Le topic de la pandémie COVID-19

Je voulais dire certains trucs, mais je les dirai plus tard, la j'ai envie de dire, dur ce qui arrive a ton père Pang et a vous en même temps du coup, il est certain que quand on est directement concerné le probleme n'est pas considéré de le même façon.

J'ai compris l'inverse moi, c'est pour ça qu'en général les vaccins ne se font pas en pleine pandémie habituellement, le virus ne cherche qu'une chose, survivre, quand on l’empêche, il mute pour s'adapter au nouvel environnement, après faut voir ça avec des gens plus compétent dans ce domaine.

Sois poli tu veux, je parlais a Pang et c'est humain de réfléchir comme ça, toi le premier quand il a été dit que les vaccins avaient des effets secondaires voir les morts, de plus:

Dans l'article du monde en fin d'article:

"Par souci de lisibilité, l'échelle des deux courbes n'est pas la même (pour 100 000 habitants pour les cas, pour 1 million d'habitants pour les morts). "

Autrement dit, il est clair que quand tu accentue la courbe par 10 c'est plus impressionnant...

Tu me cites, je pensais que c’était pour moi.
Pour la courbe il fallait faire sur la même échelle les contaminations et les morts, le reste c'est pour t'orienter.

Je parle de mon père mais je pourrais rappeler que j'ai été séparé de ma femme et de ma fille pendant près de 10 mois, période pendant laquelle je ne savais pas quand j'allais les revoir. Elles étaient en Chine alors que j'étais coincé en Belgique...

Ma fille n'a pas vraiment compris pourquoi son papa ne revenait pas à la maison. Elle croyait que je ne les aimais plus. Un jour sur deux, elle était en pleurs devant la webcam. Ses 4 ans, elle les a fêtés sans moi... Mais le pire, c'est qu'on ne savait vraiment pas quand on allait se revoir. On espérait, mois à après mois jusqu'à l'été 2020. Après, la Chine a rouvert les frontières un moment : nouvel espoir ! Mon université nous a interdit de rentrer sous peine de licenciement : douche froide ! ça a été des négociations pour faire comprendre la situation. Et le plus ridicule c'est que légalement on pouvait rentrer. Finalement, j'ai du attendre septembre-octobre pour avoir le feu vert (avec la situation qui commençait à empirer en Belgique). Ma crainte (totalement justifiée) était que la Chine décide de refermer les frontières avant que je puisse prendre un avion.

L'université a fini par accepter mais en posant des conditions supplémentaires à celles déjà exigées par le pays. En plus des deux semaines de confinements (entièrement à mes frais) dans un hôtel choisi par le pays, j'ai du encore effectuer une semaine supplémentaire en arrivant chez moi.

Mais, car il y a un mais dans cette histoire. Il me fallait, pour partir, un test pcr valable 72 heures avant le départ. C'était tout un calcul débile car trop tôt, c'est pas bon, trop tard, je l'ai pas à temps. Je l'ai fait ce putain de test pcr. J'ai attendu et attendu et attendu. Rien ne venait. J'ai harcelé le médecin à qui j'avais demandé le certificat pour le faire si elle avait les résultats. Elle a fini par me les donner le soir à 22h, la veille de mon départ. Il me fallait encore le faire valider par l'ambassade le lendemain. J'envoie tout, je prie et... on me renvoie mon test en me disant qu'il n'est pas valide parce qu'il n'avait pas été fait dans un centre reconnu par l'État chinois. Ce jour là, j'étais tellement désespéré ; je ne savais pas quoi faire... Je crois que je n'ai jamais autant ressenti de détresse qu'en ce moment-là...

Après avoir contacté ma femme pour lui expliquer la chose, du coup elle était aussi désespérée, nous avons pu appeler une connaissance à elle qui était en Belgique et qui voulait rentrer aussi en Chine. Comme il était Chinois, il avait plus de renseignements et m'a dit quels centres étaient reconnus et comment il fallait faire pour prendre rendez-vous et tout et tout. Le truc c'est que rien de tout ça n'était dit par l'ambassade ; honnêtement, tu pouvais pas savoir. J'avais téléphoné pour prendre les renseignements, ma femme aussi, rien de tout ça n'avait été dit.

Je prends donc rendez-vous, je calcule pour pas me gourer (rien que de me rappeler de ça, je stress maintenant), et tout est ok. J'ai le rendez-vous pris pour le lendemain de mon anniversaire. Pendant ce temps-là, je bouge pas de chez moi. Je vois personne, mais vraiment personne. Je suis enfermé dans ma chambre de peur de le choper quelque part. Le 21 octobre, je vais à Bruxelles faire mon test. Je me rappelle avoir garé la voiture et avoir fait le reste à pied presque en apnée tellement j'étais tendu d'attraper cette saloperie. J'attends mon tour, je vois que beaucoup de gens se plaignent et que les médecins ne sont pas engageants. Quand vient mon tour, on me fait comprendre que "ce que les États demandent est presque irréalisable et que c'est sûrement pour éviter que les gens rentrent sans le dire clairement." Je peux vous dire que je faisais pas le fier à ce moment-là non plus.

