amuser de ces personnages coincés entre l'enfance et l'adolescence qui essayent de décoder à leur manière le monde des adultes. Esther, c'est un peu le pendant féminin de Titeuf, mais en plus crédible et réaliste. Les dessins sont quant à eux toujours aussi simples, mais plein de vie et expressif. La colorisation, en bichromie de différentes couleurs suivant les pages, fait fortement penser à celle qu'il utilise pour L'arabe du futur. Une album qui donne un petit vent de fraîcheur bienvenue dans le monde de la bd.



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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Tête de Mule de Oyvind Torseter.

Il était une fois un roi qui avait sept garçons dont il ne voulait à aucun prix se séparer. Pourtant, lorsqu'ils furent adultes, le roi consentit à laisser partir les six plus vieux afin qu'ils puissent se chercher une épouse. Ne voulant se séparer de tous ses fils à la fois, il garda auprès de lui le plus jeune en demandant à ses frères de lui ramener une femme. Les six garçons trouvèrent rapidement princesses à leur goût mais ils oublièrent dans leur joie leur promesse. Sur le chemin du retour, ils firent changer en pierre au sommet d'une montagne par un troll. Ne voyant pas ses frères revenir, le dernier frère insista tant et si bien auprès de de son père afin que celui-ci lui permette de partir à la recherche de ses frères, que ce dernier finit par accepter. Ici commence l'histoire de tête de mule.

Oyvind Torseter est un artiste illustrateur très en vue en Norvège. Avec un style particulier utilisant des techniques diverses et variées pour composer son album, il propose une libre adaptation du conte Le Troll qui n'avait pas son coeur dans sa poitrine, des ses homologues norvégiens Asbjornsen et Moe. Ceux-ci s'inspiraient eux-même du conte des Sept Corbeaux des frères Grimm. Torseter utilise dans son album le même personnage que dans Le Trou (édité également aux éditions La joie de lire), et dépeint un univers féérique poétique et barré. Ici, on trouvera un cheval plutôt lâche, un poulpe jouant du saxophone, un éléphant pouvant venir à votre rescousse si on pense très fort à lui... Le dessin renforce ce côté décalé. Composé avec des collages, du crayon, du feutre, tantôt esquissé, tantôt extrêmement détaillé, il peut en dérouter plus d'un en raison de son inconstance et de son côté presque expérimental. Les planches sont de manière générales joyeuses et colorées, presque enfantines, mais peuvent soudainement devenir sombres et inquiétantes. Les apparitions du troll, aux traits charbonneux et au visage tourmenté en sont le meilleur exemple. Beaucoup de cases prennent une page complète et situent l'oeuvre à mi-chemin entre l'album de bandes dessinées et le livre d'illustrations. Un livre au style étrange et déroutant donc, faisant de ce joli conte une étrange expérience aussi bien pour les petits que pour les grands.

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu S'enfuir: Récit d'un otage de Guy Delisle.

Membre d'une ONG médicale dans la région du Caucase, proche de la Tchétchénie, Christophe André se fait kidnapper en 1997 lors de sa première mission humanitaire. Commence alors une période de captivité éprouvante. Attaché à un radiateur dans une pièce vide, Christophe n'a aucune idée de combien de temps va bien pouvoir durer son calvaire.

Le dessinateur Guy Delisle, auteur remarqué et remarquable des bandes dessinées Shenzen, Pyong Yang, Chroniques Birmanes et Chroniques de Jérusalem, a rencontré plusieurs fois l'ex-captif et relate de façon magistrale le récit d'un otage. Un témoignage précieux qui relate de manière poignante et anxiogène le calvaire psychologique qu'a vécu Christophe.
Etre otage, c'est pire qu'être en prison. En prison, tu sais pourquoi tu es là et à quelle date tu vas sortir. Quand tu es otage, tu n'as même pas ce genre de repères. Tu n'as rien.
Le lecteur, grâce aux descriptions très précises du ressenti de Christophe, ne peut que saisir avec épouvante, l'épreuve de tous les instants qu'à pu être cet enlèvement. Le pauvre type n'a rien pour se raccrocher, ne peut pas communiquer, tourne en rond dans sa tête et ne peut que se nourrir d'espoir. L'espoir que ce jour sera le dernier avant une libération ou une évasion. Mais chaque jour, c'est la désillusion. Et cette idée qui tourne sans arrêt dans sa tête: "S'enfuir". Mais où? Comment en étant surveillé en permanence et menotté à un radiateur? Et si ça foire, quelles conséquences?

