The stars are getting in and out of automobiles
And we keep wondering when we're gonna feel something real
Keep waiting for a Santa that will never come
A real party not just people who're faking fun
But everything gets erased before it's even said
And all that glitters isn't gold when inside it's dead
Prodiges du corps et de l’esprit, sorcellerie et possession, grandes énigmes, autant de faits surprenants dont chaque épisode est un démenti à l’affirmation de Léon Gambetta : « Il n’y a plus de mystère. Grâce à la Science, les secrets de l’Univers sont maintenant dévoilés. » Nous sommes d’accord, Gambetta ça date. Et la science, aujourd’hui plus que jamais, est à des années-lumière de détenir le plus infime secret de l’univers. Mais disons que, depuis l’époque où les savants (à la suite des religieux) créaient des dogmes, et où les étudiants cessaient de croire en Dieu parce qu’ils décrochaient leur brevet supérieur, elle a fait un pas immense : elle sait maintenant qu’elle ne sait pas grand-chose. Mieux, elle commence à soupçonner que, pour ouvrir certaines portes, il lui faut retrouver une clé qu’elle avait un peu trop vite jetée dans le puits aux vieilles lunes.
Une forêt dans la brume perd sa matérialité. Elle est prise dans un enveloppement nuageux (comme le brouillard verdâtre de Mortal Shell). Cette métamorphose s’apparente-t-elle aux transformations par lesquelles l’on passe après la mort ? En tout cas, nombre de musiciens et de musicologues veulent croire que les messages reçus par Rosemary Brown ont entrouvert une porte sur la forêt de l’au-delà. En effet, cette dame anglaise, morte en 2001, dénuée de toute culture musicale mais dotée de facultés médiumniques saisissantes, prétendait composer sous la dictée de Beethoven, Debussy, Chopin, Berlioz – entre autres – et de Franz Liszt qui, en 1969, lui dicta d’entre les morts cette pièce inédite pour piano, intitulée Grübelei.
Le fantôme de Liszt se manifestant à travers Rosemary Brown
Il y a aussi tout récemment, dans le sens inverse – ce ne sont pas les fantômes qui viennent à vous mais vous qui allez vers eux –, le cas The Caretaker (alias James Leyland Kirby), affilié au mouvement hantologie. Le postulat de James, sous la très forte influence de la fameuse scène de bal du film The Shining, est qu’en retravaillant de vieilles sources sonores (disques, bandes magnétiques…), on ouvrirait des portes par lesquelles se faufilent les spectres du passé. De 2016 à 2019, avec son colossal projet de 6 heures 30, Everywhere At The End of the Time, divisé en 6 stages, notre ami débute donc le truc par un enregistrement discographique des années 1930 de Al Bowlly dont voici l’original à la bonne vitesse.
Al Bowlly
Et voici le sample des Enfers. James a bouclé l’intro musicale qui dure 40 secondes, l’a descendue d’une quarte sans conserver la vitesse (dépitchée), a rajouté de la réverbération et des craquements de disque. Cela suffit-il à réveiller les morts ? À vous de voir s’ils se matérialisent chez vous. Bonne expérience ! Et que Dieu vous ait en sa sainte garde…
@ doki : salut à toi, l'ami, heureux de te revoir. ;-)
Douglas Dare - Heavenly Bodies
Dieu, qui peut tout, aurait pu faire l’effort de s’inventer tout seul. Quant à Jésus, beaucoup trop mou pour mener à bien une révolte. Dès lors, il reste quoi ? Il nous reste Douglas Dare, vêtu d’une robe de femme, en plein chaos identitaire et existentiel. Sur fond de débats houleux ces dernières années autour de la théorie du genre et de l’inclusion, voilà qui, dans un lieu sacré, n’est pas innocent. Doit-on y voir un geste politique ? Le révérend de l’église Saint-Jean de Jérusalem, dans le borough londonien de Hackney, en donnant son accord pour tourner le clip, envoie-t-il une crotte de nez au pape François ? Ou bien s’est-il dit que ce serait un moyen plus efficace de frapper l’esprit des curieux et des touristes ? Il faut avouer, elle est sublime cette église. Idem la chanson et l’arrangement pour cordes (cosigné Douglas Dare, Ben Corrigan et Robert Ames), la réalisation du clip (Simon Lane), en un plan-séquence, avec ce bel effet de flottaison qu’offre toujours le steadicam ; et sublime aussi, finalement, la robe immaculée de Douglas Dare qui se marie bien au tableau. « Quand c’est beau, c’est beau ! » disait ma mémé. L’art vit de ce mélange de genres et y puise le relief et la nécessité qui le font échapper à une conception administrative de la vertu. On pense à Bowie. Il aurait eu ce style de provoc, virer au compte de Dieu ce qu’on a coutume de mettre au compte du diable. Et puis quand on s’appelle Douglas « Dare », on se doit d’oser.
Small Forward
(Frais comme une balade en cabriolet sur la French Riviera.)
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
The stars are getting in and out of automobiles
And we keep wondering when we're gonna feel something real
Keep waiting for a Santa that will never come
A real party not just people who're faking fun
But everything gets erased before it's even said
And all that glitters isn't gold when inside it's dead
Une belle entrée en matière ma foi
Sell kids for food
Code ami Switch : 4794-6057-1215
Heavy de Suisse :
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
"La plus grande consolation pour la médiocrité est de voir que le génie n'est pas immortel" (Johann Wolfgang von Gœthe)
Ca fait longtemps, et puis je l'adore :p
@ doki : salut à toi, l'ami, heureux de te revoir. ;-)