ah oui mais tu as raison Rudolf, il y a effectivement un petit finish dans le générique ! j'avais coupé le film trop tôt... du coup je vais corriger légèrement ma critique. Fin je trouve ça quand même un peu expédié : trois images dans un générique c'est quand même pas la même chose qu'une fin en dessin animé, même de cinq minutes...
Non mais j'ai pas dit que c'était un mauvais scénar, d'ailleurs y'a quelque bons moments en effet, genre
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le coup du bateau brisé par l'iceberg, je m'y attendais pas
voire même des bonnes idées
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le coup d'avoir prévu un pretexte pour que le capitaine l'emène sur son bateau, à cause de l'autre qui a volé ses boucles
.
Mais bon, ça reste un peu plat, un peu attendu je trouve. Les histoire de Tintin à côté c'est Fast and furious ! Quand à l'influence Jules Verne, c'est vrai que ses romans reposent plus sur le récit narratif que sur les rebondissements, mais il manque quelque chose d'essentiel dans Tout en haut du monde justement, pour ressembler à une histoire de Jules Verne. J'aime beaucoup Jules Verne, j'ai du lire presque tous ses livres quand j'étais gosse, mais dans Jules Verne y'a tout un côté très scientifique, très riche en détails techniques, en réalisme (il calcule tout, il raconte comment marche les machines et tout et tout) qui personnellement fait tout le charme de ses récits et qu'on ne retrouve pas ici malheureusement.
Ma critique c'est qu'il soit "entre deux eaux", faut choisir : soit tu fais un truc comtemplatif, poétique ou un conte, soit tu fait une histoire romanesque. Si tu veux faire un mix des deux, il faut que les scènes soient "entières", c'est à dire des moments vraiment comtemplatifs et des moments vraiment d'action (cf un château dans le ciel...). Le moment "mystique" dont tu parle, en effet, c'est naturellement un bon moment
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même si c'est trop pas réaliste mais bon...parce que en arctique tu passe 1h dans un blizzard pareil tu crève sur place hein, et jte dis même pas si tu pose comme elle le fait ta joue sur la glace...t'a la peau qui reste sur le glaçon haha...mais bon
mais mal amené
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le coup de se perdre pour le trouver c'est un peu "artificiel" (genre elle tombe dessus par hasard...) et puis après le coup de l'ours, c'est juste en trop, ça n'a rien à faire là et la tension ne fonctionne pas du tout.
Le flashback sur le père est beaucoup mieux, y'a sans doute la meilleure scène du film perso, quand il se pose pour comtempler le soleil avant la fin... Après les trucs comtemplatifs c'est très bien, d'ailleurs mon gros coup de coeur c'est Tortue rouge dont je vais mettre la critique ce soir normalement...
Enfin, je sais que je suis chiant sur les scénarios... Mais d'ailleurs ça vous choque pas qu'il ait fallu 3 personnes pour écrire l'histoire de Tout en haut du monde? J'arrive pas à comprendre. Hergé ou Verne ils écrivaient leur histoires tout seul hein...et c'était plus chiadé que ça...
J'aime beaucoup Jules Verne, j'ai du lire presque tous ses livres quand j'étais gosse, mais dans Jules Verne y'a tout un côté très scientifique, très riche en détails techniques, en réalisme (il calcule tout, il raconte comment marche les machines et tout et tout) qui personnellement fait tout le charme de ses récits et qu'on ne retrouve pas ici malheureusement.
Oui, je suis d'accord évidemment, on n'atteint pas la qualité de Jules Verne pour ça (et sachant que de toute façon dans un roman tu as beaucoup plus de "place" pour raconter une histoire et la développer), même si chez lui il n'y a pas que des trucs réalistes non plus.
Pour l'ours, j'ai un autre point de vue :
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il est quand même utile car c'est cet ours qui sauve l'équipage de la faim. Du coup, je ne vois pas dans cet ours un but de créer une tension, mais plutôt quelque part de réchauffer les liens entre les membres de l'équipage (la coopération, l'entre-aide) et les sauver de la faim afin qu'ils puissent retrouver l'énergie pour continuer. Sans cet ours, tout le monde serait mort.
Pour Jules Verne, il n'écrivait pas non plus totalement seul car son éditeurs Hetzel l'obligeait aussi à modifier des trucs pour que ce soit publié. Quant à la BD, les exemples de très bonnes BD co-scénarisées par plusieurs personnes sont légion. D'ailleurs, vu que tu parles de Hergé, il n'était pas toujours seul non plus (même si le plus souvent il était le seul maître à bord pour le scénario). Le seul exemple qui me vient en tête, c'est le Lotus Bleu, sa première version racontait un scénario rempli de clichés sur les Chinois avant que son ami Tchang n'entre en scène.
