Je déteste la Saturn pour une unique raison: elle est responsable de l'échec de la Dreamcast et de la fin de SEGA sur le marché des consoles.
A la fin des années 90 et la suprématie de la Playstation sur le marché face à la N64 et loin derrière la Saturn, SEGA par des choix foireux ont détruit leur propre image avec cette console.
Du coup lorsque la Dreamcast sort dans nos contrées à cette même période, c'est l'image négatif qu'on avait de la Saturn qui a nuit à la Dreamcast et c'est bien triste dans le sens ou cette console avait un potentiel énorme pour l'époque.
Autant la Saturn était en retard lors de sa sortie face à la PS1 et la N64, autant la Dreamcast était en avance face à la PS2 et GC, elle avait toute les armes pour batailler et reprendre sa place.
Malheureusement la Dreamcast VS la PS2 a beaucoup été associé à la Saturn VS la PS1 et on connait la suite, la Dreamcast a été boudée et bidée...
Après en creusant plus on ne peux pas en vouloir à la Saturn mais plutôt à SEGA qui, en voulant rester leader sur le marché a upgradé de longues année sa MD (la dé-popularisant progressivement: 32x, Mega Cd...) puis a sortis dans la hâte la Saturn pour prendre de cours Sony...quel choix désastreux...pourtant ils auraient pu retenir la leçon avec la MD face à la SNES...cette dernière pourtant sortie plus tard que la MD a rapidement dominé le marché...
Je pense que si SEGA avait gentiment laissé passer la phase de 1er génération de console 3d en oubliant la Saturn et en préparant le terrain pour sa Dreamcast ils n'en seraient pas là aujourd'hui et ce n'est pas une boxbox us à la con qui tiendrais tête à la PS4 mais bien une Dreamcast 3...
La Saturn est la console qui a vidé les caisses de SEGA et qui représente l'échec de sa SEGA dans toute sa splendeur condamnant dans le même temps sa petite soeur. Je ne nie pas qu'elle doit posséder de grands jeux mais pour le coup je n'ai jamais cherché à savoir ce qu'elle valait.
Je pense qu'il serait temps de "changer de disque" et de vivre dans le présent plutôt que dans le passé, non ? Et ce d'autant plus que non, justement, même du temps de la Dreamcast il y avait de gros problèmes de gestion dans l'entreprise et qui expliquent en grande partie son échec (j'y reviens un peu plus bas).
Que des joueurs aient été éventuellement "furieux contre la Saturn" à l'époque de la fin de production de la Dreamcast (ce qui pour moi n'est pas une attitude justifiée de la part de ces joueurs), soit, mais bon : ça fait maintenant depuis plus de quinze ans que Sega a arrêté de produire des consoles, donc peut-être serait-il temps d'évoluer un peu et de reconsidérer la Saturn et sa ludothèque, avec davantage de recul, non ? C'est un peu comme si un joueur refuse absolument d'acheter la PS4 sous prétexte que la "Playstation 1 a tué Sega" : c'est bon, quoi, maintenant il y a "prescription".
Par contre, vu que tu parles de la Megadrive, le Mega CD était très loin d'être une "erreur". Son problème, c'est qu'il est sorti un peu trop tard en occident et à un prix un peu trop élevé. En revanche, le Mega CD est sorti fin 1991 au Japon, donc en pleine époque de la PC Engine CD-ROM afin de concurrencer la console de NEC qui avait assez bien marché au Japon. L'idée de faire une extension CD-ROM de la Megadrive était vraiment dans l'air du temps et le timing de sortie était plutôt bon pour le Japon. De plus, la ludothèque du Mega CD n'est pas du tout honteuse, même si malheureusement un certain nombre de très bons jeux ne sont pas sortis du Japon. Du coup, le Mega CD s'est relativement bien vendu au Japon.
En revanche, l'erreur de Sega, ça a été vraiment la 32X : cette extension n'aurait jamais dû sortir !
