Court-métrage-land. C'est compliqué d'avoir un avis de plus de 3 lignes quand on est un noob dans ce domaine là...
La Jetée
Un film culte qui ne vieillit pas d'un poil, tout simplement parce que les photos qui le composent donnent un aspect très réaliste et documentaire à son histoire, ce qui laisse une très grande place à l'imagination. De cette façon, le spectateur participe à la création de l'univers et façonne sa propre expérience. C'est ce qui le rend intemporel, comme un livre.
Je suis tombé sur une vidéo sympa sur le sujet : ICI
8/10
Un Chant d'amour
Bon... c'est pas le genre de truc que tu oublies de sitôt. :B
Spoiler ▼▲
On y voit carrément un mec bifler un mur. :°
La musique en impose un max, elle est parfaitement raccord avec la mise en scène très sensuelle et symbolique. Je trouve ça réussi et très couillu pour un film de 1950, je crois que ça passerait mal même encore aujourd'hui.
7/10
Unicorn Blood
Je l'ai vu deux fois. J'ai bien aimé le côté glauque du film, il y'a toujours un petit détail qui rend le tout vraiment flippant malgré le rose nounours omniprésent. La bo est bien dérangeante aussi avec un petit bout de death metal qui contraste bien avec le visuel. Le film réinvente le mythe de la licorne de manière biblique, mais j’arrive pas à comprendre le message caché...
7/10 <3
Rabbit and Deer
C'est tout ronron, ça devrait parler à tous les fans de jeux vidéo car le film joue avec les dimensions et fait se confronter, avec beaucoup d'idées, la 2D (en animation "fil de fer") et la 3D (en stop-motion) dans une petite histoire touchante et rigolote. C'est techniquement impeccable.
7/10 <3
Bang Bang!
C'est celui que j'ai le moins apprécié. La technique d'animation et pas mal, les mouvements sont très réalistes et le style visuel est sympa, mais j'ai pas été emballé par le charadesign et l'histoire...
Blow Out, c'est l'histoire de Jack, un ingénieur du son bossant sur des films de série Z. Alors qu'il es de sortie un soir pour capter des sons avec un micro canon, il enregistre le son d'un accident de voiture qui se passe juste sous ses yeux. Il sauve la passagère, mais s'aperçoit que le conducteur, décédé lors du crash, n'est autre que le candidat favori à la présidentielle. En ré-écoutant son enregistrement, Jack va entendre un coup de feu juste avant l'accident et n'aura de cesse d'essayer de prouver qu'une machination politique a eu lieu. Mais qui voudra bien l'écouter?
En 1981, fort du succès de son film Pulsions, Brian de Palma lance son nouveau bébé Blow Out, un thriller mêlant habilement complot politique et action. En faisant intervenir John Travolta, acteur ayant le vent en poupe à Hollywood, comme acteur principal ainsi que Nancy Allen, il espère fédérer le public mais malheureusement, c'est tout le contraire qui se produit. De par sa fin trop sombre et des thèmes qu'il brasse, Blow Out subit un échec retentissant. Pourtant, il est considéré aujourd'hui comme un chef d'oeuvre du septième art.
Et il faut reconnaître que le film n'a pas usurpé sa réputation.
Le film est farci de bonnes séquences et trouvailles.
La première séquence du film par exemple, est une mise en abîme habile. Un film dans le film, avec ce long plan séquence montrant un extrait d'un film de série Z sur lequel travaille le personnage de Jack. Grâce à une vision à la caméra subjective, oscillant entre les différentes fenêtres d'une maison, le spectateur saisit d'emblée le caractère voyeuriste et intrusif du film. La séquence est volontairement foutue par terre par De Palma par l'utilisation mauvaise d'un son, un simple cri, qui place ainsi cette recherche initiatique du son parfait au centre du film et des préoccupations du personnage de Jack. Evidemment, cette scène prend encore plus de sens quand on connaît la fin (brillante!), que je me garderai bien de dévoiler ici.
D'autres moments marquants du film, ce sont toutes les scènes où Jack travaille sur le son et l'image. Là encore, le spectateur ressent parfaitement toute la minutie et l'excitation du personnage pour son but. Aujourd'hui, quand on voit dans un film ou une série un flic se passer et se repasser des vidéos ou des bandes-sons pour trouver un indice, on trouve ça cliché. Dans Blow Out, grâce à l'aspect technique qu'apporte le personnage de Jack ainsi que ses connaissances sur le sujet, c'est passionnant.
Il y a aussi la course poursuite dans le métro, guidée uniquement par le son d'un micro, les informations qui paraissent constamment manipulées et outrancières, et bien d'autres encore... Bref, tout un paquet de bonnes idées qui hissent irrémédiablement Blow Out au rang de film culte.
Les personnages et l'histoire, sans être des trésors d'inventivité sont crédibles, la bande son, bien que datée, est honnête. La seule ombre au tableau je dirai, c'est le personnage de Burke (avec un nom pareil normal me direz-vous). Ce personnage n'apparaît pas vraiment comme réaliste tant il semble faire ce qui lui chante (assassiner en pleine rue ou en pleine gare ne lui pose pas vraiment de problèmes m'voyez). Pour un type censé être un professionnel, un peu plus de prudence ne semblerait pas de trop.
Enfin bon, je ressors comme vous pouvez le voir plutôt satisfait de mon visionnage. Merci de ce choix Atronak ;)
J'm'en veux un peu quand même de ne pas avoir écrit plus de 3 lignes à chaque fois. Surtout que j'étais le premier à râler sur ça. Mais j'ai vraiment rien à dire de plus. ><
Citation:
Moi non plus, peut-être l'origine de l'homme ? Ou bien il n'y en a tout simplement pas :p
Il y'a clairement une dimension écolo qui parle de la rareté des ressources animales (qui sont souvent utilisées pour des futilités cosmétiques). Ça parle aussi de traumatisme... mais je pige pas le boulon. :°
Je savais que c'était un film culte, mais je ne savais pas de quoi ça parlait.