Cela dit, c'est marrant qu'on parle finalement de Hergé et de Jules Verne parce qu'ils ont justement pour point commun de s'être énormément documentés pour écrire leurs histoires. Et il y a aussi pas mal d'aventures de Tintin qui apportent la science de manière pas idiote du tout (même si ce sera nettement plus poussé chez Jacobs dans Blake et Mortimer). Comme quoi, les histoires de Tintin, finalement c'est assez proche de Jules Verne en y repensant, et avec cette même grille de lecture qui s'adresse aussi bien aux enfants qu'aux adultes (d'ailleurs je trouve que Tout en Haut du Monde peut vraiment plaire aux enfants).
Après, je ne mets pas non plus Tout en haut du Monde tout en haut (ha ! ha! ), j'ai préféré Avril et le Monde Truqué et surtout La Tortue Rouge (qui est aussi mon véritable coup de coeur, j'attends ta critique avec impatience). Mais voilà, j'ai quand même trouvé que ce genre de dessin animé fait vraiment du bien pour trouver une alternative aux éternels dessins animés américains et japonais, ça change un peu. Et pour une fois qu'en France on produit ou co-produit des trucs bien dans le cinéma actuel (mais que personne ne regarde au profit des comédies bidons, drames larmoyants ou pseudo-thriller singeant bêtement le cinéma américain), il faut en profiter (je suis d'ailleurs épaté par toutes ces personnes du monde de l'animation européenne qui arrivent encore à financer leurs projets contre vents et marées, je les admire).
Pour le rapprochement avec Mulan, j'y ai pensé lorsque Sacha quitte le domicile de ses parents avec son cheval et la musique qui s'enclenche, dans le but de sauver l'honneur de sa famille. Mais ça s'arrête là (Sacha ne se déguise absolument pas en homme) et c'est quand même un thème très classique qui n'est pas propre à Mulan non plus.
@Kaz : Pour Avril et le Monde Truqué, déjà ce n'est pas du tout adapté d'une bande dessinée
Pour Mulan,
Il y a ce que tu dis et beaucoup d'autres points qui t'ont peut-être échappé mon cher Rudolf.
Pour commencer, l'environnement de la fille où les hommes font la loi et les femmes ne sont là que pour faire jolies et être mariées à de grands représentants, c'est clairement montré dans ce film et dans Mulan aussi
Le fait que la jeune fille s'échappe (là c'est tellement évident, la scène est limite plagiee)
Le fait qu'elle ait des difficultés à s'adapter à un monde qu'elle connaît pas (elle se fait avoir, son vocabulaire et ses manières sont complètementrès inadaptés au monde des marins (des hommes de la mer))
Le fait qu'elle réussi à s'adapter
Le fait qu'elle gagne le respect des hommes
Le fait qu'il y a un début d'histoile d'amour
Les retrouvailles avec son père (on montre pas trop la mère)
Regarde ça plus attentivement et tu verras que Tout en haut du Monde c'est Mulan en Russie !
Avril est le monde truquée est adapté de l'univers graphique des BD de M.Jacques Tardi et je n'aime vraiment pas son dessin...
Encore une fois, c'est très classique, ce que tu dis, en aucun cas exclusif à Mulan.
Par exemple, c'est un truc qu'on retrouve dans la BD Théodore Poussin : un jeune homme tout frêle, chauve, le nez dans les bouquins, employé de bureau pépère, qui décide de partir à l'aventure sur la mer pendant des années, va avoir beaucoup de difficulté, exercer plusieurs métiers ingrats, s'adapter et même connaître des romances.
Ou même Bilbo le Hobbit, c'est exactement pareil, le mec qui a sa vie sédentaire bien rangée puis se retrouve embarquée avec une bande de "rustres" nains dans une aventure qui le sort de son confort, où il aura beaucoup de mal à s'adapter et se fera malmener avant de gagner peu à peu la confiance des autres.
Même chez Jules Verne tu retrouves cet aspect, avec par exemple Les Enfants du Capitaine Grant et ce jeune couple de lords écossais qui partent dans une folle expédition pour rechercher la piste du capitaine Grant.
Dans l'animation japonaise, c'est très courant aussi, comme Le Voyage de Chihiro (la petite fille gâtée qui est complètement perdue et finit par faire du boulot ingrat avant de gagner de l'assurance).
Et tu as même d'autres Disney qui font ça, comme Raiponce, La Belle et le Clochard, Alice au Pays des Merveilles ou Les Aristochats.