Sinon, je ne pense pas que la "mauvaise image de la Saturn" soit responsable de l'image de la Dreamcast à l'époque de sa sortie, même si je ne dis pas que ça n'a pas joué contre Sega, mais cela ne me semble pas être une cause suffisante. Le lancement occidental de la Dreamcast a été réussi, les joueurs occidentaux étaient quand même nombreux à avoir "retourné leur veste" sur l'image de Sega quand la Dreamcast est sortie, par rapport à l'image qu'ils avaient de la Saturn (et réciproquement, je me dis que les Japonais ont dû être bien déçus par la Dreamcast par rapport à la Saturn), donc c'était bien la preuve qu'il était possible de regagner (ou de perdre) la faveur des joueurs. Et même cette histoire de campagne marketing de la PS2 n'est pas suffisante pour expliquer l'échec de la Dreamcast.
Néanmoins, Sega n'a pas su rassurer et faire venir les plus gros éditeurs-tiers, ils ont également merdé pour le Japon. Ainsi, la Dreamcast, c'était la misère au niveau des RPG, par rapport à ce que c'était sur Saturn, et en plus de ça Squaresoft était au "Japonais absent" (hum ! désolé ^^), donc ça ne pouvait que bider au Japon. Pour l'occident, Sega s'est mis EA à dos quand ils ont choisi, à la dernière minute, de remplacer la carte graphique de 3DFS (dont EA était actionnaire) au profit de NEC : la conséquence a été désastreuse vu que les jeux EA étaient très populaires aux Etats-Unis (du coup, c'est Sega qui a dû fournir ses propres jeux de sport).
En fait, on idéalise un peu trop la Dreamcast, on croit à tort qu'elle avait "tout pour elle" : du temps de sa conception, c'était aussi bordélique et chaotique qu'au temps de la Saturn, avec les mêmes entités Sega of America et Sega of Japan qui se tiraient dans les pattes. Nous, occidentaux, nous en rendons moins compte car la Dreamcast s'adressait davantage à nous, mais à mon avis les Japonais devaient avoir une mauvaise image de la Dreamcast par rapport à la Saturn qu'ils aimaient bien. Il y avait deux Sega différents, avec deux philosphies complètement opposées en 1997 : d'un côté, on avait Sega of Japan qui voulait arrêter le hardware afin de devenir éditeur-tiers, et de l'autre on avait Sega of America qui voulait rester dans le hardware. La carrière de la Dreamcast a été délibérément sabotée par Sega of Japan, qui a viré le président de Sega of America au profit d'un mec anti-hardware (Peter Moore, qui a ensuite été engagé chez Microsoft pour la première Xbox).
Résultat : Sega of Japan s'est très peu impliqué pour le marché japonais, puis le suivi du marché américain a été mal assuré après le lancement pourtant réussi, les gros éditeurs-tiers comme EA et Squaresoft n'avaient pas confiance en Sega (vu que c'était le bordel chez eux, qu'ils changeaient d'avis comme de chemise, décidant de changer de hardware au dernier moment, etc.).
Et puis la sortie de la Playstation 2 a été un facteur aggravant, qui met d'ailleurs en lumière une autre erreur de la Dreamcast dans sa conception : pourquoi Sega n'a-t-il pas décidé d'adopter lui-même le support DVD (alors que le Mega CD et la Saturn avaient adopté le support CD, on pouvait d'ailleurs se servir de ces consoles pour écouter des CD) ? C'était le moment, le support DVD gagnait de plus en plus en popularité vers 1997. Grosse erreur de Sega !
Dommage aussi de ne pas avoir fait en sorte que la Dreamcast soit rétro-compatible avec la Saturn (alors que la PS2 était rétrocompatible avec la Playstation) : ça aurait pu rassurer un peu les possesseurs de l'ancienne console, permettre de faire vivre la Saturn un peu plus longtemps au Japon et d'assurer une meilleure transition pour le changement de génération.
Pour finir, Sega of Japan a préféré "euthanasier" prématurément leur console afin de faire ce qu'ils avaient voulu faire depuis 1997 : devenir éditeur-tiers.
