Pour moi ce n'est pas moins bon ni meilleur qu'un "20 secondes", donc de ce point de vue oui c'est une bonne reprise, car VH avait mis la barre assez haute.
Lu Solo Tome 3: Le monde cannibale de Oscar Martin.
Dans un monde ravagé peuplé de mutants, Solo part chasser pour nourrir sa famille. A son retour, il découvre que sa famille a disparu. Commence alors une course contre la montre pour Solo. Chaque minute qui passe rapproche sa famille d'une mort certaine. Car dans ce monde cannibale où chacun cherche à manger l'autre, la survie ne tient qu'à un fil. Solo réussira-t-il à sauver sa famille et finalement à se sauver lui-même?
Ce troisième tome est donc le dernier et signe la fin des aventures de Solo, le rat anthropomorphe. Le monde créé par l'imagination fertile de l'auteur espagnol Oscar Martin paraît dans ce troisième opus plus dangereux que jamais. Cet univers, largement inspiré de celui de Mad Max, montre les dérives d'un monde où plus personne ne peut faire confiance à personne et où la chaîne alimentaire se retrouve bloquée tout en haut de l'échelle. Il n'y a plus que des prédateurs et à travers le regard de Solo et le fil de ses pensées, on bascule dans une réalité cruelle et sans pitié. La moindre parenthèse heureuse n'est que temporaire et est vouée à ne jamais durer.
Le personnage d'Oscar Martin cherche à toute force à échapper à son destin et à sa condition pour s'y faire ramener brutalement sans cesse, malgré lui. Solo est condamné à demeurer seul, malgré tous ses efforts pour transmettre et faire perdurer d'une façon ou d'une autre sa mémoire.
L'histoire est menée tambour battant, à un rythme presque frénétique dans cette course pour la survie et le dessin, pourrait presque être qualifié de tendre s'il n'était pas si empreint de brutalité et de violence. Oscar Martin a travaillé longtemps dans l'animation et cela se sent. Les visages son très expressifs, les personnages tout en rondeurs, et la mise en scène et le découpage sont très cinématographiques.
Une série qui marque le cerveau au fer rouge.
Lu Traquemage Tome 2: Le chant vaseux de la sirène de Lupano et Relom.
Pistolin, petit producteur de fromage de cornebique appelé le Pécadou, voit son cheptel se faire anéantir lors d'un conflit par les armées d'un des sept grands mages. Jugeant les mages comme une plaie pour l'humanité, il décide de partir les décimer un à un en compagnie de la seule survivante de son troupeau, Myrtille, et d'une fée alcoolique dénommée Pompette. Le premier mage choisi est Koberon l'étincelant, grand amateur à ses heures perdues de chair de sirène. Un combat sans merci se prépare... ou pas.
Lupano, l'un des scénaristes actuel les plus en vue et à qui l'on doit entre autres des séries telles que Les vieux fourneaux, L'homme qui n'aimait pas les armes à feu ou encore Alim le tanneur, continue son association avec Relom, créateur de la remarquable série Andy et Gina chez Fluide Glacial, pour une aventure haute en couleurs.
Cette série de "Rural Fantasy" se veut décalée sur un ton humoristique. Pistolin est l'anti-héros par excellence: gaffeur, lâche et un tantinet imbécile sur les bords. Les autres personnages ne sont pas en reste et sont tout aussi pathétiques et hilarants les uns que les autres, grâce soit rendue au trait de Relom qui rehausse le grotesque des personnages. L'aventure réussit malgré ces portraits au vitriol à maintenir un intérêt de par son univers développé et captivant. Le rythme est bon et le lecteur est amené à se demander comment diable va faire Pistolin pour se défaire de ces mages aux pouvoirs défiants l'entendement.
Si le premier tome de Traquemage posait les marques d'un univers, ce deuxième tome s'en approprie totalement les codes pour dépeindre une épopée rocambolesque à l'humour aussi savoureux qu'un bon fromage de Pécadou.