Exemple encore plus évident : l'histoire de Jeanne d'Arc évoluant elle aussi dans un milieu d'hommes et un environnement guerrier au lieu d'être restée tranquille dans la campagne.
Bref, cette image du héros (ou de l'héroïne) intellectuel et/ou appartenant à un milieu riche, qui va sortir de son quotidien pour s'embarquer dans une aventure difficile en étant confronté à la dure réalité du monde et des hommes, qui va être malmené avant de gagner peu à peu de l'assurance, c'est très courant dans les fictions.
Je connais le principe du voyage du héros Rudolf.. ce que je dis c'est que Tout en Haut du Monde est est un film d'animation qui a BEAUCOUP trop de points communs avec le film Mulan (aussi bien sur le fond que sur la forme du récit) que n'importe quel autre film sorti à ce jour (qu'il soit anime ou non). J'en fait pas forcément le reproche mais plus j'y pense, plus ça saute aux yeux : il y a clairement eu de l'inspiration chez les scénaristes pour le film Mulan.
Tu devrais peut-être revoir les deux films, sinon autant en rester là : tu as ton avis et j'ai le mien.
Tortue rouge : un titre énigmatique, pour un dessin animé qui l’est tout autant. Un film de silence, pourtant peuplé de vie ; un film de solitude, très vite partagée. La Tortue rouge est un conte et doit être regardé comme tel. Il ne faut pas chercher une histoire « réelle », un contenu explicite, une aventure. Il faut regarder et laisser ses yeux s’emplir des gris pastels des cieux orageux, des longues et lisses plages de sable blanc, du bleu turquoise de la mer, à l’infini. Il faut se laisser envahir pas le calme de cette petite île sur laquelle notre héros s’échoue, il faut s’oublier dans les longs cheveux rouges…
La plus grande qualité du film est sans aucun doute son aspect graphique, superbement réussit. Le dessin est magnifique, réalisé à la main, avec des fusains et des crayons numérique, sur du papier dont le grain transparaît à l’image. Cela donne à l’ensemble des images un aspect « sablé », un grain assez fort caractéristique. Naturellement, il faut aimer, mais l’ensemble est rendue avec une élégance rare : le grain est accentué sur les rochers ou pendant les tempêtes, alors qu’il s’efface légèrement pour la mer ou sous le soleil. Les couleurs sont sublimes et les tableaux toujours parfaitement choisis. On apprécie le rendu très « artistique », au point qu’on a l’impression de contempler en permanence de la peinture impressionniste. Les décors sont admirablement détaillés (je pense à la bambouseraie), ce qui fait plaisir, car c’est souvent un point absent chez certains animés occidentaux notamment, dont le style « BD » sacrifie souvent le détail à la faveur du style. L’animation est de qualité.
L’autre grande qualité du film est sa narration. Un tour de force en l’occurrence, car le film se passe de tout dialogues. Certain pourraient craindre de s’ennuyer ; je les rassure : le film s’avale dans une longue respiration. Le silence se retrouve être beaucoup plus « vivant » qu’on pourrait s’y attendre et la narration ne connaît pas de temps mort, bien qu’elle soit paradoxalement relativement lente. Le plus remarquable dans le film, c’est sa faculté à créer des moments « suspendus », des moments de pic d’émotion d’une rare beauté et d’une force véritable. La musique vient là renforcer la beauté des images et le film arrive à susciter un véritable émerveillement chez le spectateur, éblouit. Ceux qui s’ouvriront pleinement au film auront la larme à l’œil… C’est d’autant plus méritant que, vu le sujet du film et son choix narratif, arriver à créer de tels moments n’en était que plus difficile. La musique est excellente donc, composée par Laurent Perez del Mar (au nom prédestiné), dans un style très symphonique et vocal (presque à la Dark Soul parfois…). L’OST est par ailleurs remarquablement longue : 48 minutes sur 1h 20 de film ; autant dire que la musique est bien présente ; le bruit des vagues aussi…
Bref, pour terminer, un petit point biographique sur le film. Tortue rouge est né sous l’impulsion du Studio Ghibli – bien connus – et notamment du réalisateur Isao Takahata (le type du Tombeau des lucioles, entre autre…) qui repère Michael Dudok de Wit (Néerlandais) suite à un très court métrage réalisé par celui-ci en 2000 : Père et fille, qui sera primé par plusieurs festival. Il travaille donc en collaboration avec Takahata, bien que se contente d’apporter des conseils. Le film est réalisé (sous l’insistance du studio Ghibli) en France, par deux studios franco-belge. Le film est donc franco-belge-japonais (Ghibli est producteur). La Tortue rouge devient donc le premier long-métrage de Dudok de Wit et c’est un franc succès : l’accueil critique est dithyrambique et le film est primé à Cannes.