Bref, la Saturn et la Dreamcast partagent le même problème : les décisions débiles de Sega et les dissensions entre leurs structures internes. Le reste (la Saturn difficile à programmer, le marketing de Sony), c'est un détail.
C'est pour ça qu'il serait un peu temps de "désidéaliser" le Sega des années 90, de "dédiaboliser" le Sony de la même époque, et de considérer la ludothèque de la Saturn avec un peu plus de recul et sans animosité.
En ce qui concerne la fameuse guerre 2D/3D, je regrette toujours que la 3D ait à ce point dominé le marché au point de faire pratiquement disparaître la 2D des consoles de salon à la fin des années 90. C'est dommage que la 2D et la 3D n'aient pas davantage cohabité, comme c'était le cas dans le domaine du dessin animé (même si maintenant, les gros studios américains ont pratiquement tous abandonné la 2D au profit de la 3D, mais les dessins animés en 2D continuent toujours à sortir en France et au Japon). Pour la Saturn, ils auraient presque pu s'en tenir à leur plan initial d'avoir une 3D "préhistorique" pour en faire essentiellement une console 2D, ou alors il aurait fallu reporter la sortie de la Saturn. Mais bon, c'est comme ça.
Voilà, c'est référencé. Pour que je ne loupe pas tes prochaines critiques, tu peux soit me faire un mp, soit les poster dans le topic. Ce serait aussi cool que tu fasses une en-tête dans ce genre :
exemple d'en-tête ▼▲
Super Castlevania IV Genre : plate-forme Développeur : Konami Editeur : Konami Sortie : 1992 Testé sur : console virtuelle WiiU
J'aimais plutôt bien Keio 2, même si je l'ai pas fini. C'est effectivement un jeu assez inventif et rigolo. Je me souviens par exemple du jeu de Mah Jong géant qui m'avait fait marrer. Par contre, dans le genre jeu de plateformes japonais délirant, le must pour moi reste Popful Mail sur Mega CD. Une pépite ce jeu, avec des doublages anglais extraordinaires.
Pour ce qui est des raisons de la débâcle de la Saturn, j'en sais rien pour ma part, mais j'ai des tas de bons souvenirs sur cette console, autant sur des jeux 2D que 3D, donc personnellement je n'y changerais rien ^^
Quant à moi, je me suis enfin motivé à finir Nanatsu kaze no shima monogatari (« L'histoire de l'île aux sept vents »). Ça me tentait depuis longtemps, notamment car il avait eu la note incroyable de 98% dans Joypad.
J'ai d'ailleurs retrouvé ce petit test :
Spoiler ▼▲
C'est en effet une grande fable sous la forme d'un jeu d'aventure, développé par Givro, édité par Enix et sorti sur Saturn uniquement au Japon en novembre 97.
On incarne Garp, un dragon bedonnant dont l'œuf éclot au-dessus d'une île peuplée de personnages et de créatures tous plus étranges les uns que les autres. Au fil des 12 chapitres, le but sera d'apprendre à utiliser 7 vents et de découvrir le mystère de notre arrivée sur l'île. Le gameplay consiste en grande partie à parler aux habitants, à trouver des objets, à capturer ou à pêcher de nombreuses petites bestioles (il y a un côté collectionnite pas trop mal) et à résoudre quelques énigmes.
Pour progresser et découvrir de nouvelles zones, on s'aide de trois compagnons qu'on obtient au fil du jeu et qui nous permettent de voler ou de déblayer différents obstacles.
Les vents qu'on apprend font aussi office de nouveaux pouvoirs permettant de débloquer des zones, de vaincre les rares ennemis ou de résoudre des énigmes.
Il n'y a quasiment aucun combat et tout reste enfantin (même s'il y a des passages assez sombres vers la fin). Les chapitres proposent en général un objectif principal (soigner le mal de dents d'un monstre souterrain pour arrêter un tremblement de terre, endormir un énorme bébé de pierre pour qu'il arrête de pleurer des cailloux sur le chemin, etc.).