Lu Forçats Tome 2: Le prix de la liberté de Bedouel et Perna.
En 1923, de retour de Cayenne où il a découvert l'enfer du bagne, le grand reporter Albert Londres tente par tous les moyens de faire libérer le forçat Eugène Dieudonné avec qui il s'est lié d'amitié pendant son reportage. Ce dernier a été injustement accusé de meurtre ainsi que d'avoir été membre de la tristement célèbre bande à Bonnot. Mais si l'opinion publique soutient Albert Londres et s'offusque des conditions de détention de Dieudonné dans le bagne de Guyane, la justice française rechigne à revenir sur ce qui ressemble incontestablement à une erreur judiciaire.
Cependant, le temps presse. La durée de vie n'est pas si longue en Guyane, et Dieudonné n'a qu'une seule idée en tête: quitter cet enfer vert, même s'il doit en mourir.
Inspiré de faits réels mais néanmoins quelque peu romancé, ce deuxième tome clôture un diptyque maîtrisé de bout en bout. Tandis que le premier tome présentait le bagne et les conditions de détention épouvantables qui y régnaient, ce deuxième tome s’appesantit plus sur le combat des deux protagonistes pour cette liberté chérie faisant office de phare dans le brouillard où nage Eugène. Malgré son évasion puis la grâce de la justice française, il devra porter jusqu'à sa mort les stigmates de son enfermement.
Le reportage brûlot de Londres sur le bagne de Cayenne est encore aujourd'hui cité comme une référence sur l'engagement du journalisme et a littéralement déclenché un séisme dans l'opinion publique. Le coup porté est tel que l'état français se verra contraint, quelques temps plus tard, de fermer définitivement cette parenthèse honteuse du bagne et ces pratiques carcérales d'un autre temps.
Un récit documenté, efficace et haletant, emmené avec brio par Patrice Perna, ex-journaliste, ainsi que par Fabien Bedouel, au dessin contrasté aussi incisif que percutant.
Lu Apparitions Disparitions et autres mouvements de Eric Lambé et Philippe de Pierpont.
Cet épais volume rassemble trois bandes dessinées parues initialement chez divers éditeurs. Il comprend Alberto G. éditée en 2003 aux éditions Acte Sud - Frémok, La pluie sortie initialement en 2005 chez Casterman et Un voyage parue chez Futuropolis en 2008.
Les éditions Actes Sud - Frémok offrent donc le moyen de découvrir plus en profondeur l'univers des auteurs de Paysage après la bataille, fauve d'or 2017 du festival de la bande dessinée d'Angoulême. Alberto G. raconte l'histoire d'un artiste plasticien obsédé toute sa vie par sa première oeuvre qu'il n'a de cesse de retoucher. La pluie est l'histoire d'un jeune homme enfermé chez lui tandis qu'un déluge sans précédent s'abat sur la ville et fait monter drastiquement le niveau de l'eau. Un voyage raconte le périple d'un homme atteint d'un cancer en phase terminale et qui décide de partir sur les traces de son premier amour.
Si ces trois "mouvements" proposent des histoires et des personnages radicalement différents, elles ont de troublants points communs. Présentées de manière intimiste sous forme de monologues intérieurs, ces histoires se situent à des moments charnières de la vie des personnages et retranscrivent parfaitement le désarroi et la solitude dans lesquels ils sont plongés. Avec cette impression de manque que les protagonistes s'efforcent de combler à leur manière, le titre du recueil, Apparitions Disparitions, devient ainsi évocateur et rassemble de manière cohérente ses trois oeuvres.
C'est sobre et sensible, souvent silencieux et d'une justesse dans l'économie évocatrice du mot ou de l'image. Car les dessins de Eric Lambé ne sont pas en reste et présentent, grâce à un trait allant à l'essentiel et renforcé par l'utilisation du pastel, une émotion rare et une ambiance unique, empreinte d'une douce nostalgie.