En même temps de découvrir l'existence des marathons de danse du début du siècle dernier... J'me suis violemment pris une tartine de frites dans la poche à bouffe.
Un marathon de danse est une compétition d'endurance où l'on doit danser pendant des jours et des semaines dans une salle sans dormir. C'est surtout les gens pauvres qui y participaient parce qu'ils pouvaient y manger à l’œil et engranger un gros pactole s'ils gagnaient la partie.
Il y'a beaucoup trop de choses à dire. C'est un film qui résume à lui seul la société humaine dans toute sa splendeur.
Comme dans un Lumet, les personnages incarnent les différentes facettes d'un système.
Les organisateurs se servent de la misère humaine comme gagne-pain et abusent des participants et de leur fatigue.
Les spectateurs curieux se délectent du divertissement et balancent des piécettes aux favoris qui arrivent à les amuser. Tout en ignorant les coulisses macabres de la compétition où l'on réveille les joueurs dans des bacs à glaçon après 10 minutes de pause.
L'espoir de liberté, incarné par le personnage de Robert (Michael Sarrazin), est cristallisé dans cette scène où il tente de regarder un couché de soleil de l'autre côté d'une porte entre-ouverte avant d'être ramené vers le troupeau par l'un des organisateurs.
Tout ça n'est qu'une façade illusoire, comme le sont les commentaires hypocrites de l'animateur au micro, qui fait l'éloge de la compétition à travers ces courses inhumaines organisées sur fond de musique festive. Alors que dans un même temps, le réalisateur nous montre à l'aide d'un montage hallucinant, les visages zombifiés des participants en train d'agoniser. C'est le cirque de l'horreur.
Et il puis il y'a Gloria Beatty (Jane Fonda) qui incarne une forme de lucidité désespérée, et qui malgré tous ces efforts, ne parvient pas se faire une place dans ce jeu de chaises musicales où le talent et le piston prend généralement le pas sur le mérite, la volonté et le travail.
Trop lucide pour y voir de la lumière, la folie et la désillusion l'emportent. Et le rêve américain se prend un grand coup de batte dans les dents.
Ce film est une putain d'allégorie parfaite qui dépeint les frontières presque inexistantes entre la vie et la survie. C'est ce qui le rend universel et plus que jamais d'actualité. Car même si le niveau de vie à grandement évolué et qu'il est aujourd'hui difficile de mourir de faim, il a fallu en payer le prix. Il suffit d'allumer la télé à n'importe quelle heure de la journée pour en retrouver les symptômes.
De "Koh Lanta" à "Top Chef" en passant par "Cauchemar en Cuisine" et même "Petits Génies" (la dernière trouvaille d'M6 qui fait étrangement penser à Magnolia), le constat est affligeant.
Il faut être le meilleur en tout et partout ! Une société de compétition à tous les étages où la performance est considérée comme une vertu et les faibles comme des parasites qui doivent être éliminés du game.
Les marathons de danse sont en fait les ancêtres spirituels de la télé-réalités.
L'exemple le plus flagrant est "À bout de force" diffusé en 2003 par M6. Une émission dans laquelle 8 candidats (4 hommes et 4 femmes) sont enfermées dans une pièce pendant 36 heures avec une seule règle : Ne pas dormir une seule minute. Après ces 36 heures, ils sont soumis à des épreuves physiques et mentales où leurs résistances à la fatigue est mise à rude épreuve sans aucun contrôle médical selon deux journalistes infiltrés.
Une émission au concept pour le moins "familier" qui a fait un gros bide bien mérité.
Aujourd'hui plus personne ne s'en souvient. Moi ça m'avait choqué quand j'étais gosse.
Il existe encore d'autres exemples aux US comme le "Hands on a Hardbody" où les participants doivent rester debout le plus longtemps possible avec une main posée sur une voiture de la marque Nissan. Une compétition qui a fait l'objet d'un documentaire et une adaptation en comédie-musicale... (Le baromètre de la beauferie est dans le rouge !)
L'un d'entre eux s'est même suicidé après avoir perdu au bout de 48 heures...
Bref, tout ça pour dire qu'on achève bien les chevaux, mais certainement pas la connerie.
Ca faisait depuis très longtemps que je voulais voir ce film, depuis que j'ai vu L'Armée des 12 Singes de Terry Gilliam qui est une sorte de "remake" ou d'adaptation de La Jetée. Effectivement, c'est très proche... mais il y a des différences.
Je vais d'abord parler de ce court-métrage avant de revenir sur la comparaison avec le film de Terry Gilliam. Donc ce qui m'a surpris, c'est qu'il ne s'agit pas d'un court-métrage comme les autres: il n'y a aucune scène filmée (hormis quelques secondes de battement de paupière à un moment donné), ni aucun dialogue (sauf quelques bribes en allemand venant des scientifiques faisant une expérience sur des cobayes humains). Tout le court-métrage prend la forme d'un diaporama de photos en noir et blanc, commentées par un narrateur. Ainsi, La Jetée est une sorte de "roman graphique", voire carrément de "BD audio". Je ne m'attendais pas du tout à ce format-là.
Pour placer le cadre, Paris a été détruit par la Troisième Guerre Mondiale et a été rendu inhabitable à sa surface, comme partout dans le globe. Les survivants se sont réfugiés dans des campements souterrains, à l'abri des radiations mortelles. C'est alors qu'une expérience est menée, consistant à choisir des "cobayes" parmi certains hommes pour ouvrir une sorte de corridor temporel entre le passé, le présent et l'avenir. L'idée derrière tout ça est de faire appel au passé et au futur afin d'aider le présent à survivre en y envoyant des vivres. Plusieurs hommes ont subi l'expérience et n'ont pas vécu, sauf l'un d'eux: un homme qui a subi un traumatisme au cours de son enfance peu de temps avant le début de la guerre, sur La Jetée de l'aéroport d'Orly, car un homme est mort sous ses yeux. Il avait aussi été marqué par la vision d'une femme à cette époque, qui était elle-même bouleversé par cet événement funeste. C'est donc grâce à cette image très fortement imprégnée dans sa mémoire que les scientifiques ont réussi à envoyer cette femme dans le passé, brodé autour de cette image du passé, au prix d'énormes souffrances (il porte un masque avec des tas d'aiguilles plantées sur son visage et au niveau des yeux).
