Analyse N°8

C'est vrai que dans ce film, la musique m'a énormément marquée, en particulier la scène où la Reine se transforme en vieillarde, scène sûrement la plus terrifiante avec celle-ci d'ailleurs. On y ressent vraiment la métamorphose du personnage, pfiouu j'ai encore du mal à m'y remettre xD
Excellente critique en tout cas, un grand bravo Dott ^^

Encore une analyse intéressante d'une scène impressionnante, bien joué ! Tu as un rythme de narration très adapté à ce format de vidéo, c'est très agréable à suivre.

J'avais le Vieux Moulin sur une vieille VHS des grands chefs d'oeuvre de Walt Disney (avec des court-métrages de 1933 dont les Trois petits cochons, le lièvre et la tortue, etc)

Ben, même en y regardant bien, personnellement je ne vois pas la dimension sexuelle. En tout cas je ne la ressent pas (et encore moins le côté "pédophile" que tu évoques).
Ou alors peut être que je ne veux pas la voir ? ^^

Le problème du symbolisme (et/ou l'avantage, et/ou ni l'un ni l'autre, et certainement l'intérêt principal) c'est qu'il reste plus ou moins abstrait.
Il renvoie donc à l'interprétation, et donc à l'éducation et à l'expérience de chacun.
Mais on y retrouve aussi des références qui nous interpellent au-delà de notre propre vécu, et qui résonnent davantage avec la société dans laquelle on évolue.

Bref, j'ai beau regarder, je n'y vois pas les mêmes choses que toi. :p

Je ne me souviens plus trop de comment j'avais ressenti ça, gamin...
Je sais que je faisais des cauchemars assez souvent, et que j'avais peur du noir.
Un récurent c'est que j'étais poursuivi par une meute de chien, puis finalement je n'arrivais pas à m'enfuir assez vite et j'étais rattrapé et dévoré.
Évidemment je met ça en lien avec Bambi, que j'ai vu très jeune. Maintenant est-ce que le cauchemar est venu avec lui, ou est-ce qu'il était là avant ? Est-ce qu'il à pris cette forme après visionnage, mais simplement s'est matérialisé ainsi avec les images, mais en faisant inconsciemment le lien avec des angoisses existantes mais pas encore formulées ?
Aucune idée (et on s'en fiche un peu), mais tout ça pour dire, que si certains passages d'autres Disney m'ont marqués, celui-ci je ne m'en souviens pas aujourd'hui.

Pourtant, comme j'étais assez sensible à l'époque, je n'ai pas dû vivre cette scène en toute tranquillité...
Et l'un des éléments le plus anxiogène que j'ai dû percevoir, je dirais que c'est la musique, à laquelle je reste encore aujourd'hui assez sensible, et qui étant jeune m'impactait beaucoup plus. En tout cas beaucoup plus directement, sans recul ni analyse.

Le deuxième, c'est certainement l'idée de fuite, et de confusion. Une fuite qui n'aboutit d'ailleurs pas, puisque plus elle court, et plus elle est rattrapé par les éléments du décors.

Il y a aussi tous les regards. J'étais aussi angoissé par ça, gamin. Et même un peu plus vieux. J'ai toujours eu ce côté timide, j'ai jamais aimé être dévisagé ou étudié, être le centre de tous les regards, et j'ai mis du temps avant de réussir à prendre confiance en moi.
Nul doute que tous ces yeux braqué sur elle, de plus en plus proches et de plus en plus inquisiteurs, ont dû me mettre mal à l'aise.

Mais c'est marrant, j'y pense comme ça en y réfléchissant, et c'est vrai que j'étais plutôt angoissé comme môme xD , mais pourtant cette scène, je ne l'ai pas retenue plus que ça.

Aujourd'hui, je vois plus le côté paranoïaque et hystérique. La façon dont le monde évolue dans notre inconscient. Ce qu'un choc émotionnel peut provoquer comme réaction, et modifier notre environnement du tout au tout.
Et il y a toujours cette idée des regards, de la façon dont on les perçoit. Ce qu'ils nous renvoient, et ce que eux perçoivent.
Ce jeu de miroirs en face à face, avec à chaque fois une déformation de la réalité due à l'interprétation.
La façon dont on va supporter et appréhender ce qu'on perçoit de l’extérieur (l'extérieur à nous-même), comment le comprendre, et l'intégrer, puis réussir à faire de même dans l'autre sens pour communiquer avec ce qui nous entoure.
Mais quoi qu'on fasse il y a et y aura toujours ces regards extérieurs, et les fuir ne fera que les rendre plus intrusifs, et plus oppressants encore.
Ça me renvoi ainsi à des évènements plus que d'actualité.

Enfin, peut être que je n'en ai pas encore tout à fait fini avec certains de mes vieux démons. ^^'

Et je pense aussi à un truc marrant. Cette fameuse théorie concernant FF8, selon laquelle Squall serait mort et imaginerait tout le reste du jeu.
Je ne l'ai jamais prise au sérieux. Non pas que les arguments avancés soient stupides ou le raisonnement foncièrement mauvais (bien que certains éléments soient quand même sacrément tirés par les cheveux), mais plutôt que je n'en vois absolument pas l'intérêt. Quelle interprétation donné à ça ? Et quel intérêt dans le développement narratif ou des personnages ?