S’il faut rester mesuré (Tortue rouge n’est pas le meilleur animé de tous les temps…), La Tortue rouge est assurément un très beau conte et un excellent animé. Il n’a guère de défauts, bien qu’on puisse ne pas aimer le style. Pour l’apprécier pleinement, il faut simplement ne pas attendre autre chose du film que ce qu’il est : un conte, une histoire onirique et contemplative. Ce n’est pas « Robinson Crusoé » sur son île… Le seul défaut que je suis prêt à lui trouver est le caractère du héros : quelle tête à claque ! Pendant la première moitié du film, j’avais tellement envie de lui mettre des baffes, devant son obsession stupide de naufragé à refuser l’île et la beauté de la nature l’environnant. Mais heureusement pour lui, il va changer suite à l’histoire…
Ah oui tiens, c'est vrai, le réalisateur est néerlandais : je pensais qu'il était un Belge flamand (bon, c'est quasiment pareil). Visiblement, c'est son tout premier long métrage, mais il a fait plein de courts-métrages animés avant, donc je serais quand même curieux de les regarder un jour.
En tout cas, La Tortue Rouge a été pour moi un énorme coup de coeur, vraiment. Curieuse genèse que ce dessin animé fait en collaboration avec Ghibli. Connaissant Isao Takahata, c'est tout à fait le genre de dessin animé qu'il aurait pu faire, quand on se remémore Le Tombeau des Lucioles et Le Conte de la Princesse Kaguya avec leur rythme lent, leur poésie, leurs phases contemplatives, voire leur mélancolie, donc je comprends que ce projet (proposé d'abord par un autre Japonais) lui ait plu et qu'il l'ait soutenu.
Je me demande quand même comment ça se fait que cet animateur a été contacté par les Studios Ghibli. Ca paraît... étonnant (alors qu'il n'avait fait absolument aucun long métrage animé avant, mais que des courts-métrages). Il faudrait que je me renseigne davantage. (Edit : visiblement il se serait fait remarquer pour son court-métrage Père et Fille, ça me donne très envie de le regarder).
Apparemment, à l'origine il devait y avoir des dialogues, puis ils se sont rendus compte qu'en réalité cela n'apportait rien au récit, donc ils ont opté pour ce choix audacieux de faire un long métrage animé entièrement muet (et sans aucun texte contrairement aux films muets qui utilisent des "pancartes")... et ça fonctionne à merveille. Le résultat est vraiment étonnant. C'est pour ça que je n'ai rien voulu dire sur cette narration quand j'ai proposé ce dessin animé pour laisser la surprise à mon futur binôme (qui a donc été toi). ^^
Ecrire cette critique n'a pas dû être facile pour toi car c'est très difficile finalement de parler de la Tortue Rouge, à part que c'est magnifique, que c'est une ode à la beauté de la Nature, qu'on s'attache vraiment au devenir de ce naufragé qui fait cette étrange rencontre. C'est vraiment le genre de dessin animé dont il ne faut absolument pas raconter l'histoire au-delà de "un homme a fait naufrage sur une île". J'en étais ressorti particulièrement ému à la fin, devant tant de beauté (autant qu'en regardant la fin d'un Takahata).
Et même techniquement, c'est très abouti. J'ai été impressionné par ces effets d'humidification et de séchage du sable de la plage sur laquelle s'abattent les vagues. Et plein d'autres détails visuels incroyables qui n'ont rien à envier à certains grands dessins animés Disney ou Ghibli.
Quant à la musique, elle m'a aussi énormément plu. C'est... beau, encore une fois.
Après, ce dessin animé peut aussi déplaire et ne pas toucher le spectateur car La Tortue Rouge adopte un parti pris assez radical, de la même façon que la plupart des personnes se font chier devant du Takahata (les fous ! :-p ). Mais chez moi, ça a complètement fonctionné.
En tout cas, je suis content que ma sélection t'ait plu. Je n'ai plus qu'à voir (ou revoir) la tienne.