Lu Last Man StoriesSoir de match de Bacci et Vivès.
A Paxtown City, juste avant l'arrivée de Richard Aldana dans la Vallée des Rois, la violence et la corruption pourrissent la ville. Aldana peine quelque peu à gérer son succès de champion de la FFC tandis que Milo Zotis a la main-mise sur la drogue, la prostitution et les jeux. Ce dernier compte sur une victoire de son équipe à la finale de Violent Ball pour asseoir encore un peu plus son emprise. Mais c'est sans compter sur H, flic infiltré dans son réseau, et le Corbeau, un mystérieux justicier à la justice expéditive. La contingence de tous ces personnages risquent fort de mettre le boxon dans Paxtown.
Les événements de ce spin-off se situent chronologiquement juste entre la série télévisée et les tome de la série mère Last Man. Ils se concentrent tout particulièrement sur l'histoire de H, l'ami énigmatique et insondable de Richard Aldana.
L'univers est cru et extrêmement violent, à la croisée entre Sin City de Franck Miller et Gunnm de Yukito Kishiro ou encore Cobra de Buichi Terasawa pour le tournoi de violent Ball. Mais bien qu'ayant des références visibles et nombreuses, la série est empreinte cependant d'une tonalité bien à elle, au second degré et à l'intrigue bien ficelée. C'est aisni avec un plaisir certain que le lecteur plonge dans le passé des personnages de Last Man et en apprend un peu plus sur l'univers de la série.
Bastien Vivès, l'auteur remarqué et remarquable de Polina ou plus récemment de Deux Soeurs, est toujours aux commandes, mais cette fois sans ses compères Balak et Sanlaville. C'est Alexis Bacci (The bikini Wars) qui prend le relais pour l'épauler. En résulte une empreinte graphique certes un peu moins stylisée, mais tout de même d'une incroyable cohérence avec la série mère.
Spin-off de qualité, Last Man Stories n'a pas grand chose à envier à ses aînés et enrichit encore un peu plus la saga à mi-chemin entre manga et bande dessinée franco-belge.
Pauline a décidé de partir en Syrakie pour épouser la cause du Grand Khalifat et combattre les troupes de Bashad. Evidemment, ses parents sont effondrés. Seule contre tous, Gina, sa téméraire amie travaillant pour une ONG, décide de partir sur place pour la tirer des griffes du piège dans lequel Pauline s'est fourrée. Fort heureusement, elle pourra aussi compter sur l'appui de sa tante Alice.
Cha et Dodo s'attaque au sujet ô combien brûlant que celui du terrorisme et de ces méthodes de recrutement. C'est traité de manière frontale et sans autre filtre que l'humour et la dérision. Le résultat est un peu particulier et si certains gags font mouche, d'autres mettent un peu mal à l'aise tant ils penchent du côté de la caricature. Le lecteur ne sait plus trop sur quel pied danser et finit par ne plus savoir où est la frontière entre la fiction de la réalité. Le trait de Cha, dans la tradition du Franco-belge humoristique, achève de donner un goût "farcesque" à la bande dessinée. Il faut un minimum de recul pour pouvoir apprécier l'oeuvre. A ne pas mettre donc, entre toutes les mains.
Lu La guerre des Sambres - Maxime et Constance Tome 3 de Boidin et Yslaire.
Durant les années 1790, le régime de la terreur s'installe. La république, encore fragile, lutte dans le sang pour éradiquer ceux qu'elle considère comme des traîtres. c'est dans cette atmosphère que Maxime de Sambre tente de trouver le salut et la sécurité pour lui et sa famille. Mais il n'est pas chose aisée de fuir à l'étranger, et les amis d'hier peuvent très bien se retrouver être les ennemis de demain. C'est dans ces circonstances funestes que Maxime va retomber sur Constance qu'il n'a plus vu depuis des années.