En fait, cet homme est obsédé par l'image de cette femme sur La Jetée d'Orly. Il va finir par la rencontrer réellement non pas en tant qu'enfant à l'époque, mais en tant qu'adulte, à divers espaces-temps étant donné que cet homme subit plusieurs "sauts temporels" incontrôlables. La Jetée prend alors surtout la forme d'une histoire d'amour touchante entre cet homme et cette femme, qui commencent à se fréquenter, à se balader dans les jardins, jusqu'à avoir une vraie liaison. La particularité de cette relation est que cet homme disparaît régulièrement sous les yeux de cette femme, car il revient régulièrement dans le présent pour être à nouveau largué dans le passé à un autre espace-temps où il va retrouver cette femme. Cette dernière, après avoir été perturbée, a fini par s'habituer à cet homme qu'il appelle "son spectre", qui va et vient, apparaît et disparaît tel un fantôme, et noue une véritable relation de confiance et de tendresse avec lui. Cet homme, de son côté, est de plus en plus attaché à ce passé. C'est vraiment ce qui constitue le coeur du récit de La Jetée. Je ne vais pas trop en dire sur la suite, ou alors juste évoquer que les scientifiques vont également tenter de l'envoyer dans le futur.
J'en viens maintenant au parallèle avec L'Armée des 12 Singes, car le récit est à peu près le même, que ce soit le point de départ (l'homme qui a eu le même traumatisme gosse dans un aéroport quand un homme a été abattu sous ses yeux d'enfant et qu'il a aussi été marqué par une femme) et son dénouement. Il y a quelques petites différences: le film de Terry Gilliam tourne beaucoup plus autour de cette organisation terroriste qui a lâché un virus contre l'humanité au profit des animaux. Dans La Jetée, on évoque juste une Troisième Guerre Mondiale, mais c'est tout: c'est une simple toile de fond qui n'intervient pas du tout dans le reste du court-métrage qui, à aucun moment, ne revient sur les raisons qui ont déclenché l'apocalypse. D'ailleurs, le but de l'expérience n'est pas le même, car dans L'Armée des 12 Singes l'homme a été envoyé pour tenter d'empêcher le virus de se propager, alors que dans La Jetée le but est simplement d'ouvrir un canal temporel pour envoyer les vivres depuis le passé ou depuis le futur jusqu'au présent. De plus, à aucun moment le héros ne va voyager dans le futur dans le film de Gilliam. J'ai aussi trouvé que l'expérience scientifique est montrée sous une forme beaucoup plus cruelle et glauque dans La Jetée, car les photos et leurs "ellipses" ainsi que les suggestions du narrateur laissent bien imaginer l'horreur et la douleur intolérable de cette expérience inhumaine. Enfin, il y a beaucoup moins de "sauts temporels" (un ou deux) que dans La Jetée.
En bref: avec la même histoire, Terry Gilliam en a fait une sorte de "thriller complotiste" (même si la petite histoire d'amour est toujours présente), tandis que Chris Marker en a plutôt fait une histoire d'amour et de romance, avec la même toile de fond d'un monde post-apocalyptique et d'une expérience scientifique de voyage dans le temps avec un homme traumatisé dans son enfance, un peu "lunaire" comme perdu (il l'est vraiment, perdu dans le temps) et qui s'attache à cette époque de paix révolue où il a été envoyée, au point de vouloir se libérer de cette "mission" et vivre tout court au lieu de rester prisonnier de ces scientifiques.
En tout cas, j'ai beaucoup aimé la "mise en scène" de La Jetée. Contrairement à Terry Gilliam, Chris Marker joue beaucoup plus sur les "ellipses", exactement comme dans une bande-dessinée dont on a enlevé les phylactères (les "bulles") au profit d'un texte récité par un narrateur, et où le dessin est remplacé par des photos. En plus, là où c'est fort, c'est que cette structure en "ellipses" cadre parfaitement avec le concept de cet homme qui passe son temps à faire des va-et-vient temporels, entre passé et présent (puis avenir), et un peu de la même façon que le cerveau humain a tendance à télescoper nos propre souvenirs dans le désordre. Mais attention, le récit est très maîtrisé, ça ne part pas du tout dans tous les sens, et il y a un vrai dénouement surprenant (pour qui ne connaît pas L'Armée des 12 Singes, sinon on connaît déjà la fin) qui boucle parfaitement le récit, et l'émotion s'en fait ressentir chez le spectateur. Il se dégage de La Jetée une forme de poésie douce-amère qui m'a vraiment ému et captivé d'un bout à l'autre, avec une photographie en noir et blanc magnifique, presque documentaire (étant donné que Chris Marker est surtout un réalisateur de documentaires à la base, et qui étaient presque des films ou des sortes d'"essais").
La Jetée est une oeuvre culte qui a marqué le monde entier, y compris en Amérique ou au Japon, et je comprends pourquoi maintenant: son côté expérimental, son ambiance particulière poétique, son montage audacieux sous forme de diaporamas de photos (tel une BD audio) sans couleur (le noir et blanc est parfaitement approprié à l'ambiance du film lorgnant vers le fantastique et donnant un côté "intemporel" aux lieux qu'on aperçoit à travers le temps), et cette histoire dont la fin lui fait prendre une toute autre dimension et surprend le spectateur, en font véritablement une oeuvre culte (et très atypique).