Et j'ai encore quelques dessins animés français (ou européens) en réserve (mais je ne referai sans doute pas trois à la fois dans une seule sélection). ^^
@Kaz : Bah, franchement, il n'y a que le début qui ressemble Mulan (et pour ça je suis d'accord avec toi, surtout concernant la scène où elle claque la porte à sa famille en musique et monte à cheval). Mais le reste, ça n'a plus rien à voir comme je l'ai dit (Mulan se déguise en homme et cache son identité tout en étant "conseillé" par une sorte de dragon ange-gardien alors que ce n'est pas du tout le cas de Sacha). Bon, et je connais bien Mulan, c'est l'un de mes Disney préférés. ^^
Sinon, moi aussi je peux te dire que Zootopie s'est inspiré de Mulan parce qu'il y a tout une séquence où la lapine en chie comme pas permis pendant l'entraînement en tant que seule femme frêle de l'équipe, puis finit par tout réussir à force d'entraînement et de persévérance : tu n'as rien de tout ça dans Tout en haut du Monde.
désolé pour l'absence prolongée, et de ne pas avoir pu participer a la session de Janvier.
Pas de souci Atronak, si tu souhaites participer à la prochaine session tu es toujours la bienvenu.
Aujourd'hui est censé être le dernier jour de publication des critiques, vu que la journée n'est pas comme les autres, j'ai préféré reculer la date butoir jusqu'au Mercredi 10 Mai au soir.
ah oui mais tu as raison Rudolf, il y a effectivement un petit finish dans le générique ! j'avais coupé le film trop tôt... du coup je vais corriger légèrement ma critique. Fin je trouve ça quand même un peu expédié : trois images dans un générique c'est quand même pas la même chose qu'une fin en dessin animé, même de cinq minutes...
Non mais j'ai pas dit que c'était un mauvais scénar, d'ailleurs y'a quelque bons moments en effet, genre
Mais bon, ça reste un peu plat, un peu attendu je trouve. Les histoire de Tintin à côté c'est Fast and furious ! Quand à l'influence Jules Verne, c'est vrai que ses romans reposent plus sur le récit narratif que sur les rebondissements, mais il manque quelque chose d'essentiel dans Tout en haut du monde justement, pour ressembler à une histoire de Jules Verne. J'aime beaucoup Jules Verne, j'ai du lire presque tous ses livres quand j'étais gosse, mais dans Jules Verne y'a tout un côté très scientifique, très riche en détails techniques, en réalisme (il calcule tout, il raconte comment marche les machines et tout et tout) qui personnellement fait tout le charme de ses récits et qu'on ne retrouve pas ici malheureusement.
Ma critique c'est qu'il soit "entre deux eaux", faut choisir : soit tu fais un truc comtemplatif, poétique ou un conte, soit tu fait une histoire romanesque. Si tu veux faire un mix des deux, il faut que les scènes soient "entières", c'est à dire des moments vraiment comtemplatifs et des moments vraiment d'action (cf un château dans le ciel...). Le moment "mystique" dont tu parle, en effet, c'est naturellement un bon moment
Enfin, je sais que je suis chiant sur les scénarios... Mais d'ailleurs ça vous choque pas qu'il ait fallu 3 personnes pour écrire l'histoire de Tout en haut du monde? J'arrive pas à comprendre. Hergé ou Verne ils écrivaient leur histoires tout seul hein...et c'était plus chiadé que ça...
Oui, je suis d'accord évidemment, on n'atteint pas la qualité de Jules Verne pour ça (et sachant que de toute façon dans un roman tu as beaucoup plus de "place" pour raconter une histoire et la développer), même si chez lui il n'y a pas que des trucs réalistes non plus.
Pour l'ours, j'ai un autre point de vue :
Pour Jules Verne, il n'écrivait pas non plus totalement seul car son éditeurs Hetzel l'obligeait aussi à modifier des trucs pour que ce soit publié. Quant à la BD, les exemples de très bonnes BD co-scénarisées par plusieurs personnes sont légion. D'ailleurs, vu que tu parles de Hergé, il n'était pas toujours seul non plus (même si le plus souvent il était le seul maître à bord pour le scénario). Le seul exemple qui me vient en tête, c'est le Lotus Bleu, sa première version racontait un scénario rempli de clichés sur les Chinois avant que son ami Tchang n'entre en scène.
Cela dit, c'est marrant qu'on parle finalement de Hergé et de Jules Verne parce qu'ils ont justement pour point commun de s'être énormément documentés pour écrire leurs histoires. Et il y a aussi pas mal d'aventures de Tintin qui apportent la science de manière pas idiote du tout (même si ce sera nettement plus poussé chez Jacobs dans Blake et Mortimer). Comme quoi, les histoires de Tintin, finalement c'est assez proche de Jules Verne en y repensant, et avec cette même grille de lecture qui s'adresse aussi bien aux enfants qu'aux adultes (d'ailleurs je trouve que Tout en Haut du Monde peut vraiment plaire aux enfants).
