"Tout est permis !"
Voici ce qui est écrit dans la description du groupe ULVER sur leur site officiel.
ULVER est un groupe de ... musique.
En effet, la particularité de ce groupe est de changer de registre à chaque nouvelle sortie, pour le plus grand plaisir des fans et des amateurs de musique en général.
Il est donc difficile de proposer un album particulier pour découvrir le groupe. Cela dépendra de vos goûts, et il est préférable de tous les écouter dans l'ordre, pour ceux qui n'ont pas peur de l'aventure. Tout le monde trouve son album d'ULVER préféré un jour ou l'autre ! Le DVD Norwegian National Opera donne un bon aperçu de la variété des musiques et ambiances offertes (pour le lien, voir section "ULVER en live" ci-dessous).
La musique d'ULVER étant très riche et ambiante, il est préférable de l'écouter au calme, si possible dans le noir. L'expérience n'en sera que meilleure !
[EN CHANTIER]Je ne présenterai pas les musiciens pour plusieurs raisons. Tout d'abord car je ne les connais pas. Aucun intérêt à ce que je recopie Wikipedia.
Deuxièmement, il ne reste aujourd'hui qu'une seule personne du groupe d'origine et il y a tellement d'intervenants extérieurs qu'il est difficile de faire une liste exhaustive.
Troisième et dernière raison, le leader du groupe (et seul représentant actuel des premiers albums) éclipse tous les autres membres. En effet, Christoffer Rygg (1976) est aujourd'hui reconnu comme étant l'un des membres les plus importants de la scène Black Metal des années 90 pour sa participation dans de nombreux groupes sous le pseudonyme de Garm (Ulver, Arcturus, Borknagar entre autres) et l'évolution du genre, et pour sa contribution à l'expérimentation dans la musique en général.[/EN CHANTIER]
Kristoffer Rygg
https://upload.wikimedia.org/wikipedia/commons/thumb/f/fd/Rygg_2007.jpg/220px-Rygg_2007.jpg
Bien qu'aujourd'hui ils officient plutôt dans le domaine électronique, ULVER est principalement connu de la communauté Black Metal. C'est normal car c'est là qu'ils ont commencé. On parle de la Trilogie Black Metal, puisqu'ils s'inscrivent dans ce genre pour leurs trois premiers albums. Attendez, ne partez pas ! Ce n'est pas le genre de musique brutale et sale à laquelle vous pensez. Et d'ailleurs, ce n'était pas non plus ce à quoi on s'attendait à l'époque.
SOMMAIRE
Les années 90 sont témoins de la seconde vague Black Metal engendrée en Norvège, réputée ultra violente tant musicalement que par les bêtises commises par les musiciens. ULVER se fait remarquer dès son premier jet en cassant les codes propres au milieu. On a donc droit à des chants clairs, de la guitare acoustique, des ambiances douces et planantes. Loin de Satan et autres sorcelleries, on est ici sur un petit nuage, planant à travers montagnes et forêts, illustrées par les paroles. Celles-ci traitent également beaucoup de la lycanthropie (=quand on a des poils partout les soirs de pleine lune), qui est un thème cher au groupe. En effet, "ulver" signifie "loups" en norvégien. ULVER s'impose donc dès son premier album comme un groupe à surveiller, et fut attendu au tournant pour leur prochaine offrande …
Les petites histoires de hurl_howl_Neiluj...
Vous trouverez ci-dessous des renvois vers les contributions de hurl_howl_Neiluj... à propos du contexte historique du Black Metal norvégien et de la formation d'Ulver dans ce même cadre. Notre cher collègue manie la langue de Molière pour nous fournir des anecdotes passionnantes appuyées par une bibliographie extrêmement riche ! Voici donc le premier renvoi :
[Retour au texte de hurl/howl, Neiluj... .]
Morceaux recommandés : Capitel I (le premier), même si tout l'album vaut le coup.
Comme dit précédemment, le second album d'ULVER était très attendu. Et le groupe se fit remarquer une fois encore. Alors que le premier album proposait une nouvelle interprétation du genre Black Metal, on a ici droit uniquement à des lignes de guitare acoustique et des chœurs. Plus aucun rapport avec le Metal ! On a l'impression de se promener dans la forêt et de tomber au beau milieu d'une cérémonie païenne. Une sorte de folk ambiant dont on se demande aujourd'hui encore comment il a pu sortir en 96 en Norvège. Ainsi, dès le deuxième album, on ne savait déjà plus à quoi s'attendre de la part d'ULVER. Et pour le troisième opus, ils frappèrent fort une fois encore, très fort …
[Retour au texte de hurl/howl, Neiluj... .]