Sambre est la grande saga romantique et historique imaginée par Yslaire. La Guerre des Sambres, ici avec ce triptyque sur les grands parents du personnage principal, revient sur les origines de l'obsession des membres de cette famille pour les personnes ayant la curiosité génétique d'avoir les yeux rouges. C'est diablement bien écrit et documenté, dans un style qui emprunte ses plus beaux atours à la littérature. La reconstitution de l'époque, ici grâce au dessin superbe de Boidin est saisissante. La petite histoire rencontre l'histoire avec un grand H, et à travers la tourmente de ses personnages, le lecteur découvre une époque troublée qui a plus des allures de dictature sanguinaire que de république. La guillotine marche à plein régime, et Maxime fait preuve d'un instinct de survie et d'un cynisme affolant pour réussir à en réchapper.
La mise en couleur, comme dans tous les albums de Sambre, a son grain particulier et charmant. L'ensemble de l'album ressemble à une photographie en sépia où toutes les nuances de rouge se retrouvent rehaussées.
On aime cet univers ou pas, mais aucun autre album de bande dessinée ne ressemble à Sambre.
Lu Lanfeust de Troy Tome 1 - L'Ivoire du Magohamoth de Arleston et Tarquin
J'imagine qu'il est inutile de faire les présentations... C'est évidemment culte, un savant mélange de la BD comique franco-belge à un traitement d'une fantasy vraiment pulp (de jolies donzelles et un peu de gore) pour forger un univers fascinant et des personnages attachant quand bien même c'est un tome d'introduction très classique. Mais on le dévore et on a vite envie de voir la suite.
Les dessins de Tarquin sont sublimes et fourmillent de détails, il sait bien dessiner les héros, les filles, la tripaille et surtout de sublimes créatures dans de magnifiques décors. Le seul bémol reste les légers changements d'apparence des personnages sur les 15 premières planche où l'on sent que l'artiste se cherche un peu. Bref, c'est culte.
Pour moi ce n'est pas moins bon ni meilleur qu'un "20 secondes", donc de ce point de vue oui c'est une bonne reprise, car VH avait mis la barre assez haute.
Mais bon..!
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
Lu Solo Tome 3: Le monde cannibale de Oscar Martin.
Dans un monde ravagé peuplé de mutants, Solo part chasser pour nourrir sa famille. A son retour, il découvre que sa famille a disparu. Commence alors une course contre la montre pour Solo. Chaque minute qui passe rapproche sa famille d'une mort certaine. Car dans ce monde cannibale où chacun cherche à manger l'autre, la survie ne tient qu'à un fil. Solo réussira-t-il à sauver sa famille et finalement à se sauver lui-même?
Ce troisième tome est donc le dernier et signe la fin des aventures de Solo, le rat anthropomorphe. Le monde créé par l'imagination fertile de l'auteur espagnol Oscar Martin paraît dans ce troisième opus plus dangereux que jamais. Cet univers, largement inspiré de celui de Mad Max, montre les dérives d'un monde où plus personne ne peut faire confiance à personne et où la chaîne alimentaire se retrouve bloquée tout en haut de l'échelle. Il n'y a plus que des prédateurs et à travers le regard de Solo et le fil de ses pensées, on bascule dans une réalité cruelle et sans pitié. La moindre parenthèse heureuse n'est que temporaire et est vouée à ne jamais durer.
Le personnage d'Oscar Martin cherche à toute force à échapper à son destin et à sa condition pour s'y faire ramener brutalement sans cesse, malgré lui. Solo est condamné à demeurer seul, malgré tous ses efforts pour transmettre et faire perdurer d'une façon ou d'une autre sa mémoire.
L'histoire est menée tambour battant, à un rythme presque frénétique dans cette course pour la survie et le dessin, pourrait presque être qualifié de tendre s'il n'était pas si empreint de brutalité et de violence. Oscar Martin a travaillé longtemps dans l'animation et cela se sent. Les visages son très expressifs, les personnages tout en rondeurs, et la mise en scène et le découpage sont très cinématographiques.
Une série qui marque le cerveau au fer rouge.