La grande qualité du jeu, ce sont ses somptueux décors 2D dessinés à la main, ainsi que le design des personnages et les animations. Il y a aussi quelques séquences vidéo FMV très bien réalisées, notamment une de plusieurs minutes vers la fin qui est un vrai petit film d'animation (https://youtu.be/YIAoIOLVayg?t=1601), et chaque créature est illustrée dans un grand livre qu'on peut consulter dans le jeu. La patte artistique est partout et rend l'expérience plaisante, même pour quelqu'un qui ne comprend pas grand chose aux dialogues (comme moi).
Le jeu était vendu avec un second CD comportant les dessins d'origine et des croquis au format bitmap :
Côté défauts, le plus gros pour un Français est bien sûr la langue : impossible d'arriver au bout sans soluce (plusieurs fois, on nous demande d'écrire des mots manuellement, et les énigmes se corsent vers la fin). Le pire est que la seule soluce entière que j'ai trouvée est en japonais (heureusement, google traduction marche plutôt bien).
Un autre défaut, c'est la lenteur des mouvements et des actions du personnage (et le chargement de 2 secondes entre chaque écran). Appeler un compagnon, donner un objet, entrer dans une maison... tout prend du temps, et ça devient pénible à mesure que la carte devient plus vaste.
Enfin, les bruitages sont inégaux. Certains sont agréables, mais ceux qu'on entend le plus souvent sont ratés et horripilants (les bruits de pas du héros et des compagnons). C'est dommage car ça tranche avec les décors magnifiques.
Malgré tout, ce jeu est l'un des plus remarquables de la console, et sûrement de sa génération. C'est une aventure longue, pleine de poésie à la japonaise et esthétiquement superbe.
Malheureusement, si on ne comprend pas le Japonais, il faut être très motivé et accepter de passer à côté d'une bonne partie de l'histoire. Sinon, il vaut mieux attendre la traduction qui n'arrivera jamais ^^
Ouep il y a énormément de kanas, et surtout des katakanas utilisés pour les nombreux noms propres de bestioles et personnages, et les onomatopées. Les kanjis sont rares effectivement. Ça reste un jeu pensé pour les enfants (sans être neuneu !), donc si t'as des bases en japonais ou si tu veux apprendre, oui tu peux te faire ce jeu un de ces 4.
J'arrive maintenant à lire tous les kanas (et même à les écrire correctement de mémoire, dans l'ordre alphabétique japonais), mais je lis encore trèèèès lentement. J'ai encore pas mal de progrès à faire pour avoir une lecture fluide des kanas, je dois continuer à m'exercer sur la lecture. Pour les kanjis, je les apprends petit à petit (en les traçant également tout en respectant le bon ordre des tracés, j'en connais quelques dizaines de vue sans pour autant être encore capable de les tracer de mémoire), ce qui me permet également d'acquérir du vocabulaire petit à petit, mais j'ai encore pas mal de vocabulaire à apprendre. J'apprends aussi la grammaire petit à petit (je connais plus ou moins le rôle des particules, mais je suis loin de maîtriser tout ça pour l'instant).
Bref, je ne me sens pas encore prêt à faire un vrai jeu d'aventure tout en japonais (alors que pour un RPG comme Tengai Makyoû, ça passe hormis deux ou trois petits passages problématiques qui demandent de connaître un peu la langue), mais j'espère que ça viendra petit à petit pour qu'ensuite je me fasse plaisir avec tous ces jeux Saturn (et même PC Engine) qui ne sont jamais sortis du Japon. Peut-être dans un an, on verra bien. :-)
Rudolf, tes 3 dernières critiques sont excellentes et dignes de figurer dans le référencement des critiques, tu ne veux pas que je les archives ?
Ah, si tu veux, oui. :-)
(il faudrait aussi que je me bouge pour faire ma petite synthèse sur Tengai Makyou The 4th Apocalypse)
Je déteste la Saturn pour une unique raison: elle est responsable de l'échec de la Dreamcast et de la fin de SEGA sur le marché des consoles.
