/!\ Le post qui suit peut faire peur aux personnes allergiques à la réflexion /!\
Désolé pour Antonius, mais finalement c’est ton commentaire sur la vidéo de unravel qui m’a fait réagir sur la question de l’indépendance dans le jeu vidéo.
Finalement j’ai élaboré une petite réflexion sur cette idée.
D’abord je vous colle deux définitions du terme d’indépendance issu de mon dico «Le Robert de 2014 », comme ça on s’appuie sur quelque chose de concret.
(PERSONNES) Indépendant de… : qui ne dépend pas (de qqn, qqch.). Être indépendant des autres.
Se dit d'un organe, d'une collectivité qui jouit de l'indépendance. ➙ autonome. État, pays indépendant et souverain
Donc si on s’appuie sur ces deux définitions, un studio indépendant, c’est un studio qui ne dépend pas de quelqu’un ou de quelque chose.
À mon sens on peut donc parler de jeu indépendant quand les choix artistiques ne sont pas soumis à l’approbation d’une entité externe au studio qui développe l’œuvre.
Si on s’appuie sur cette idée, on a déjà une vision plus claire et plus large de ce que c’est qu’un jeu indépendant.
Ainsi tout développeur qui est aussi son propre éditeur, produit des jeux indépendants, ce qui est logique. Et du coup des jeux comme Stalker ou The Witcher 3 peuvent être qualifiés d’indépendants. D’ailleurs pour les deux jeux que je viens de citer, on remarque que des choix de game design ou d’univers seraient sans doute passés à la trappe si un éditeur y avait mis son nez.
Ensuite concernant des jeux réalisés avec des équipes plus réduites (c’est difficile à définir, si on considère que les bêta testeurs, les compositeurs, etc. rentrent dans l’équipe de développement, alors souvent les équipes sont assez nombreuses.), je pense qu’on peut parler de « garage games ». Ce sont souvent des jeux avec des choix artistiques et de game design très tranchés, par exemple Hotline Miami.
Du coup si on s’appuie là-dessus, on peut identifier des « garage games » qui ne sont pas indépendants, et c’est le cas de Hotline Miami, édité par Devolver Digital.
Mais on peut aussi trouver des triples A indépendants, The Witcher 3.
Évidemment, certains pinailleront en disant que chez CD Projekt il y a sans doute une équipe marketing qui a influencé les choix de développement du titre. Mais bon je trouve qu’au moins en adoptant ce point de vue on a une vision plus claire du cadre de production d’un titre.
Voilà, qu’en pensez-vous ?
Ps : Le cas des jeux kickstarté est assez intéressant sur cette thématique, et à mon sens, on peut considérer que le public qui back le jeu peut être considéré comme l’éditeur. D’ailleurs cela se confirme souvent chez les développeurs qui affirment qu’il y a un besoin de plaire aux personnes ayant backé le jeu.
à ce titre, si un jeu est édité et développé par square enix, c'est un jeu indépendant.
le cas des "jeux indépendant" n'est pas un terme concret et solide, mais relatif à notre contexte. Les jeux indés sont ainsi des jeux qui ne dépendent pas des grands éditeurs de jeu.
à ce titre, les jeux AAA (à gros budget, quoi) sont difficilement des jeux indépendant, tant leurs réalisation demande de l'investissement, et donc des grosses boîtes.
Dans la plupart des cas, ce sont des jeux à petits, voire très petits budget que l'on considère, parfois à tord, comme indépendant.
Ce qui ressort de ce systèmes au deux extrême(les gros budget sont de plus en plus conséquent, les jeux bas de budget de moins en moins cher), c'est la disparition progressive des jeux à moyens budget.
Tout cela est relativement dommage, car les moyens budget ont nombre de qualités des petits (risques, innovations) et des gros budget(réalisation, faire le jeu que l'on souhaite).
on voit des choses équivalente au cinéma, d'ailleurs.
Aspirant aux jeux vidéo ?
qu'est-ce qu'un anime de saison ?
À mon sens non, puisqu’un studio qui développe et s’édite lui-même comme CD projekt n’est pas réellement un éditeur. Tous les jeux sont développés en interne. Ils ne détiennent pas d’autres studios, etc. À la rigueur on pourrait parler d’auto-édition.