Lu Traquemage Tome 2: Le chant vaseux de la sirène de Lupano et Relom.
Pistolin, petit producteur de fromage de cornebique appelé le Pécadou, voit son cheptel se faire anéantir lors d'un conflit par les armées d'un des sept grands mages. Jugeant les mages comme une plaie pour l'humanité, il décide de partir les décimer un à un en compagnie de la seule survivante de son troupeau, Myrtille, et d'une fée alcoolique dénommée Pompette. Le premier mage choisi est Koberon l'étincelant, grand amateur à ses heures perdues de chair de sirène. Un combat sans merci se prépare... ou pas.
Lupano, l'un des scénaristes actuel les plus en vue et à qui l'on doit entre autres des séries telles que Les vieux fourneaux, L'homme qui n'aimait pas les armes à feu ou encore Alim le tanneur, continue son association avec Relom, créateur de la remarquable série Andy et Gina chez Fluide Glacial, pour une aventure haute en couleurs.
Cette série de "Rural Fantasy" se veut décalée sur un ton humoristique. Pistolin est l'anti-héros par excellence: gaffeur, lâche et un tantinet imbécile sur les bords. Les autres personnages ne sont pas en reste et sont tout aussi pathétiques et hilarants les uns que les autres, grâce soit rendue au trait de Relom qui rehausse le grotesque des personnages. L'aventure réussit malgré ces portraits au vitriol à maintenir un intérêt de par son univers développé et captivant. Le rythme est bon et le lecteur est amené à se demander comment diable va faire Pistolin pour se défaire de ces mages aux pouvoirs défiants l'entendement.
Si le premier tome de Traquemage posait les marques d'un univers, ce deuxième tome s'en approprie totalement les codes pour dépeindre une épopée rocambolesque à l'humour aussi savoureux qu'un bon fromage de Pécadou.
Lu Forçats Tome 2: Le prix de la liberté de Bedouel et Perna.
En 1923, de retour de Cayenne où il a découvert l'enfer du bagne, le grand reporter Albert Londres tente par tous les moyens de faire libérer le forçat Eugène Dieudonné avec qui il s'est lié d'amitié pendant son reportage. Ce dernier a été injustement accusé de meurtre ainsi que d'avoir été membre de la tristement célèbre bande à Bonnot. Mais si l'opinion publique soutient Albert Londres et s'offusque des conditions de détention de Dieudonné dans le bagne de Guyane, la justice française rechigne à revenir sur ce qui ressemble incontestablement à une erreur judiciaire.
Cependant, le temps presse. La durée de vie n'est pas si longue en Guyane, et Dieudonné n'a qu'une seule idée en tête: quitter cet enfer vert, même s'il doit en mourir.
Inspiré de faits réels mais néanmoins quelque peu romancé, ce deuxième tome clôture un diptyque maîtrisé de bout en bout. Tandis que le premier tome présentait le bagne et les conditions de détention épouvantables qui y régnaient, ce deuxième tome s’appesantit plus sur le combat des deux protagonistes pour cette liberté chérie faisant office de phare dans le brouillard où nage Eugène. Malgré son évasion puis la grâce de la justice française, il devra porter jusqu'à sa mort les stigmates de son enfermement.
Le reportage brûlot de Londres sur le bagne de Cayenne est encore aujourd'hui cité comme une référence sur l'engagement du journalisme et a littéralement déclenché un séisme dans l'opinion publique. Le coup porté est tel que l'état français se verra contraint, quelques temps plus tard, de fermer définitivement cette parenthèse honteuse du bagne et ces pratiques carcérales d'un autre temps.
Un récit documenté, efficace et haletant, emmené avec brio par Patrice Perna, ex-journaliste, ainsi que par Fabien Bedouel, au dessin contrasté aussi incisif que percutant.
Une petite chronique bd, ça fait longtemps ;)
Lu Apparitions Disparitions et autres mouvements de Eric Lambé et Philippe de Pierpont.