A la fin des années 90 et la suprématie de la Playstation sur le marché face à la N64 et loin derrière la Saturn, SEGA par des choix foireux ont détruit leur propre image avec cette console.
Du coup lorsque la Dreamcast sort dans nos contrées à cette même période, c'est l'image négatif qu'on avait de la Saturn qui a nuit à la Dreamcast et c'est bien triste dans le sens ou cette console avait un potentiel énorme pour l'époque.
Autant la Saturn était en retard lors de sa sortie face à la PS1 et la N64, autant la Dreamcast était en avance face à la PS2 et GC, elle avait toute les armes pour batailler et reprendre sa place.
Malheureusement la Dreamcast VS la PS2 a beaucoup été associé à la Saturn VS la PS1 et on connait la suite, la Dreamcast a été boudée et bidée...
Après en creusant plus on ne peux pas en vouloir à la Saturn mais plutôt à SEGA qui, en voulant rester leader sur le marché a upgradé de longues année sa MD (la dé-popularisant progressivement: 32x, Mega Cd...) puis a sortis dans la hâte la Saturn pour prendre de cours Sony...quel choix désastreux...pourtant ils auraient pu retenir la leçon avec la MD face à la SNES...cette dernière pourtant sortie plus tard que la MD a rapidement dominé le marché...
Je pense que si SEGA avait gentiment laissé passer la phase de 1er génération de console 3d en oubliant la Saturn et en préparant le terrain pour sa Dreamcast ils n'en seraient pas là aujourd'hui et ce n'est pas une boxbox us à la con qui tiendrais tête à la PS4 mais bien une Dreamcast 3...
La Saturn est la console qui a vidé les caisses de SEGA et qui représente l'échec de sa SEGA dans toute sa splendeur condamnant dans le même temps sa petite soeur. Je ne nie pas qu'elle doit posséder de grands jeux mais pour le coup je n'ai jamais cherché à savoir ce qu'elle valait.
Je pense qu'il serait temps de "changer de disque" et de vivre dans le présent plutôt que dans le passé, non ? Et ce d'autant plus que non, justement, même du temps de la Dreamcast il y avait de gros problèmes de gestion dans l'entreprise et qui expliquent en grande partie son échec (j'y reviens un peu plus bas).
Que des joueurs aient été éventuellement "furieux contre la Saturn" à l'époque de la fin de production de la Dreamcast (ce qui pour moi n'est pas une attitude justifiée de la part de ces joueurs), soit, mais bon : ça fait maintenant depuis plus de quinze ans que Sega a arrêté de produire des consoles, donc peut-être serait-il temps d'évoluer un peu et de reconsidérer la Saturn et sa ludothèque, avec davantage de recul, non ? C'est un peu comme si un joueur refuse absolument d'acheter la PS4 sous prétexte que la "Playstation 1 a tué Sega" : c'est bon, quoi, maintenant il y a "prescription".
Par contre, vu que tu parles de la Megadrive, le Mega CD était très loin d'être une "erreur". Son problème, c'est qu'il est sorti un peu trop tard en occident et à un prix un peu trop élevé. En revanche, le Mega CD est sorti fin 1991 au Japon, donc en pleine époque de la PC Engine CD-ROM afin de concurrencer la console de NEC qui avait assez bien marché au Japon. L'idée de faire une extension CD-ROM de la Megadrive était vraiment dans l'air du temps et le timing de sortie était plutôt bon pour le Japon. De plus, la ludothèque du Mega CD n'est pas du tout honteuse, même si malheureusement un certain nombre de très bons jeux ne sont pas sortis du Japon. Du coup, le Mega CD s'est relativement bien vendu au Japon.
En revanche, l'erreur de Sega, ça a été vraiment la 32X : cette extension n'aurait jamais dû sortir !