Du coup un jeu développé et édité pas Square Enix n’est pas un jeu indé, puisqu’il y a de grandes chances que d’autres studios de développement appartenant à la maison mère ont été sollicités pour réaliser certaine partie du titre (et la on ne parle pas de sous-traitance, tout cela se déroule au sein du groupe).
Sincèrement, je pense qu’on peut parler de jeu indépendant tant que le studio n’exerce pas de fonction d’édition pure et dure. Le budget d’une production n’est pas relié à son statut. D’ailleurs si on prend l’exemple du cinéma, le premier film des Tortues Ninjas est considéré comme un film indépendant malgré son budget de 13.5 millions de dollars (ce qui n’est pas rien pour l’époque).
En tout cas dans ce cas précis, le Petit Robert ne nous aide pas tellement :
Mais je pense qu’il y a clairement une différence entre une stratégie globale d’édition, style EA, et l’auto-édition, comme chez CD-Projekt (et je ne dis pas que le statu quo chez CD-Projekt va durer, peut-être que dans 2 ans ce seront des éditeurs).
Pour ce qui est de la disparition des jeux à moyen budget, je ne suis pas franchement d’accord. Rien que le titre auquel joue Hooper et qui lance ce débat « Unravel » me parait être un titre à moyen budget. D’ailleurs il me semble que le marché compte un nombre de titres de moyen budget pléthorique, pèle-mèle : darksiders 1&2, Bloodbowl, DMC, Company of Heroes, même le premier Bioshock peut être considéré comme tel.
Mais la question du budget est sensible est beaucoup plus compliqué à trancher. En général le grand public n’a aucune idée du budget d’un jeu. Sauf cas exceptionnel (ndlr : Call of Duty). Aujourd’hui, un jeu triple A est triple A parce qu’il a été annoncé comme tel, aucun critère objectif ne permet de définir ça.
Par définition, un jeu indépendant est un jeu créé sans l'aide financière d'un éditeur de jeux vidéo. Dans le cas de Unravel, ce n'est donc pas un jeu indépendant...
Moloko je suis plutôt d'accord avec ta réflexion :)
Il y a quand même un truc qui me pose problème dans l'idée de qualifier la série The Witcher comme des jeux indépendants, c'est que les jeux s'appuient sur les nouvelles et le roman d'origine de la saga du Sorceleur créée par un écrivain polonais, donc les développeurs sont quand même enfermés dans une sorte de "carcan" qu'ils doivent respecter, pour rester fidèle à l'esprit et au contenu des livres.
De plus, un jeu a beau être développé et édité par un même studio, les développeurs ne se sentent pas forcément "indépendants" car ils font partie d'une grosse structure avec un cadre et des impératifs à respecter. Ainsi, pour un jeu comme Final Fantasy XII, je ne pense franchement pas qu'un développeur comme Matsuno se soit senti "libre". Et c'est pareil pour Capcom, quand on voit par exemple des gens comme Mikami qui se sont barrés pour faire leur propre boîte.
Sinon, autant dire que les dessins animés Disney sont des dessins animés indépendants, alors qu'on sait bien que les animateurs et scénaristes sont quand même "enfermés" dans une structure, et même autrefois carrément "phagocités" (comme Don Bluth qui s'est barré plus tard).
C'est pour ça que dans ma tête, un jeu indépendant est un jeu fait par une toute petite structure (une poignée de personnes, je dirais même moins de dix personnes) et mettant en scène un univers créé de toutes pièces.
Aujourd'hui le terme indé a plus beaucoup de sens. Maintenant c'est un argument de vente ("Regardez ! Voici un jeu indépendant ! Achetez-le c'est bien !"). En plus, on a une vision super twistée des jeux indés : les gens pensent direct à Braid ou Super Meat Boy. Mais faut savoir que ce sont des grosses exceptions. Des jeux indés, faut pas se voiler la face, la plupart sont nazes, pleins de bugs et très moches. Allez faire un tour sur Desura et là, là on voit la vraie tête des jeux indés.