Après, je ne mets pas non plus Tout en haut du Monde tout en haut (ha ! ha! ), j'ai préféré Avril et le Monde Truqué et surtout La Tortue Rouge (qui est aussi mon véritable coup de coeur, j'attends ta critique avec impatience). Mais voilà, j'ai quand même trouvé que ce genre de dessin animé fait vraiment du bien pour trouver une alternative aux éternels dessins animés américains et japonais, ça change un peu. Et pour une fois qu'en France on produit ou co-produit des trucs bien dans le cinéma actuel (mais que personne ne regarde au profit des comédies bidons, drames larmoyants ou pseudo-thriller singeant bêtement le cinéma américain), il faut en profiter (je suis d'ailleurs épaté par toutes ces personnes du monde de l'animation européenne qui arrivent encore à financer leurs projets contre vents et marées, je les admire).
Pour Mulan,
Il y a ce que tu dis et beaucoup d'autres points qui t'ont peut-être échappé mon cher Rudolf.
Pour commencer, l'environnement de la fille où les hommes font la loi et les femmes ne sont là que pour faire jolies et être mariées à de grands représentants, c'est clairement montré dans ce film et dans Mulan aussi
Le fait que la jeune fille s'échappe (là c'est tellement évident, la scène est limite plagiee)
Le fait qu'elle ait des difficultés à s'adapter à un monde qu'elle connaît pas (elle se fait avoir, son vocabulaire et ses manières sont complètementrès inadaptés au monde des marins (des hommes de la mer))
Le fait qu'elle réussi à s'adapter
Le fait qu'elle gagne le respect des hommes
Le fait qu'il y a un début d'histoile d'amour
Les retrouvailles avec son père (on montre pas trop la mère)
Regarde ça plus attentivement et tu verras que Tout en haut du Monde c'est Mulan en Russie !
Avril est le monde truquée est adapté de l'univers graphique des BD de M.Jacques Tardi et je n'aime vraiment pas son dessin...
Encore une fois, c'est très classique, ce que tu dis, en aucun cas exclusif à Mulan.
Par exemple, c'est un truc qu'on retrouve dans la BD Théodore Poussin : un jeune homme tout frêle, chauve, le nez dans les bouquins, employé de bureau pépère, qui décide de partir à l'aventure sur la mer pendant des années, va avoir beaucoup de difficulté, exercer plusieurs métiers ingrats, s'adapter et même connaître des romances.
Ou même Bilbo le Hobbit, c'est exactement pareil, le mec qui a sa vie sédentaire bien rangée puis se retrouve embarquée avec une bande de "rustres" nains dans une aventure qui le sort de son confort, où il aura beaucoup de mal à s'adapter et se fera malmener avant de gagner peu à peu la confiance des autres.
Même chez Jules Verne tu retrouves cet aspect, avec par exemple Les Enfants du Capitaine Grant et ce jeune couple de lords écossais qui partent dans une folle expédition pour rechercher la piste du capitaine Grant.
Dans l'animation japonaise, c'est très courant aussi, comme Le Voyage de Chihiro (la petite fille gâtée qui est complètement perdue et finit par faire du boulot ingrat avant de gagner de l'assurance).
Et tu as même d'autres Disney qui font ça, comme Raiponce, La Belle et le Clochard, Alice au Pays des Merveilles ou Les Aristochats.
Exemple encore plus évident : l'histoire de Jeanne d'Arc évoluant elle aussi dans un milieu d'hommes et un environnement guerrier au lieu d'être restée tranquille dans la campagne.
Bref, cette image du héros (ou de l'héroïne) intellectuel et/ou appartenant à un milieu riche, qui va sortir de son quotidien pour s'embarquer dans une aventure difficile en étant confronté à la dure réalité du monde et des hommes, qui va être malmené avant de gagner peu à peu de l'assurance, c'est très courant dans les fictions.
Je connais le principe du voyage du héros Rudolf.. ce que je dis c'est que Tout en Haut du Monde est est un film d'animation qui a BEAUCOUP trop de points communs avec le film Mulan (aussi bien sur le fond que sur la forme du récit) que n'importe quel autre film sorti à ce jour (qu'il soit anime ou non). J'en fait pas forcément le reproche mais plus j'y pense, plus ça saute aux yeux : il y a clairement eu de l'inspiration chez les scénaristes pour le film Mulan.
Tu devrais peut-être revoir les deux films, sinon autant en rester là : tu as ton avis et j'ai le mien.