Les inscriptions pour la session de Janvier 2017 sont ouvertes, je vous invite à vous inscrire (ou vous réinscrire) en proposant votre sélection de films ici même,
Pour ma sélection j'ai choisi les plus belles surprises qu'il m'ait été donné de voir grâce à l'existence du TriMovies,
The Frame (2014), Gros coup de coeur, découvert grâce à Yoco
Synopsis et BA: Surprise, surprise !
The Best Offer (2013), Petit coup de cœur, découvert grâce à kenneth
Synopsis: Virgil Oldman est un commissaire priseur de renom. Véritable institution dans le milieu de l'art et misogyne assumé, il n'a de relation intime qu'avec la collection de tableaux qu'il a su constituer secrètement au cours des années.
Personne ne le connaît vraiment, même pas son vieil ami marchand d'art Billy. Lorsqu'une cliente lui demande une expertise mais n'accepte de lui parler qu'au téléphone, Virgil est piqué de curiosité et ne peut se résoudre à laisser tomber l'affaire.
L'Année du Dragon (1985), Petit coup de cœur, découvert grâce à Romano
Synopsis: Une vague mystérieuse de violence vient de s'abattre sur Chinatown. Le capitaine Stanley White, personnalité très forte, penche pour la théorie du développement d'une mafia chinoise. Un duel à mort va l'opposer au parrain de Chinatown.
Aaah c'est particulier !
J'ai bien aimé
Certes certaines scènes sont assez perturbantes et rendent mal à l'aise mais j'imagine que c'est un peu l'effet recherché.
J'ai beaucoup apprécié la pellicule de l'époque, il a conservé un certain charme.
J'ai beaucoup apprécié la musique aussi, très belle et étrange, elle s'accorde parfaitement avec la mise en scène, vraiment réussie !
Certains plans sont très beaux, peut-être pas ceux avec la bite à l'air mais bon !
Pas grand chose à dire de plus, pour l'époque c'est assez génial je trouve... par contre je le reverrai pas tous les ans !
Un excellent court-métrage et français qui plus est !
Le choix du noir et blanc apporte, avec la pellicule, un véritable cachet à l'oeuvre, son charme est resté intact après toutes ces années.
La mise en scène est très sympathique, découvrir l'histoire plan par plan (photo par photo) marche parfaitement, c'est dommage que ce style soit aussi rare de nos jours...
La narration est bonne et le narrateur est agréable à l'écoute.
J'avais complètement oublié la sympathique référence/clin d’œil à Vertigo (Sueurs Froides en VF) avec le tronc du séquoia dans le parc. J'ai beaucoup apprécié la bande son, que ça soit les chœurs ou la jolie musique dans le musée, j'ai senti comme un flottement des plus agréables dans mon âme.
Bien que trop court et une fin vite expédiée, j'ai pris beaucoup de plaisir à revoir ce court-métrage, j'ai toujours du mal à croire qu'il soit d'origine française, tant tout est réussi sur tous les points.
On savait faire des choses innovantes et marquantes à l'époque !
Premier film de sieur Ridley, pas celui de Métroid, celui du cinéma (un genre de monstre aussi ceci dit ;))
Le film a été tourné en 1977 et est inspiré d'une nouvelle de Joseph Conrad parue en 1908 s'inspirant réellement de l'histoire d'officiers de l'armée Napoléonienne s'étant battu en duel plus d'une vingtaine de fois.
L'histoire se déroule au tout début début du XIXeme, sous Napoléon. Un officier des Hussards appelé d'Hubert(interprêté par Keith Carradine) blesse en duel à l'épée un autre officier appelé Féraud (Harvey Keitel) parce que ce dernier prend pour affront personnel un ordre de mise à l'arrêt que d'Hubert est venu lui apporter.
Féraud n'aura ensuite de cesse que de vouloir se venger de d'Hubert en le provoquant constamment en duel dès qu'il le croisera. D'Hubert, quant à lui, beaucoup plus raisonnable, tentera par tous les moyens d'éviter l'affrontement sans passer pour un lâche. Durant une quinzaine d'années, ils croiseront le fer plusieurs fois se blessant tour à tour. Mais Féraud est bien décidé à poursuivre d'Hubert jusqu'à ce que l'un d'eux tombe définitivement.
Les thématiques de l'honneur et de la vengeance sont au centre du film. L'acharnement dont fait preuve Féraud prend des proportions telles qu'il en arrive à l'effet inverse de celui désiré. On assiste médusé à une rivalité stupide qui passe pour quelque chose de plus proche de l'enfantillage que de l'acte de bravoure. Ce serait risible s'il n'y avait pas ce danger vital omniprésent que représente chaque rencontre. Le personnage de Keitel, sous des allures de vengeur vertueux, cache un véritable psychopathe, et le film montre admirablement bien toute la pression psychologique du personnage que subit Keith Carradine, qui cherche à échapper à ces rencontres par tous les moyens (en se faisant muter ou en obtenant un grade de plus dans l'armée, le rendant par là-même intouchable). Chaque duel est assez tendu, surtout le dernier, et le spectateur appréhende au final ce jeu fatal qui n'augure rien de bon sur la manière dont ça va se terminer.
La photo est magnifique. Ridley Scott s'est inspiré de Barry Lyndon de Stanley Kubrick et ne s'en cache pas. Il s'est inspiré tout comme lui des grands peintres de la renaissance de l'époque pour composer son univers et ses images. Le dernier plan séquence du film est à couper le souffle.
Gros travail aussi sur les costumes et sur les décors. Le film d'ailleurs pour l'anecdote été en partie tourné à Sarlat. Le rythme, pourtant orné de nombreuses ellipses et de quelques lenteurs, passe très bien et on ne s'ennuie pas.
Bref, c'est pas pour rien que le flm a obtenu le prix de la première oeuvre en 1977 à Cannes. Déjà à l'époque, Ridley c'était pas un mickey. Deux ans après naissait Alien, mais ça c'est une autre histoire ;)
Court-métrage-land. C'est compliqué d'avoir un avis de plus de 3 lignes quand on est un noob dans ce domaine là...