Test fini, je rentre et je m'enferme à nouveau dans ma chambre. Reste à attendre. J'attends... Je reçois les résultats moins de 24 heures plus tard et je suis négatif ! Je peux chercher les résultats. J'ai la trouille une nouvelle fois de choper cette saloperie. Je retourne à Bxls, je prends mes résultats, je douille (80 euros ? je sais plus trop), je rentre. Arrivé chez moi, je scanne le tout et j'envoie ça à l'ambassade avec le stress qui monte... L'après-midi, je reçois un mail me disant que c'est ok avec mon Scan et un papier tamponnés officiellement. Je peux embarquer.

Deux jours plus tard, j'arrive à l'aéroport, tendu comme jamais (à la fin, j'avais peur de claquer tellement j'étais tendu) parce que j'avais constamment peur qu'on me trouve encore quelque chose qui ne marche pas et qu'on décide de pas me laisser embarquer. Tout se passe bien au contrôle, j'arrive dans l'avion avec la moitié des passagers seulement dont la plupart avaient des lunettes quand c'était pas des combinaisons entières. Je suis assis à côté d'un jeune gars dans une combinaison, on se met à causer. Le temps passe et un mec de la sécurité vient vers nous avec des billets et sa tête des mauvais jours. Plus il avançait, plus on s'inquiétait... Il s'arrête à notre hauteur, regarde le numéro de siège, regarde sa liste, fait un mouvement de tête et s'adresse aux personnes juste derrière nous. Il demande, un peu gêné, de le suivre, les deux vieux derrière nous s'exécutent bien que de mauvaise grâce. Il repart, on respire. Il revient, nouveau moment de tension ; s'arrête à notre hauteur et nous demande de le suivre à présent... Je n'arrive plus à respirer. Il nous conduit devant et nous demande de nous installer à des sièges différents. En gros, il voulait simplement réorganiser les places pour qu'on soit pas tous au même endroit. Comme il fallait être certain de retrouver la source de contamination le plus précisément possible, il fallait bien qu'il sache exactement qui était où. Mais comme il expliquait rien du tout, les gens étaient hyper anxieux.

Après ça, l'avion a décollé et j'ai passé les 9 heures de vole sans rien faire avec mon masque sur la gueule. On pouvait seulement l'enlever quand on recevait à manger. Pour mon arrivée, en Chine, j'avais déjà raconté l'épisode je crois. Si c'est pas ici, c'est sur le topic "un peu de chinoiseries". Mais franchement, c'était loin d'être fini ! Juste une chose, j'ai appris, deux jours après mon arrivée je crois, que les frontières étaient à nouveau fermées. J'étais debout, je suis tombé.

Tout ça pour dire que j'en ai bavé c'est sûr, mais je suis conscient qu'il y en a qui on vécu pire que moi. Je suis toujours vivant, j'ai pas failli perdre mon job (j'ai d'ailleurs continué de travailler via le pc) ; les confinements en Belgique n'ont pas été pénibles vu que j'étais chez mon frère à la campagne d'abord, puis chez mon père à la campagne toujours. J'ai fait pas mal de sport, j'ai pas mal lu et j'ai travaillé sur mes articles, etc.

Mais sans ma femme et ma fille... Ma fille d'ailleurs qui est toujours traumatisée. Elle a encore pleuré il y a deux semaines parce qu'elle a entendu que quand on est grand, on quitte la maison. J'ai essayé de lui expliquer que c'était normal, que c'était la vie. Elle m'a pris dans les bras en pleurant en me disant "moi, je veux jamais quitter mon petit papa ! jamais, jamais..."

Une chose que je n'oublierai probablement jamais : ma fille demandait quand son papa allait revenir. C'était en avril et ma femme, pour ne pas donner encore une fois une date qu'on ne pourrait pas tenir, a trouvé l'astuce de lui dire "quand les avions seront dans le ciel ma chérie". Un mois plus tard, ma fille revient à la maison en courant pour dire à ma femme que "les avions étaient dans le ciel et que papa allait rentrer !" Ma femme a dû lui expliquer que même si les avions volaient, eh bien papa ne pourrait toujours pas rentrer... Imaginez sa déception.

Voilà, ce n'est qu'un témoignage et c'est pas pour faire pleurer dans les chaumières. Tout le monde a de la peine ; la vie, c'est pas facile pour beaucoup de personnes et à la fin on va tous mourir. Nous sommes donc tous solidaires d'une certaine façon.

Mais je peux affirmer une chose : même si je n'avais pas vécu tout ça, je penserais de cette manière. C'est pas pour dire que je suis meilleur que les autres ; je ne suis pas meilleur que les autres. Mais je pense comme ça, voilà tout.

EDIT :

J'ai oublié de remercier nexy. Merci nexy ;-)