Morceaux recommandés : Nattleite, Naturmystikk
Cette fois-ci, ULVER surprend car ils nous pondent ni plus ni moins qu'un album de TrVe Black Metal, c'est-à-dire un genre dont ils tendaient à s'éloigner le plus possible. L'album le plus violent de la discographie du groupe, avec un chant hurlé, des guitares très techniques, et une production sale à faire pâlir un Darkthrone (en même temps avec le corpse paint, ça ne se voit pas :p, bref ...). Les ambiances mélancoliques des deux premiers albums laissent place à de l'épique, néanmoins très mélodique. Les textes traitent toujours des ancêtres du chanteur Canadien (Garou :p). Bien qu'en 97, ce genre de musique soit déjà très répandu et presque obsolète, cet album en est l'un des tout meilleurs échantillons. ULVER montre qu'il sait faire comme les autres, et mieux encore. Il existe une fameuse anecdote concernant la production de l'album. Le groupe se serait servi de l'argent fourni par Century Media pour les snober en revenant habillés en costume Armani, au volant d'une superbe Cadillac, tenant à la main une petite cassette audio en guise d'album. Ainsi s'achève la trilogie Black Metal, laissant une trace indélébile dans la scène norvégienne. On ne savait plus quoi attendre de la part d'Ulver, à part que la qualité était garantie. Le groupe repoussa alors toutes les limites …
[Retour au texte*[ sup]1[/sup] de hurl/howl, Neiluj... .
[Retour au texte*[ sup]2[/sup] de hurl/howl, Neiluj... .
Morceaux recommandés : Of Wolf and Fear, Of Wolf and Passion
Donc le groupe s'impose comme une référence du Black Metal, et revient en 98 avec ce truc. On comprit alors qu'ULVER n'était plus un simple groupe novateur du genre, mais désormais de la Musique au sens large, une machine ne se fixant plus aucune limite. Cet album est donc une interprétation musicale du recueil de poèmes The Marriage of Heaven and Hell du poète britannique William Blake (1757-1827), traitant de philosophie et de religion. Le résultat est un double disque de plus d'1h45, mélange de musique électronique/rock progressif. Les éléments électroniques s'étaient déjà fait remarquer en 97 sur l'album culte d'Arcturus intitulé La Masquerade Infernale auquel Garm a participé. Il s'agit selon moi de l'album d'ULVER le plus difficile à appréhender, surtout pour sa longueur. Depuis ce pavé jeté dans la marre, on n'attend plus rien du groupe, si ce n'est un nouvel album pour se délecter de ses dernières expérimentations. Il s'agit également du premier album du groupe sorti sous leur propre label fraîchement créé : Jester Records, ouvert à tous les groupes de musique expérimentale. Étant donné que Kristoffer Rygg est le seul membre restant du groupe d'origine et que l'album n'a plus rien de Metal, beaucoup de fans auraient voulu que le groupe ait un nouveau nom pour plus d'identité.
Morceaux recommandés : A Memorable Fancy Plates 17-20 (première piste du CD 2, une tuerie progressive)
Morceaux recommandés : on est à la limite du concept album donc je dirais tous, mais voici ceux qui m'ont le plus marqué : Lost in Moments avec son saxo et son final ; Porn Piece or the Scars of Cold Kisses, ses trois premières notes me hantent encore aujourd'hui, peut-être ma chanson favorite d'ULVER ; Hallways of Always, superbe pièce progressive qui nous emmène vers les quartiers les plus sombres de la ville ; The Future Sound of Music, magnifique ; We are the Dead, flippante avec les murmures de Christoffer Rygg ; et enfin Nowhere/Catastrophe, la cerise sur le gâteau, véritable récompense pour ceux qui ont bravé l'intégralité de l'album.
Morceaux recommandés : Dressed in Black, l'une de mes chansons préférées d'ULVER tout simplement, sa montée en puissance est jouissive ; Christmas pour son final de toute beauté ; It is not Sound, orchestre électronique barré.
Morceaux recommandés : Eos vous mettra une baffe dès les premières secondes de l'album ; Like Music
Morceaux recommandés : February MMX ; Providence ; Stone Angels
Morceaux recommandés : Today ; Street Song ; 66-5-4-3-2-1
Morceaux recommandés : Glamour Box (Ostinati) ; Son of Man ; Mother of Mercy
Présentation de SUNN O))) par mon collègue Superplayer ici : http://www.hooper.fr/forums/musique/sunn-o-les-maitres-du-dro-ne
L'album (composé de 3 longues pièces ambiantes) est très agréable à écouter et très contemplatif à condition d'avoir le bon état d'esprit.