Cet épais volume rassemble trois bandes dessinées parues initialement chez divers éditeurs. Il comprend Alberto G. éditée en 2003 aux éditions Acte Sud - Frémok, La pluie sortie initialement en 2005 chez Casterman et Un voyage parue chez Futuropolis en 2008.
Les éditions Actes Sud - Frémok offrent donc le moyen de découvrir plus en profondeur l'univers des auteurs de Paysage après la bataille, fauve d'or 2017 du festival de la bande dessinée d'Angoulême.
Alberto G. raconte l'histoire d'un artiste plasticien obsédé toute sa vie par sa première oeuvre qu'il n'a de cesse de retoucher.
La pluie est l'histoire d'un jeune homme enfermé chez lui tandis qu'un déluge sans précédent s'abat sur la ville et fait monter drastiquement le niveau de l'eau.
Un voyage raconte le périple d'un homme atteint d'un cancer en phase terminale et qui décide de partir sur les traces de son premier amour.
Si ces trois "mouvements" proposent des histoires et des personnages radicalement différents, elles ont de troublants points communs. Présentées de manière intimiste sous forme de monologues intérieurs, ces histoires se situent à des moments charnières de la vie des personnages et retranscrivent parfaitement le désarroi et la solitude dans lesquels ils sont plongés. Avec cette impression de manque que les protagonistes s'efforcent de combler à leur manière, le titre du recueil, Apparitions Disparitions, devient ainsi évocateur et rassemble de manière cohérente ses trois oeuvres.
C'est sobre et sensible, souvent silencieux et d'une justesse dans l'économie évocatrice du mot ou de l'image. Car les dessins de Eric Lambé ne sont pas en reste et présentent, grâce à un trait allant à l'essentiel et renforcé par l'utilisation du pastel, une émotion rare et une ambiance unique, empreinte d'une douce nostalgie.
Lu Last Man Stories Soir de match de Bacci et Vivès.
A Paxtown City, juste avant l'arrivée de Richard Aldana dans la Vallée des Rois, la violence et la corruption pourrissent la ville. Aldana peine quelque peu à gérer son succès de champion de la FFC tandis que Milo Zotis a la main-mise sur la drogue, la prostitution et les jeux. Ce dernier compte sur une victoire de son équipe à la finale de Violent Ball pour asseoir encore un peu plus son emprise. Mais c'est sans compter sur H, flic infiltré dans son réseau, et le Corbeau, un mystérieux justicier à la justice expéditive. La contingence de tous ces personnages risquent fort de mettre le boxon dans Paxtown.
Les événements de ce spin-off se situent chronologiquement juste entre la série télévisée et les tome de la série mère Last Man. Ils se concentrent tout particulièrement sur l'histoire de H, l'ami énigmatique et insondable de Richard Aldana.
L'univers est cru et extrêmement violent, à la croisée entre Sin City de Franck Miller et Gunnm de Yukito Kishiro ou encore Cobra de Buichi Terasawa pour le tournoi de violent Ball. Mais bien qu'ayant des références visibles et nombreuses, la série est empreinte cependant d'une tonalité bien à elle, au second degré et à l'intrigue bien ficelée. C'est aisni avec un plaisir certain que le lecteur plonge dans le passé des personnages de Last Man et en apprend un peu plus sur l'univers de la série.
Bastien Vivès, l'auteur remarqué et remarquable de Polina ou plus récemment de Deux Soeurs, est toujours aux commandes, mais cette fois sans ses compères Balak et Sanlaville. C'est Alexis Bacci (The bikini Wars) qui prend le relais pour l'épauler. En résulte une empreinte graphique certes un peu moins stylisée, mais tout de même d'une incroyable cohérence avec la série mère.
Spin-off de qualité, Last Man Stories n'a pas grand chose à envier à ses aînés et enrichit encore un peu plus la saga à mi-chemin entre manga et bande dessinée franco-belge.
