L'Emission N°73

Et tout les chiens appartienne a la race des chiens ?
Stop la branlette, et sort toi le balai que t'as dans le c*l
;)

On ne parle pas de race pour tous les animaux, mais seulement pour les animaux domestiques destinés à l'élevage (chiens, chats, équidés, bovidés, ovins, porcins, gallinacés). Le but d'une telle segmentation est d'optimiser l'élevage en contrôlant les propriétés désirables ou indésirables des individus lors de la reproduction: tenter de conserver des propriétés partagées par deux individus en accouplant deux individus d'une même race, ou tenter d'obtenir l'union de propriétés exclusives à deux individus en croisant deux individus de deux races distinctes. Les critères qui segmentent arbitrairement la diversité d'une espèce en races sont fixés arbitrairement par les objectifs des éleveurs, et centrées sur les propriétés qu'ils perçoivent comme désirables/indésirables.

Parler de races pour l'être humain n'a donc de sens que si l'on s'intéresse à son "élevage": les propriétés que l'on souhaite conserver/éviter par accouplement exclusif à l'intérieur d'une même race, ou les propriétés que l'on souhaite obtenir par accouplement interracial. Percevoir l'acquisition/conservation d'une propriétés comme désirable/indésirable, c'est déjà hiérarchiser ces propriétés, et donc induire une hiérarchie sur les races possédant ou non ces propriétés. S'en suivent alors des choses comme la volonté de garder une race pure parce que vue comme supérieure, ou encore la volonté d'optimiser les caractéristiques physiques d'un stock d'esclaves.

Il est naïf de croire qu'une segmentation horizontale de la variété de l'humanité en races est chose innocente et qu'elle n'induise pas aussi des segmentations verticales, des hiérarchisations des races donc, avec en particulier l'obsession de les préserver "pures".