Sinon, je ne pense pas que la "mauvaise image de la Saturn" soit responsable de l'image de la Dreamcast à l'époque de sa sortie, même si je ne dis pas que ça n'a pas joué contre Sega, mais cela ne me semble pas être une cause suffisante. Le lancement occidental de la Dreamcast a été réussi, les joueurs occidentaux étaient quand même nombreux à avoir "retourné leur veste" sur l'image de Sega quand la Dreamcast est sortie, par rapport à l'image qu'ils avaient de la Saturn (et réciproquement, je me dis que les Japonais ont dû être bien déçus par la Dreamcast par rapport à la Saturn), donc c'était bien la preuve qu'il était possible de regagner (ou de perdre) la faveur des joueurs. Et même cette histoire de campagne marketing de la PS2 n'est pas suffisante pour expliquer l'échec de la Dreamcast.
Néanmoins, Sega n'a pas su rassurer et faire venir les plus gros éditeurs-tiers, ils ont également merdé pour le Japon. Ainsi, la Dreamcast, c'était la misère au niveau des RPG, par rapport à ce que c'était sur Saturn, et en plus de ça Squaresoft était au "Japonais absent" (hum ! désolé ^^), donc ça ne pouvait que bider au Japon. Pour l'occident, Sega s'est mis EA à dos quand ils ont choisi, à la dernière minute, de remplacer la carte graphique de 3DFS (dont EA était actionnaire) au profit de NEC : la conséquence a été désastreuse vu que les jeux EA étaient très populaires aux Etats-Unis (du coup, c'est Sega qui a dû fournir ses propres jeux de sport).
En fait, on idéalise un peu trop la Dreamcast, on croit à tort qu'elle avait "tout pour elle" : du temps de sa conception, c'était aussi bordélique et chaotique qu'au temps de la Saturn, avec les mêmes entités Sega of America et Sega of Japan qui se tiraient dans les pattes. Nous, occidentaux, nous en rendons moins compte car la Dreamcast s'adressait davantage à nous, mais à mon avis les Japonais devaient avoir une mauvaise image de la Dreamcast par rapport à la Saturn qu'ils aimaient bien. Il y avait deux Sega différents, avec deux philosphies complètement opposées en 1997 : d'un côté, on avait Sega of Japan qui voulait arrêter le hardware afin de devenir éditeur-tiers, et de l'autre on avait Sega of America qui voulait rester dans le hardware. La carrière de la Dreamcast a été délibérément sabotée par Sega of Japan, qui a viré le président de Sega of America au profit d'un mec anti-hardware (Peter Moore, qui a ensuite été engagé chez Microsoft pour la première Xbox).
Résultat : Sega of Japan s'est très peu impliqué pour le marché japonais, puis le suivi du marché américain a été mal assuré après le lancement pourtant réussi, les gros éditeurs-tiers comme EA et Squaresoft n'avaient pas confiance en Sega (vu que c'était le bordel chez eux, qu'ils changeaient d'avis comme de chemise, décidant de changer de hardware au dernier moment, etc.).
Et puis la sortie de la Playstation 2 a été un facteur aggravant, qui met d'ailleurs en lumière une autre erreur de la Dreamcast dans sa conception : pourquoi Sega n'a-t-il pas décidé d'adopter lui-même le support DVD (alors que le Mega CD et la Saturn avaient adopté le support CD, on pouvait d'ailleurs se servir de ces consoles pour écouter des CD) ? C'était le moment, le support DVD gagnait de plus en plus en popularité vers 1997. Grosse erreur de Sega !
Dommage aussi de ne pas avoir fait en sorte que la Dreamcast soit rétro-compatible avec la Saturn (alors que la PS2 était rétrocompatible avec la Playstation) : ça aurait pu rassurer un peu les possesseurs de l'ancienne console, permettre de faire vivre la Saturn un peu plus longtemps au Japon et d'assurer une meilleure transition pour le changement de génération.
Pour finir, Sega of Japan a préféré "euthanasier" prématurément leur console afin de faire ce qu'ils avaient voulu faire depuis 1997 : devenir éditeur-tiers.