La Jetée
Un film culte qui ne vieillit pas d'un poil, tout simplement parce que les photos qui le composent donnent un aspect très réaliste et documentaire à son histoire, ce qui laisse une très grande place à l'imagination. De cette façon, le spectateur participe à la création de l'univers et façonne sa propre expérience. C'est ce qui le rend intemporel, comme un livre.
Je suis tombé sur une vidéo sympa sur le sujet : ICI
8/10
Un Chant d'amour
Bon... c'est pas le genre de truc que tu oublies de sitôt. :B
La musique en impose un max, elle est parfaitement raccord avec la mise en scène très sensuelle et symbolique. Je trouve ça réussi et très couillu pour un film de 1950, je crois que ça passerait mal même encore aujourd'hui.
7/10
Unicorn Blood
Je l'ai vu deux fois. J'ai bien aimé le côté glauque du film, il y'a toujours un petit détail qui rend le tout vraiment flippant malgré le rose nounours omniprésent. La bo est bien dérangeante aussi avec un petit bout de death metal qui contraste bien avec le visuel. Le film réinvente le mythe de la licorne de manière biblique, mais j’arrive pas à comprendre le message caché...
7/10 <3
Rabbit and Deer
C'est tout ronron, ça devrait parler à tous les fans de jeux vidéo car le film joue avec les dimensions et fait se confronter, avec beaucoup d'idées, la 2D (en animation "fil de fer") et la 3D (en stop-motion) dans une petite histoire touchante et rigolote. C'est techniquement impeccable.
7/10 <3
Bang Bang!
C'est celui que j'ai le moins apprécié. La technique d'animation et pas mal, les mouvements sont très réalistes et le style visuel est sympa, mais j'ai pas été emballé par le charadesign et l'histoire...
6/10
Blow Out de Brian de Palma.
Blow Out, c'est l'histoire de Jack, un ingénieur du son bossant sur des films de série Z. Alors qu'il es de sortie un soir pour capter des sons avec un micro canon, il enregistre le son d'un accident de voiture qui se passe juste sous ses yeux. Il sauve la passagère, mais s'aperçoit que le conducteur, décédé lors du crash, n'est autre que le candidat favori à la présidentielle. En ré-écoutant son enregistrement, Jack va entendre un coup de feu juste avant l'accident et n'aura de cesse d'essayer de prouver qu'une machination politique a eu lieu. Mais qui voudra bien l'écouter?
En 1981, fort du succès de son film Pulsions, Brian de Palma lance son nouveau bébé Blow Out, un thriller mêlant habilement complot politique et action. En faisant intervenir John Travolta, acteur ayant le vent en poupe à Hollywood, comme acteur principal ainsi que Nancy Allen, il espère fédérer le public mais malheureusement, c'est tout le contraire qui se produit. De par sa fin trop sombre et des thèmes qu'il brasse, Blow Out subit un échec retentissant. Pourtant, il est considéré aujourd'hui comme un chef d'oeuvre du septième art.
Et il faut reconnaître que le film n'a pas usurpé sa réputation.
Le film est farci de bonnes séquences et trouvailles.
La première séquence du film par exemple, est une mise en abîme habile. Un film dans le film, avec ce long plan séquence montrant un extrait d'un film de série Z sur lequel travaille le personnage de Jack. Grâce à une vision à la caméra subjective, oscillant entre les différentes fenêtres d'une maison, le spectateur saisit d'emblée le caractère voyeuriste et intrusif du film. La séquence est volontairement foutue par terre par De Palma par l'utilisation mauvaise d'un son, un simple cri, qui place ainsi cette recherche initiatique du son parfait au centre du film et des préoccupations du personnage de Jack. Evidemment, cette scène prend encore plus de sens quand on connaît la fin (brillante!), que je me garderai bien de dévoiler ici.
D'autres moments marquants du film, ce sont toutes les scènes où Jack travaille sur le son et l'image. Là encore, le spectateur ressent parfaitement toute la minutie et l'excitation du personnage pour son but. Aujourd'hui, quand on voit dans un film ou une série un flic se passer et se repasser des vidéos ou des bandes-sons pour trouver un indice, on trouve ça cliché. Dans Blow Out, grâce à l'aspect technique qu'apporte le personnage de Jack ainsi que ses connaissances sur le sujet, c'est passionnant.
Il y a aussi la course poursuite dans le métro, guidée uniquement par le son d'un micro, les informations qui paraissent constamment manipulées et outrancières, et bien d'autres encore... Bref, tout un paquet de bonnes idées qui hissent irrémédiablement Blow Out au rang de film culte.
Les personnages et l'histoire, sans être des trésors d'inventivité sont crédibles, la bande son, bien que datée, est honnête. La seule ombre au tableau je dirai, c'est le personnage de Burke (avec un nom pareil normal me direz-vous). Ce personnage n'apparaît pas vraiment comme réaliste tant il semble faire ce qui lui chante (assassiner en pleine rue ou en pleine gare ne lui pose pas vraiment de problèmes m'voyez). Pour un type censé être un professionnel, un peu plus de prudence ne semblerait pas de trop.
Enfin bon, je ressors comme vous pouvez le voir plutôt satisfait de mon visionnage. Merci de ce choix Atronak ;)
Moi non plus, peut-être l'origine de l'homme ? Ou bien il n'y en a tout simplement pas :p
Mais c'est français ;((
Content que tu aies apprécié les deux autres !
J'm'en veux un peu quand même de ne pas avoir écrit plus de 3 lignes à chaque fois. Surtout que j'étais le premier à râler sur ça. Mais j'ai vraiment rien à dire de plus. ><
Il y'a clairement une dimension écolo qui parle de la rareté des ressources animales (qui sont souvent utilisées pour des futilités cosmétiques). Ça parle aussi de traumatisme... mais je pige pas le boulon. :°
Je savais que c'était un film culte, mais je ne savais pas de quoi ça parlait.
