Yoshi's Woolly World (3/3)

Ce bon vieux Yoshi surclasse ses débuts timides par une avalanche de bonnes idées. Ce qui apparaissait comme un jeu sans grande vision se transcende dans sa seconde moitié, primo, en un bon platformer et secundo, en une aventure relativement mémorable. Que cette œuvre tire le meilleur de son vivifiant concept originel le fondant intégralement sur la laine n'est pas peu dire. En un espace ouaté, Nintendo donne vie à une suite de niveaux molletonnés, reflets de l'onirisme perpétuel de la firme nippone marchande de rêves. Chaque objet se dresse en un tricot particulièrement bien rendu à l'écran avec une merveilleuse direction artistique cohérente qui ne dépérit pas à la longue. Et avec eux, des océans de tracas ! Loin de tourner à vide comme son incipit le laissait craindre, cette esthétique originale se fait le porte-étendard de mécanismes de plateformes intéressantes qui ne la trahissent jamais.
Reste la maladroite implémentation du vol plané infini de Yoshi sur lequel est calqué un gameplay pourtant plutôt bon. Même la durée de vie pousse les limites de son entité avec, pour le cas du Gros Ours, une vingtaine d'heures de contenu en ligne directe. Il est cependant vrai que le manque de challenge est regrettable, mais le défi d'attraper toutes les fleurs est une épreuve pas si simpliste en soi Dans ses meilleurs moments, le jeu rappelle parfois l'universalisme d'un Mario Odyssey rétréci en 2D grâce à la pulsion de lootite favorisée par une certaine technicité. Dommage que cette dernière ne soit pas plus incitée par de la souplesse ergonomique, par exemple en terme de va-et-vient entre les niveaux, qui manque au tracé des stages plutôt que d'insérer des traditionnels mini-jeux bonus éculés totalement dispensables. Les boss ont le mérite d'exister mais écopent d'un syndrome trop répandu dans des jeux à base de plateforme (comme DKC ou Sonic) à savoir des bons patterns mais une faiblesse flagrante.
Notre Gros Ours et son pouce-martyr auront tenu au terme de cette triple session live sur ce jeu décidément plein de surprises. Qui l'aurait cru ! Il aura fait preuve lors de certaines séquences d'un doigté légendaire et d'une grande logique/maîtrise des techniques de gameplay pour chopper ces fleurs sataniques. Une exquise idée de live sur ce bon jeu désormais terminé, pas si mineur que cela et dont le savoir-faire de Nintendo serait presque capable de terrasser son défaut initial : être en mesure de marquer réellement.