[Saga] Panzer Dragoon

GEOGRAPHIE ET FACTIONS

Dans la saga Panzer Dragoon, on se retrouve dans un monde de type post apocalyptique / science fantasy assez désertique et crépusculaire (un peu à l'instar de Dune), bien que l'on soit amené à visiter des paysages plus colorés, comme par exemple des forets verdoyantes, des canaux rappelant ceux de Venise, ou encore des ruines en pleine mer, lieux oniriques emplis de poésie et de mélancolie. Il n'en demeure pas moins qu'une forte impression Moyen-Orientale et Nord-Africaine se dégage de l'univers de la série, comme vous pouvez le constater avec l'image du village de Zoah.

Il y a plusieurs types de factions qui composent la population du monde de Panzer Dragoon:

- L'Empire, ancienne tribu de Seekers qui s'enrichit jadis grâce aux fouilles des vestiges des Anciens, jusqu’à fonder un système politique et une cité impériale qui s'est ensuite très vite militarisée. Leur but est à présent la conquête et la domination des autres cultures afin d'imposer leur dogme. On distingue deux périodes: le Vieil Empire (trilogie Saturn), et le Nouvel Empire (Orta), dont les desseins sont similaires.

- Les Hunters, nomades vivant dans des campements. Ils survivent grâce au butin de leur chasse et des ressources naturelles qu'offrent les lieux dans lesquels ils s'installent au gré de leurs pérégrinations.

- Les Seekers, qui jouent un rôle clé, car ils mènent des fouilles dans l'espoir de mettre à jour les vestiges enfouis des Temps Anciens. Ils souffrent d'une réputation de vulgaires pilleurs de tombes et vivent dans des habitats de type troglodyte.

- Les Wormriders, tribu qui a appris à domestiquer des espèces animales sauvages, comme les Baldors, sortes de vers carnassiers, qui leur servent de monture ainsi que de "mule". Ils ont installé leur repère sur le dos d'un Lathum géant, gigantesque créature sur laquelle s'est développé tout un écosystème, qui leur offre confort et ressources naturelles. De loin la faction la plus fascinante de la série.

ÉCOSYSTÈME, TECHNOLOGIE ET DRAGONS

Outre les fameuses montures ailées, la faune et la flore sont assez peu variées, mais en parfaite adéquation avec l'environnement: on trouve majoritairement des insectes géants à carapaces, volant ou rampants, et une végétation inspirée du milieu marin et désertique.
Il est intéressant de noter que les mélanges inter-espèces sont omniprésents (càd croisements entre le végétal et l'animal).

La technologie quant à elle est au coeur des intrigues, et bien qu'elle occupe une place prépondérante, elle n'est en rien intrusive et cadre visuellement à la perfection par rapport à l'identité artistique de la saga. Celle dont l'Empire dispose est de type Steam-Punk, quoique bien plus complexe à décrire (vaisseaux volants au design rappelant des bateaux, drones aux formes épurées et arrondies, etc).

Il faudra aussi compter celle qu'a laissé en héritage un mystérieux peuple antique, Les Anciens (et qui causa leur perte par le passé, accessoirement). Technologie ancestrale à présent convoitée par l'Empire (puisqu'elle est la base de la leur), désireux d'assouvir son fantasme de domination totale.

Fort heureusement, dès lors que la vie se voit menacée, apparaît un Dragon, gardien légendaire, monté par un Rider élu, qui vient restaurer l'équilibre. Habile transition s'il en est, car je vous exposerais ci dessous ces créatures qui représentent le coeur même de la saga. Leurs diverses mutations ont une répercussion sur le gameplay, et sont toutes très inspirées visuellement (métamorphoses disponibles à partir du second épisode).