Morceaux recommandés : Eternal Return, Christoffer Rygg chante pendant quelques secondes.
https://www.youtube.com/watch?v=JpWIV-dmR0A&list=PLwPBM4hpb3mMdM6LgRgd9gFiixvaSHc-v
Morceaux recommandés : les trois remix sont sincèrement parfaits ; Cromagnosis ; Ecclesiastes
ATGCLVLSSCAP est écoutable entièrement ici : https://ulver.bandcamp.com/album/atgclvlsscap
https://ulver.bandcamp.com/album/riverhead-original-soundtrack
Cette série de concerts voit également l'apparition de Daniel O'Sullivan au sein du groupe. Il devient par la suite un membre officiel avec War of the Roses, et est un peu le deuxième grand manitou d'ULVER avec Rygg (production, mixage, instruments divers et variés, etc.)
Une participation remarquée du groupe eut lieu en 2010. ULVER est invité à se produire à l'Opéra norvégien ! Le spectacle est interdit aux moins de 18 ans car des images d'extrême violence et sexuelles sont diffusées (qui correspondent toutes avec des morceaux issus de l'album Blood Inside, le plus violent de leur discographie si vous avez suivi). Cela tranche avec les images d'animaux sous le soleil couchant pour les chansons de Shadows of the Sun. On a également droit à des morceaux du Marriage of Heaven and Hell et de Perdition City. Un homme apparaît sur scène pour la première et la dernière piste, (qui ont été composées spécialement pour cette représentation), et il fait des choses étranges. :p A plusieurs reprises, le public applaudit. Les gens ont l'air d'avoir beaucoup apprécié cette expérience, et le groupe aussi. Le DVD est disponible à l'achat et est fourni avec le CD audio.
Ce disque est une excellente opportunité pour découvrir la riche discographie d'ULVER.
Playlist pour voir le concert complet techniquement -18 : https://www.youtube.com/watch?v=BAC42MWwgTI&list=PLD73EBF092037DDD1
Les albums Messe et ATGCLVLSSCAP ont d'abord été joués en live, puis arrangés en studio. Cela s'entend beaucoup sur le second.
En avril 2017, ULVER revient au Roadburn pour présenter leur futur album The Assassination Of Julius Caesar
Tout d'abord, 1993-2003 : 1st Decade in the Machine, paru en 2003. Il s'agit d'un album de remix organisé par Ulver eux-même (ils ont composé la première piste) pour fêter leurs 10 ans d'existence. Les autres intervenants me sont totalement inconnus. On parle bien de remix, et pas de simples reprises (cover en anglais) car les morceaux sont déformés au possible. Certains sont reconnaissables car on distingue des sons ou des motifs provenant de l'oeuvre originale. Mais d'autres s'apparentent plus à du bruit. En passant par une musique typée 8-bit, ou encore un dialogue en allemand ou autre langue germanique barbare (que je trouve personnellement magnifique). Sans parler des titres des chansons (cette bonne vieille recette de pommes de terre au curry ! ) qui prouvent bien qu'un anniversaire d'ULVER, ça se fête avec une orgie auditive sans limite. Super difficile d'accès mais après plusieurs écoutes, je trouve ça intéressant. Détail qui a son importance : c'est le seul disque officiel de la part d'ULVER qui comprend à la fois des morceaux provenant de la Trilogie Black Metal (même si ce sont des remix électroniques) et des morceaux provenant de leurs albums électroniques.