En même temps de découvrir l'existence des marathons de danse du début du siècle dernier... J'me suis violemment pris une tartine de frites dans la poche à bouffe.
Un marathon de danse est une compétition d'endurance où l'on doit danser pendant des jours et des semaines dans une salle sans dormir. C'est surtout les gens pauvres qui y participaient parce qu'ils pouvaient y manger à l’œil et engranger un gros pactole s'ils gagnaient la partie.
Il y'a beaucoup trop de choses à dire. C'est un film qui résume à lui seul la société humaine dans toute sa splendeur.
Comme dans un Lumet, les personnages incarnent les différentes facettes d'un système.
Les organisateurs se servent de la misère humaine comme gagne-pain et abusent des participants et de leur fatigue.
Les spectateurs curieux se délectent du divertissement et balancent des piécettes aux favoris qui arrivent à les amuser. Tout en ignorant les coulisses macabres de la compétition où l'on réveille les joueurs dans des bacs à glaçon après 10 minutes de pause.
L'espoir de liberté, incarné par le personnage de Robert (Michael Sarrazin), est cristallisé dans cette scène où il tente de regarder un couché de soleil de l'autre côté d'une porte entre-ouverte avant d'être ramené vers le troupeau par l'un des organisateurs.
Tout ça n'est qu'une façade illusoire, comme le sont les commentaires hypocrites de l'animateur au micro, qui fait l'éloge de la compétition à travers ces courses inhumaines organisées sur fond de musique festive. Alors que dans un même temps, le réalisateur nous montre à l'aide d'un montage hallucinant, les visages zombifiés des participants en train d'agoniser. C'est le cirque de l'horreur.
Et il puis il y'a Gloria Beatty (Jane Fonda) qui incarne une forme de lucidité désespérée, et qui malgré tous ces efforts, ne parvient pas se faire une place dans ce jeu de chaises musicales où le talent et le piston prend généralement le pas sur le mérite, la volonté et le travail.
Trop lucide pour y voir de la lumière, la folie et la désillusion l'emportent. Et le rêve américain se prend un grand coup de batte dans les dents.
Ce film est une putain d'allégorie parfaite qui dépeint les frontières presque inexistantes entre la vie et la survie. C'est ce qui le rend universel et plus que jamais d'actualité. Car même si le niveau de vie à grandement évolué et qu'il est aujourd'hui difficile de mourir de faim, il a fallu en payer le prix. Il suffit d'allumer la télé à n'importe quelle heure de la journée pour en retrouver les symptômes.
De "Koh Lanta" à "Top Chef" en passant par "Cauchemar en Cuisine" et même "Petits Génies" (la dernière trouvaille d'M6 qui fait étrangement penser à Magnolia), le constat est affligeant.
Il faut être le meilleur en tout et partout ! Une société de compétition à tous les étages où la performance est considérée comme une vertu et les faibles comme des parasites qui doivent être éliminés du game.
Les marathons de danse sont en fait les ancêtres spirituels de la télé-réalités.
L'exemple le plus flagrant est "À bout de force" diffusé en 2003 par M6. Une émission dans laquelle 8 candidats (4 hommes et 4 femmes) sont enfermées dans une pièce pendant 36 heures avec une seule règle : Ne pas dormir une seule minute. Après ces 36 heures, ils sont soumis à des épreuves physiques et mentales où leurs résistances à la fatigue est mise à rude épreuve sans aucun contrôle médical selon deux journalistes infiltrés.
Une émission au concept pour le moins "familier" qui a fait un gros bide bien mérité.
Aujourd'hui plus personne ne s'en souvient. Moi ça m'avait choqué quand j'étais gosse.
Il existe encore d'autres exemples aux US comme le "Hands on a Hardbody" où les participants doivent rester debout le plus longtemps possible avec une main posée sur une voiture de la marque Nissan. Une compétition qui a fait l'objet d'un documentaire et une adaptation en comédie-musicale... (Le baromètre de la beauferie est dans le rouge !)
L'un d'entre eux s'est même suicidé après avoir perdu au bout de 48 heures...
Bref, tout ça pour dire qu'on achève bien les chevaux, mais certainement pas la connerie.
9/10 <3 (ma note maximale)
Pour en savoir plus : ICI
La Jetée, de Chris Marker.
Ca faisait depuis très longtemps que je voulais voir ce film, depuis que j'ai vu L'Armée des 12 Singes de Terry Gilliam qui est une sorte de "remake" ou d'adaptation de La Jetée. Effectivement, c'est très proche... mais il y a des différences.
Je vais d'abord parler de ce court-métrage avant de revenir sur la comparaison avec le film de Terry Gilliam. Donc ce qui m'a surpris, c'est qu'il ne s'agit pas d'un court-métrage comme les autres: il n'y a aucune scène filmée (hormis quelques secondes de battement de paupière à un moment donné), ni aucun dialogue (sauf quelques bribes en allemand venant des scientifiques faisant une expérience sur des cobayes humains). Tout le court-métrage prend la forme d'un diaporama de photos en noir et blanc, commentées par un narrateur. Ainsi, La Jetée est une sorte de "roman graphique", voire carrément de "BD audio". Je ne m'attendais pas du tout à ce format-là.
Pour placer le cadre, Paris a été détruit par la Troisième Guerre Mondiale et a été rendu inhabitable à sa surface, comme partout dans le globe. Les survivants se sont réfugiés dans des campements souterrains, à l'abri des radiations mortelles. C'est alors qu'une expérience est menée, consistant à choisir des "cobayes" parmi certains hommes pour ouvrir une sorte de corridor temporel entre le passé, le présent et l'avenir. L'idée derrière tout ça est de faire appel au passé et au futur afin d'aider le présent à survivre en y envoyant des vivres. Plusieurs hommes ont subi l'expérience et n'ont pas vécu, sauf l'un d'eux: un homme qui a subi un traumatisme au cours de son enfance peu de temps avant le début de la guerre, sur La Jetée de l'aéroport d'Orly, car un homme est mort sous ses yeux. Il avait aussi été marqué par la vision d'une femme à cette époque, qui était elle-même bouleversé par cet événement funeste. C'est donc grâce à cette image très fortement imprégnée dans sa mémoire que les scientifiques ont réussi à envoyer cette femme dans le passé, brodé autour de cette image du passé, au prix d'énormes souffrances (il porte un masque avec des tas d'aiguilles plantées sur son visage et au niveau des yeux).