Le témoignage prend aux tripes et se dévore. Le dessin de Delisle, très simple et sobre suffit amplement et met parfaitement en valeur le récit. C'est à la fois glaçant et passionnant. Un indispensable.


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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Sherman, Tome 7: Le dernier acte de Ludwig. Londres. de Magda et Desberg.

Dans les années 60, Jeannie Sherman et Ludwig Malchior traquent d'anciens nazis à travers le monde. Ils s'aiment et rien ne semblent les séparer. Mais lorsque Melchior est retrouvé assassiné, les soupçons se portent immédiatement sur Jeannie qui a pris la fuite. Le voile se lève peu à peu sur le passé trouble du couple que même leurs propres enfants semblent ignorer.

Ce tome 7 est le premier tome d'un nouveau cycle de deux tomes mettant en scène Jeannie, la fille du héros principal du premier cycle. Mais honnêtement, on a l'impression que le lien entre les deux séries n'est que le titre, tant ça n'a plus grand chose à voir. Oui, on reste sur une enquête et sur une vague idée de machination, mais c'est très moyen et le lien entre les deux cycles est fumeux. On a la désagréable sensation que Desberg s'est servi du nom Sherman, qui a plutôt bien fonctionné, pour se faire un peu de pognon. C'est pas très inspiré, les personnages ne sont pas attachants pour deux sous, et le trait de Magda est loin d'égaler celui de Griffo. Autant le premier cycle, je peux le conseiller pour les amateurs de thriller, autant celui-là, il est à éviter. On verra le tome 2, mais ça n'augure rien de bon...

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Re: La bande dessinée Franco/Belge

Lu Les Mondes de Thorgal: Louve Tome 6: La Reine des Alfes Noirs de Surzhenko et Yann.

Alors que Louve désire partir à la recherche de Thorgal dont elle n'a plus aucune nouvelles, Tjazhi, un nain du royaume de Nidavellir, vient quémander de l'aide. Les Alfes Noirs, guidés par une reine cruelle, ont envahi son royaume et réduit les nains en esclavage pour leur forger des armes. Ces armes doivent être utilisées pour trancher les racines d'Yggdrasil, l'arbre de la vie.

Série Spin-Off de Thorgal, Louve présente un certain intérêt du fait que les évènements qui y sont relatés (au même titre que l'autre Spin-Off Kriss de Valnor) ont lieu parallèlement aux aventures de Thorgal. Le tout s'entremêle parfaitement et les aventures de Louve devraient avoir un impact certain au moment où la petite fille recroisera son père. A noter que ces séries parallèles ont été confiées à divers auteurs qui s'en sortent plutôt bien. L'inconvénient est celui de sa qualité: son lien fort avec la série mère oblige à tout lire de front.
Cet album de La Reine des Afes Noirs joue à fond la carte de la mythologie Nordique et renoue complètement avec la dimension fantastique de la série. Les références et les personnages à la série mère sont nombreux, et il faut tout de même avoir bien en tête les précédents albums (que ce soit de Louve ou de Thorgal) pour en avoir tous les tenants et aboutissants. En gros, si vous essayez de lire cet album indépendamment du reste, vous ne devriez pas y comprendre grand chose. Les dessins de Surzhenko collent très bien avec l'univers de la série. On peut cependant lui reprocher un côté trop classique et académique. Le scénario n'est pas le plus folichon qu'on ait pu avoir et sent un peu l'intrigue à rallonge, mais tient tout de même la route et donne quand même envie de découvrir la suite.
Un album qui s'adresse avant tout aux fans de la série qui devraient, sans s'extasier pour autant, y trouver leur compte.