Il faut attendre 2007 pour voir la naissance du projet My Own Wolf : A new Approach to ULVER. De la part du label russe Aspherical Asphyxia (qui produit par la suite l'excellente compilation Old Crown, New Spawn, tribute à la sacro-sainte trinité du Black Metal "sophistiqué" Emperor, Arcturus, Ved Buens Ende), qui a réunit une multitude d'artistes underground. Nous avons droit à 26 pistes étalées sur 2 CD pour plus de 2h30 de musique. Toutes les productions d'ULVER sorties à l'époque ont droit à leur moment de gloire, depuis leur première démo Vargnatt (1993) jusqu'à Blood Inside (2005), en passant par Nattens Madrigal, Perdition City ou encore Silencing the Singing. Aucune logique temporelle, les pistes des différents albums sont mélangées. Aucune logique matérielle, on a des remix, des cover très variés. Malgré sa longueur, cet objet (non officiel) semble beaucoup plus accessible musicalement que le premier. Certaines pistes sont vraiment intéressantes et plaisantes à écouter (par exemple le remix metal de Lost in Moment qui ouvre les hostilités). Il est censé être distribué gratuitement. Je donne le lien vers le site officiel mais pas sûr que les téléchargements fonctionnent toujours : http://aasph.org/
Le label House of Mythology fraîchement créé (inauguré par ATGCLVLSSCAP, un bon début !) est à surveiller. Tous les groupes qui sortent sous ce label jouent dans la même veine qu'ULVER, c'est-à-dire une musique expérimentale et prenante.
D'autres projets de Dan à venir, parce qu'on l'aime bien. :p
Le site officiel d'ULVER : http://www.jester-records.com/ulver/ulver_history.html
Page Facebook : https://www.facebook.com/Ulver-31166220421/
Bandcamp officiel : http://ulver.bandcamp.com/
Tous les albums de la période électronique sont écoutables gratuitement et en intégralité.
Merci d'avoir lu jusqu'au bout. N'hésitez pas à poser des questions, donner votre avis sur le groupe, et proposer d'autres groupes qui se rapprocheraient d'ULVER.
Les copains d'ULVER.
De gauche à droite : Stephen O'Malley (Sunn O))) ), Garm (ULVER), et Ihsahn
My motives are complex :3
Naaaaaaaan, il y a quelqu'un qui écoute Ulver :o . Je suis très surpris, je ne m'attendais pas à ça.
Je n'ai pas encore écouté cet album, comme quelques autres de leur disco. Mais ce n'est qu'une question de temps.
Perso ma préférée, de ce que j'ai entendu d'eux, est Capitel I : I Troldskog Faren Vild.
7 mois pour avoir le premier commentaire, la patience a enfin payé ! O_O
Tu préfères leur période Black ou électro ?
My motives are complex :3
Malheureusement je n'ai pas tout écouté d'eux comme je l'ai dis, et c'est vraiment un groupe pour lequel il faut justement. Ils ont une discographie d'une grande hétérogénéité et pourtant d'une excellente qualité. De plus j'ai jamais trop aimé cette idée de "période black metal" vu qu'en plein milieu de celle-ci il y a un album aux teintes folk et neofolk.
Je trouve leur période électronique parfois plus facile d'accès, par exemple avec Shadows of the Sun. J'avais prévu d'écouter leur collaboration avec Sun il y a quelques mois mais Sun faut vraiment un mood particulier pour écouter leurs albums.
Éternelle question pour ma part, comment ça se prononce Ulver ? "Olver", "Allver" ou alors la première syllabe se prononce juste "ul" ?
Ça dépend des albums effectivement. Par exemple, Blood Inside est plutôt difficile d'accès. Après, ça dépend de la culture musicale de chacun, que ce soit du metal ou de l'ambiant.
Tu as regardé ma vidéo sur Terrestrials ? Tu pourras peut-être y entrer plus facilement comme ça.
Je viens d'écouter le dernier Sun. Il n'est pas mauvais mais un peu court à mon goût.
https://translate.google.com/#fr/no/loups
Ouulveur, c'est comme ça que je le prononce.
My motives are complex :3
Oui j'ai lu que Blood Inside est plus difficile d'accès donc j'ai hâte de l'essayer pour voir haha.
Non j'ai pas regardé ta vidéo, j'ai survolé les descriptions de chaque album. En fait Sun ça me pose aucun problème à l'écoute, j'trouve pas ça "difficile d'accès", c'est juste que c'est très particulier. C'est vraiment un groupe pour lequel faut "se préparer", on peut pas se dire comme ça "oh tiens j'vais écouter du sun".
Faut envisager le fait qu'on va limite "se faire chier", normal pour du drone (pourtant j'aime bien et j'suis un fan de Natural Snow Buildings donc dans le genre se faire chier tu fais difficilement mieux) mais il y a autre chose en plus.
Vraiment c'est une atmosphère très particulière Sun... Je sais pas trop comment m'expliquer.
Sinon pour la prononciation, d'après google trad elle prononce le u comme chez nous. Et j'ai lu qu'en effet le u norvégien se prononce comme en France donc ça se prononcerait "ulveur".
