Le topic du Disco / Funk

Une reprise du morceau Congabass, écrit par Éric Serra pour le film Subway, la scène où Anglade emmène Lambert à la soirée.

Je vous propose de rester dans l'espace avec un p'tit florilège Yuji Ohno, musicien que nous sommes nombreux ici à apprécier.

Pour débuter, un classique. Beaucoup d’entre nous ont évidemment un lien fort avec les morceaux composant cette suite. Pour nous ils étaient synonymes de vivre ailleurs, sous d’autres constellations, à une distance inexprimable dans les communes mesures – en tout cas loin de la maison de notre enfance, de l'école. Voir de près, toucher de nos propres doigts la substance de ces étoiles prometteuses. Si loin dans le ciel, si proches dans nos souvenirs, c’est le caprice des distances. Je crois même que c’est le morceau à 5:10, accompagnant les scènes de combat, qui aura inoculé à toute une génération de mômes le virus jazz-funk. Ce sax ! Cette basse ! Ces cuivres ! Oh nom di Diou !

Alors non, Yuji Ohno n’a pas signé la musique du générique. Ni Pete Carpenter, comme l’indique Wiki, mais John Carl Parker, arrangée par Alan Silvestri. Ohno en a fait une version disco longue, interprétée ici par une obscure formation du nom de Corniche. Or, le site de référencement Discogs indique que Jimmie Haskell en serait l’arrangeur. Bref, c’est un vrai sac de nœuds. Une chose est sûre, cette version longue booste davantage que les Kawasaki à cornes de Jon et Ponch.

On finit par quoi on a commencé. Mais là, les couloirs de l’espace ressemblent à s'y méprendre aux rues sombres de San Francisco. Une balade nocturne à haut risque.

Cet autre titre célèbre, que le groupe Chic a écrit/produit sur mesure pour Sheila, on peut le dire, c’est un cadeau en or massif qu’on lui a fait. Mais Sheila a su faire honneur. Quoi, vous pensez à son sens du rythme quelque peu empêché ? À son accent américain de Créteil ? À la chorégraphie « fête à la Maison de Quartier sur le thème de l’espace » ? Certes, certes. Mais tout ça, vous le savez bien, compose la patine kitsch qui étoile le monde de la nuit. C’est même un vernis indispensable. Sous l’ère disco, les artistes osaient toutes les extravagances. C’est comme si Sheila nous disait « Oui, je danse comme un Fenwick en alu et mon accent est aux fraises, mais je vais vous enfoncer cette chanson dans le crâne en vous regardant droit dans les yeux, tout sourire, sans me démonter ». Et ça, reconnaissons-le, faut pouvoir le faire. Chanter du Chic en amerloc dans le texte lui ouvrait les portes de l’international, c’était là sa chance d’élargir son audience et – qui sait – de laisser demain une trace dans la mémoire collective. Elle a su la saisir. Aujourd’hui on se souvient d’elle grâce à cette chanson. Le reste, on l’a oublié.