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On le croirait presque anodin au début (ce qui, je pense, est voulu afin de nous faire ressentir le crescendo qu’il va être jusqu’à l’apothéose), j’ai même cru que j’allais m’emmerder. Sauf qu’il est malin et s’attache tout de même à maintenir notre curiosité de par son ambiance par moment un peu étrange et mystérieuse ( les séquences de la sitcom qui tourne mal en font partie ).

Le réal’ a mené de main de maître notre découverte de la créature, ne la montrant pas du tout au début mais nous proposant juste des sons, puis son ombre, puis sa silhouette dans les nuages, d’abord dans le noir, sans nous dévoiler non plus d’emblée les dégâts qu’elle peut faire, comme un irrésistible et inquiétant jeu de cache-cache ; bref, il nous fait saliver et enfin, il se décide à nous la montrer en pleine lumière…Mais, alors qu’on croit avoir tout vu, il nous surprend (en tout cas, moi, je ne l’avais pas du tout vu venir, bravo) en nous proposant une P2 du machin de derrière les fagots, comme dirait ma grand-mère ^^.
Du grand art.

De mon point de vue, le film est assez clair sur ce qu’il nous renvoie : notre obsession pour les écrans, la recherche du sensationnel pour le filmer, le diffuser sur les réseaux, acquérir notoriété, célébrité et fortune, notamment par ce biais.
Après, je pense qu’il pourrait y avoir d’autres choses à dire sur certains personnages, notamment le gamin de la sitcom qui a grandi (interprété par l’acteur qui jouait Glen dans The Walking Dead) et qui malgré l’expérience traumatisante qu’il a vécue, donc victime de cette société du spectacle, continue de s’y complaire et a même fait un business avec un parc à thème un peu spécial qui transpire le factice.
Ou la trajectoire du personnage d’OJ, dont on constate qu’il a constamment la tête baissée au début du film quand il se retrouve à faire le dresseur pour un job dont on le remercie avant de commencer, et qui finit en véritable héros de western, apparition iconique sur sa monture, comme une symbolique de revanche sur des inégalités subies.
Et que dire de cette créature qui nous avale quand on la regarde et nous anéantit, cachant en son sein, un peu à l’image d’une pieuvre, non pas un bec faisant office de bouche mais ce qui semble apparaître comme un écran, voire un téléviseur cathodique ( la forme devenant cubique par moment ). Sa fin est d'ailleurs assez ironique, puisque détruite par la mascotte géante du fameux parc à thème de pacotille, symbolisant cette industrie du spectacle, comme une sorte d'auto-destruction.