Tortue rouge : un titre énigmatique, pour un dessin animé qui l’est tout autant. Un film de silence, pourtant peuplé de vie ; un film de solitude, très vite partagée. La Tortue rouge est un conte et doit être regardé comme tel. Il ne faut pas chercher une histoire « réelle », un contenu explicite, une aventure. Il faut regarder et laisser ses yeux s’emplir des gris pastels des cieux orageux, des longues et lisses plages de sable blanc, du bleu turquoise de la mer, à l’infini. Il faut se laisser envahir pas le calme de cette petite île sur laquelle notre héros s’échoue, il faut s’oublier dans les longs cheveux rouges…
La plus grande qualité du film est sans aucun doute son aspect graphique, superbement réussit. Le dessin est magnifique, réalisé à la main, avec des fusains et des crayons numérique, sur du papier dont le grain transparaît à l’image. Cela donne à l’ensemble des images un aspect « sablé », un grain assez fort caractéristique. Naturellement, il faut aimer, mais l’ensemble est rendue avec une élégance rare : le grain est accentué sur les rochers ou pendant les tempêtes, alors qu’il s’efface légèrement pour la mer ou sous le soleil. Les couleurs sont sublimes et les tableaux toujours parfaitement choisis. On apprécie le rendu très « artistique », au point qu’on a l’impression de contempler en permanence de la peinture impressionniste. Les décors sont admirablement détaillés (je pense à la bambouseraie), ce qui fait plaisir, car c’est souvent un point absent chez certains animés occidentaux notamment, dont le style « BD » sacrifie souvent le détail à la faveur du style. L’animation est de qualité.
L’autre grande qualité du film est sa narration. Un tour de force en l’occurrence, car le film se passe de tout dialogues. Certain pourraient craindre de s’ennuyer ; je les rassure : le film s’avale dans une longue respiration. Le silence se retrouve être beaucoup plus « vivant » qu’on pourrait s’y attendre et la narration ne connaît pas de temps mort, bien qu’elle soit paradoxalement relativement lente. Le plus remarquable dans le film, c’est sa faculté à créer des moments « suspendus », des moments de pic d’émotion d’une rare beauté et d’une force véritable. La musique vient là renforcer la beauté des images et le film arrive à susciter un véritable émerveillement chez le spectateur, éblouit. Ceux qui s’ouvriront pleinement au film auront la larme à l’œil… C’est d’autant plus méritant que, vu le sujet du film et son choix narratif, arriver à créer de tels moments n’en était que plus difficile. La musique est excellente donc, composée par Laurent Perez del Mar (au nom prédestiné), dans un style très symphonique et vocal (presque à la Dark Soul parfois…). L’OST est par ailleurs remarquablement longue : 48 minutes sur 1h 20 de film ; autant dire que la musique est bien présente ; le bruit des vagues aussi…
Bref, pour terminer, un petit point biographique sur le film. Tortue rouge est né sous l’impulsion du Studio Ghibli – bien connus – et notamment du réalisateur Isao Takahata (le type du Tombeau des lucioles, entre autre…) qui repère Michael Dudok de Wit (Néerlandais) suite à un très court métrage réalisé par celui-ci en 2000 : Père et fille, qui sera primé par plusieurs festival. Il travaille donc en collaboration avec Takahata, bien que se contente d’apporter des conseils. Le film est réalisé (sous l’insistance du studio Ghibli) en France, par deux studios franco-belge. Le film est donc franco-belge-japonais (Ghibli est producteur). La Tortue rouge devient donc le premier long-métrage de Dudok de Wit et c’est un franc succès : l’accueil critique est dithyrambique et le film est primé à Cannes.
https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Tortue_rouge
S’il faut rester mesuré (Tortue rouge n’est pas le meilleur animé de tous les temps…), La Tortue rouge est assurément un très beau conte et un excellent animé. Il n’a guère de défauts, bien qu’on puisse ne pas aimer le style. Pour l’apprécier pleinement, il faut simplement ne pas attendre autre chose du film que ce qu’il est : un conte, une histoire onirique et contemplative. Ce n’est pas « Robinson Crusoé » sur son île… Le seul défaut que je suis prêt à lui trouver est le caractère du héros : quelle tête à claque ! Pendant la première moitié du film, j’avais tellement envie de lui mettre des baffes, devant son obsession stupide de naufragé à refuser l’île et la beauté de la nature l’environnant. Mais heureusement pour lui, il va changer suite à l’histoire…
Ah ce bleu... ça donne envie de partir en vacance à la mer hein ^^
Moralité : merci Rudolf pour ta sélection, qui m'a fait découvrir tous ces bons dessins animés (
ça change des daubes américaines de la catégorie:p)Ah oui tiens, c'est vrai, le réalisateur est néerlandais : je pensais qu'il était un Belge flamand (bon, c'est quasiment pareil). Visiblement, c'est son tout premier long métrage, mais il a fait plein de courts-métrages animés avant, donc je serais quand même curieux de les regarder un jour.