Bref, la Saturn et la Dreamcast partagent le même problème : les décisions débiles de Sega et les dissensions entre leurs structures internes. Le reste (la Saturn difficile à programmer, le marketing de Sony), c'est un détail.
C'est pour ça qu'il serait un peu temps de "désidéaliser" le Sega des années 90, de "dédiaboliser" le Sony de la même époque, et de considérer la ludothèque de la Saturn avec un peu plus de recul et sans animosité.
En ce qui concerne la fameuse guerre 2D/3D, je regrette toujours que la 3D ait à ce point dominé le marché au point de faire pratiquement disparaître la 2D des consoles de salon à la fin des années 90. C'est dommage que la 2D et la 3D n'aient pas davantage cohabité, comme c'était le cas dans le domaine du dessin animé (même si maintenant, les gros studios américains ont pratiquement tous abandonné la 2D au profit de la 3D, mais les dessins animés en 2D continuent toujours à sortir en France et au Japon). Pour la Saturn, ils auraient presque pu s'en tenir à leur plan initial d'avoir une 3D "préhistorique" pour en faire essentiellement une console 2D, ou alors il aurait fallu reporter la sortie de la Saturn. Mais bon, c'est comme ça.
Voilà, c'est référencé. Pour que je ne loupe pas tes prochaines critiques, tu peux soit me faire un mp, soit les poster dans le topic. Ce serait aussi cool que tu fasses une en-tête dans ce genre :
J'aimais plutôt bien Keio 2, même si je l'ai pas fini. C'est effectivement un jeu assez inventif et rigolo. Je me souviens par exemple du jeu de Mah Jong géant qui m'avait fait marrer. Par contre, dans le genre jeu de plateformes japonais délirant, le must pour moi reste Popful Mail sur Mega CD. Une pépite ce jeu, avec des doublages anglais extraordinaires.
Pour ce qui est des raisons de la débâcle de la Saturn, j'en sais rien pour ma part, mais j'ai des tas de bons souvenirs sur cette console, autant sur des jeux 2D que 3D, donc personnellement je n'y changerais rien ^^
Quant à moi, je me suis enfin motivé à finir Nanatsu kaze no shima monogatari (« L'histoire de l'île aux sept vents »). Ça me tentait depuis longtemps, notamment car il avait eu la note incroyable de 98% dans Joypad.
J'ai d'ailleurs retrouvé ce petit test :
C'est en effet une grande fable sous la forme d'un jeu d'aventure, développé par Givro, édité par Enix et sorti sur Saturn uniquement au Japon en novembre 97.
On incarne Garp, un dragon bedonnant dont l'œuf éclot au-dessus d'une île peuplée de personnages et de créatures tous plus étranges les uns que les autres. Au fil des 12 chapitres, le but sera d'apprendre à utiliser 7 vents et de découvrir le mystère de notre arrivée sur l'île. Le gameplay consiste en grande partie à parler aux habitants, à trouver des objets, à capturer ou à pêcher de nombreuses petites bestioles (il y a un côté collectionnite pas trop mal) et à résoudre quelques énigmes.
Pour progresser et découvrir de nouvelles zones, on s'aide de trois compagnons qu'on obtient au fil du jeu et qui nous permettent de voler ou de déblayer différents obstacles.
Les vents qu'on apprend font aussi office de nouveaux pouvoirs permettant de débloquer des zones, de vaincre les rares ennemis ou de résoudre des énigmes.
Il n'y a quasiment aucun combat et tout reste enfantin (même s'il y a des passages assez sombres vers la fin). Les chapitres proposent en général un objectif principal (soigner le mal de dents d'un monstre souterrain pour arrêter un tremblement de terre, endormir un énorme bébé de pierre pour qu'il arrête de pleurer des cailloux sur le chemin, etc.).
La grande qualité du jeu, ce sont ses somptueux décors 2D dessinés à la main, ainsi que le design des personnages et les animations. Il y a aussi quelques séquences vidéo FMV très bien réalisées, notamment une de plusieurs minutes vers la fin qui est un vrai petit film d'animation (https://youtu.be/YIAoIOLVayg?t=1601), et chaque créature est illustrée dans un grand livre qu'on peut consulter dans le jeu. La patte artistique est partout et rend l'expérience plaisante, même pour quelqu'un qui ne comprend pas grand chose aux dialogues (comme moi).
