Euro 2012 - Championnat d'Europe des nations de football 2012

Demi-finale 1
mercredi 27 juin 2012 à 23:29

• L’Espagne est en finale de l’Euro. Après l’Euro 2008, la Coupe du Monde 2010, c’est une performance exceptionnelle… A l’image de ce qui s’est passé cette année autour du Barça, l’opinion publique foot avait globalement décidé que le Portugal devait mettre fin à l’hégémonie espagnole. Encore une fois, et comme je le disais au sujet du Barça, je veux bien comprendre l’expression du cœur, mais quand elle conduit à raconter n’importe quoi, ça me gêne. En LDC, la majorité est devenue admiratrice du béton et dans cet Euro, l’Espagne est donc devenu moins brillante, pas efficace et carrément chiante ! Le Portugal a donc conquis les cœurs.

  Dans le jeu, la première période ne penche pas clairement d’un côté. Le Portugal, comme l’Italie et la Croatie avant elle, fait bonne figure. Le spectacle n’est pas génial, mais l’intensité du match, la bataille tactique rend cette 1/2 finale forcément palpitante. Les Portugais pressent haut par séquences et se dépensent énormément pour ne pas subir. De son côté, l’Espagne joue comme d’habitude, enfin elle essaye. Beaucoup de n°1 mondiaux de tennis, ont expliqué que se maintenir en haut leur a toujours semblé plus dur que d’y arriver. Les efforts pour résister aux assauts des opposants, l’attente presque irrationnelle autour de leurs performances en ont fait craquer plus d’un tels Kuerten ou Hewitt. J’ai pensé à ça dans cet Euro en voyant l’Espagne et je l’ai trouvé encore plus admirable d’arriver encore une fois à ce stade de la compétition.

  Et chez ces grands champions, l’arme fatale est souvent la peur. Le peur qui s’empare des adversaires au moment d’affronter le « monstre ». Je crois que ce sentiment a peu à peu disparu. Le Portugal a clairement affiché son ambition en imposant un vrai duel physique, technique et tactique. L’Espagne répond par sa sérénité habituelle. Une forme de patience aussi. A ce titre, ne voyant pas d’utilité à jouer avec un 9, Del Bosque sort, dès l’entame de la seconde période, l’invité surprise Negredo. Peut-être justement pour encore renforcer le jeu de patience, le contrôle du milieu. Navas, souvent important quand il entre, est lancé un peu plus tard. L’Espagne manque de vitesse pour échapper au défi physique de plus en plus présent dans ce match. Jamais vraiment dangereux, l’Espagne reste sous la menace d’un Portugal qui met tout dans les mains de Ronaldo. La « star » a eu deux coups francs et une belle occasion en fin de match pour enfiler le costume du héros, l’habit de celui qui a sorti le champion du Monde tout seul. Comme lors de son dernier match couperet important, (la finale de la CM. M’en veuillez pas de zapper le 1/4 contre la France) l’Espagne est poussée à la prolongation.

  C’est la tension, l’indécision quant au résultat final qui rend la rencontre intéressante car dans le jeu, ce n’est pas très emballant. Petit à petit, l’Espagne prend toutefois le dessus. Le Portugal doit être tenté d’aller finir le duel aux tirs au but, histoire de rétablir l’équilibre. Et malgré une grosse domination en fin de prolongation, l’Espagne ne peut empêcher le Portugal de la pousser au bout du bout du suspense. Mais même comme ça, jusqu’à dimanche au moins, c’est impossible de sortir l’Espagne…