En tout cas, La Tortue Rouge a été pour moi un énorme coup de coeur, vraiment. Curieuse genèse que ce dessin animé fait en collaboration avec Ghibli. Connaissant Isao Takahata, c'est tout à fait le genre de dessin animé qu'il aurait pu faire, quand on se remémore Le Tombeau des Lucioles et Le Conte de la Princesse Kaguya avec leur rythme lent, leur poésie, leurs phases contemplatives, voire leur mélancolie, donc je comprends que ce projet (proposé d'abord par un autre Japonais) lui ait plu et qu'il l'ait soutenu.
Je me demande quand même comment ça se fait que cet animateur a été contacté par les Studios Ghibli. Ca paraît... étonnant (alors qu'il n'avait fait absolument aucun long métrage animé avant, mais que des courts-métrages). Il faudrait que je me renseigne davantage. (Edit : visiblement il se serait fait remarquer pour son court-métrage Père et Fille, ça me donne très envie de le regarder).
Apparemment, à l'origine il devait y avoir des dialogues, puis ils se sont rendus compte qu'en réalité cela n'apportait rien au récit, donc ils ont opté pour ce choix audacieux de faire un long métrage animé entièrement muet (et sans aucun texte contrairement aux films muets qui utilisent des "pancartes")... et ça fonctionne à merveille. Le résultat est vraiment étonnant. C'est pour ça que je n'ai rien voulu dire sur cette narration quand j'ai proposé ce dessin animé pour laisser la surprise à mon futur binôme (qui a donc été toi). ^^
Ecrire cette critique n'a pas dû être facile pour toi car c'est très difficile finalement de parler de la Tortue Rouge, à part que c'est magnifique, que c'est une ode à la beauté de la Nature, qu'on s'attache vraiment au devenir de ce naufragé qui fait cette étrange rencontre. C'est vraiment le genre de dessin animé dont il ne faut absolument pas raconter l'histoire au-delà de "un homme a fait naufrage sur une île". J'en étais ressorti particulièrement ému à la fin, devant tant de beauté (autant qu'en regardant la fin d'un Takahata).
Et même techniquement, c'est très abouti. J'ai été impressionné par ces effets d'humidification et de séchage du sable de la plage sur laquelle s'abattent les vagues. Et plein d'autres détails visuels incroyables qui n'ont rien à envier à certains grands dessins animés Disney ou Ghibli.
Quant à la musique, elle m'a aussi énormément plu. C'est... beau, encore une fois.
Après, ce dessin animé peut aussi déplaire et ne pas toucher le spectateur car La Tortue Rouge adopte un parti pris assez radical, de la même façon que la plupart des personnes se font chier devant du Takahata (les fous ! :-p ). Mais chez moi, ça a complètement fonctionné.
En tout cas, je suis content que ma sélection t'ait plu. Je n'ai plus qu'à voir (ou revoir) la tienne.
Et j'ai encore quelques dessins animés français (ou européens) en réserve (mais je ne referai sans doute pas trois à la fois dans une seule sélection). ^^
@Kaz : Bah, franchement, il n'y a que le début qui ressemble Mulan (et pour ça je suis d'accord avec toi, surtout concernant la scène où elle claque la porte à sa famille en musique et monte à cheval). Mais le reste, ça n'a plus rien à voir comme je l'ai dit (Mulan se déguise en homme et cache son identité tout en étant "conseillé" par une sorte de dragon ange-gardien alors que ce n'est pas du tout le cas de Sacha). Bon, et je connais bien Mulan, c'est l'un de mes Disney préférés. ^^
Sinon, moi aussi je peux te dire que Zootopie s'est inspiré de Mulan parce qu'il y a tout une séquence où la lapine en chie comme pas permis pendant l'entraînement en tant que seule femme frêle de l'équipe, puis finit par tout réussir à force d'entraînement et de persévérance : tu n'as rien de tout ça dans Tout en haut du Monde.
Salut les gens, désolé pour l'absence prolongée, et de ne pas avoir pu participer a la session de Janvier.
Le jeu vidéo est-t'il un art ?
Non, c'est l'art qui est un jeu.
Playlist spotify funk pour soirée chill:
https://open.spotify.com/playlist/43X0D7Gyzj7zVqI1S5v9ug?si=3dbd3ec35e1047af
Pas de souci Atronak, si tu souhaites participer à la prochaine session tu es toujours la bienvenu.
Aujourd'hui est censé être le dernier jour de publication des critiques, vu que la journée n'est pas comme les autres, j'ai préféré reculer la date butoir jusqu'au Mercredi 10 Mai au soir.