En fait, cet homme est obsédé par l'image de cette femme sur La Jetée d'Orly. Il va finir par la rencontrer réellement non pas en tant qu'enfant à l'époque, mais en tant qu'adulte, à divers espaces-temps étant donné que cet homme subit plusieurs "sauts temporels" incontrôlables. La Jetée prend alors surtout la forme d'une histoire d'amour touchante entre cet homme et cette femme, qui commencent à se fréquenter, à se balader dans les jardins, jusqu'à avoir une vraie liaison. La particularité de cette relation est que cet homme disparaît régulièrement sous les yeux de cette femme, car il revient régulièrement dans le présent pour être à nouveau largué dans le passé à un autre espace-temps où il va retrouver cette femme. Cette dernière, après avoir été perturbée, a fini par s'habituer à cet homme qu'il appelle "son spectre", qui va et vient, apparaît et disparaît tel un fantôme, et noue une véritable relation de confiance et de tendresse avec lui. Cet homme, de son côté, est de plus en plus attaché à ce passé. C'est vraiment ce qui constitue le coeur du récit de La Jetée. Je ne vais pas trop en dire sur la suite, ou alors juste évoquer que les scientifiques vont également tenter de l'envoyer dans le futur.
J'en viens maintenant au parallèle avec L'Armée des 12 Singes, car le récit est à peu près le même, que ce soit le point de départ (l'homme qui a eu le même traumatisme gosse dans un aéroport quand un homme a été abattu sous ses yeux d'enfant et qu'il a aussi été marqué par une femme) et son dénouement. Il y a quelques petites différences: le film de Terry Gilliam tourne beaucoup plus autour de cette organisation terroriste qui a lâché un virus contre l'humanité au profit des animaux. Dans La Jetée, on évoque juste une Troisième Guerre Mondiale, mais c'est tout: c'est une simple toile de fond qui n'intervient pas du tout dans le reste du court-métrage qui, à aucun moment, ne revient sur les raisons qui ont déclenché l'apocalypse. D'ailleurs, le but de l'expérience n'est pas le même, car dans L'Armée des 12 Singes l'homme a été envoyé pour tenter d'empêcher le virus de se propager, alors que dans La Jetée le but est simplement d'ouvrir un canal temporel pour envoyer les vivres depuis le passé ou depuis le futur jusqu'au présent. De plus, à aucun moment le héros ne va voyager dans le futur dans le film de Gilliam. J'ai aussi trouvé que l'expérience scientifique est montrée sous une forme beaucoup plus cruelle et glauque dans La Jetée, car les photos et leurs "ellipses" ainsi que les suggestions du narrateur laissent bien imaginer l'horreur et la douleur intolérable de cette expérience inhumaine. Enfin, il y a beaucoup moins de "sauts temporels" (un ou deux) que dans La Jetée.
En bref: avec la même histoire, Terry Gilliam en a fait une sorte de "thriller complotiste" (même si la petite histoire d'amour est toujours présente), tandis que Chris Marker en a plutôt fait une histoire d'amour et de romance, avec la même toile de fond d'un monde post-apocalyptique et d'une expérience scientifique de voyage dans le temps avec un homme traumatisé dans son enfance, un peu "lunaire" comme perdu (il l'est vraiment, perdu dans le temps) et qui s'attache à cette époque de paix révolue où il a été envoyée, au point de vouloir se libérer de cette "mission" et vivre tout court au lieu de rester prisonnier de ces scientifiques.
En tout cas, j'ai beaucoup aimé la "mise en scène" de La Jetée. Contrairement à Terry Gilliam, Chris Marker joue beaucoup plus sur les "ellipses", exactement comme dans une bande-dessinée dont on a enlevé les phylactères (les "bulles") au profit d'un texte récité par un narrateur, et où le dessin est remplacé par des photos. En plus, là où c'est fort, c'est que cette structure en "ellipses" cadre parfaitement avec le concept de cet homme qui passe son temps à faire des va-et-vient temporels, entre passé et présent (puis avenir), et un peu de la même façon que le cerveau humain a tendance à télescoper nos propre souvenirs dans le désordre. Mais attention, le récit est très maîtrisé, ça ne part pas du tout dans tous les sens, et il y a un vrai dénouement surprenant (pour qui ne connaît pas L'Armée des 12 Singes, sinon on connaît déjà la fin) qui boucle parfaitement le récit, et l'émotion s'en fait ressentir chez le spectateur. Il se dégage de La Jetée une forme de poésie douce-amère qui m'a vraiment ému et captivé d'un bout à l'autre, avec une photographie en noir et blanc magnifique, presque documentaire (étant donné que Chris Marker est surtout un réalisateur de documentaires à la base, et qui étaient presque des films ou des sortes d'"essais").
La Jetée est une oeuvre culte qui a marqué le monde entier, y compris en Amérique ou au Japon, et je comprends pourquoi maintenant: son côté expérimental, son ambiance particulière poétique, son montage audacieux sous forme de diaporamas de photos (tel une BD audio) sans couleur (le noir et blanc est parfaitement approprié à l'ambiance du film lorgnant vers le fantastique et donnant un côté "intemporel" aux lieux qu'on aperçoit à travers le temps), et cette histoire dont la fin lui fait prendre une toute autre dimension et surprend le spectateur, en font véritablement une oeuvre culte (et très atypique).