Sinon, sur Kveldssanger une track que j'adore c'est "A Cappella (Sielens Sang)" et sur le William Blake je trouve que Plate 4 est tout simplement la meilleure piste de l'album.
Un groupe qu'il me tarde de découvrir, c'est Coil. Apparremment Ulver s'est beaucoup inspiré d'eux pour la musique électronique/expérientale.
Et dernièrement j'ai écouté les albums Life Forms et Dead City du groupe The Future Sound of London, qui est également une influence.
Sun, je le met en musique d'ambiance. Quand je farm sur Xenoblade pour la journée, je me prépare une playlist. ^^
My motives are complex :3
Ah oui Coil c'est un super groupe, j'ai pas tout écouté d'eux non plus mais en effet on peut rapprocher Ulver d'eux sur 2 points: la qualité des albums puisque comme Ulver j'ai lu à plusieurs reprises qu'on peut prendre n'importe quel album et il est bon. Et le second point c'est qu'ils ont varié les plaisirs ; t'as de l'indus, du dark ambient, du drone.
A titre personnel j'ai pas été subjugué par les 2 Musick to Play in the Dark (dark ambient) mais j'ai vraiment adoré Scatology et Horse Rotorvator (les deux sont de l'indus). T'as The Ape of the Naples, leur plus connu, pour commencer c'est bien même si c'est pas le plus intéressant (Fire of the Mind et Triple Sun sont très biens ceci dit).
Par contre The Future Sound of London je connais pas du tout.
J'ai aussi vu que Rygg était un fan de Magma.
EDIT: je viens d'écouter Blood Inside, il est génial. Par contre je l'ai absolument pas trouvé difficile d'accès. Je pense que les deux de black metal le sont davantage.
Ulver... Waw... 1995... Ou mes premiers troubles envers le Métal Noir...
Ayant pris le glacé tortillard quelques wagons après la fumante locomotive du genre, j'ai découvert l'essence du concept par les rails scandinaves, avec une escale par le Berceau de Saleté de Suffolk... bien entendu...
Du haut de mes treize ans, j'avais surtout des très grosses œillères que je m'accolais directement sur les esgourdes...
Ulver, c'était bien, mais... ça commençait à partir mal...
Ulver, ça commençait à partir mal, et... ça continuait de s'aggraver...
Quelques temps plus tard, Ulver, c'était culte ! Dans le milieu...
-Oui... mais... moi je n'apprécie pas... ils chantent en clair...
-Mais c'est culte ! On te dit...
-Oui... mais...
Mais non... ils étaient trop dispersés pour moi... je préférais Negură Bunget pour le mysticisme ou encore Dornenreich pour l'ambiance Dark Folk, et le chant clair dans le Black Metal c'était « autorisé » (…) pour Bathory seulement ! Car l'un des pères fondateurs...
Bref... peut être plus bête, encore, que têtu, je m'aimais à contre courant, pourvu d’intérêts détestables pour la « masse »... D'où ma plongée dans le gouffre à s'épancher dans le satanisme que je vivais comme une peinture corporelle (à l'image du corpse paint) plutôt qu'une religion... Un cris pour m'affirmer « différent ».
Bienheureusement, pas si idiot finalement, j'ai toujours eu l'esprit de ne pas, aveuglement, suivre « la » ou même « une » meute, d'être toujours alerte, curieux puis avide de savoir. J'ai alors acheté et lu l'excellent livre : Black Metal Satanique : Les Seigneurs du Chaos de Michael Moynihan et Didrik Søderlind*1, qui m'a fait redécouvrir la scène Black Metal d'un œil tant rêveur qu'écœuré... Puis, j'ai poussé l'étude de cas par l'achat et la lecture, tout d'abord sceptique, dépitée, puis vomitive de La Bible Satanique d'Anton Szandor LaVey*2... Les délires occultes d'Aleister Crowley, les parutions thématiques et les interviews/reportages aussi bien écrits que vidéos des groupes mêmes, ont terminés de nous achever... moi et mon idéal musical...
Mais tellement pris au cœur par cet élan, j'ai passé des temps autistiques à m'informer, à lire tout ce que je pouvais, à traduire toutes les paroles, à interpréter plus qu'à comprendre les illustrations et les logotypes des entités me plaisant, afin de savoir si je pouvais, dans l'écoute, m'y abandonner ou non...
Parce que oui... je rejette tout ce qui se réfère et se pâme de satanisme, de guerres, d'identité tant politique que raciale, de suicide (pour mauvaises raisons), et autres idéologies « références », ainsi, que les concepts de la toute la nouvelle vague Post-Black Metal qui se vêt de rêves, de beau et de mièvre...