Bref, je prend cette théorie à la rigolade, et cette scène de Blanche-neige m'y fait penser :
En fait elle est bien morte, ou du moins agonisante et vivant ces derniers instants, et s'imagine une fin heureuse si elle avait réussi à échapper au chasseur. xD
D'ailleurs, elle est comme par magie réveillée (en fait arrachée des griffes de la mort) par le baiser d'un prince charmant, et va vivre dans un château dans les nuages...
Attends... ! Mais en fait c'est carrément ça ! :o

Elle était à l'orée de la forêt, et donc c'était un endroit charmant.
Mais quand le chasseur a enfoncé sa dure lame dans sa poitrine, déchirant sa peau jeune et fraiche, il ne restait plus à Blanche-neige qu'une solution : s'évader dans les profondeur de la forêt noire. Un territoire inconnue où nul homme ne s'était encore aventuré aussi loin.
Et pourtant bien que cette traversée fût éprouvante et même traumatisante, elle y retrouve des visages amicaux, ses amis d'enfance les animaux. Bizarre.

Mieux encore, cette théorie met au jour les référence à la sexualité que tu évoquais.
En effet, apathique et tétanisée par les assauts du chasseur et la pénétration de son couteau, impuissante qu'elle était face à lui et à son imposante carrure, perdant maintenant du sang, elle s'imagine la rencontre d'hommes qui en seraient les parfaits opposés : les nains.

Petits et mignons. Pas vraiment matures, agissant comme des enfants. Admirant sa beauté, mais de façon désintéressée, la respectant, dépourvues de désire sexuel.
Et combien sont-ils ? Sept. Chiffre ô combien mystique.
Je me demande si des 7 pêchers capitaux, on pourrait en tirer un qui l'aurait marqué en particulier ? :p (La question de sadique xD)
Mais plutôt que d'y faire référence tels-quels, les nains y sont métaphoriser par l'opposé de ce à quoi ils renvoient.
Ainsi, chacun à un trait de caractère particulier qui peut être vu comme un défaut, mais qui en fait est adoucis et joue comme une qualité.
Prof et la sagesse, la simplicité, la timidité... Même grincheux à une personnalité attachante car s'il bougonne au début, il représente la colère très calme et très passagère.

Finalement t'as bien fait de parler de ces références DoTT, ça m'aura permis de me rendre compte de la vérité sur Blanche-neige. :p

Bon, assez raconté de conneries. Ce qui est bien aussi avec l’interprétation, c'est qu'elle appartient à chacun, mais ne lui appartient pas vraiment non plus. Si aujourd'hui je vois les choses comme ça, dans quelques temps ma vision de la chose aura certainement évoluée ou même changée.
Il y a certainement mille et une façons d'envisager cette scène. Et même si je n'ai pas vu la même chose que toi, c'était quand même intéressant.

NB : Au fait j'ai glissé quelques allusions dans les derniers paragraphes, mais je ne sais pas si ça va se voir, parce que c'est vraiment... subtil. xD

Cette scène me terrifiait quand j'étais gamin, et toutes celles où il y a la sorcière.

Rien que le début de la vidéo, je sentais une bouffée de nostalgie me revenir ! ^^ Je me rappelle bien ce cette séquence du film qui m'avait bien marquée et qui dénature avec le reste du film sauf peut-être de la fin où l'on retrouve notamment ces arbres crochus quand les nains poursuivent la sorcière !

Ce qui m'avait le plus marqué c'était les sortes de buches de bois qui se transforment en crocodiles très menaçants !
Je me rappelle également qu'il y avait à la fin de ma VHS, un petit reportage sur le procédé d'animation et notamment de la caméra multiplane comme tu l'explique dans ta vidéo.

Sinon je n'ai pas grand chose à dire sur cette analyse hyper intéressante et complète que tu nous propose Dott ! J'aime beaucoup apprendre des petites anecdotes autour du cinéma et je ne savais pas que le film avait été interdit aux jeunes britanniques à cause de cette séquence ! Après petit la dimension sexuelle n'est pas flagrante dans cette séquence, je pense que c'est l'esprit un peu pervertit des adultes qui poussent à inclure des messages subliminales pour nos cher têtes blondes !

Et petite précision, je pense que cette séquence de la foret est, comme tu le sous-entend, une sorte de passage à l'âge adulte de l'héroïne. On remarque que depuis le début du film, elle ne fait que des choses de princesse, qu'elle ne vit que dans son monde de paillettes et agit par conséquent comme une enfant. La foret pourrait symboliser alors la peur de l'inconnu, du passage à un âge plus mature où les problèmes commencent à arriver !

En tout cas merci beaucoup Dott pour cette analyse de qualité et très intéressante !