Les inscriptions pour la session de Janvier 2017 sont ouvertes, je vous invite à vous inscrire (ou vous réinscrire) en proposant votre sélection de films ici même,
Pour ma sélection j'ai choisi les plus belles surprises qu'il m'ait été donné de voir grâce à l'existence du TriMovies,
The Frame (2014), Gros coup de coeur, découvert grâce à Yoco
Synopsis et BA: Surprise, surprise !
The Best Offer (2013), Petit coup de cœur, découvert grâce à kenneth
Synopsis: Virgil Oldman est un commissaire priseur de renom. Véritable institution dans le milieu de l'art et misogyne assumé, il n'a de relation intime qu'avec la collection de tableaux qu'il a su constituer secrètement au cours des années.
Personne ne le connaît vraiment, même pas son vieil ami marchand d'art Billy. Lorsqu'une cliente lui demande une expertise mais n'accepte de lui parler qu'au téléphone, Virgil est piqué de curiosité et ne peut se résoudre à laisser tomber l'affaire.
L'Année du Dragon (1985), Petit coup de cœur, découvert grâce à Romano
Synopsis: Une vague mystérieuse de violence vient de s'abattre sur Chinatown. Le capitaine Stanley White, personnalité très forte, penche pour la théorie du développement d'une mafia chinoise. Un duel à mort va l'opposer au parrain de Chinatown.
Un Chant d'Amour
Aaah c'est particulier !
J'ai bien aimé
Certes certaines scènes sont assez perturbantes et rendent mal à l'aise mais j'imagine que c'est un peu l'effet recherché.
J'ai beaucoup apprécié la pellicule de l'époque, il a conservé un certain charme.
J'ai beaucoup apprécié la musique aussi, très belle et étrange, elle s'accorde parfaitement avec la mise en scène, vraiment réussie !
Certains plans sont très beaux, peut-être pas ceux avec la bite à l'air mais bon !
Pas grand chose à dire de plus, pour l'époque c'est assez génial je trouve... par contre je le reverrai pas tous les ans !
La Jetée
Un excellent court-métrage et français qui plus est !
Le choix du noir et blanc apporte, avec la pellicule, un véritable cachet à l'oeuvre, son charme est resté intact après toutes ces années.
La mise en scène est très sympathique, découvrir l'histoire plan par plan (photo par photo) marche parfaitement, c'est dommage que ce style soit aussi rare de nos jours...
La narration est bonne et le narrateur est agréable à l'écoute.
J'avais complètement oublié la sympathique référence/clin d’œil à Vertigo (Sueurs Froides en VF) avec le tronc du séquoia dans le parc. J'ai beaucoup apprécié la bande son, que ça soit les chœurs ou la jolie musique dans le musée, j'ai senti comme un flottement des plus agréables dans mon âme.
Bien que trop court et une fin vite expédiée, j'ai pris beaucoup de plaisir à revoir ce court-métrage, j'ai toujours du mal à croire qu'il soit d'origine française, tant tout est réussi sur tous les points.
On savait faire des choses innovantes et marquantes à l'époque !
Les duellistes de Ridley Scott.
Premier film de sieur Ridley, pas celui de Métroid, celui du cinéma (un genre de monstre aussi ceci dit ;))
Le film a été tourné en 1977 et est inspiré d'une nouvelle de Joseph Conrad parue en 1908 s'inspirant réellement de l'histoire d'officiers de l'armée Napoléonienne s'étant battu en duel plus d'une vingtaine de fois.
L'histoire se déroule au tout début début du XIXeme, sous Napoléon. Un officier des Hussards appelé d'Hubert(interprêté par Keith Carradine) blesse en duel à l'épée un autre officier appelé Féraud (Harvey Keitel) parce que ce dernier prend pour affront personnel un ordre de mise à l'arrêt que d'Hubert est venu lui apporter.
Féraud n'aura ensuite de cesse que de vouloir se venger de d'Hubert en le provoquant constamment en duel dès qu'il le croisera. D'Hubert, quant à lui, beaucoup plus raisonnable, tentera par tous les moyens d'éviter l'affrontement sans passer pour un lâche. Durant une quinzaine d'années, ils croiseront le fer plusieurs fois se blessant tour à tour. Mais Féraud est bien décidé à poursuivre d'Hubert jusqu'à ce que l'un d'eux tombe définitivement.
Les thématiques de l'honneur et de la vengeance sont au centre du film. L'acharnement dont fait preuve Féraud prend des proportions telles qu'il en arrive à l'effet inverse de celui désiré. On assiste médusé à une rivalité stupide qui passe pour quelque chose de plus proche de l'enfantillage que de l'acte de bravoure. Ce serait risible s'il n'y avait pas ce danger vital omniprésent que représente chaque rencontre. Le personnage de Keitel, sous des allures de vengeur vertueux, cache un véritable psychopathe, et le film montre admirablement bien toute la pression psychologique du personnage que subit Keith Carradine, qui cherche à échapper à ces rencontres par tous les moyens (en se faisant muter ou en obtenant un grade de plus dans l'armée, le rendant par là-même intouchable). Chaque duel est assez tendu, surtout le dernier, et le spectateur appréhende au final ce jeu fatal qui n'augure rien de bon sur la manière dont ça va se terminer.
La photo est magnifique. Ridley Scott s'est inspiré de Barry Lyndon de Stanley Kubrick et ne s'en cache pas. Il s'est inspiré tout comme lui des grands peintres de la renaissance de l'époque pour composer son univers et ses images. Le dernier plan séquence du film est à couper le souffle.
Gros travail aussi sur les costumes et sur les décors. Le film d'ailleurs pour l'anecdote été en partie tourné à Sarlat. Le rythme, pourtant orné de nombreuses ellipses et de quelques lenteurs, passe très bien et on ne s'ennuie pas.
Bref, c'est pas pour rien que le flm a obtenu le prix de la première oeuvre en 1977 à Cannes. Déjà à l'époque, Ridley c'était pas un mickey. Deux ans après naissait Alien, mais ça c'est une autre histoire ;)