Je n'accordai/e mon oreille qu'à ce que je glanai/e sonnant vrai, viscéral*3, et moralement en accord avec mes us...
J'ai donc fui l'Est pour me ressourcer d'écoutes Québécoises, pour revenir, timidement, vers la France et le Monde...
Dès lors que mon spectre musical s'est très fortement développé dans et hors du Black Metal, il serait peut être temps d'accorder à Ulver ce qu'ils méritent...
…peut être...
Pour ce que je connais de leur discographie, et donc le triptyque dit Black Metal, je lui préfère Nattens Madrigal, pour la verve, bien que le rendu dit « Trve Black Metal », sous-genre qui n'a de vrai que le nom..., m’anéantit toute écoute... j'ai, ici, en horreur le sur-mixage des fréquences aiguës qui « pic » ostensiblement les 6 décibels du Master... l'écrêtage est malheureux et les instruments qui se mangent les uns les autres dans les pauvres lignes médiums/hautes de l’égaliseur m’insupportent...
Pourtant... ce n'est pas le cas, et pour ce que le « Trve Black Metal culte d'époque » m'évoque, tout en restant français, sur un opus de Nehëmah ou de Mütiilation, pour l'exemple...
Mais... il est déjà presque certain que je n'arriverai pas à apprécier l’entité pluri-style qu'est Ulver...
Au mieux, j'en ferai le groupe d'un album...
Ce qui annihilerait toute la philosophie du concept et l'écoute ne serait alors que mensonge de ce qu'elle devrait être. D'autre part étant puriste du « TOUT », c'est perdu d'avance...
*1Que la traduction française de Sylvia Rochonnat a magnifié ; et qui, d'ailleurs, évoque le phénomène Ulver dont voici un extrait.
[retour à *1 dans le texte]
*2Ma mère, à l'époque, avait fait les yeux ronds et une tête de six pieds de longs lorsqu'elle découvrit mon livre de chevet... Mais ses traits se sont bien vite radoucis alors que, par la suite, mes murs se délestaient des boucs, des pentagrammes et autres chiffres bestiaux... Tiens, Hans Ruedi Giger... récupère ton Baphomet...
[retour à *2 dans le texte]
*3« manouvrier », mais, ça, c'est encore plus personnel...
[retour à *3 dans le texte]
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[Lorsque j'ai vu qu'un nouveau membre du forum s'était inscrit sous le pseudonyme : « Murmuüre », je n'y ai d'abord pas cru... et pourtant si... en cliquant sur ton profil, j'ai découvert que tu faisais bel et bien référence à cette entité qui ne sera qu'autre qu'une grandiose cassette démo de cent copies et que je croyais méconnue... Je pensais profiter de ce fil de discussion pour t'en faire part... jusqu'à ce que je lise que vous discouriez sur le groupe... Coil... une des, apparemment, grandes influences d'un certain Felix et son concept... serait-ce toi « F. » et « Murmuur-avec-un- « e »-et-un-¨-pour-se-différencier-et-ennuyer-les-rédacteurs-fainéants » ? Ou n'est-ce là qu'un étrange concours de circonstances ?]
Un énorme merci pour ce récit et pour l'extrait des Seigneurs du Chaos. Tu as dû y passer un temps fou. Tu écrit des chroniques pour un site ?
(même si personnellement je n'aime pas ce style trop poli, je ne lis jamais une chronique écrite comme ça)
Comme je m'y attendais, Ulver est surtout reconnu par ceux qui ont fréquenté le côté obscur. Mais pour mon topic, je voulais surtout montrer que le groupe est une vraie girouette des genres et qu'il en fait pour tous les goûts, et surtout qu'il n'est pas réservé à
l'élitela communauté Black Metal. D'ailleurs Rygg explique bien dans sa dernière interview qu'il ne veut plus entendre parler de cette époque. Même moi à part les grands classiques norvégiens, je n'ai pas envie de m'y attarder.Tant que c'est de la bonne musique, ce serait dommage de s'en priver. Je n'ai aucun remord à écouter du Burzum et à le recommander par exemple. Même si le mec est légèrement atteint.
De la trilogie, mon album favori est également Nattens Madrigal. En fait je n'ai jamais aimé Bergttat. :p Par contre Nattens déchire les oreilles, surtout avec des écouteurs, c'est incisif à souhait.
My motives are complex :3