EN CONCLUSION

Les Shoot Them Up à l'époque n'étaient pas particulièrement reconnus pour leurs qualités scénaristiques ni encyclopédiques, mais la série Panzer Dragoon vient briser cet espèce de code génétique. Avec un tel univers graphique à disposition, pas étonnant que les développeurs en aient un minimum tiré parti. Un minimum car le tout reste relativement abordable dans les grandes lignes (j'insiste sur "grandes lignes"), mais le fait est qu'il y a bel et bien une histoire, avec une chronologie bien définie qui va lier la quasi totalité des épisodes entre eux.
Croyez moi, ce résumé concernant le background que je me suis permis d'établir, est très succinct et condensé au regard de l'exhaustivité et de la complexité de l'univers de la saga. La comprendre et en intégrer parfaitement tous les enjeux et éléments demande du temps. J'espère que cette modeste mise en bouche vous aura mis en appétit, et que vous ressortirez de ce topic convaincus de la richesse de cette grande série des années 90, parfaitement dosée en intrigues et en détails, offrant une expérience d'une envergure rarement atteinte sur consoles de salon, pour peu que l'on creuse un tout petit peu dans la carapace de la bestiole.

A présent, place aux jeux !

GAMEPLAY

Panzer Dragoon est un Rail Shooter, dont la particularité est de pouvoir locker ses ennemis pour ainsi envoyer, outre les tirs classiques, des salves multiples tous azimuts sur les cibles verrouillées à l'écran. De plus, via les gâchettes de tranche du pad, on peut faire pivoter la caméra vers la droite, la gauche, et l'arrière, afin de pouvoir gérer les menaces arrivant de toutes directions. Cela donne l'illusion de se mouvoir dans un espace à 360 degrés, alors que l'on reste sur un rail et que l'on ne dispose que de peu de marche de manœuvre, à la manière d'un Space Harrier par exemple. Cette feature donnera aussi souvent lieu à des combats de Boss très immersifs et mis en scène de manière très dynamique (poursuites, rotations autour de l'ennemi, etc). Ah oui, j'oubliais...Tout se déroule à dos de Dragon, en vue à la 3ème personne.

CONCEPTION DU DESIGN

Le plus marquant dans ce titre est sans aucun doute possible son univers artistique.
Il faut tout d'abord savoir qu'un grand nom de la BD Française, feu Jean Giraud, plus connu sous le pseudonyme de Moebius, a contribué à développer l'identité graphique de ce premier Panzer Dragoon. Les concepteurs de la Team Andromeda, admiratifs du travail de l'artiste Français, ont articulé le mecha-design, le chara-design et le world-design du jeu autour du style de ce monsieur. Par la suite, l'équipe envoya des croquis au maître, qui fut alors commissionné pour réaliser des illustrations. Il en fera deux: la cover Japonaise, magnifique (contrairement à l'Européenne), ainsi qu'un landscape désertique, qui est en fait la back-cover Japonaise (voir ci dessous).

Ceci étant dit, si vous connaissez un temps soit peu l'oeuvre de cet artiste (Les Humanoïdes Associés, Métal Hurlant, L'Incal, Blueberry, etc...), de très larges similitudes avec sa bande dessinée Arzach ne vous auront certainement pas échappé.

A SYMPHONIC - BUT ELECTRONIC - ODYSSEY

L'ost signée Yoshitaka Azuma est à la fois épique et envoûtante, parfois il s'en dégage même une certaine froideur technologique inquiétante, amenée par des passages electro voire electro rock très percutants (je pense à la track "Empire" notamment). Du jamais entendu dans un Shoot pour l'époque. Je vous renvoie à la review de Hooper concernant ce point précis, il exprime très bien ce que chaque joueur a pu ressentir en découvrant ce bond en avant supplémentaire dans l'immersion, car je le rappelle on sortait alors d'une génération de consoles, les 16 bits, qui proposaient du son MIDI. Vive le support CD.