Moi maintenant quand je vois un jeu "indé" je réfléchis bien avant d'acheter. Pire, c'est le combo indé + kickstarter + early access là c'est le jackpot :D Et puis le pire c'est indé + pixel art (effet """""retro""""") je suis achevée lol
Bah oui, c'est évident que les bons jeux indépendants sont minoritaires et qu'il y a une majorité de merdes, tout comme pour les jeux "normaux", ça n'a rien d'une surprise. Mais dans cette minorité, il reste suffisamment de très bons jeux indépendants à faire, tout comme pour les jeux normaux.
Du coup, la qualité des jeux indépendants, ce n'est pas vraiment le débat dont il est question sur ce topic, en fait. ^^
Tu peux pas dire que la majorité considère les jeux indés comme des jeux pourris quand tu vois le succès. Comme j'ai dit dans mon message c'est un argument de vente ! Ça s'affiche toujours sur Steam quand on a affaire à un jeu indé. Donc clairement ça arrête pas les gens, au contraire on a tendance à avoir "plus confiance" quand on voit qu'un jeu est indépendant. Les jeux triple A s'en prennent beauuuucoup plus la gueule je trouve.
Et si, pour moi ça a un rapport avec le topic car j'ai commencé mon message en disant "le terme n'a plus de sens". C'est tellement balancé partout et on en a une vision complètement biaisée. Bref, je radote.
Oui, je serais d'accord pour dire que certaines personnes en font trop avec les jeux indépendants, tandis que d'autres se montrent beaucoup trop durs avec les jeux AAA.
Mais après, bon: qu'est-ce qu'on s'en fout, franchement? Je parle pour moi qui n'accorde pas la moindre importance aux phénomènes de matraquage ou de descente d'un jeu, je me fiche des "majorités" ou des voix bruyantes, j'en suis complètement détaché pour juger de la qualité d'un jeu.
Du coup, il y a quand même largement de quoi se faire plaisir avec les bons jeux indépendants sortis.
Cela dit, je serais d'accord pour dire que la frontière entre "jeux AAA" et "jeux indépendants" est parfois floue, quand on regarde par exemple la séries des Souls qui sont des jeux AAA mais avec un "esprit jeu indépendant".
Ainsi, je ne suis pas d'accord pour dire que le terme "jeu indépendant" ne veut plus rien dire. Dans ma tête, le jeu indépendant renvoie à des productions faites dans de toutes petites structures et qui ne font aucune concession pour obéir à un quelconque diktat du jeu vidéo imposé par l'industrie de masse. Attention, cela ne veut pas dire que c'est toujours concluant, car certaines personnes ont, au contraire, besoin d'un cadre strict, d'une structure, et d'un "hola!" pour ne pas partir en sucette et balancer un gameplay moisi et des idées qui se révèlent mauvaises et plombent la qualité du jeu.
C'est ça que ça veut dire pour moi, un "jeu indépendant": petite structure + liberté + absence de contraintes = jeu indépendant (mais différent de "bon jeu" vu que cette addition ne fonctionne pas toujours).
Encore une fois, je parle de disparition, pas qu'il n'existe plus, (je parle des jeux à moyens budget).
Et plutôt que de dire que je ne suis pas d'accord pour dire qu'il ne disparaît pas, je voudrais parler de ce que tu disais sur unravel.
Le truc d'unravel, c'est qu'il est un jeu avec un budget plus conséquent qu'un jeu indé "basique", et qu'il représente pour moi, une alternative déjà employée par pas mal de franchise comme ubisoft, qui me fait penser à une sorte de coaching des studios (attention pour autant, EA a une facheuse tendance à fermer les studios les uns après les autres), pour laisser une certaine catégorie a des jeux moyen budget.
En ce sens, je pense que les jeu à moyen budget pourrait se retrouver dans cette catégorie... Mais probablement avec les inconvénient des éditeurs.
Aspirant aux jeux vidéo ?
qu'est-ce qu'un anime de saison ?
Je déconne. No problémo. C'était juste que je trouvais le débat sur l'indépendance des studios, mal placé dans les coms de la vidéo. Tant mieux d'avoir créé un topic pour ce sujet !
Tant que j'y suis, voilà ma définition : un ou des créateurs sont indépendants, si personne en dehors de lui ou d'eux - et qui ne participe pas à la réalisation par son apport de travail, - ne dicte, n'impose ses volontés à la constitution de l’œuvre (conception et rendu final), et cela qu'il apporte ou non des fonds ou du matériel.