[Jeu/Découverte] - TriMovies le Renouveau

"I know I'm human. And if you were all these things, then you'd just attack me right now, so some of you are still human. This thing doesn't want to show itself, it wants to hide inside an imitation. It'll fight if it has to, but it's vulnerable out in the open. If it takes us over, then it has no more enemies, nobody left to kill it. And then it's won."

Un film culte si il en est...
The thing est la seconde adaptation cinématographique d'une nouvelle de John W Campbell intitulée "who goes there".
Pourtant à sa sortie en 1982, le film avait connu un échec au box office malgré un budget conséquent et ce, pour plusieurs raisons.
D'une part, le film était en concurrence avec E.T de Spielberg et d'autre part, le public de l'époque n'était pas préparé à voir un remake à la fois sombre et gore du film de 1951.
Ce n'est donc que bien plus tard que le film est entré au panthéon du cinéma d'horreur.

A première vue, le film semble être un ersatz d'Alien car on retrouve tous les ingrédients qui ont fait le succès du film de Ridley Scott: un groupe de personnes coupé du monde et terrorisé par une créature d'origine extraterrestre.
Cependant, John Carpenter a réussi à créer autour de son film une atmosphère propre qui le singularise de son illustre prédécesseur.
Dès l'opening, une longue scène hypnotisante où deux hommes pourchassent un husky en hélicoptère avec en fond la musique du maître Ennio Morricone, nous plonge immédiatement dans l'ambiance.
Le travail de longue haleine de Dean Cundey s'avère payant et son exceptionnelle photographie transcende le film. Les couleurs bleues et blanches d'un Antartique glacial rendent cet environnement hostile à l'homme presque poétique, tout en créant un sentiment de solitude et de claustrophobie.

La façon dont Carpenter oppose les différents protagonistes est remarquable, et que dire du charisme de McReady(incarné par Kurt Russell) qui doit mener un groupe d'hommes paranoïaques, incapables de savoir si "la chose" a pris la forme d'un de leur acolyte.
A ce titre, la scène du test dans laquelle les personnages essaient de savoir qui est encore humain est restée dans les annales et a été copiée à maintes reprises (notamment dans "the faculty" de Robert Rodriguez).

Il faut aussi souligner la qualité des effets spéciaux qui sont étonnamment effrayants et réalistes. Sans l'apport d'un artiste du niveau de Rob Bottin, les scènes gores auraient pu donner au film un côté nanar. Pour l'anecdote, Universal avait conseillé aux diffuseurs du film de le projeter dans une salle à proximité des toilettes.
Cela peut prêter à sourire maintenant, mais cela donne une idée du contexte il y a 35 ans.

Quant à l'épilogue du film, il s'agit probablement d'un ending des plus troublants et à mille lieues des standards hollywoodiens de l'époque.

Pour finir avec le parallèle avec E.T, il faut savoir que ce dernier a floppé lors de sa réédition pour son vingtième anniversaire, alors que "The thing", au contraire, a su traverser les âges.

note: 8.5/10