EN CONCLUSION

Panzer Dragoon est donc un shoot très immersif, au design et à l'ambiance uniques, projetant le joueur dans un univers onirique et poétique. Le gameplay est simple, voire simpliste, mais parfaitement calibré. L'ensemble du jeu est relativement très accessible, sans pour autant laisser totalement de coté un certain challenge, qui se fera bien plus présent dans la dernière partie du jeu.
Question mise en scène, je peux vous dire que la séquence cinématique d'introduction, en 1995, était juste in-cro-yable (pour ma part c'était la première fois de ma vie que je voyais une scène en CG, avec le recul je suis très heureux que c'eut été celle là). Le joueur est directement plongé dans le vif du sujet, la narration est rondement menée, il y a même une certaine émotion bien palpable qui se dégage de la scène du premier contact avec notre monture. Bref, on a vite fait de comprendre les enjeux de notre quête, et putain: on a envie d'en être. Un grand soin sera également apporté aux scripts et à la mise en scène des épisodes suivants, jusqu'à atteindre l'apogée dans Saga et Orta.
Si toutefois vous vous lancez dans cette série, ne négligez pas ce premier épisode qui a posé les bases de la saga, même si objectivement, c'est le moins bon.
Il a vraiment une aura particulière, ce serait dommage de passer à coté.

Forte de son succès, la Team Andromeda fait débouler, toujours sur Saturn et un an plus tard, un second épisode encore une fois axé Rail Shooter.
C'est la préquelle de Panzer Dragoon, Zwei étant donc le premier épisode de la chronologie.
Moebius n'a pas réalisé d'illustrations pour cette suite, mais son style, cher à la Team Andromeda, est conservé : on retrouve donc la patte du dessinateur qui résonne encore dans ce Zwei, lui conférant l'aura si particulière de son aîné.
Niveau Gameplay, les développeurs ne se sont pas contentés d'une version 1.5, loin de là. Désormais, on peut choisir un embranchement de temps à autres, mais surtout, c'est dans cet épisode qu'est introduite la métamorphose du Dragon, feature très importante s'il en est, car elle impacte directement sur le gameplay. Elle sera reprise dans Saga et Orta.
Graphiquement, il y a légèrement plus de détails que dans le premier épisode, notamment une nouvelle attaque Berserk impressionnante.
Musicalement le titre connait par contre un changement majeur, car il s'oriente désormais vers un mélange Electro-Tribal, que je ne préfère personnellement pas au score symphonique de Panzer Dragoon premier du nom, mais qui s'avère être parfaitement cohérent et en adéquation avec l'univers.
En conclusion, PDZ est l'évolution totalement maîtrisée du premier opus. Une sorte de mutation, qui octroie au genre du Shooter tri-dimensionnel sa forme quasi parfaite, son plus bel écrin. Et en 1996, pour de longues années à venir quand on y pense.

Pour cet ultime épisode sur Saturn, la Team Andromeda décide d'opérer un virage à 90 degrés. Nous voilà donc non pas en face d'un énième Rail Shooter, mais bel et bien du chef d'oeuvre du J-RPG selon moi.
PDS est sorti en fin de vie de la console. Chronologiquement, l'épisode fait suite à Panzer Dragoon premier du nom (Zwei étant une préquelle de ce dernier). Le script est d'une finesse remarquable, et a le bon gout d'échapper à tout manichéisme, un bien vilain travers des jeux de rôles Japonais, malheureusement bien trop souvent constaté. On aura ainsi droit à une pléthore de personnages vraiment remarquables, et à un scénario accrocheur et loin d’être convenu.
Artistiquement parlant, le Game-Design général reprend les grandes lignes de Zwei, que ce soit au niveau du style graphique mais aussi musical, perpétrant l'ambiance si singulière de la série.
La structure est relativement classique, mis à part la sensation de liberté que procure le vol à dos de Dragon, une grande première dans un RPG. Il y aura donc des villages ou encore des campements de tribus nomades à visiter, ainsi que diverses zones à explorer et des combats aléatoires à mener.
La grande originalité du Gameplay vient donc du système de combat. Pour synthétiser, c'est un mélange de jauge ATB à la Final Fantasy et de Panzer Dragoon, sauf que ce n'est plus la caméra que l'on bouge dans 4 directions, mais bel et bien le Dragon. Et Dieu sait que le placement sera important, car il permettra soit de faire des manœuvres d'évasion lorsqu'un ennemi prépare une grosse attaque, soit de se placer en face d'un point faible pour infliger plus de dégâts. Bref, on ne risque pas de s'endormir en utilisant l'autofight, puisque l'on passe son temps à s'adapter à la configuration de la bataille. Très très intéressant.
Le jeu est malheureusement très cher car distribué à peu d'exemplaires à l'époque. En revanche la version Japonaise est tout à fait accessible. Ceux qui on la chance de comprendre cette langue pourront donc profiter de ce jeu culte à moindre frais. Cela dit cet épisode vaut largement son prix en PAL / US et n'usurpe en rien sa réputation.
Je considère à titre personnel qu'il fait partie du Patrimoine Vidéo-Ludique.
En conclusion, Panzer Dragoon Saga est une oeuvre d'art intemporelle, car l'univers de la série y est magnifié et développé comme jamais. Et surtout, c'est un RPG très efficace et prenant, quasi sans défauts, si ce n'est son assez courte durée.