Le jeu était vendu avec un second CD comportant les dessins d'origine et des croquis au format bitmap :
Côté défauts, le plus gros pour un Français est bien sûr la langue : impossible d'arriver au bout sans soluce (plusieurs fois, on nous demande d'écrire des mots manuellement, et les énigmes se corsent vers la fin). Le pire est que la seule soluce entière que j'ai trouvée est en japonais (heureusement, google traduction marche plutôt bien).
Un autre défaut, c'est la lenteur des mouvements et des actions du personnage (et le chargement de 2 secondes entre chaque écran). Appeler un compagnon, donner un objet, entrer dans une maison... tout prend du temps, et ça devient pénible à mesure que la carte devient plus vaste.
Enfin, les bruitages sont inégaux. Certains sont agréables, mais ceux qu'on entend le plus souvent sont ratés et horripilants (les bruits de pas du héros et des compagnons). C'est dommage car ça tranche avec les décors magnifiques.
Malgré tout, ce jeu est l'un des plus remarquables de la console, et sûrement de sa génération. C'est une aventure longue, pleine de poésie à la japonaise et esthétiquement superbe.
Malheureusement, si on ne comprend pas le Japonais, il faut être très motivé et accepter de passer à côté d'une bonne partie de l'histoire. Sinon, il vaut mieux attendre la traduction qui n'arrivera jamais ^^
Super ! Merci pour la découverte, je n'en avais jamais entendu parler !
J'ai jeté un petit coup d'oeil à une vidéo et ça a l'air superbe. Je remarque d'ailleurs qu'il y a très peu de kanjis, presque tout est en kana.
Bon, je ne sais pas quand, mais je pense que j'y jetterai un petit coup d'oeil.
Sinon, il faut toujours que je fasse ma petite présentation de Tengai Makyo 4th Apocalypse, parce que ce jeu le mérite aussi.
Ouep il y a énormément de kanas, et surtout des katakanas utilisés pour les nombreux noms propres de bestioles et personnages, et les onomatopées. Les kanjis sont rares effectivement. Ça reste un jeu pensé pour les enfants (sans être neuneu !), donc si t'as des bases en japonais ou si tu veux apprendre, oui tu peux te faire ce jeu un de ces 4.
J'arrive maintenant à lire tous les kanas (et même à les écrire correctement de mémoire, dans l'ordre alphabétique japonais), mais je lis encore trèèèès lentement. J'ai encore pas mal de progrès à faire pour avoir une lecture fluide des kanas, je dois continuer à m'exercer sur la lecture. Pour les kanjis, je les apprends petit à petit (en les traçant également tout en respectant le bon ordre des tracés, j'en connais quelques dizaines de vue sans pour autant être encore capable de les tracer de mémoire), ce qui me permet également d'acquérir du vocabulaire petit à petit, mais j'ai encore pas mal de vocabulaire à apprendre. J'apprends aussi la grammaire petit à petit (je connais plus ou moins le rôle des particules, mais je suis loin de maîtriser tout ça pour l'instant).
Bref, je ne me sens pas encore prêt à faire un vrai jeu d'aventure tout en japonais (alors que pour un RPG comme Tengai Makyoû, ça passe hormis deux ou trois petits passages problématiques qui demandent de connaître un peu la langue), mais j'espère que ça viendra petit à petit pour qu'ensuite je me fasse plaisir avec tous ces jeux Saturn (et même PC Engine) qui ne sont jamais sortis du Japon. Peut-être dans un an, on verra bien. :-)
@rudolf : Moi aussi ça m'intéresserait d'apprendre le japonais.
C'est quoi ta méthode ? Cours particulier, etc. ?
En combien de temps as-tu fais des progrès significatifs ?
Merci d'avance.