Exact, mais je trouve aussi qu'il y a du comics chez Vivès... Les 3 en même temps quoi, impressionnant.
S’il y a quelqu’un qui doit tout à Bach, c’est bien Dieu.
Lu Le Voile Noir de Cha et Dodo.
Pauline a décidé de partir en Syrakie pour épouser la cause du Grand Khalifat et combattre les troupes de Bashad. Evidemment, ses parents sont effondrés. Seule contre tous, Gina, sa téméraire amie travaillant pour une ONG, décide de partir sur place pour la tirer des griffes du piège dans lequel Pauline s'est fourrée. Fort heureusement, elle pourra aussi compter sur l'appui de sa tante Alice.
Cha et Dodo s'attaque au sujet ô combien brûlant que celui du terrorisme et de ces méthodes de recrutement. C'est traité de manière frontale et sans autre filtre que l'humour et la dérision. Le résultat est un peu particulier et si certains gags font mouche, d'autres mettent un peu mal à l'aise tant ils penchent du côté de la caricature. Le lecteur ne sait plus trop sur quel pied danser et finit par ne plus savoir où est la frontière entre la fiction de la réalité. Le trait de Cha, dans la tradition du Franco-belge humoristique, achève de donner un goût "farcesque" à la bande dessinée. Il faut un minimum de recul pour pouvoir apprécier l'oeuvre. A ne pas mettre donc, entre toutes les mains.
Lu La guerre des Sambres - Maxime et Constance Tome 3 de Boidin et Yslaire.
Durant les années 1790, le régime de la terreur s'installe. La république, encore fragile, lutte dans le sang pour éradiquer ceux qu'elle considère comme des traîtres. c'est dans cette atmosphère que Maxime de Sambre tente de trouver le salut et la sécurité pour lui et sa famille. Mais il n'est pas chose aisée de fuir à l'étranger, et les amis d'hier peuvent très bien se retrouver être les ennemis de demain. C'est dans ces circonstances funestes que Maxime va retomber sur Constance qu'il n'a plus vu depuis des années.
Sambre est la grande saga romantique et historique imaginée par Yslaire. La Guerre des Sambres, ici avec ce triptyque sur les grands parents du personnage principal, revient sur les origines de l'obsession des membres de cette famille pour les personnes ayant la curiosité génétique d'avoir les yeux rouges. C'est diablement bien écrit et documenté, dans un style qui emprunte ses plus beaux atours à la littérature. La reconstitution de l'époque, ici grâce au dessin superbe de Boidin est saisissante. La petite histoire rencontre l'histoire avec un grand H, et à travers la tourmente de ses personnages, le lecteur découvre une époque troublée qui a plus des allures de dictature sanguinaire que de république. La guillotine marche à plein régime, et Maxime fait preuve d'un instinct de survie et d'un cynisme affolant pour réussir à en réchapper.
La mise en couleur, comme dans tous les albums de Sambre, a son grain particulier et charmant. L'ensemble de l'album ressemble à une photographie en sépia où toutes les nuances de rouge se retrouvent rehaussées.
On aime cet univers ou pas, mais aucun autre album de bande dessinée ne ressemble à Sambre.
Lu Lanfeust de Troy Tome 1 - L'Ivoire du Magohamoth de Arleston et Tarquin
J'imagine qu'il est inutile de faire les présentations... C'est évidemment culte, un savant mélange de la BD comique franco-belge à un traitement d'une fantasy vraiment pulp (de jolies donzelles et un peu de gore) pour forger un univers fascinant et des personnages attachant quand bien même c'est un tome d'introduction très classique. Mais on le dévore et on a vite envie de voir la suite.
Les dessins de Tarquin sont sublimes et fourmillent de détails, il sait bien dessiner les héros, les filles, la tripaille et surtout de sublimes créatures dans de magnifiques décors. Le seul bémol reste les légers changements d'apparence des personnages sur les 15 premières planche où l'on sent que l'artiste se cherche un peu. Bref, c'est culte.
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