Critiqué pour avoir repris la structure "archaïque" des épisodes Saturn, encensé pour tout le reste. Vous l'aurez compris, Orta renoue donc avec les origines de la série, à savoir le Tir pur et dur. Le gameplay demeure relativement proche des opus antérieurs bien que des ajouts aient vu le jour (comme un dash), l'ambiance est comme toujours magnifique, et la musique devient maintenant la parfaite fusion de l'Electro-Tribal et de l'Orchestral. Les graphismes sont impressionnants et mettent en avant comme jamais cet univers si singulier. Smilebit (Jet Set Radio) qui passe derrière la Team Andromeda s'en sort avec tous les honneurs, rien à dire. Rester fidèle au matériau d'origine tout en le magnifiant n'était pourtant pas une mince affaire.
Que dire du scénario, si ce n'est qu'il faut avoir fait Panzer Dragoon Saga, car Orta se place juste après dans la chronologie (c'est donc le "dernier" épisode). Je n'en parlerais pas plus amplement car je risquerais de vous spoiler, mais sachez qu'il sera une fois de plus question de quête initiatique et de lutte du bien contre le mal. Vous voilà bien avancés non ?
Le gros morceau de cet épisode est sans nul doute La Boite de Pandore (feature déjà présente dans Zwei). C'est pour faire simple un menu bonus ou l'on accède à du contenu en tout genre que l'on aura débloqué lors de notre périple. Sauf que celui ci est exceptionnellement riche, allant même jusqu'à proposer la version complète du premier Panzer Dragoon ! Vous le comprenez, cette Pandora Box augmente considérablement la Replay Value et la durée de vie.
En conclusion, PDO, qui devait initialement sortir sur Dreamcast, est l'épisode axé shoot le plus abouti de la série, à tous les points de vue. Orta signifiant en Latin "s'étant levé", on peut donc considérer que la série s'est fièrement dressée une toute dernière fois, forte de son gameplay à l'ancienne et de son ambiance jamais égalée, contre la modernité malheureusement trop souvent synonyme de pauvreté artistique. Un grand grand jeu.

Je n'ai jamais touché à ce jeu qui n'a pas quitté l'archipel, je serais donc bien incapable de vous en parler.
Tout ce que je peux vous dire avec certitude, c'est que c'est un Spin-Off car il ne s'inscrit pas dans la chronologie de la saga. En gros, c'est l'adaptation de Panzer Dragoon en mode Super-Deformed.
D'après quelques vidéos que j'ai vu ça et là, il me semble que cet épisode reste somme toute assez anecdotique.

Il semblerait que désormais la série appartienne au Passé. Cependant un certain Project Draco a été annoncé il y a bientôt deux ans maintenant. A priori, aucun rapport avec Panzer Dragoon me direz vous. Sauf que le lien justement c'est Yukio Futatsugi, qui n'est autre que le leader de feu la Team Andromeda, et créateur de la série. Et bien c'est ce monsieur qui est aux commandes de Crimson Dragon (son nom définitif).
Le jeu serait prévu pour cette année uniquement en téléchargement sur XBLA (ce qui pour moi est une déception), et le gameplay prévu et articulé essentiellement autour de Kinect.